
Mission d'information sur le rôle du pastoralisme dans l’aménagement du territoire, les causes de son déclin et les conséquences pour le développement durable des territoires ruraux
Mercredi 9 avril 2025, Jean-François Rousset (EPR, Aveyron), président, Jean-Yves Bony (DR, Cantal) et Marie Pochon (EcoS, Drôme), co-rapporteurs, ont présenté les conclusions de la mission d’information sur le rôle du pastoralisme dans l’aménagement du territoire, les causes de son déclin et les conséquences pour le développement durable des territoires ruraux.
Alors que les travaux d’une première mission d’information, lancée à la fin de l’année 2023, sur le rôle du pastoralisme dans l'aménagement du territoire, les causes de son déclin et les conséquences pour le développement durable des territoires ruraux avaient été arrêtés par la dissolution du 9 juin 2024, la commission du développement durable a relancé en octobre dernier une mission d’information sur ce même thème.
Les rapporteurs, Jean-Yves Bony et Marie Pochon, ont ainsi rencontré à l’Assemblée nationale plus d’une centaine de personnes au cours d’une quarantaine d’auditions. Les rapporteurs se sont également déplacés dans le Massif central, les Pyrénées et le Vercors où ils ont pu rencontrer des acteurs qui font vivre le pastoralisme quotidiennement.
Si la France a su se doter dès le début des années 1970 d’une loi pastorale qui fait encore autorité, le pastoralisme demeure encore trop souvent « un angle mort des politiques publiques » regrettent les rapporteurs. À titre d’exemple, le droit de l’urbanisme ne reconnaît pas de zones pastorales spécifiques, pas davantage que la politique agricole commune ne reconnaît directement de pratiques pastorales différenciées au sein de l’élevage, et cela alors même que le foncier pastoral et les conditions de travail et de rémunération des éleveurs pastoraux et des bergers se heurtent à des défis très spécifiques.
L’activité pastorale concerne pourtant encore 18 % des élevages en France (35 000 élevages pastoraux), 22 % du cheptel et repose sur des surfaces estimées à plus de 2,2 millions d’hectares.
En dépit de son importance historique et culturelle, le pastoralisme est aujourd’hui confronté à des défis d’une ampleur inédite, tant économiques qu’écologiques et sociaux constatent les rapporteurs. Les défis liés aux impacts du changement climatique, à la préservation des écosystèmes, à la prédation et au statut social des acteurs du pastoralisme, tels que les bergers, ou encore au partage de l’espace pastoral avec d’autres activités (forêt, tourisme, randonnée, chasse) exigent « une réflexion approfondie sur la manière dont le pastoralisme peut se maintenir et continuer d’être un atout pour le développement durable des territoires » affirment Jean-Yves Bony et Marie Pochon.
Le pastoralisme est « une activité fondamentale dans nombre de nos territoires ruraux qui contribue à une forme d’aménagement de nos montagnes et de nos plaines, et à la préservation de leur biodiversité, sans compter la prévention des incendies et la captation de carbone à laquelle contribuent les prairies » assurent-ils. Ils ajoutent qu’il est nécessaire de soutenir ces élevages autonomes car dépendant de fourrages et d’herbe dans le contexte d’une transition vers des élevages plus durables et de la poursuite d’objectifs de souveraineté alimentaire et agricole.
Les rapporteurs formulent 45 propositions pour assurer l’avenir du pastoralisme en France.