Moratoire sur les contrôles et les normes agricoles
Question de :
Mme Florence Goulet
Meuse (2e circonscription) - Rassemblement National
Mme Florence Goulet attire l'attention de Mme la ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur les contrôles auxquels sont soumis les agriculteurs français ces dernières années et leur impact sur la compétitivité de l'agriculture nationale. En effet, ces contrôles administratifs et sanitaires, censés protéger à la fois les consommateurs et l'environnement, n'ont cessé de croître au cours des dernières années. Or les agriculteurs français sont soumis à des inspections et à des normes strictes, bien souvent au-delà des exigences imposées à leurs concurrents européens ou internationaux. Dans le cadre des accords de libre-échange, les produits importés de pays tiers, notamment agricoles, bénéficient de conditions de production bien moins strictes, créant ainsi une distorsion de concurrence qui pénalise directement les agriculteurs français. Pourtant, en novembre 2024, Mme la ministre avait fait savoir que des consignes avaient été données pour réduire la pression normative sur les agriculteurs par l'organisation de « rendez-vous de la simplification » visant à « venir à bout méthodiquement de tous les freins à la production ». Face à cette situation, elle lui demande si elle entend organiser un moratoire sur les contrôles et les normes agricoles, afin de réduire la pression administrative exercée sur les agriculteurs français, particulièrement en comparaison avec les pratiques moins contraignantes observées dans les pays concurrents au sein de l'Union européenne ou dans le cadre des accords de libre-échange, comme celui avec le Mercosur.
Réponse publiée le 16 septembre 2025
À l'échelle internationale, la France a fait de la réciprocité des normes de production une des priorités de sa présidence du Conseil de l'Union européenne (UE) au premier semestre 2022 et continue de porter des initiatives et des propositions sur ces sujets avec la même détermination, à travers le déploiement des outils pertinents aux niveaux national, multilatéral et bilatéral. Il convient cependant de distinguer les normes de production, qui s'appliquent aux denrées agricoles produites sur le territoire de l'UE, des normes de commercialisation, qui s'appliquent à tous les produits mis sur le marché de l'UE indépendamment de leur origine. Tous les produits importés dans l'UE doivent ainsi respecter les normes de commercialisation de l'UE, afin de garantir notamment la sécurité sanitaire des aliments. Ces normes de commercialisation permettent de rétablir une forme d'équilibre dans les exigences s'appliquant aux productions européennes et françaises d'une part et aux productions importées d'autre part. À l'échelle européenne et nationale, le Gouvernement est entièrement et en permanence engagé dans la démarche de simplification. Une proposition de règlement européen publié le 14 mai 2025 va ainsi permettre de déployer plusieurs allègements de normes très attendus, comme par exemple de nouveaux ajustements de certaines normes de la conditionnalité environnementale des aides de la politique agricole commune (PAC) ou encore réintroduire la possibilité d'accompagner financièrement les mises aux normes des exploitations dans certaines conditions, et notamment pour les jeunes agriculteurs. Concernant les contrôles, il convient de rappeler que certains d'entre eux constituent une étape de l'instruction des demandes d'aides PAC des agriculteurs d'une part et que d'autres sont incontournables pour des raisons de sécurité, par exemple sanitaire, d'autre part. Ce cadre étant posé, une plus grande rationalisation de l'organisation des contrôles reste atteignable et c'est pourquoi le Gouvernement a fixé à l'automne dernier l'objectif du « contrôle unique » qui vise à alléger la pression de contrôle sur les agriculteurs. La Commission européenne propose d'ailleurs, à la demande des autorités françaises, d'introduire dans les règles de la PAC le principe selon lequel un bénéficiaire de la PAC qui a déjà été sélectionné dans un échantillon de contrôle sur place une année donnée ne doit pas être inclus par la suite dans un autre échantillon la même année, sauf cas de risque avéré pour les fonds européens. Ainsi, c'est le principe même du contrôle unique qui est repris ici à l'échelle européenne dans le champ de la PAC, en écho à ce que la France a institué au niveau national.
Auteur : Mme Florence Goulet
Type de question : Question écrite
Rubrique : Agriculture
Ministère interrogé : Agriculture, souveraineté alimentaire
Ministère répondant : Agriculture, souveraineté alimentaire
Dates :
Question publiée le 28 janvier 2025
Réponse publiée le 16 septembre 2025