- Texte visé : Projet de loi, adopté par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité, n° 1112
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par : Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité
Après l’alinéa 13, insérer l’alinéa suivant :
« 5° Souveraineté numérique : la capacité de l’État à établir les règles qui permettent d’utiliser le numérique, de contrôler les impacts de ses usages et à disposer de l’autonomie sur les technologies qui conditionnent ces usages du numérique tout en se protégeant des ingérences et attaques étrangères. »
Le présent amendement vise à compléter la liste des définitions figurant à l’article 1er du projet de
loi en y intégrant celle de la souveraineté numérique, notion centrale du texte.
Alors que le terme de souveraineté numérique irrigue l’ensemble des travaux parlementaires et des
politiques publiques en matière de cybersécurité et de résilience numérique, aucune définition
légale n’en est à ce jour donnée. Or, pour assurer la cohérence de la stratégie nationale et sécuriser
son application juridique, il est essentiel de cadrer ce concept.
La définition proposée s’inspire de celle avancée par M. Thomas Courbe, alors directeur général des
entreprises, dans le rapport parlementaire « Bâtir et promouvoir une souveraineté numérique
nationale et européenne » de juillet 2021. Elle intègre également les enjeux contemporains
identifiés dans de nombreux rapports, notamment ceux du SGDSN, de la Cour des comptes, ou
encore de la commission d’enquête sénatoriale sur la commande publique et la souveraineté
économique.
Elle insiste sur les trois piliers de la souveraineté numérique la capacité normative, pour réguler
l’espace numérique, l’autonomie technologique, indispensable face à la domination des grandes
puissances extra-européennes (États-Unis, Chine), la protection contre les ingérences, notamment
par le biais de l’espionnage, de l’extraterritorialité juridique ou de la dépendance à des technologies
critiques.