Actes graves de voyeurisme et d'insécurité
Question de :
Mme Christelle D'Intorni
Alpes-Maritimes (5e circonscription) - UDR
Mme Christelle D'Intorni attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'intérieur sur les actes graves de voyeurisme et d'insécurité qui se sont récemment déroulés à la Faculté de droit de Nice, comme relaté dans un communiqué de presse de l'UNI Alpes-maritimes en date du 11 janvier 2025. Un individu extérieur à l'établissement s'est introduit dans les locaux et a perpétré des actes de voyeurisme dans les toilettes pour femmes, enregistrant des vidéos intimes à l'insu des étudiantes. Ces agissements inacceptables s'inscrivent dans un climat général d'insécurité au sein de l'université, caractérisé par des incidents répétés tels que des exhibitions sexuelles, des actes de vandalisme ou encore des alertes à la bombe perturbant le bon déroulement des examens. Ces évènements soulignent un manque apparent de mesures concrètes pour garantir la sécurité des étudiants et du personnel universitaire. Les étudiants, associations et représentants universitaires demandent la mise en place urgente de dispositifs tels que des caméras de surveillance supplémentaires, un renforcement du contrôle aux entrées des établissements et un déploiement accru d'agents de sécurité sur le campus. Et bien que l'article L. 712-2 alinéa 6 du code de l'éducation prévoit que le président d'université « est responsable du maintien de l'ordre et peut faire appel à la force publique dans des conditions fixées par décret en Conseil d'État », il est primordial que l'État soit intransigeant et fasse appliquer les peines prévues à l'article 431-22 du code pénal. Aussi, elle souhaite savoir quelles actions et réponses immédiates le Gouvernement entend prendre pour permettre de renforcer la sécurité sur les campus universitaires, en particulier dans les établissements identifiés comme vulnérables et s'il prévoit d'accorder des moyens financiers aux universités pour garantir un environnement sécurisé et propice aux études.
Réponse publiée le 27 mai 2025
La sécurité des personnels et des étudiants dans les enceintes universitaires est une priorité pour le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Dans les établissements d'enseignement supérieur, conformément à l'article L. 712-2 du code de l'éducation, le président d'université est responsable du maintien de l'ordre et de la sécurité dans l'enceinte de l'établissement. À cette fin, il peut faire appel à la force publique. En ce qui concerne l'application des peines prévues à l'article L. 431-22 du code pénal, le délit d'intrusion dans un établissement scolaire n'est pas applicable aux établissements d'enseignement supérieur, conformément à la jurisprudence de la Cour de cassation du 11 décembre 2012 (arrêt n° 11-84.304), ces derniers relevant du livre VII du code de l'éducation, et non du livre IV de ce même code. Dans le cadre de l'autonomie des établissements, les présidents et directeurs d'établissements d'enseignement supérieur disposent de pouvoirs de police qu'il leur appartient de mettre en œuvre afin de prévenir tout risque de trouble au sein de l'établissement, d'y rétablir l'ordre et d'y protéger les usagers et personnels. Les mesures relatives à la gestion des accès, à la surveillance et aux contrôles des flux et des identités doivent être appliquées dans le cadre du plan vigipirate. À chaque fois que la situation l'exige, des mesures de protection sont mises en œuvre avec la préfecture et le rectorat et un signalement au procureur de la République doit être effectué en application de l'article 40 du code de procédure pénale. Dans le cadre des actions de prévention, il est recommandé aux présidents et directeurs d'établissements d'enseignement supérieur de mener un travail partenarial régulier avec l'ensemble des acteurs de la sécurité, dont les services de police ou de gendarmerie, notamment par la réalisation d'un audit de sûreté. Le renforcement de la sécurité s'appuie également sur la diffusion d'une culture de la sécurité et des comportements à adopter au sein de la communauté universitaire. À cette fin, des actions de formation et de sensibilisation à destination des personnels sont mises en œuvre par le ministère sur de nombreuses thématiques : violences sexistes et sexuelles, sûreté, gestion de crise. Le ministère a également mis à leur disposition un guide relatif au traitement des signalements afin de les accompagner dans la mise en œuvre du cadre juridique adapté aux situations auxquelles ils peuvent être confrontés. S'agissant plus spécifiquement des violences sexistes et sexuelles, le ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche déploie des mesures consolidées et structurées, avec un plan décliné autour de quatre axes : formation et sensibilisation massive, renforcement des dispositifs de signalement, communication renforcée, et valorisation de l'engagement des étudiantes, étudiants et personnels. Ce plan comprend 21 actions et bénéficie d'un budget de 3,5 millions d'euros par an qui a permis de déployer un réseau de chargés de mission dans les rectorats pour accompagner les établissements sur ces sujets.
Auteur : Mme Christelle D'Intorni
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sécurité des biens et des personnes
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Enseignement supérieur et recherche (MD)
Dates :
Question publiée le 28 janvier 2025
Réponse publiée le 27 mai 2025