Les Français à l’étranger ont besoin de savoir clairement si, et comment, ils peuvent revenir en France.

Les Français à l’étranger se sentent partie intégrante de l’aventure nationale tout comme de celle de leur pays d’enracinement. Certaines mesures prises actuellement pour lutter contre la pandémie oublient trop souvent cette réalité à laquelle je suis confronté chaque jour : dans quelles conditions se passe la vie de Français qui ont pris la décision de vivre dans deux pays ? L’Allemagne réfléchit à l’ouverture des frontières d’ici le 15 mai, et la France aurait besoin d’un mois de plus ? La liste est longue, de situations, quotidiennes et naturelles, prises en compte sur le territoire national, mais oubliées dans le cas de citoyens français résidant à l'étranger…

Et pourquoi le déconfinement devrait-il porter plus de blocages à la vie sociale et économique que le confinement ?

Fermera-t-on des frontières nouvelles entre départements verts et rouges ? Non !

Les restrictions nécessaires à contenir la pandémie peuvent être réalisées, bien mieux et plus efficacement, sans remettre des barrières et des gardes.

Cessons donc de jouer sur les mots : Une frontière annoncée « fermée avec des exceptions » est contraire aux objectifs même du déconfinement qui devrait justement nous faire prendre conscience et nous apprendre à vivre longtemps avec le virus, d’autant que ces exceptions auront de toute façon des bases moins sanitaires que sociales ou économiques.

Alors qu’une frontière ouverte est un signe fort de la solidarité entre nos pays et de la confiance mutuelle que nous nous portons, solidarité qui nous a tant manqué dans la première phase de cette pandémie.

Et surtout, cette frontière même annoncée ouverte, ne nous rendra que plus prudents et responsables, citoyens, dans nos déplacements, à l’image de ce qui se fera en France entre territoires rouges et verts.

J’appelle donc le gouvernement à anticiper enfin clairement les situations qui affectent plus de trois millions de Français installés hors des frontières de l'Hexagone. Les retours d’expérience récents permettent, autour des postes consulaires et des élus locaux des Français à l’étranger, d’envisager précisément les différentes situations : région transfrontalière franco-allemande, autres régions transfrontalières, Union européenne, hors-Union européenne…