
Mission d'information flash sur la conciliation des usages de la nature et la protection de la biodiversité
Mercredi 5 mars 2025, Emmanuel Blairy (RN, Pas-de-Calais) et Daniel Labaronne (EPR, Indre-et-Loire) ont présenté les conclusions de la mission flash consacrée à la conciliation des usages de la nature et la protection de la biodiversité.
Créée le 20 novembre 2024 par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, les rapporteurs se sont intéressés à la fréquentation des espaces naturels et aux différentes activités qui s’y déroulent pour déterminer dans quelle mesure la cohabitation entre usages est possible et quels cadres et règles paraissent les plus appropriés pour permettre à chacun d’avoir accès à la nature, qu’il s’agisse des promeneurs et pratiquants de sport, des agriculteurs et éleveurs, ou encore des chasseurs et des sylviculteurs, etc. Elle s’est aussi intéressée à la manière dont la biodiversité, en dehors des espaces urbains, pouvait être affectée par les différentes utilisations de l’espace et à la façon dont les usagers de la nature peuvent contribuer à améliorer la protection de la biodiversité.
Les rapporteurs constatent que depuis la pandémie de covid-19 la demande d’accès aux milieux naturels est plus forte alors même que les espaces ouverts au public et les espaces de loisirs n’ont pas considérablement augmentés en superficie depuis une vingtaine d’années, voire ont diminués si les 250 000 kilomètres de chemins ruraux qui ont disparus depuis 1945 sont pris en compte.
Toutefois, l’accès libre à la nature pose la question de la propriété des espaces naturels alors que la situation française se caractérise par l’existence d’une multiplicité de propriétaires et de gestionnaires. Ainsi, 75 % des forêts sont privées en France hexagonale.
Les rapporteurs estiment que la préservation de la biodiversité et la facilitation de la cohabitation entre les différents usagers implique des efforts de concertation au niveau local. Ils ont constaté que la concertation préconisée par les acteurs se déroule en général dans l’harmonie.
Toutefois, au-delà de la bonne entente entre les acteurs, les rapporteurs pointent différentes sources de frictions entre usagers nécessitant des ajustements.
Les rapporteurs formulent 11 propositions afin de permettre d’articuler en bonne intelligence au niveau local les différents usages. Ils précisent qu’« il ne s’agit pas d’opposer les usages de la nature entre eux mais de tendre vers l’objectif qui doit être commun à tous : la protection de la biodiversité ».
Les rapporteurs ont mené 21 auditions et tables rondes au cours desquelles ils ont pu entendre près d’une quarantaine d’organismes et personnalités, dont des fédérations départementales de chasse, des représentants d’associations, des administrations et agences de l’État, des représentants des espaces naturels protégés, des représentants des fédérations sportives et de loisirs.