Compensation pour les communautés de communes de moins de 2 000 habitants en ZRR
Question de :
Mme Sophie Pantel
Lozère (1re circonscription) - Socialistes et apparentés
Mme Sophie Pantel attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques, sur la situation des communautés de communes en France portant des zones Natura 2000. En effet, les communautés de communes portant des zones Natura 2000 ont subi des difficultés financières suites aux exonérations fiscales des propriétaires fonciers ayant adhéré à la charte. Certaines d'entre elles ont été alertée d'une re-notification des états fiscaux 1259 engendrant des pertes financières relativement importantes. Les collectivités concernées se trouvent de fait, confrontées à un déséquilibre au niveau des budgets construits, présentés et votés pour 2024. Ces pertes financières ont pour origine principale une baisse des bases de foncier non bâti, en lien avec des exonérations de plein droit, accordées en vertu des dispositions de l'article 1395 E du code général des impôts pour une durée de 5 ans, subordonnées à l'inscription par les propriétaires de terrains sur une liste arrêtée par le préfet à l'issue de l'approbation du documents d'objectifs du site Natura 2000 et à un engagement de gestion défini à l'article L. 414-3 du code de l'environnement, souscrit par ces mêmes propriétaires pour 5 ans. Cet impact fort sur les ressources fiscales des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) est en très grande partie lié à la signature de la charte Natura 2000 par des propriétaires du territoire communautaire qui interviennent sans consultation préalable des gestionnaires Natura 2000 ou même des communes concernées, alors que l'information n'est transmise de manière effective qu'après signature officielle. Le phénomène a été particulièrement marqué sur l'exercice 2024 car les calculs opérés par les services fiscaux n'intégraient pas ces dispositions dans les bases prévisionnelles communiquées, qui ont servi au vote des budgets primitifs 2024 et que le nombre des adhésions à la charte Natura 2000 a été en forte progression fin 2023. La possibilité dérogatoire offerte en pareil cas, de voter de nouveaux taux sous 15 jours n'a par ailleurs été retenue par aucune collectivité du territoire. Les collectivités concernées avaient en effet pour la plupart déjà largement communiqué sur les décisions règlementairement adoptées. Si les aménités rurales, allouées au titre des aires naturelles protégées et de la biodiversité bonifient la dotation globale de fonctionnement allouée par l'État aux communes, la perte demeure sèche et non compensée pour les communautés de communes. Ainsi, elle appelle le Gouvernement à verser aux communautés de communes de moins de 2 000 habitants une compensation de cette exonération, notamment pour les territoires placés en zone de revitalisation rurale et souhaite connaître les perspectives à ce sujet.
Réponse publiée le 27 mai 2025
L'article 1395 E du code général des impôts (CGI) exonère de taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB), pendant une période de cinq ans renouvelable, les terrains situés dans un site Natura 2000 et qui font l'objet d'un engagement de gestion : signature d'un contrat Natura 2000 ou adhésion à une charte Natura 2000. Une compensation de cette exonération par l'État est prévue au profit des communes et des établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. Le taux de compensation de cette exonération a cependant été réduit, puisqu'il était de 83,9 % en 2009 alors qu'il est maintenu à 22,4 % depuis 2016. Étant donné le contexte actuel des finances publiques, il n'est pas prévu de modifier ses modalités de compensation. Par ailleurs, la dotation de soutien aux communes pour les aménités rurales, qui a fait l'objet d'une réforme d'ampleur en loi de finances pour 2024, est destinée aux communes rurales au sens de l'INSEE en métropole et de moins de 10 000 habitants pour celles des départements d'outre-mer, dont une partie significative du territoire comprend une aire protégée ou jouxte une aire marine protégée. Parmi les différents critères de surface, sont éligibles les communes rurales dont le territoire est couvert à plus de 50 % par un site Natura 2000. La dotation est répartie entre les communes éligibles en fonction d'un indice constitué pour un tiers de la population et pour deux tiers de la superficie terrestre couverte par une aire protégée. Depuis 2024, cette superficie est pondérée par un coefficient égal à 1,5 lorsqu'elle est couverte par un site Natura 2000, ce qui montre une reconnaissance particulière pour les communes rurales dont le territoire est couvert à plus de 50 % par un site Natura 2000. S'il n'est pas envisagé à ce stade d'étendre le bénéfice de la dotation à d'autres collectivités telles que les EPCI, d'autres aides peuvent cependant être mobilisées afin d'aider les communautés de communes dans les actions qu'elles mettent en œuvre pour soutenir les aménités rurales et la biodiversité, en premier lieu le Fonds d'accélération de la transition écologique dans les territoires (dit Fonds vert), mais aussi la dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR), le fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT), la dotation de soutien à l'investissement local (DSIL).
Auteur : Mme Sophie Pantel
Type de question : Question écrite
Rubrique : Collectivités territoriales
Ministère interrogé : Transition écologique, énergie, climat et prévention des risques
Ministère répondant : Transition écologique, biodiversité, forêt, mer et pêche
Dates :
Question publiée le 8 octobre 2024
Réponse publiée le 27 mai 2025