Effets délétères de la surconsommation de paracétamol
Question de :
Mme Michèle Martinez
Pyrénées-Orientales (4e circonscription) - Rassemblement National
Mme Michèle Martinez alerte M. le ministre auprès de la ministre du travail, de la santé, de la solidarité et des familles, chargé de la santé et de l'accès aux soins, sur les effets délétères de la consommation excessive de paracétamol. Alors qu'il est vu à tort comme anodin, le paracétamol est la première cause d'infections en France. Cette tendance se renforce avec des « challenges » apparus sur les réseaux sociaux. Ainsi, la « paracétamol challenge » pousse les jeunes à en consommer à outrance, le but étant d'être hospitalisé le plus longtemps possible. Cette « tendance » ne doit pas être prise à la légère : elle a déjà causé plusieurs morts aux États-Unis d'Amérique et entraîne des hospitalisations en France. Dans ce contexte, la vente et la délivrance de paracétamol doivent être contrôlées et réservées aux seuls pharmaciens, qui connaissent les risques des médicaments et sont les plus à même, avec les médecins, de juger de l'opportunité de leur délivrance et de la quantité des doses à donner aux patients. Certains ont d'ores et déjà adopté des pratiques vertueuses, comme ne pas vendre aux mineurs de paracétamol ou ne pas vendre plus de trois boîtes de médicaments en contenant sans ordonnance. Dans ce contexte, elle lui demande s'il compte réserver la vente et la délivrance de paracétamol aux seuls pharmaciens et édicter un guide de bonnes pratiques en la matière.
Réponse publiée le 15 juillet 2025
La vente de paracétamol est réservée aux seuls pharmaciens. En effet, conformément à l'article L. 4211-1 du Code de la santé publique (CSP), « la vente en gros, la vente au détail, y compris par internet, et toute dispensation au public des médicaments » est réservée aux pharmaciens. Le paracétamol étant classé comme médicament, il relève du monopole pharmaceutique. S'agissant de la vente de paracétamol à des mineurs, l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé souligne que, sauf exceptions autorisées par la loi, la dispensation de médicaments aux mineurs n'est pas autorisée sans le consentement des titulaires de l'autorité parentale ou, le cas échéant, du représentant légal. Cette interdiction découle de l'autorité parentale, consacrée aux articles 371 et suivants du code civil et à l'article L. 1111-4 du CSP. Enfin, les pharmaciens sont tenus de respecter des bonnes pratiques de dispensation quant à la quantité vendue. Elles précisent que « les quantités remises doivent respecter la dose d'exonération indiquée pour chaque substance active concernée conformément à la réglementation en vigueur » (arrêté du 28 novembre 2016). Sur ce dernier point, des mesures de bon usage liées à la dispensation des antalgiques de palier I (tel que le paracétamol) sont en cours de concertation.
Auteur : Mme Michèle Martinez
Type de question : Question écrite
Rubrique : Pharmacie et médicaments
Ministère interrogé : Santé et accès aux soins
Ministère répondant : Santé et accès aux soins
Dates :
Question publiée le 27 mai 2025
Réponse publiée le 15 juillet 2025