État des lieux des démantèlement d'antennes 5G Huawei sur le territoire national
Question de :
M. Aurélien Lopez-Liguori
Hérault (7e circonscription) - Rassemblement National
M. Aurélien Lopez-Liguori attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur les désinstallations d'antennes 5G Huawei sur le territoire national. La loi du 1er aout 2019 a soumis à autorisation de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) l'exploitation d'antennes 5G par les opérateurs. Cette loi, dite « anti-Huawei », a pour but de réduire l'utilisation de cette marque chinoise sur le réseau 5G français. Outre les soupçons d'espionnage au profit de Pékin régulièrement évoqués pour justifier une telle mesure, la possibilité, en cas de conflit commercial, de blocage ou de ralentissement du réseau est également une menace non négligeable pour le pays. Suite à l'adoption du texte, les opérateurs Bouygues Telecom et SFR ont annoncé la désinstallation d'antennes conçues par Huawei dans certaines zones sensibles et stratégiques du territoire (Brest, Strasbourg, Rennes...). Au total, Bouygues a évoqué le démantèlement de 3 000 infrastructures d'ici 2028, SFR de son côté doit en désinstaller plus de 8 000. Depuis ces annonces, aucune donnée permettant à la représentation nationale ou aux Français de juger de la progression de ces démantèlements n'a été publiée. Il semblerait même que ces opérateurs continuent à installer des infrastructures Huawei. Dans un contexte où il devient de plus en plus difficile d'expliquer le recours à un tel équipementier, M. le député demande à M. le ministre de publier un état des lieux chiffré des démantèlements des antennes 5G Huawei, par opérateur et par zone. ll lui demande également un état des lieux chiffré des installations de nouvelles infrastructures 5G Huawei, par opérateur et par zone, depuis 2019. Il lui demande enfin si le nombre d'antennes Huawei actuellement construites ou en construction sur le territoire national est supérieur au nombre d'antennes Huawei présentes en France en 2019.
Réponse publiée le 27 mai 2025
La loi n° 2019-810 du 1er août 2019 vise à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l'exploitation des réseaux radio électriques mobiles. Elle soumet à autorisation du Premier ministre l'exploitation sur le territoire national des appareils permettant de connecter les utilisateurs finaux au réseau radioélectrique mobile qui, par leurs fonctions, présentent un risque pour la permanence, l'intégrité, la sécurité, la disponibilité du réseau, ou pour la confidentialité des messages transmis et des informations liées aux communications. Cette loi n'a pas pour objet d'exclure du territoire national les matériels de tel ou tel industriel, même si des décisions visant à interdire certains appareils sur certains sites sensibles peuvent effectivement être prises, dans le cadre et pour les motifs prévus par la législation en vigueur. Comme le prévoit l'article 1er de la loi n° 2019-810, codifié à l'article L. 34-11.-I. du code des postes et des communications électroniques, la décision du Premier ministre se fonde sur son appréciation des intérêts de la défense et de la sécurité nationale. Pour leur part, les opérateurs de communication électroniques sont soumis à des obligations de déploiement de la 5G sur l'ensemble du territoire national. Pour y satisfaire, ils sont amenés, après en avoir reçu l'autorisation, à déployer des matériels au sujet desquels, une analyse au regard des intérêts de défense et de sécurité nationale est effectuée et fonde une décision. Autrement dit, suivant les zones considérées, un même matériel peut être autorisé ou refusé. Conformément aux dispositions prévues à l'article 5 de la loi n° 2019-810, le Gouvernement communique chaque année au Parlement un rapport sur l'application du régime d'autorisation préalable mis en place par la loi. Ce rapport rend compte des éléments statistiques sur les différentes autorisations demandées par les opérateurs. La dernière édition de ce rapport couvre la période qui s'étend du 14 juillet 2023 au 13 juillet 2024. Elle fait apparaître que 219 décisions ont été rendues dont 209 autorisations et 10 refus. Les autorisations sont assorties de conditions techniques, et pour certaines de durées de validité inférieures à la durée maximale de huit ans prévue par la loi. Elles se répartissent entre opérateurs comme suit :
Opérateur | Demandes traitées | Autorisations (durée maximale) | Autorisations (durée inférieure) | Refus |
SFR + filiales | 59 | 57 | 1 | 1 |
Bouygues Télécom | 153 | 85 | 60 | 8 |
Orange | 5 | 5 | 0 | 0 |
Free | 2 | 1 | 0 | 1 |
Auteur : M. Aurélien Lopez-Liguori
Type de question : Question écrite
Rubrique : Télécommunications
Ministère interrogé : Économie, finances, souveraineté industrielle et numérique
Ministère répondant : Premier ministre
Dates :
Question publiée le 21 janvier 2025
Réponse publiée le 27 mai 2025