Question écrite n° 2961 :
Remboursement du vaccin contre le chikungunya

17e Législature
Question signalée le 21 avril 2025

Question de : M. Perceval Gaillard
Réunion (7e circonscription) - La France insoumise - Nouveau Front Populaire

M. Perceval Gaillard attire l'attention de Mme la ministre de la santé et de l'accès aux soins sur la nécessité de rendre le vaccin contre le chikungunya remboursable à La Réunion. Selon l'institut Pasteur, le chikungunya est une maladie virale transmise à l'humain par la piqûre des moustiques Aedes albopictus et Aedes aegypti. Cette maladie peut causer des douleurs significatives et une incapacité prolongée, affectant la qualité de vie des personnes touchées. Dans certains cas, des signes articulaires peuvent perdurer durant quelques semaines à plusieurs années, d'autant plus longtemps si l'âge du malade est avancé. Actuellement en France, 80 % des départements rassemblent les conditions propices à l'émergence de la maladie. En 2005, l'île de La Réunion a connu une crise sanitaire d'une ampleur inégalée. 165 000 personnes ont été touchées par l'épidémie du chikungunya à La Réunion et 40 000 à Mayotte, soit environ 30 % de la population. En février 2006, au plus fort de la crise, on estimait à 45 000 le nombre de nouveaux cas hebdomadaires. Depuis quelques semaines, l'ARS de La Réunion alerte sur l'émergence d'une nouvelle épidémie laquelle est alimentée par trois gros foyers actifs, à l'Hermitage, l'Étang-Salé et Grand-Bassin. Après le feu vert de l'Union européenne, le premier vaccin contre le chikungunya est disponible depuis le 20 novembre 2024, dans les pharmacies françaises et également réunionnaises : le XCHIQ. Prescrit sur ordonnance médicale, il coûte 150 euros et une seule dose assure une protection de 3 ans. Cependant, ce vaccin n'est pas encore remboursé par l'assurance maladie. L'ARS de La Réunion ayant initié une procédure en ce sens, des discussions sont en cours entre la Haute Autorité de santé et la sécurité sociale notamment au sujet du public cible. M. le député insiste sur l'importance d'une prise de décision prompte permettant de rendre le vaccin contre le chikungunya remboursable par l'assurance maladie aux habitants de La Réunion. Il convient d'agir au plus vite au regard de la situation actuelle qui se détériore de jour en jour. Il souhaite connaître les perspectives à ce sujet.

Réponse publiée le 15 juillet 2025

Les services du ministère chargé de la santé sont pleinement conscients de l'importance que présente la prévention des infections au virus respiratoire syncytial responsable de bronchiolites du nourrisson. Lors de l'hiver 2024-2025, les futurs parents ont disposé de plusieurs médicaments tous pris en charge en totalité ou en partie par l'Assurance maladie obligatoire (AMO) : - SYNAGIS, anticorps monoclonal commercialisé dédié aux nourrissons prématurés ; - BEYFORTUS, anticorps monoclonal commercialisé en France depuis la saison 2023-2024, mis à disposition la première année par un achat Etat et pris en charge en droit commun depuis avril 2024 ; - ABRYSVO, vaccin maternel pris en charge depuis cette saison 2024-2025. Il est remboursé chez la femme enceinte entre la 32 et 36ème semaine d'aménorrhée (SA) en vue de protéger l'enfant à la naissance. Il doit donc être injecté au moment adéquat afin que la couverture vaccinale coïncide avec la période de circulation du virus (juillet-août à décembre-janvier). Concernant les modalités de prise en charge par l'Assurance maladie, les deux derniers médicaments arrivés sur le marché sont inscrits au remboursement dans le cadre du droit commun (arrêté pour une inscription sur la liste « ville » et arrêté pour une inscription sur la liste « collectivités » pour un usage par les établissements de santé) dans les conditions suivantes : - en ville, l'AMO finance BEYFORTUS à hauteur de 30 %, conformément à son Service médical rendu (SMR) modéré, et intégralement concernant ABRYSVO, qui a également un SMR modéré mais qui bénéficie de la prise en charge intégrale des soins des femmes enceintes à compter de leur 6e mois de grossesse ; - à l'hôpital, via le tarif du séjour hospitalier (pas de reste à charge patient). Lors de la première campagne de mise à disposition de BEYFORTUS, ce médicament avait été acheté de façon transitoire via un stock Etat pour garantir une première diffusion. Néanmoins, les achats n'avaient pas permis de couvrir l'intégralité des besoins. Cette problématique a été résolue lors de la seconde campagne de vaccination (2024-2025) du fait d'une garantie d'approvisionnement supérieure de doses. D'autre part, et pleinement conscient de la nécessité de permettre une diffusion optimale des traitements et sans générer d'iniquité d'accès notamment pour les populations les plus précaires, un décret a été pris par le Gouvernement en août 2024 permettant l'extension des missions des services de Protection maternelle et infantile (PMI) permettant aux PMI de détenir et d'injecter le médicament BEYFORTUS aux enfants (jusqu'ici l'autorisation était limitée aux vaccins). Une possibilité de prise en charge totale avec un complément du département était ainsi possible pour les populations non détentrices d'une complémentaire santé ou lorsque la complémentaire ne couvre pas le reste à charge. Un premier bilan (chiffres non encore stabilisés) montre une très forte adhésion des patients aux traitements nouvellement sur le marché, témoignant de la bonne mobilisation des professionnels de terrain pour faire adhérer l'ensemble de la population, que ce soit dans les maternités ou parmi les professionnels de santé de ville.

Données clés

Auteur : M. Perceval Gaillard

Type de question : Question écrite

Rubrique : Outre-mer

Ministère interrogé : Santé et accès aux soins

Ministère répondant : Santé et accès aux soins

Signalement : Question signalée au Gouvernement le 21 avril 2025

Dates :
Question publiée le 24 décembre 2024
Réponse publiée le 15 juillet 2025

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