Question écrite n° 5174 :
Cas de viols et de mutilations sexuelles commis par le Hamas

17e Législature

Question de : Mme Constance Le Grip
Hauts-de-Seine (6e circonscription) - Ensemble pour la République

Mme Constance Le Grip alerte Mme la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, sur les cas de viols et de mutilations sexuelles commis par le Hamas lors des massacres du 7 octobre 2023 et durant la captivité des otages par ce groupe terroriste islamiste. Depuis la date tragique du 7 octobre 2023, de nombreux témoignages ont mis en lumière les atrocités perpétrées par le Hamas. Ces actes incluent des viols de masse, des mutilations sexuelles et des tabassages infligés à des femmes, utilisés comme des armes de guerre pour les terroriser, les humilier et les déshumaniser. Ces violences, confirmées notamment par des vidéos réalisées par les terroristes eux-mêmes ou par les récits d'otages libérées - bien trop peu nombreuses encore - révèlent l'ampleur de ces crimes. Par ailleurs, il est malheureusement à craindre que plusieurs des femmes toujours détenues dans les geôles du Hamas servent d'esclaves sexuelles aux terroristes islamistes. En décembre 2023, le Gouvernement a appelé à reconnaître ces viols de masse commis sur, très majoritairement, des femmes israéliennes, mais également sur certains hommes, lors des attaques du 7 octobre 2023. En février 2024, Mme la ministre déléguée, alors en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations auprès de M. Gabriel Attal, alors Premier ministre, avait annoncé que toutes les associations féministes seraient « passées au crible » concernant leurs déclarations liées à l'attaque du Hamas en Israël. Elle avait réaffirmé avec fermeté que l'État ne saurait financer des associations incapables de reconnaître et de caractériser la gravité des crimes commis. Par ailleurs, une commission civile en Israël, composée de juristes, de responsables associatifs et de citoyens engagés, s'est mobilisée pour collecter les preuves, recueillir les témoignages et établir des dossiers solides afin de préparer les futures poursuites judiciaires et sanctions contre les responsables de ces crimes. Mme la députée souhaite savoir si la reconnaissance du viol comme arme de guerre, les violences sexuelles en temps de conflits armés étant reconnues comme des crimes de guerre et pouvant même constituer des crimes contre l'humanité, peut être consolidée au plan international et si la sensibilisation de la communauté internationale peut être renforcée, dans le cadre de la coordination des politiques étrangères féministes. Le 11 mars 2024, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU sur la violence sexuelle dans les conflits a présenté les conclusions de son rapport. Elle y affirme qu'il existe des motifs raisonnables de croire que des violences sexuelles ont été commises sur des otages à Gaza dans le contexte de l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023. Selon ses conclusions, des viols, y compris des viols collectifs, auraient eu lieu dans au moins trois localités du sud d'Israël. Elle souligne également que plusieurs victimes, principalement des femmes, ont été retrouvées entièrement ou partiellement dévêtues, attachées et exécutées, ce qui, selon elle, « peut être révélateur de certaines formes de violence sexuelle ». Elle souhaite savoir quelles sont les prochaines initiatives que le Gouvernement compte prendre, sur le plan européen ou international, afin que le viol comme arme de guerre et les violences sexuelles en zone de conflit soient mieux identifiés, reconnus et que les auteurs de ces exactions soient poursuivis par la justice.

Réponse publiée le 27 mai 2025

Mme la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, partage pleinement l'indignation exprimée par Mme Constance Le Grip face aux actes commis lors des attentats terroristes perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 au cours de ce que le Président de la République a qualifié du « plus grand massacre antisémite de notre siècle ». La France a fermement condamné ces atrocités qui ont causé la mort de plus de 1 200 personnes dont 50 Français, ainsi que l'enlèvement et la détention de nombreux otages, dans des conditions inhumaines. Des éléments concordants, issus de témoignages directs, de vidéos authentifiées et d'analyses conduites par les Nations unies à l'image des conclusions du rapport présenté le 11 mars 2024 devant le Conseil de sécurité, suggèrent l'usage de violences sexuelles systémiques dans le cadre de cette attaque. Ces violences sont inacceptables et doivent être dénoncées avec la plus grande vigueur, quelle que soit la nationalité des victimes. Partout dans le monde, le viol et les violences sexuelles demeurent trop souvent utilisés comme des stratégies de terreur, des instruments cyniques et barbares d'humiliation et de destruction. Cette réalité tragique appelle une mobilisation déterminée de la communauté internationale, tant pour prévenir ces crimes que pour en sanctionner les auteurs. Conformément à ses engagements en matière de diplomatie féministe, la France soutient activement les travaux de la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies sur la violence sexuelle dans les conflits. Elle réaffirme son engagement pour la reconnaissance du viol comme arme de guerre. Ce combat s'inscrit dans une mobilisation internationale de longue date, dans la lignée de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur les femmes, la paix et la sécurité, et des résolutions subséquentes relatives à la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés. La France continuera d'agir pour que ces crimes ne restent pas impunis. Elle plaide pour la mise en place de mécanismes renforcés de collecte de preuves et de poursuites internationales, y compris devant la Cour pénale internationale, dès lors que les conditions de compétence sont réunies. Elle soutient les initiatives visant à documenter les violations graves du droit international humanitaire et des droits de l'homme, notamment par les commissions indépendantes d'enquête, les juridictions compétentes ou les organes, institutions et agences des Nations unies. Lors de la 68e session de la Commission de la condition de la femme des Nations unies en mars 2024, le ministère chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a parrainé un événement de l'organisation We Are Not Weapons of War dédié à la lutte contre l'utilisation du viol comme arme de guerre et à la promotion des réponses coordonnées pour y mettre fin. En 2025, à l'occasion de la 69e session, la ministre a réaffirmé la position de la France : la dignité et la liberté des femmes sont des valeurs fondamentales et non négociables. A ce titre, la France poursuivra ses efforts pour que la lutte contre les violences sexuelles en période de conflit soit une priorité de l'action diplomatique européenne et multilatérale. La ministre déléguée mène, avec ses homologues européens et internationaux, un travail de sensibilisation renforcée à l'égard de ces enjeux dans le cadre des politiques étrangères féministes. Elle a par ailleurs appelé à une vigilance accrue quant aux discours et engagements portés par les organisations de la société civile sur ces sujets et le financement public d'associations ne saurait être maintenu si elles manquent à leurs devoirs éthiques dans la reconnaissance de tels crimes. Enfin, la ministre rappelle que la lutte contre les violences sexuelles est indissociable d'autres engagements structurels : réduction de la pauvreté, accès à l'éducation, autonomisation économique, égalité réelle entre les femmes et les hommes. La France restera mobilisée aux côtés de toutes les victimes et agira pour que justice leur soit rendue.

Données clés

Auteur : Mme Constance Le Grip

Type de question : Question écrite

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Égalité entre les femmes et les hommes et lutte contre les discriminations

Ministère répondant : Égalité entre les femmes et les hommes et lutte contre les discriminations

Dates :
Question publiée le 18 mars 2025
Réponse publiée le 27 mai 2025

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