Question de : M. Matthieu Bloch
Doubs (3e circonscription) - UDR

M. Matthieu Bloch appelle l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères au sujet de son inquiétude relative aux vives tensions dans les relations franco-algériennes. Depuis plusieurs mois, les relations bilatérales entre la France et l'Algérie ne cessent de se dégrader au regard des différents propos tenus par le régime algérien qui cherche à humilier la France sur la scène internationale. La France détient plusieurs leviers importants pour répondre au régime algérien, il est temps de faire preuve de courage politique. M. le député rappelle que la France en a pleinement les moyens ; suspendre la délivrance des visas (près de 650 000 délivrés l'an passé) contre une reprise des individus sous OQTF, suspendre l'aide publique au développement - qui a coûté au contribuable français près de 600 millions d'euros entre 2018 et 2022 - ou encore la fin de la délivrance des passeports diplomatiques accordés aux dignitaires du régime algérien et à leurs familles. Sur le plan international, l'Algérie est isolée diplomatiquement, elle a été mise à part du Mali et du Niger et souffre de relations tendues avec la Libye. Le régime algérien a confirmé sa grande faiblesse avec l'arrestation injustifiée de Boualem Sansal dont M. le député réitère sa demande de libération immédiate. Tant d'éléments à la disposition de la France qui devraient lui permettre de se faire respecter : il est nécessaire de prendre des mesures efficaces pour endiguer le comportement violent qu'adopte l'Algérie à l'égard de la France. Plus récemment, avec l'affaire des « influenceurs algériens », la France a démontré son incapacité à faire respecter ses propres valeurs sur son territoire. C'est pourquoi il lui demande quelles actions urgentes il entend entreprendre pour faire respecter la voix du pays des Lumières face au comportement belliqueux du régime algérien. Il demande au Gouvernement d'arrêter cette forme de bienveillance spontanée et permanente en direction du régime algérien.

Réponse publiée le 27 mai 2025

La France est attachée à sa relation avec l'Algérie, avec laquelle nous sommes unis par des liens humains denses et des intérêts partagés. L'Algérie et la France sont deux partenaires stratégiques, et ni l'un ni l'autre n'ont intérêt à la rupture. Depuis quelques temps néanmoins, les autorités algériennes ont adopté une attitude d'hostilité qui n'est pas à la hauteur des liens entre nos deux pays. Dans ce contexte, nous avons déjà pris des mesures fermes pour défendre nos intérêts et nous sommes prêts à prendre d'autres mesures, au service de l'intérêt des Français, à bon escient et si cela s'avérait nécessaire.  Nous sommes engagés pour rétablir avec le gouvernement algérien un dialogue respectueux et constructif, nous permettant d'aborder tous les sujets, y compris ceux sur lesquels nous avons des divergences. La coopération migratoire en fait partie, et le dialogue est la seule voie pour permettre son amélioration.  Enfin, l'emprisonnement de l'écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, qui ne repose sur aucun motif sérieux, ainsi que son état de santé, sont des motifs de vive préoccupation. Les services de l'Etat demeurent pleinement mobilisés pour suivre la situation de notre compatriote et lui permettre de bénéficier de la protection consulaire au titre de sa nationalité française.

Données clés

Auteur : M. Matthieu Bloch

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Europe et affaires étrangères

Ministère répondant : Europe et affaires étrangères

Dates :
Question publiée le 4 mars 2025
Réponse publiée le 27 mai 2025

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