XVIIe législature
Session ordinaire de 2025-2026

Troisième séance du jeudi 20 novembre 2025

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Troisième séance du jeudi 20 novembre 2025
Avertissement: version provisoire établie à 10:11

Présidence de Mme Nadège Abomangoli
vice-présidente

Mme la présidente

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    La séance est ouverte.

    (La séance est ouverte à vingt et une heures trente.)

    1. Projet de loi de finances pour 2026

    Première partie (suite)

    Mme la présidente

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    L’ordre du jour appelle la suite de la discussion de la première partie du projet de loi de finances pour 2026 (nos 1906, 1996).
    Cet après-midi, l’Assemblée a poursuivi la discussion des articles du projet de loi, s’arrêtant à l’amendement no 3166 portant article additionnel après l’article 27.

    Après l’article 27 (suite)

    Mme la présidente

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    Sur l’amendement no 3166, je suis saisie par le groupe Socialistes et apparentés d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Valérie Rossi, pour le soutenir.

    Mme Valérie Rossi

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    Cet amendement de notre collègue Sophie Pantel prévoit de rehausser la taxe de séjour pour assurer un financement pérenne aux Sdis, les services départementaux d’incendie et de secours. En effet, comme le démontrent les chiffres du ministère de l’intérieur, notamment ceux d’Infosdis, il existe un lien direct entre la hausse de la fréquentation touristique et la nécessité d’assumer des charges nouvelles, pour financer par exemple des saisonniers, des gardes renforcées, des équipements supplémentaires ou encore, parfois, la location d’aéronefs.
    Cette proposition est issue du Beauvau de la sécurité civile. L’an dernier, nous avons déjà proposé cette piste de ressources. L’objectif reste le même : conforter le fonctionnement des Sdis par un financement pérenne. C’est aussi une mesure d’équité territoriale qui pourrait accompagner les territoires qui font face à des charges supplémentaires.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Philippe Juvin, rapporteur général de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, pour donner l’avis de la commission.

    M. Philippe Juvin, rapporteur général de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

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    La commission a rejeté cet amendement au motif principal qu’il paraît illogique, pour soutenir les Sdis, de majorer la taxe de séjour, qui ne concerne que les séjours et le tourisme. Avis défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre délégué chargé de la fonction publique et de la réforme de l’État, pour donner l’avis du gouvernement.

    M. David Amiel, ministre délégué chargé de la fonction publique et de la réforme de l’État

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    Les travaux sur le financement pérenne des Sdis se poursuivent, à la suite des réflexions engagées dans le cadre du Beauvau de la sécurité civile.
    L’affectation des recettes de la taxe de séjour au soutien des Sdis présente une difficulté : elles sont déjà employées pour financer les dépenses très directement liées au tourisme dans les territoires. Ajouter un affectataire risque de compliquer le paysage. De plus, le lien entre cette taxe et les Sdis n’est pas évident : dans certains départements, il peut être nécessaire de renforcer les services départementaux sans que les recettes de la taxe de séjour y suffisent. Avis défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sandra Regol.

    Mme Sandra Regol

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    Monsieur le ministre, j’entends vos arguments mais vous oubliez un détail : chaque été, c’est principalement sur les pompiers du Sud de la France et des zones touristiques en général que pèse une importante surcharge de travail du fait de la venue de nombreux touristes. Les Sdis sont conçus pour couvrir les besoins qui se manifestent pendant les autres périodes de l’année, non ceux qui émergent lorsque la population à protéger est multipliée par 10, 100 ou 1 000 en raison de ces arrivées saisonnières. Demander qu’une partie des recettes de la taxe de séjour soit affectée aux dépenses requises pour s’assurer que chacune et chacun de ces touristes, d’où qu’ils viennent, bénéficient de la même sécurité que tout le monde, suit une logique totalement limpide. Il me semble très regrettable de rejeter d’un revers de main la possibilité de financer ce surplus d’activité. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes EcoS et SOC.)

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 3166.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        72
            Nombre de suffrages exprimés                72
            Majorité absolue                        37
                    Pour l’adoption                28
                    Contre                44

    (L’amendement no 3166 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sandra Regol, pour soutenir l’amendement no 2813, qui fait l’objet du sous-amendement no 4060.

    Mme Sandra Regol

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    Nous entamons le débat sur le financement de la sécurité civile. Voilà un, deux, trois ans que des projets sont sur la table et que rien n’évolue, d’où nos amendements, qui visent à trouver d’autres sources de financement. Nous proposerons, un peu plus tard, l’élargissement de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA).
    Nous vous proposons par cet amendement de mettre à contribution les assureurs, pour une raison tout à fait logique. Notre collègue du groupe Droite républicaine Éric Pauget a mis en avant, dans son rapport sur le budget de la sécurité civile pour 2024, la notion de valeur du sauvé. Les pompiers eux-mêmes rappellent qu’une vie sauvée peut valoir jusqu’à trente-sept fois l’investissement réalisé pour financer l’intervention qui la sauve. Il est bien sûr problématique de parler du prix d’une vie sauvée mais le chiffre d’affaires de tous les assureurs est en hausse de 7 % à 20 % et il paraît logique de leur demander une toute petite participation au financement des sauvetages dont ils bénéficient directement.

    Mme la présidente

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    Le sous-amendement no 4060 de Mme Marie Pochon est défendu.
    Quel est l’avis de la commission sur l’amendement et le sous-amendement ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    La commission a adopté l’amendement. Permettez-moi toutefois de livrer un chiffre pour éclairer l’assistance avant le vote : le rendement de la TSCA, déjà très dynamique, a augmenté de 3 milliards d’euros en cinq ans. Par ailleurs, dans la mesure où les départements disposent librement des recettes de cette taxe, rien n’assure, notamment compte tenu de leur situation financière, qu’ils les affectent aux Sdis. Vous aurez compris ma réserve, à titre personnel, à l’égard de cet amendement. Sur le sous-amendement, mon avis est défavorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    La mesure proposée constitue une taxe importante sur le chiffre d’affaires des mutuelles et des entreprises d’assurance.

    Mme Sandra Regol

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    Non, pas des mutuelles !

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Si : 1 % !

    Mme Sandra Regol

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    Pas si le sous-amendement est voté !

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Cela se répercutera sur le prix des contrats d’assurance et de prévoyance dont bénéficient les salariés. Cela me paraît difficile à défendre, dans un contexte marqué par les problèmes de pouvoir d’achat dont souffrent nombre de nos compatriotes. Avis défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sandra Regol.

    Mme Sandra Regol

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    Monsieur le ministre, je suis désolée de vous contredire mais le sous-amendement exclut explicitement les mutuelles pour que la mesure se concentre sur les dommages aux biens matériels. Il a été précisément conçu par mes collègues pour rendre notre proposition tout à fait correcte.
    Par ailleurs, voilà déjà plusieurs années que les assureurs expliquent qu’ils ne sont plus en mesure de tout assurer face aux effets du réchauffement climatique. Or, quand se produisent de très grandes inondations, de très grands feux –⁠ cela arrive malheureusement chaque année –, ils n’ont pas à rembourser une partie de ce qu’ils auraient dû rembourser, du fait du travail de la sécurité civile, dont ils sont les premiers bénéficiaires. Ils ont donc tout intérêt à ce que nos pompiers, qu’ils soient volontaires ou professionnels, soient aussi bien financés que possible : plus ils ont de moyens d’agir, plus les assureurs peuvent faire leur travail sans dépenser des sommes folles.
    Au vu de leur chiffre d’affaires, il serait cohérent qu’ils participent au financement de l’action des pompiers : les 800 millions que leur coûterait l’application de la mesure prévue par l’amendement seraient une goutte d’eau dans la mer de leurs bénéfices.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix le sous-amendement no 4060.

    (Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        118
            Nombre de suffrages exprimés                95
            Majorité absolue                        48
                    Pour l’adoption                48
                    Contre                47

    (Le sous-amendement no 4060 est adopté.)
    (Applaudissements sur quelques bancs du groupe EcoS.)

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 2813, tel qu’il a été sous-amendé.

    (Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        129
            Nombre de suffrages exprimés                129
            Majorité absolue                        65
                    Pour l’adoption                51
                    Contre                78

    (L’amendement no 2813, sous-amendé, n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Max Mathiasin, pour soutenir l’amendement no 575.

    M. Max Mathiasin

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    Cet amendement vise à conférer aux collectivités la possibilité d’augmenter le plafond de la taxe de séjour à hauteur de 20 %. Le produit de cette majoration pourrait être affecté, dans des conditions définies par décret, à la lutte contre les conséquences des événements environnementaux ayant un impact négatif majeur sur la fréquentation touristique, telle l’invasion des sargasses dans les Antilles, dont les coûts de traitement sont très élevés.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    La commission ne s’est pas prononcée sur cet amendement. À titre personnel, mon avis est défavorable.
    En effet, les collectivités territoriales appliquent un taux de taxe médian. Je me suis intéressé aux tarifs moyens pratiqués pour savoir s’il était nécessaire d’augmenter leurs plafonds. Or je constate qu’aucune catégorie d’hôtels ne voit le taux moyen qui la concerne atteindre son plafond, et ce d’assez loin –⁠ en tout cas, les 20 % ne sont jamais atteints –, étant entendu qu’il faut faire une exception pour les terrains de camping et de caravanage une étoile et deux étoiles, dont le plancher, le plafond et le tarif moyen s’élèvent à 20 centimes puisqu’il s’agit d’un tarif unique. Quant aux hébergements sans classement ou en attente de classement, le taux maximal qui leur est applicable s’élève à 5 % tandis que le taux moyen adopté est de 3,43 %.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Même avis, pour les mêmes raisons.

    (L’amendement no 575 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Philippe Lottiaux, pour soutenir l’amendement no 880.

    M. Philippe Lottiaux

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    Cet amendement tend à apporter un ajustement technique au tableau de tarification de la taxe de séjour, qui relève du domaine législatif. Aujourd’hui, des campings quatre et cinq étoiles sont classés dans la catégorie des places de parking pour camping-cars, alors que, parfois, ils offrent des prestations et pratiquent des tarifs identiques à ceux des hôtels trois, voire quatre-étoiles. Il s’agit donc de ranger ces campings quatre et cinq étoiles dans la même catégorie que les hôtels trois étoiles.
    Si cette mesure était votée et à condition que la collectivité concernée applique le taux maximal –⁠ ce qui n’est pas toujours le cas –, une famille qui séjournerait pendant une semaine dans un camping cinq étoiles paierait 12 euros de plus de taxe de séjour. Cet ajustement, simple et raisonnable pour les consommateurs, conférerait aux collectivités territoriales d’importantes ressources supplémentaires. (M. Matthias Renault applaudit.)

    Mme la présidente

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    Sur l’amendement no 2215, je suis saisie par le groupe Ensemble pour la République d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.

    (L’amendement no 880, repoussé par la commission et le gouvernement, n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    Je suis saisie de trois amendements, nos 2215, 2214 et 898, pouvant être soumis à une discussion commune.
    Les amendements nos 2215, de Mme Marianne Maximi, et 2214, de M. Paul Vannier, sont défendus.
    La parole est à Mme Sandra Marsaud, pour soutenir l’amendement no 898.

    Mme Sandra Marsaud

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    Cet amendement de notre collègue Jean-René Cazeneuve a pour objet de modifier le fonctionnement de la taxe de séjour, en substituant au système forfaitaire en vigueur un mode de calcul proportionnel fondé sur un pourcentage appliqué au prix de la nuitée.
    Cette évolution s’inscrit dans une démarche de renforcement de l’autonomie financière des collectivités territoriales.

    ------------------Cette partie de la séance est en cours de finalisation---------------------------------------------

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Vous avez raison : en 2025, le versement mobilité régional est institué en métropole mais les Drom en sont exclus. Il y a manifestement une inégalité de traitement.

    M. Max Mathiasin

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    Ah !

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Je partage absolument votre avis. Malheureusement, je ne dispose d’aucun chiffrage quant aux conséquences économiques d’une telle mesure. Je m’en remets donc à votre sagesse collective sur ce qui me paraît être une mesure d’équité, tout en me tournant vers le gouvernement pour qu’il nous éclaire éventuellement sur le sujet.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    En effet, le fait que la création du versement mobilité régional ne concerne pas les Drom est une bizarrerie. Néanmoins, ce sont des territoires qui connaissent pour nombre d’entre eux de grandes difficultés économiques ; il faut donc que nous soyons certains de l’impact qu’aurait cette hausse de la pression fiscale sur les employeurs locaux. Un travail est en cours et une réflexion globale doit être menée, dans le cadre de ce projet de loi de finances, s’agissant du soutien que nous apportons aux territoires d’outre-mer. Dans l’attente de ce travail, qui pourrait avoir lieu lors de la navette parlementaire, je demande le retrait de ces amendements.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Matthias Renault.

    M. Matthias Renault

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    Par cohérence, nous voterons contre ces amendements, puisque nous proposons de supprimer le VMR. Vous regrettez un manque d’équité mais cela dépend du point de vue que l’on adopte : pour les entreprises ultramarines, c’est tant mieux ! Par ailleurs, je note que les élus d’outre-mer se sont unanimement battus contre l’article 7 du projet de loi de finances, qui pénalise les entreprises et les investissements en outre-mer ; ce n’est peut-être pas la peine de les soumettre à un nouvel impôt de production.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Philippe Vigier.

    M. Philippe Vigier

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    Ayant bien pris note du fait que le rapporteur général s’en remettait à notre sagesse, je m’associe aux propos de Max Mathiasin. Le ministre va vite comprendre ce que je veux dire : les infrastructures de transport des territoires d’outre-mer, rapportées à la même surface, représentent 20 % de celles qui existent dans l’Hexagone ; le coût de leur installation est surtout 30 % plus élevé qu’en métropole, du fait de l’insularité. Donnez-leur ces moyens indispensables ; sinon, il leur sera impossible de faire face aux besoins. Cela concerne les départements français d’Amérique (DFA), La Réunion mais aussi le département-région Mayotte. Des projets d’infrastructures ambitieux sont en cours de réalisation ; en l’absence de moyens, ils ne se concrétiseront pas. Il faut les aider ! (Mme Dominique Voynet applaudit.)

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 2002 et 3203.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        206
            Nombre de suffrages exprimés                198
            Majorité absolue                        100
                    Pour l’adoption                88
                    Contre                110

    (Les amendements identiques nos 2002 et 3203 ne sont pas adoptés.)

    Mme la présidente

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    Les amendements identiques nos 2003 de M. Frédéric Maillot et 3204 de M. David Taupiac sont défendus.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Défavorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Défavorable.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 2003 et 3204.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        206
            Nombre de suffrages exprimés                198
            Majorité absolue                        100
                    Pour l’adoption                80
                    Contre                118

    (Les amendements identiques nos 2003 et 3204 ne sont pas adoptés.)

    Mme la présidente

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    Je suis saisie de plusieurs demandes de scrutin public : sur l’amendement no 1590, par le groupe Socialistes et apparentés ; sur les amendements identiques nos 2909 et 3482, par les groupes Ensemble pour la République et Socialistes et apparentés ; et sur l’amendement no 882, par le groupe Rassemblement national.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Je suis saisie de neuf amendements, nos 1590, 2909, 3482, 2058, 2866 rectifié, 882, 2436, 3413 et 3566, pouvant être soumis à une discussion commune.
    Les amendements nos 2909 et 3482 sont identiques.
    La parole est à Mme Céline Hervieu, pour soutenir l’amendement no 1590.

    Mme Céline Hervieu

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    Déposé par notre collègue Emmanuel Grégoire, il vise à créer une taxe unifiée sur les logements non affectés à la résidence principale en fusionnant deux dispositifs, la taxe sur les logements vacants (TLV) et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS), pour créer une seule imposition locale plus lisible, plus souple, plus efficace et qui soit à la main des collectivités, notamment en zone ultra-tendue.
    Emmanuel Grégoire et moi-même sommes élus de Paris, une zone évidemment ultra-tendue ; mon territoire compte notamment une partie du VIe arrondissement où près d’un logement sur cinq n’est pas affecté à la résidence principale et est donc en partie vacant. Une telle situation est inacceptable quand on sait qu’à Paris, 250 000 personnes attendent un logement social et que des gens dorment encore dans la rue alors que de nouveaux acquéreurs achètent des logements sans parfois y mettre le pied. Certains de ces logements deviennent des locations temporaires et saisonnières ou sont utilisés comme résidence secondaire ; ils sont donc largement inoccupés.
    Face à cette crise du logement sans précédent, notre amendement vise donc à créer, je le répète, une nouvelle contribution unifiée. (M. Philippe Brun applaudit.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Inaki Echaniz, pour soutenir l’amendement no 2909.

    M. Inaki Echaniz

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    Il s’agit ici de traiter la question de la vacance des logements, qui touche à la fois les métropoles et la ruralité. Mon amendement et le suivant, celui de notre collègue Delautrette, ne sont pas identiques à celui d’Emmanuel Grégoire : ils ont une visée plus générale et répondent à un besoin exprimé par les maires depuis de nombreuses années, en rendant plus simple et plus lisible la taxation en la matière. Il existe deux taxes, la TLV et la THLV –⁠ la taxe d’habitation sur les logements vacants –, qui peuvent être complémentaires ou contradictoires en fonction des territoires ; nous proposons de les fusionner afin de créer une taxe unique qui pourrait par ailleurs être majorée en fonction du nombre de biens détenus. Il s’agit d’une demande issue des territoires et relayée par les différentes associations d’élus locaux, qui veulent voir leur action gagner en efficacité.
    Je conclus en ajoutant qu’une telle mesure devrait plaire au gouvernement, notamment au ministre Lescure, qui a érigé le Canada en exemple lors de la présentation du budget. Il se trouve que le Canada a appliqué ce type de politique fiscale pour lutter contre les logements vacants, et que de telles mesures ont fait leurs preuves.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Stéphane Delautrette, pour soutenir l’amendement no 3482.

    M. Stéphane Delautrette

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    On entend beaucoup qu’il faut rechercher l’efficacité et la simplification. Nous proposons précisément de clarifier l’imposition locale par l’instauration d’un dispositif simple, compréhensible et qui réponde aux objectifs affichés.

    Mme la présidente

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    Les amendements nos 2058 de M. Aurélien Le Coq et 2866 rectifié de Mme Lisa Belluco sont défendus.
    La parole est à M. Philippe Lottiaux, pour soutenir l’amendement no 882.

    M. Philippe Lottiaux

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    Pour nous, il s’agit bien d’une mesure de simplification puisque nous voulons fusionner les deux taxes sur les logements vacants pour n’en faire qu’une seule, qui serait versée à un bénéficiaire unique. En revanche, notre objectif n’est pas, au contraire de certains collègues, de l’augmenter de 10, 20, 50 ou 60 % ! Notre seule boussole, c’est la simplification du dispositif. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RN.)

    Mme la présidente

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    Les amendements nos 2436 de Mme Constance de Pélichy et 3413 de M. Nicolas Sansu sont défendus.
    La parole est à M. Nicolas Ray, pour soutenir l’amendement no 3566.

    M. Nicolas Ray

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    Les communes ayant la faculté de lever la taxe sur les logements vacants, qui sont celles dont la population dépasse 50 000 habitants, peuvent aussi voter une majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires quand le contexte l’exige. Je propose d’étendre ladite faculté aux communes de moins de 50 000 habitants, dans le même objectif de lutter contre la pression immobilière.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission sur cette série d’amendements ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    La plupart de ces amendements ont été examinés en commission et ont reçu un avis défavorable ; quasiment tous conduisent à une augmentation de fait de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, pouvant aller jusqu’à 200 %, alors que celle-ci a déjà, je le rappelle,depuis 2021, beaucoup augmenté –⁠ en moyenne de 35 % –, si bien que ses recettes se sont envolées. Je donne donc un avis défavorable à tous ces amendements.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Il diffère un peu de celui du rapporteur général. Les différents amendements poursuivent des objectifs qui ne sont pas tout à fait identiques : ils comportent des similarités mais aussi des différences majeures. Rapprocher la TLV et la THLV pour disposer d’un outil unique plus simple me paraît aller dans le bon sens ; il faut à l’évidence y travailler. Le problème, c’est que ces amendements posent des difficultés qui tiennent notamment aux paramètres de la taxe en question. Il me semble notamment essentiel de distinguer les zones tendues et celles qui ne le sont pas, notamment pour calculer la durée de vacance, car la question ne se pose pas du tout de la même manière selon les territoires.
    À partir de ces observations, je donnerai un avis défavorable à l’amendement no 1590 d’Emmanuel Grégoire, qui fusionne la TLV avec la taxe d’habitation sur les résidences secondaires –⁠ celle-ci a beaucoup augmenté, comme l’a rappelé le rapporteur général. Sur les amendements identiques nos 2909 et 3482, je m’en remets à la sagesse de l’Assemblée mais j’insiste sur la nécessité de travailler à nouveau sur ces paramètres, car ce qui est proposé n’est pour l’heure pas pleinement satisfaisant. Quant aux amendements suivants, je demande leur retrait.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Béatrice Roullaud.

    Mme Béatrice Roullaud

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    Je ne suis pas certaine que taxer les Airbnb soit la solution pour accroître le parc immobilier. Tant qu’un propriétaire n’aura pas la garantie de pouvoir reprendre son logement en cas de dégradation, de non-paiement des loyers ou de squat, vous ne verrez pas le parc locatif s’agrandir. C’est en assouplissant le droit au bail et surtout en élaborant une loi forte contre les squats que des biens à louer seront de nouveau mis sur le marché. Tant que les propriétaires auront peur, ils ne loueront pas leur bien et c’est pour cela que nous manquons de biens à louer ; taxer les Airbnb, j’y insiste, n’y changera rien. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RN.)

    M. Aurélien Le Coq

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    Applaudissements discrets sur les bancs du groupe RN…

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Danielle Simonnet.

    Mme Danielle Simonnet

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    Dans les métropoles où une forte tension se fait sentir, nous assistons à un assèchement complet du parc locatif privé, du fait de la vacance des logements –⁠ 3,1 millions de logements sont vacants en France et le nombre de résidences secondaires explose. À Paris, 8 000 logements privés deviennent chaque année des résidences secondaires, ce qui donne lieu à une rareté terrible. La fusion entre la taxe sur les logements vacants et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires peut permettre, si l’on se réfère au modèle canadien, de remettre immédiatement des logements vacants dans le parc locatif, ce qui pourrait contribuer à résoudre la crise du logement. Une telle mesure, qui permettrait aux collectivités d’agir plus efficacement, est donc essentielle.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 1590.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        210
            Nombre de suffrages exprimés                138
            Majorité absolue                        70
                    Pour l’adoption                79
                    Contre                59

    (L’amendement no 1590 est adopté ; en conséquence, plusieurs amendements tombent.)
    (Applaudissements sur quelques bancs du groupe SOC.)

    Mme la présidente

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    L’amendement no 1290 de M. François-Xavier Ceccoli est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    L’amendement vise à permettre aux communes de moins de 5 000 habitants de s’opposer à l’application de la TLV sur leur territoire ; mais à la différence de la THLV, la TLV est perçue par l’État. Il ne me semble pas approprié que la collectivité puisse s’opposer à ce que l’État prélève un impôt qui lui revient.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    J’irai dans le même sens que le rapporteur général. Il paraît compliqué de créer une inégalité entre les contribuables qui posséderaient un bien d’une même valeur, dans des territoires ayant les mêmes caractéristiques immobilières, en particulier en matière de tension locative, simplement parce qu’une commune compterait 5 500 habitants et l’autre, 4 500, d’autant que cette inégalité devant l’impôt ne serait justifiée par aucun motif de politique publique. Avis défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Philippe Lottiaux.

    M. Philippe Lottiaux

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    Monsieur le rapporteur général, si l’on tient compte de l’amendement que nous venons d’adopter, la TLV est devenue une taxe locale et non plus une taxe d’État ; les collectivités peuvent donc normalement décider si elles l’appliquent ou non. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RN.)

    (L’amendement no 1290 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    L’amendement no 1307 de Mme Estelle Youssouffa est défendu.

    (L’amendement no 1307, repoussé par la commission et le gouvernement, n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Valérie Rossi, pour soutenir l’amendement no 2834.

    Mme Valérie Rossi

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    Il vise à supprimer les exonérations de taxe sur les conventions d’assurance (TSCA) dont bénéficient les secteurs maritime et aérien, au profit des services départementaux d’incendie et de secours (Sdis). Cette mesure rétablirait l’équité fiscale. Chacun sait combien il est difficile de trouver une solution pérenne pour le financement des Sdis afin de garantir un accès vingt-quatre heures sur vingt-quatre aux secours, partout en France, et de préserver notre modèle de sécurité civile dans toutes ses composantes, dont le volontariat. Les études sur la « valeur du sauvé » montrent que les assurances sont gagnantes et bénéficiaires de l’engagement des sapeurs-pompiers. Rappelons aussi que dans certains pays, comme la Suisse, la sécurité civile est davantage financée par le système assurantiel.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Si on supprime l’exonération de TSCA pour les navires ou les compagnies aériennes, on risque de les voir aller se faire assurer chez des assureurs non soumis à la taxe –⁠ en Belgique, au Luxembourg ou en Italie. On perdra alors la base taxable. Avis défavorable.

    M. Aurélien Le Coq

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    Et avec l’exonération, on ne perd pas la base taxable ?

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Même avis, pour les mêmes raisons.

    (L’amendement no 2834 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    L’amendement no 2158 de M. Damien Maudet est défendu.

    (L’amendement no 2158, repoussé par la commission et le gouvernement, n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    Je suis saisie de deux amendements, nos 2226 rectifié et 2818, pouvant être soumis à une discussion commune.
    L’amendement no 2226 rectifié de M. Damien Maudet est défendu.
    La parole est à Mme Dominique Voynet, pour soutenir l’amendement no 2818.

    Mme Dominique Voynet

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    Le présent amendement, soutenu par des députés de plusieurs groupes, s’inspire du Beauvau de la sécurité civile. Il propose de réformer la taxe spéciale sur les conventions d’assurance pour redonner des marges de manœuvre aux sapeurs-pompiers qui nous alertent depuis des années sur le manque de moyens qui les épuise, les met en danger et menace, ce faisant, l’ensemble de nos concitoyens. Il s’agit, comme ils le réclament depuis longtemps, de doubler la fraction de la TSCA versée aux départements pour le financement des services d’incendie et de secours (SIS) en la passant de 6,45 % à 12,9 %. L’amendement propose par ailleurs d’augmenter légèrement le taux de la TSCA sur les contrats d’assurance de voitures non obligatoires, dont provient la part affectée aux Sdis –⁠ ce taux passerait de 18 % à 20 %, pour un rendement de 29 millions d’euros – et d’actualiser la répartition de cette somme entre les départements. Rappelons que cette répartition reste aujourd’hui fondée sur les immatriculations de véhicules datant de 2003. Au total, 1,5 milliard d’euros rentreraient dans les caisses des pompiers.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Je rappelle que les recettes de la TSCA ont connu une évolution très positive : + 33 % entre 2019 et 2023 ; + 7 % entre 2023 et 2024.

    Mme Marie-Christine Dalloz

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    Ça ne suffira jamais pour eux !

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Par ailleurs, rien n’obligera les départements, s’ils touchent cette plus-value de TSCA, à attribuer les sommes récoltées aux Sdis puisqu’elles tomberont dans leur budget général. Avis défavorable.

    Mme Marie-Christine Dalloz

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    Très bien !

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    La TSCA est aujourd’hui une recette dynamique, qui a crû de 200 millions d’euros cette année. Je ne crois pas qu’il soit judicieux d’augmenter le prix des assurances pour les automobilistes, comme le propose l’amendement.

    Mme Marie-Christine Dalloz

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    Mais oui, c’est ça !

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Avis défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Hervé de Lépinau.

    M. Hervé de Lépinau

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    Notre groupe s’abstiendra, mais je rappelerai aux collègues du groupe LFI que nous avions déposé des amendements visant à réviser la répartition de cette taxe entre la part départementale et celle qui revient à la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), en raisonnant à budget constant. Vous n’avez pas voté cette augmentation de la part départementale, et aujourd’hui vous nous demandez d’augmenter le taux de la taxe, donc de créer en réalité un impôt supplémentaire qui sera immanquablement répercuté sur les assurés. Désolé, mais nous ne pouvons pas voter cette mesure qui viendra encore alourdir le fardeau fiscal, alors que la solution que nous préconisions avait le mérite de rééquilibrer la balance. En effet, les fonds étant moins dédiés aux familles, la branche famille de la Cnaf est largement excédentaire ; on aurait donc pu augmenter la part départementale de la TSCA au bénéfice des Sdis. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RN.)

    (Les amendements nos 2226 rectifié et 2818, successivement mis aux voix, ne sont pas adoptés.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Valérie Rossi, pour soutenir l’amendement no 3778.

    Mme Valérie Rossi

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    Il vise à inscrire dans la loi une obligation d’actualisation régulière de la liste des immatriculations de véhicules soumis à un contrat d’assurance afin de garder les recettes des Sdis à jour. Pour mémoire, la liste de référence actuelle est celle des immatriculations de véhicules de 2003. Cela permettrait de rétablir la sincérité et la fiabilité du rendement de la TSCA.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Je ne comprends pas bien votre amendement : vous voulez mettre la liste des voitures immatriculées –⁠ c’est-à-dire des cartes grises – en face de celle des voitures assurées, pour voir si les deux correspondent et que chacun paie bien l’assurance, et donc la TSCA.

    Mme Marie-Christine Dalloz

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    Extraordinaire !

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Je ne sais pas si on a besoin de la loi pour faire correspondre deux fichiers. On dispose de la liste des cartes grises ; les assureurs doivent être en mesure de fournir le fichier des assurés.

    Mme Marie-Christine Dalloz

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    Ils ne vont pas donner le fichier de leurs clients !

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Avis défavorable –⁠ à moins que le gouvernement apporte des éléments qui m’échappent.

    (L’amendement no 3778, repoussé par le gouvernement, n’est pas adopté.)

    Mme Marie-Christine Dalloz

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    À gauche, ils votent n’importe quoi, c’est extraordinaire !

    Mme la présidente

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    Je suis saisie de deux amendements, nos 2839 et 2840 rectifié, pouvant être soumis à une discussion commune.
    La parole est à M. Joël Bruneau, pour soutenir l’amendement no 2839.

    M. Joël Bruneau

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    Il tend non pas à augmenter une taxe mais à affecter une partie supplémentaire de la recette issue de la TSCA aux Sdis, compte tenu de l’excédent de la Cnaf. L’amendement a été travaillé avec Départements de France.

    Mme la présidente

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    L’amendement no 2840 rectifié de Mme Sophie Pantel est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Défavorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Les amendements aboutiraient à dégrader encore le déficit global de la sécurité sociale. Je ne crois pas qu’on puisse déshabiller Pierre pour habiller Paul. Avis défavorable.

    (L’amendement no 2839 est adopté ; en conséquence, l’amendement no 2840 rectifié tombe.)

    Mme la présidente

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    L’amendement no 2086 de Mme Claire Lejeune est défendu.

    (L’amendement no 2086, repoussé par la commission et le gouvernement, n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Nicolas Ray, pour soutenir l’amendement no 3575 rectifié.

    M. Nicolas Ray

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    Il tend à exonérer de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) les collectivités qui sont propriétaires des biens concernés, et qui paient donc une taxe à elles-mêmes. Cet amendement de simplification a été travaillé avec l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF).

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    La commission a adopté cet amendement de bon sens. La commune qui se paie un impôt à elle-même : c’est absurde et cela fait des années que l’AMF demandait qu’on y mette de l’ordre. Avis favorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Je rappellerai le droit en vigueur. Lorsque des immeubles des collectivités territoriales sont affectés à un service public et ne produisent donc pas de revenus, ils peuvent déjà être exonérés de TFPB. En revanche, votre proposition aboutirait à en exonérer également les locaux où peut être réalisée une activité industrielle ou commerciale, ce qui, en soulevant la question des aides d’État, pose une difficulté à l’égard du droit européen. Je comprends le raisonnement de M. le rapporteur général, mais j’émets un avis défavorable.

    (L’amendement no 3575 rectifié est adopté.)

    Mme la présidente

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    Je suis saisie de trois amendements, nos 797, 3059 et 1425, pouvant être soumis à une discussion commune.
    Les amendements nos 797 et 3059 sont identiques.
    Sur les amendements no 797 et identique, je suis saisie par le groupe Union des droites pour la République d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à M. Patrice Martin, pour soutenir l’amendement no 797 .

    M. Patrice Martin

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    Il s’agit de revenir sur deux dispositions fiscales introduites dans le PLF pour 2024, qui ont consisté à exonérer tous les types de mâts éoliens de la TFPB et de la cotisation foncière des entreprises (CFE). Ces exonérations ont été votées sans étude d’impact ; nous ne savons ni combien d’éoliennes sont concernées ni quels montants financiers sont en jeu. Peut-on, en pleine crise budgétaire, adopter une mesure qui pourrait coûter des millions aux finances publiques sans en connaître les conséquences ? Ces dispositions sont surtout dangereuses pour nos collectivités locales, en particuliers nos communes, qui risquent de perdre des recettes fiscales cruciales, dans un contexte où leurs ressources sont déjà en baisse. Cela dégraderait encore la qualité de nos services publics dont nos concitoyens dépendent au quotidien. Il est de notre devoir de protéger les collectivités et de garantir un traitement équitable de tous les acteurs économiques. Faisons preuve de responsabilité et assurons la justice sociale ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Éric Michoux, pour soutenir l’amendement no 3059.

    M. Éric Michoux

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    Cet amendement vise à mettre fin à l’exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties en faveur des mâts des éoliennes. Les éoliennes ne fournissent que 10 à 15 % de la production d’électricité –⁠ quand elles fonctionnent, ou quand elles ne brûlent pas – mais contribuent à la destruction des paysages, des sols et de la biodiversité. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RN.)
    Les milliards de subventions versés sur ce secteur ne permettent que de développer l’industrie chinoise, puisque ce sont les Chinois qui nous fournissent ces éoliennes. (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.) Cela relève carrément du détournement de fonds, d’autant que cette énergie est intermittente, et polluante du fait de la présence de terres rares et de PFAS dans le matériel. (Exclamations sur les bancs du groupe SOC.) Cet argent serait mieux placé dans le développement du nucléaire et de l’hydroélectricité.
    Considérant leur faible rentabilité, il est préférable de reverser ces bénéfices aux EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) et aux communes, qui en ont bien besoin. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDR et RN.)

    Mme la présidente

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    L’amendement no 1425 de M. Timothée Houssin est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    La commission a rejeté ces amendements.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Quand on installe des éoliennes pour produire de l’électricité en France, on ne détourne que l’argent qui servirait, sinon, à acheter du gaz et du pétrole à des puissances étrangères. (Applaudissements sur les bancs du groupe EPR. M. Philippe Vigier applaudit également.)
    Nous soutenons la souveraineté de la production d’électricité en France pour ne pas nous mettre dans la main de puissances étrangères, qu’elles soient moyen-orientales ou russes. (Exclamations sur les bancs du groupe RN.)
    Quand on produit de l’électricité éolienne, grâce à l’IFER (imposition forfaitaire des entreprises de réseaux), ce sont aussi des recettes pour les territoires. Avis défavorable sur ces amendements.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Philippe Vigier.

    M. Philippe Vigier

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    Je suis d’accord avec le ministre lorsqu’il dit qu’il vaut mieux produire des énergies renouvelables en France plutôt que d’importer du pétrole de Russie ou d’ailleurs, avec les conséquences que l’on connaît. (Exclamations sur les bancs du groupe RN.)
    Laissez-moi terminer ! Pas d’impatience !
    En revanche, la question posée est assez judicieuse : ce sont des ressources dont il ne faut pas priver les communes, d’autant plus qu’elles sont pénalisées par le repowering, qui oblige à démonter le mât précédent sans nécessiter un nouveau permis de construire. C’est pourquoi je soutiens cet amendement. (« Ah ! » sur les bancs des groupes RN et UDR.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Éric Michoux.

    M. Éric Michoux

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    Monsieur le ministre, on parle de souveraineté. Les éoliennes sont équipées d’onduleurs chinois qui transforment le courant. Or ces onduleurs peuvent être pilotés depuis la Chine !

    M. Pierre Pribetich

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    N’importe quoi !

    M. Maxime Laisney

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    Il faut arrêter de s’informer sur Facebook !

    Mme la présidente

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    Je ne m’attendais pas à la chute de M. Vigier, c’est pourquoi j’ai laissé parler M. Michoux.
    Je mets aux voix l’amendement no 797.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        195
            Nombre de suffrages exprimés                189
            Majorité absolue                        95
                    Pour l’adoption                79
                    Contre                110

    (L’amendement no 797 n’est pas adopté.)

    (L’amendement no 1425 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    Je suis saisie de deux amendements, nos 1514 et 3561 deuxième rectification, pouvant être soumis à une discussion commune.
    La parole est à Mme Sandrine Le Feur, pour soutenir l’amendement no 1514.

    Mme Sandrine Le Feur

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    Cet amendement est issu de la mission d’information sur l’artificialisation des sols menée avec Mme Constance de Pélichy. La mesure que nous défendons vise à donner davantage de moyens aux collectivités pour atteindre les objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols.

    Mme la présidente

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    Sur l’amendement n° 3561 deuxième rectification, je suis saisie par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à M. Nicolas Ray, pour soutenir l’amendement no 3561 deuxième rectification.

    M. Nicolas Ray

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    Cet amendement permet de redonner aux communes la possibilité de refuser l’exonération de TFPB pour les constructions nouvelles pendant deux ans. Les communes ont perdu ce pouvoir au moment du transfert de la part départementale de la taxe foncière. Il faut leur redonner cette liberté fiscale afin de renforcer leur autonomie.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    La commission a donné un avis défavorable aux deux amendements. Toutefois, si vous devez choisir entre les deux, le second amendement –⁠ qui vient d’être brillamment défendu par M. Ray – offre la possibilité aux communes de choisir de supprimer l’exonération, alors que le premier les oblige. Comme je crois à la libre administration des collectivités…

    Mme Ségolène Amiot

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    Vous dites n’importe quoi ! Un jour c’est blanc, un jour c’est noir !

    Mme la présidente

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    Laissez parler M. le rapporteur pour qu’on avance.

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    …je vous suggère plutôt de voter pour le deuxième.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Défavorable, pour les mêmes raisons.

    (L’amendement no 1514 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 3561 (2ème rect.).

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        190
            Nombre de suffrages exprimés                185
            Majorité absolue                        93
                    Pour l’adoption                181
                    Contre                4

    (L’amendement no 3561 deuxième rectification est adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Corentin Le Fur, pour soutenir l’amendement no 2903.

    M. Corentin Le Fur

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    Cet amendement donne la possibilité aux collectivités d’exonérer de la taxe foncière les constructions sur des friches. Nous avons tous intérêt à ce que les friches, qui sont nuisibles, soient rénovées afin d’éviter une artificialisation des sols. Cette mesure d’incitation permettrait de réduire le coût de la rénovation des friches, qui est très élevé. L’amendement offre la faculté aux collectivités d’utiliser ou pas cette exonération, sans les y forcer.

    Mme la présidente

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    Sur les amendements nos  1180 et 1303 et identiques, je suis saisie par les groupes Rassemblement national et Socialistes et apparentés d’une demande de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Votre amendement donne la liberté aux collectivités, qui l’assument financièrement, de supprimer la taxe foncière pendant cinq ans. Je donne donc un avis défavorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    La rédaction de votre amendement manque de clarté. Prévoyez-vous une compensation de cette exonération ? Je n’y serais pas opposé si la commune assumait complètement la charge financière, mais si une compensation est prévue, il faut que nous soyons sûrs de l’impact incitatif que cela aurait. Je demande donc le retrait, pour que l’on puisse le préciser ; à défaut, avis défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Corentin Le Fur.

    M. Corentin Le Fur

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    Cette possibilité donnée aux collectivités n’est assortie d’aucune compensation. Nous croyons à la liberté des communes d’assumer, ou pas, cette exonération. Cependant, c’est une mesure qu’une partie des collectivités prendront parce qu’elles doivent donner un signal pour, lorsqu’elles ont des friches sur leur territoire, inciter à les faire rénover par des particuliers. C’est une mesure responsable, un coup de pouce incitatif qui ne dure que cinq ans et non une mesure ad vitam aeternam.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le ministre délégué.

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Votre amendement indique que « la perte de recettes pour les collectivités territoriales est compensée à due concurrence par la majoration de la dotation globale de fonctionnement ». C’est pourquoi je vous interrogeais dessus. Je réitère donc ma demande de retrait pour que l’on puisse le retravailler dans le sens que vous indiquez. À défaut, avis défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le rapporteur général.

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Si vous me permettez, monsieur le ministre, je crois lire cette phrase comme le gage formel qu’il faut écrire pour que l’amendement soit recevable. Je le dis sous le contrôle de l’auteur de l’amendement.

    (L’amendement no 2903 est adopté.)

    Mme la présidente

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    Sur l’amendement n° 1833, je suis saisie par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à M. Jérôme Buisson, pour soutenir l’amendement no 1833.

    M. Jérôme Buisson

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    Cet amendement, important, vise à supprimer l’exonération de cotisation foncière des entreprises (CFE) des immeubles situés dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), et rattachés à un établissement implanté dans un QPV. Cette exonération, bien qu’elle ait pour objectif de stimuler l’investissement dans les quartiers prioritaires, s’avère peu efficace pour répondre aux besoins réels des habitants et des entreprises locales. En effet, elle profite souvent à des acteurs économiques déjà établis ou à des investisseurs extérieurs, sans garantir la création d’emplois locaux, durables, ou d’amélioration concrète des conditions de vie des résidents. Dans un contexte où les finances publiques sont contraintes, le maintien de cette niche fiscale apparaît comme un gaspillage des ressources, d’autant que son impact sur la revitalisation des QPV reste limité et difficilement mesurable. (Applaudissements sur les bancs des groupes RN et UDR.)

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Les communes et les EPCI peuvent déjà, sauf erreur de ma part, décider de supprimer cette exonération. Comme je crois à la libre administration des collectivités, je pense qu’il ne faut pas leur imposer cette suppression. Avis défavorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. David Amiel, ministre délégué

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    Défavorable également.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 1833.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        191
            Nombre de suffrages exprimés                185
            Majorité absolue                        93
                    Pour l’adoption                66
                    Contre                119

    (L’amendement no 1833 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Frédéric-Pierre Vos, pour soutenir l’amendement no 1180.

    M. Frédéric-Pierre Vos

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    Je propose de supprimer les articles 1384 et 1384-0 A du code général des impôts, qui permettent aux sociétés HLM de bénéficier d’une exonération de la taxe foncière. (« Oh ! » sur quelques bancs des groupes LFI-NFP, SOC et EcoS.) Cela ferait entrer 1 milliard d’euros dans les caisses de l’État qui, comme vous le savez, sont déficitaires du fait d’une mauvaise gestion qui dure depuis plus de quarante ans.
    Cela n’impactera pas la politique du logement, pas plus que la politique de la ville…

    Mme Danielle Simonnet

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    Mais non, voyons !

    M. Frédéric-Pierre Vos

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    …dès lors que le bilan consolidé des HLM représente plus de 300 milliards et que les excédents dépassent le milliard d’euros. Je vous rappelle la devise de la République : liberté, égalité, fraternité. Égalité, cela signifie que le parc public doit payer, comme le parc privé, l’impôt foncier, à due concurrence de son occupation territoriale. (Applaudissements sur les bancs des groupes RN et UDR.)

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Philippe Juvin, rapporteur général

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    Ces 1,3 milliard d’euros n’apparaîtront pas par l’effet de la magie, ils manqueront quelque part, et quelqu’un devra les fournir. Les bailleurs sociaux se tourneront probablement vers les collectivités qui devront abonder, comme c’est souvent le cas.

    ------------------Cette partie de la séance est en cours de finalisation---------------------------------------------