Collision survenue le 10 mars 2025 en mer du Nord
Question de :
Mme Clémence Guetté
Val-de-Marne (2e circonscription) - La France insoumise - Nouveau Front Populaire
Mme Clémence Guetté interroge Mme la ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche sur la collision du pétrolier affrété par l'armée américaine, le MV Stena Immaculate et du porte-conteneur Solong, détenu par une entreprise allemande, survenue le 10 mars 2025 en mer du Nord. Cet accident a conduit à l'évacuation de 36 personnes effectuée par les garde-côtes britanniques. Un marin porté disparu est présumé mort. Au-delà de cette tragédie, le pétrolier transportait 220 000 barils de kérosène. L'opérateur Crowley a informé que le réservoir « contenant du carburant pour des avions A1 » avait été « rompu » et signalé le carburant « comme ayant fui ». Pour sa part, le Solong était chargé de 15 conteneurs de cyanure de sodium, un gaz extrêmement toxique. Pour le secrétaire d'État britannique aux transports, Mike Kane, « aucun signe de pollution provenant des navires n'est observé pour le moment » et les garde-côtes britanniques ont lancé une « évaluation » pour identifier des « mesures de lutte contre la pollution probablement nécessaires » à la suite de cet accident. Si le risque de marée noire semble pour l'instant écarté, le rejet dans la mer du Nord de produits toxiques est particulièrement inquiétant. L'organisation non gouvernementale Greenpeace est « extrêmement préoccupée » par les « multiples risques toxiques que ces produits chimiques pourraient poser à la vie marine ». En effet, selon le scientifique Paul Johnston, « le kérosène qui a pénétré dans l'eau à proximité d'une zone de reproduction des marsouins est toxique pour les poissons et autres créatures marines ». De plus, l'accident s'est produit à moins de 200 kilomètres des côtes françaises et ses conséquences environnementales et sanitaires concernent aussi très directement la France. Au regard de cette situation préoccupante, elle lui demande ce que le Gouvernement compte entreprendre pour évaluer les impacts écologiques de cette catastrophe et quels moyens il va déployer pour y faire face.
Réponse publiée le 1er juillet 2025
Vous avez bien voulu appeler mon attention sur la collision survenue le 10 mars dernier entre le pétrolier Stena Immaculate et le cargo Solong au large des côtes anglaises. Je tiens en premier lieu à vous assurer que l'ensemble des services compétents ont été mobilisés afin d'évaluer et maîtriser les éventuels risques pour nos côtes, nos écosystèmes et nos pêcheurs. Les autorités britanniques ont réagi avec rapidité et efficacité dès les premiers instants de l'incident. L'intervention coordonnée des équipes de secours a permis de sécuriser les équipages des deux navires impliqués. Si cet événement a malheureusement entraîné la disparition d'un marin, la situation a été rapidement maîtrisée. Dans ce contexte, les autorités françaises ont pris contact dès la survenance de cet accident avec les autorités britanniques afin de suivre l'évolution de la situation. Depuis et à date, aucune pollution consécutive à cet évènement n'a été détectée ou catégorisée comme pouvant constituer un risque pour nos eaux ou nos littoraux. Au-delà de ce seul évènement, l'État maintient une posture permanente de surveillance des risques de pollution maritime dans le cadre de l'organisation de réponse de la sécurité civile (ORSEC). Sous l'autorité du préfet maritime, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) situé à Jobourg, agissant comme centre national référent pour les pollutions maritimes, centralise et analyse en permanence l'ensemble des détections de pollutions marines dans les eaux françaises, que ces signalements proviennent de moyens de l'État, de navires civils ou de moyens satellitaires spécialisés. En cas de pollution maritime avérée, le préfet maritime peut déclencher aussitôt les moyens spécialisés de lutte en mer basés en zone Manche-Mer-du-Nord ; il en informe alors simultanément ses homologues terrestres susceptibles d'être concernés par un arrivage de polluants sur leur littoral. Dans l'hypothèse d'un arrivage possible de polluants à la côte, les préfets de département, sous la coordination du préfet de zone, peuvent mettre immédiatement en œuvre des moyens de protection et de lutte spécialisés qu'entretiennent les services placés sous mon autorité. Ainsi les centres d'intervention POLMAR-Terre de Dunkerque et du Havre disposent de stocks de matériels spécialisés de protection, de récupération, de stockage et de nettoyage mis à la disposition permanente des préfets. Ces matériels sont déployés et testés régulièrement au cours d'exercices organisés par les préfets de département. Mon ministère a d'ailleurs lancé en 2023 une démarche ambitieuse de renouvellement de ces stocks de matériels. A l'été 2025, les stocks de barrages de protection présents à Dunkerque et au Havre auront été renouvelés et dimensionnés pour répondre aux besoins de protection des côtes des régions Nord-Pas-de-Calais et Normandie. Le Gouvernement continue de suivre les conséquences de cette collision en mer du Nord. À ce jour, aucune pollution n'a été détectée dans nos eaux, mais la veille environnementale reste active et les moyens d'intervention sont pleinement mobilisables en cas de risque avéré pour nos écosystèmes.
Auteur : Mme Clémence Guetté
Type de question : Question écrite
Rubrique : Pollution
Ministère interrogé : Transition écologique, biodiversité, forêt, mer et pêche
Ministère répondant : Transition écologique, biodiversité, forêt, mer et pêche
Dates :
Question publiée le 18 mars 2025
Réponse publiée le 1er juillet 2025