Question de : Mme Christelle D'Intorni
Alpes-Maritimes (5e circonscription) - UDR

Mme Christelle D'Intorni appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur les dispositions liées aux réductions générales des cotisations patronales communément appelées « allègements Fillon ». En effet, Mme la députée constate que ces allègements permettent aux employeurs de baisser le montant de leurs cotisations sociales dans la limite d'un salaire brut mensuel de 2 795,52 euros. Ces derniers portent précisément sur les charges patronales de sécurité sociale, à l'exception des cotisations d'accidents du travail. Mme la députée note que ce dispositif a eu, bien évidemment, une action bénéfique sur le maintien de l'emploi, même si un effet d'aubaine a pu être remarqué sur certaines embauches. À cet effet, les chiffres parlent d'eux-mêmes. C'est ainsi que plus de 250 000 emplois ont été créés grâce à ces allègements et que ce sont entre 550 000 et 1,1 million d'emplois qui ont pu être sauvegardés grâce à la mise en place de ce dispositif. Ce faisant, il apparaît à Mme la députée nécessaire et de bon sens de renforcer la volonté d'alléger le coût du travail tout en redonnant du pouvoir d'achat aux Français. Car il résulte de ce qui précède que les « allègements Fillon » ont permis de réduire le coût du travail de 18% voire même de 19,5% pour les entreprises de moins de 20 salariés. Pour Mme la députée, ce sont des mesures efficaces qu'il convient de renforcer. C'est la raison pour laquelle elle lui demande si le Gouvernement entend modifier la législation actuelle et permettre à ce que les « allègements Fillon » soient possibles pour des revenus allant jusqu'à 5 591,01 euros bruts par mois.

Réponse publiée le 3 juin 2025

La réduction générale dégresssive des cotisations patronales (anciennement "réduction Fillon") s'applique, pour les employeurs qui y sont éligibles, sur les rémunérations inférieures à 1,6 SMIC (soit 2883 euros par mois en 2025). Elle est cumulable avec deux réductions proportionnelles, des taux des cotisations patronales d'assurance maladie et d'allocations familiales, respectivement applicables sur les rémunérations inférieures ou égales à 2,25 SMIC (soit 4054 euros en 2025) et 3,3 SMIC (soit 5946 euros en 2025).  Ces trois dispositifs, qui composent les allègements généraux de cotisations patronales, ont fait l'objet d'une importante réforme (cf. article 18 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025) laquelle vise à assurer leur continuité tout en permettant de maitriser leur coût particulièrement croissant depuis 2021, du fait notamment des nombreuses revalorisations du SMIC sur les dernières années.  Dans ce cadre, à compter du premier janvier 2026, les trois dispositifs seront refondus au sein d'une réduction unique, la réduction générale degressive unifiée (RGDU), applicable sur les rémunérations inférieures à 3 SMIC (soit 5406 euros en 2025). Les paramètres de calcul de la réduction seront fixés dans un décret d'application à paraître. Par ailleurs, son champ d'application de cette RGDU pourra faire l'objet de discussions dans le cadre des travaux relatifs à la loi de financement de la sécurité sociale pour 2026. Cette réforme qui prendra effet dans quelques mois permettra donc l'application d'allègements sur une distribution assez importante, de l'ordre de celle que vous évoquez dans votre question. 

Données clés

Auteur : Mme Christelle D'Intorni

Type de question : Question écrite

Rubrique : Travail

Ministère interrogé : Économie, finances, souveraineté industrielle et numérique

Ministère répondant : Comptes publics

Dates :
Question publiée le 4 mars 2025
Réponse publiée le 3 juin 2025

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