Nomination de M. Thomas Jolly à la présidence de la commission du FAJV
Question de :
Mme Caroline Colombier
Charente (3e circonscription) - Rassemblement National
Mme Caroline Colombier interroge Mme la ministre de la culture sur la nomination de M. Thomas Jolly à la présidence de la commission du Fonds d'aide au jeu vidéo (FAJV), placé sous l'égide du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). Cette désignation, intervenue sans communication sur les critères retenus, surprend au regard du profil de M. Jolly, principalement reconnu pour son activité dans le domaine théâtral et artistique, sans expertise professionnelle identifiée dans le secteur du jeu vidéo, qui constitue pourtant une filière culturelle et industrielle stratégique. Dans un contexte de vigilance budgétaire et d'exigence de transparence dans la gouvernance des fonds publics, elle souhaite connaître les raisons ayant conduit à cette nomination, le processus de sélection mis en œuvre, le coût de fonctionnement de cette commission, ainsi que les résultats concrets du FAJV depuis sa création. Elle demande également si une évaluation de son utilité est prévue et si le Gouvernement envisage, le cas échéant, sa réorganisation ou sa suppression.
Réponse publiée le 29 juillet 2025
La nomination de Monsieur Thomas Jolly à la tête de la commission du Fonds d'aide au jeu vidéo, financé et opéré par le Centre national et du cinéma et de l'image animée (CNC), succède à celle de l'écrivain Maxime Chattam, qui a occupé la fonction de président de cette même commission pendant quatre ans. Entouré de onze experts qui, pour leur part, sont directement issus des différents métiers du secteur du jeu vidéo et composant une diversité de profils, le président de la commission a principalement pour mission d'animer les débats et d'en faire la synthèse afin de formuler un avis favorable ou défavorable sur lequel se fonde la décision d'attribution d'aide, prise in fine par le président du CNC. La commission se réunit quatre fois par an et les experts (dont le président) ne sont pas rémunérés mais simplement indemnisés forfaitairement, à hauteur de 250 euros par demi-journée de présence en commission, de la sujétion que celle-ci représente pour ces professionnels. La nomination d'une figure artistique majeure et incontestable, comme l'était le prédécesseur de Monsieur Thomas Jolly, à la tête de cette commission, d'ailleurs saluée par un communiqué du Syndicat national du jeu vidéo, est en parfaite cohérence avec le positionnement de ce fonds d'aide. En effet, depuis sa création en 2008, cet instrument de politique publique soutient des projets de jeu vidéo appréhendés comme des œuvres à part entière, faisant appel à des talents graphiques, littéraires ou encore musicaux. Le Fonds promeut le caractère transdisciplinaire de ce mode de création, dont l'usage est devenu une pratique culturelle majeure au sein de toutes les classes d'âge et catégories de population de la France (70 % des Français déclarent jouer régulièrement, dont 90 % parmi les 10-24 ans, et 43 % chez les plus de 65 ans). En plus de cet objectif culturel, le Fonds d'aide au jeu vidéo vise également à soutenir le développement d'une industrie nationale dont le chiffre d'affaires, en 2023, s'élevait à 4,5 milliards d'euros, représentant 11 000 emplois directs, stables et qualifiés, répartis sur tout le territoire. Ce fonds intervient de manière complémentaire avec le crédit d'impôt en faveur des créateurs de jeux vidéo (ou « crédit d'impôt jeu vidéo »). Il joue aujourd'hui un rôle essentiel de soutien du secteur, alors que l'industrie du jeu vidéo fait face à un retournement conjoncturel sévère après une période de forte croissance. Récemment, le Fonds d'aide au jeu vidéo a permis d'accompagner des jeux vidéo devenus emblématiques de l'excellence française dans ce domaine, comme « Chants of Sennaar » du jeune studio Rundisc, ou encore « Clair Obscur : Expédition 33 » du studio Sandfal, dont l'originalité créative a permis un large succès auprès du public.
Auteur : Mme Caroline Colombier
Type de question : Question écrite
Rubrique : Culture
Ministère interrogé : Culture
Ministère répondant : Culture
Dates :
Question publiée le 1er juillet 2025
Réponse publiée le 29 juillet 2025