Mercredi 16 juin 2021 matin, la commission des affaires économiques a auditionné Stéphane Richard, président directeur général d’Orange. La commission a souhaité l’auditionner afin d’entendre ses explications sur la panne qui a affecté les réseaux desservant les numéros d’urgence les 2 et 3 juin derniers.
Roland Lescure (LaREM), président de la commission des affaires économiques, a rappelé que ce sont 150 000 appels d’urgence qui sont passés chaque jour vers les numéros 15, 17, 18 ou 112. « Ce type d’incident ne doit plus se reproduire » a-t-il affirmé en introduction.
Selon les conclusions de l'enquête d'Orange publiée le 11 juin, 11.800 appels, soit 11% du total, n'ont pas été acheminés pendant la panne du 2 juin, entre 16h45 et minuit.
« C’est un phénomène rare qui s’est par ailleurs déjà produit entre entre 2017 et 2021 dans d’autres pays » a déclaré M. Richard, évoquant les États-Unis, la Suisse ou encore l’Allemagne. « Cette énumération n’est pas faite pour réduire les responsabilités d’Orange mais le groupe gère des systèmes complexes et le risque zéro n’existe pas » a-t-il poursuivi.
Le PDG d’Orange a déclaré que la panne « n’est pas liée à un sous-investissement » ou « au réseau cuivre », mais qu’elle est liée à « un dysfonctionnement logiciel natif ». Cette panne s’est produite à l’occasion d’une « modernisation et extension du réseau afin d’augmenter ses capacités » à la suite de l’augmentation des trafics en 2020 a-t-il expliqué.
M. Richard a estimé que le 2 juin, « la mobilisation technique a été immédiate » mais « l'activation des cellules de crise et notamment managériales a été trop lente ». Il a admis devant les députés que la mise en place de ces cellules en 2 heures 30 est « trop longue » et a indiqué souhaiter « réduire à 30 minutes l’échéance ».
Répondant aux questions des députés, le PDG d’Orange a indiqué « ne pas se prononcer » sur la mise en place d’un numéro unique, reconnaissant par ailleurs que le recours à « des campagnes d'envois de SMS massifs (...) à toute la population » pour signaler un numéro de secours en cas de nouvelle panne, est une mesure « à envisager » et possible à mettre en place techniquement.
Enfin, sur proposition des parlementaires, il s’est engagé à « organiser une visite sur le site » et s’est engagé à fournir un certain nombre de compléments d’information sur les faits sous forme écrite.