XVIIe législature
Session ordinaire de 2024-2025

Deuxième séance du vendredi 13 juin 2025

Sommaire détaillé
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Deuxième séance du vendredi 13 juin 2025
Avertissement: version provisoire établie à 13:06

Présidence de M. Xavier Breton
vice-président

M. le président

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    La séance est ouverte.

    (La séance est ouverte à quinze heures.)

    1. Simplification de la vie économique

    Suite de la discussion d’un projet de loi

    M. le président

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    L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi de simplification de la vie économique (nos 481 rectifié, 1191).

    Discussion des articles (suite)

    M. le président

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    Ce matin, l’Assemblée a poursuivi l’examen des articles, s’arrêtant à l’article 8.
    Je vous propose de poursuivre nos débats selon les modalités convenues, à savoir la règle « un pour, un contre » et la limitation de chaque intervention à une minute, autant que faire se peut.

    Article 8

    M. le président

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    Je suis saisi de plusieurs demandes de scrutin public : sur les amendements identiques nos 1043 et 2183, par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire ; sur l’amendement no 1947 et l’article 8, par le groupe Rassemblement national.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 1043 et 2183, visant à supprimer l’article.
    La parole est à M. Gérard Leseul, pour soutenir l’amendement no 1043.

    M. Gérard Leseul

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    L’article 8 relève les seuils au-delà desquels une opération de concentration entre entreprises doit être notifiée à l’Autorité de la concurrence. D’après le dossier législatif, notamment le rapport de la commission, cette réforme permettrait d’alléger les procédures administratives des entreprises, en particulier des PME, dont les opérations sont susceptibles d’être bloquées par l’absence de réévaluation des seuils.
    Pour reprendre les arguments que mon collègue Maurel avait développés en commission, je ne suis pas certain que le relèvement du seuil concerne réellement les PME, dont les chiffres d’affaires sont bien inférieurs aux seuils retenus.
    Deuxième point : selon l’Autorité de la concurrence et le rapport de la commission, le nombre de projets de concentration notifiés à l’Autorité de la concurrence a certes augmenté de 36 %, mais cette évolution n’est pas liée aux effets induits de l’inflation. En effet, sur la seule période 2013-2016, le nombre de notifications avait progressé de 20 %, alors que l’inflation était faible.
    Enfin, sur les 2 552 projets de concentration notifiés à l’Autorité de la concurrence entre 2013 et 2023, seuls deux ont fait l’objet d’une interdiction, soit un ratio de 0,007 %, et quatre-vingts ont fait l’objet d’une autorisation sous conditions, soit 3 %.
    C’est pourquoi, même si je comprends les motivations du relèvement des seuils, celui-ci ne me semble pas pertinent, d’autant plus que l’étude d’impact du projet de loi précise clairement que « très peu d’opérations soulevant des risques pour la concurrence auraient été exclues du périmètre de contrôle de l’Autorité de la concurrence » si ces nouveaux seuils avaient été appliqués entre 2018 et 2022.

    M. le président

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    La parole est à Mme Sandrine Nosbé, pour soutenir l’amendement no 2183.

    Mme Sandrine Nosbé

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    Nous proposons de supprimer cet article qui prévoit de rehausser les seuils de notification des opérations de concentration. Cette mesure serait de nature à affaiblir le contrôle des concentrations, au détriment des consommateurs et du bon fonctionnement de l’économie. Plutôt que de rehausser les seuils, nous proposons de renforcer les moyens de l’Autorité de la concurrence afin de lui permettre de mener à bien ses missions. (Mme Manon Meunier applaudit.)

    M. le président

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    La parole est à M. Stéphane Travert, rapporteur de la commission spéciale pour les titres VII à XII, pour donner l’avis de la commission sur ces amendements de suppression.

    M. Stéphane Travert, rapporteur de la commission spéciale

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    Avis défavorable. Vous considérez que l’adoption de cet article pourrait affaiblir la lutte contre les concentrations dont certaines sont problématiques, mais l’Autorité de la concurrence n’est pas la seule à effectuer un contrôle sur ce type d’opérations. Sous les seuils définis par la loi, ce sont la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et les services du ministère de l’économie qui exercent cette mission.
    Par ailleurs, l’absence de revalorisation des seuils depuis le début des années 2000 est une source de complexification vraiment excessive, non seulement pour les entreprises contrôlées mais aussi pour l’Autorité, parfois amenée à se saisir de situations non problématiques. Privilégions donc un fonctionnement souple et agile.
    Enfin, la fixation des seuils doit tenir compte des éventuels effets de bord associés ; bien positionner le curseur est une opération délicate. En l’espèce, notre proposition instaure un équilibre qui satisfait l’écosystème économique.

    M. le président

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    La parole est à Mme la ministre déléguée chargée du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l’économie sociale et solidaire, pour donner l’avis du gouvernement.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l’économie sociale et solidaire

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    L’article 8, que vous souhaitez supprimer, ne fait que proposer un relèvement des seuils qui n’ont pas été revus depuis 2004 pour les seuils généraux –⁠ il y a quand même vingt ans ! – et depuis 2008 s’agissant des commerces de détail. Il est pertinent et pragmatique d’adapter et de réviser ces seuils pour tenir compte du taux d’inflation et de l’évolution mécanique de certains paramètres économiques.
    De plus, pour rebondir sur les propos de M. Leseul, l’étude d’impact a permis d’évaluer le nombre d’opérations de concentration qui n’auraient pas été notifiées à l’Autorité de la concurrence si les seuils que nous proposons avaient été appliqués entre 2018 et 2022. Il ressort de cette analyse que 378 opérations de concentration n’auraient pas été notifiées. Parmi celles-ci, 309 opérations auraient abouti sur une décision simplifiée, 41 opérations auraient abouti sur une décision de phase I sans engagement, 3 opérations sur une décision de phase I avec engagement et aucune opération n’aurait abouti sur une décision de phase II, nécessitant un examen approfondi.
    L’article 8 prend en compte les évolutions qui rendent nécessaire une adaptation des seuils mais n’emporte pas pour autant des conséquences importantes. C’est pourquoi j’émets un avis défavorable aux amendements de suppression, ainsi qu’aux amendements suivants –⁠ je pense en particulier à l’amendement no 1947 qui vise à relever les seuils de manière trop significative. En effet, je considère que les dispositions de l’article 8, qui prend en compte l’ensemble des évolutions de l’économie française depuis 2004, sont équilibrées.

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul.

    M. Gérard Leseul

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    Je vous remercie, madame la ministre, d’avoir complété et précisé les chiffres que j’ai mentionnés il y a un instant. Ils confirment que l’existence des seuils n’est pas rédhibitoire et n’a pas d’impact négatif sur les possibilités de concentration. Elle permet simplement une information relative aux projets de concentration ainsi que le contrôle de leur montage et leur autorisation, ce qui est sain.
    Par ailleurs, je souhaiterais obtenir une précision sur les seuils applicables en outre-mer. Si j’ai bien compris, vous proposez qu’ils restent inchangés, pour garantir le respect des conditions de la concurrence et prévenir les risques d’hyperconcentration. Pouvez-vous nous confirmer cette décision et nous en rappeler les raisons ?

    M. le président

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    La parole est à Mme la ministre déléguée.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Le futur projet de loi relatif à l’outre-mer, qui sera bientôt examiné, devra traiter cette question.

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 1043 et 2183.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        43
            Nombre de suffrages exprimés                43
            Majorité absolue                        22
                    Pour l’adoption                21
                    Contre                22

    (Les amendements identiques nos 1043 et 2183 ne sont pas adoptés.)

    M. le président

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    L’amendement no 1947 de M. Aurélien Lopez-Liguori est défendu.
    Je mets aux voix l’amendement no 1947, auquel la commission et le gouvernement sont défavorables.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        45
            Nombre de suffrages exprimés                45
            Majorité absolue                        23
                    Pour l’adoption                9
                    Contre                36

    (L’amendement no 1947 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’article 8.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        45
            Nombre de suffrages exprimés                45
            Majorité absolue                        23
                    Pour l’adoption                22
                    Contre                23

    (L’article 8 n’est pas adopté.)

    Après l’article 8  bis

    M. le président

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    Nous en venons à plusieurs amendements portant article additionnel après l’article 8  bis.
    Sur les amendements nos 1674 et 1655 rectifié, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire d’une demande de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 1674.

    Mme Manon Meunier

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    Il vise à instaurer un encadrement des loyers commerciaux sur la base d’un loyer médian fixé par le représentant de l’État en département. Il s’agit d’alléger les charges qui pèsent sur les très petites entreprises (TPE) et de lutter contre la désertification des centres-villes et des centres-bourgs en soutenant les artisans et les commerçants.
    Nous proposons que le loyer de base des locaux à usage commercial mis en location soit fixé librement entre les parties lors de la conclusion du contrat de bail, dans la limite toutefois d’un loyer de référence qui serait fixé par le représentant de l’État dans le département. Par dérogation, ce loyer pourrait excéder le loyer de référence lorsque les caractéristiques particulières du local, notamment sa localisation, sa surface ou ses équipements le justifieraient. De plus, l’amendement définit les conditions dans lesquelles le commerçant peut poursuivre son bailleur en cas de litige.
    Du fait d’une croissance particulièrement atone pendant deux années consécutives, en 2023 et cette année, et d’une explosion des charges due au bond des prix de l’énergie, nous considérons que les TPE doivent être soutenues, alors que bon nombre d’entre elles ne se sont pas encore remises des déficits de chiffre d’affaires dus à la covid-19. Ainsi, les défaillances d’entreprises ont bondi de 23 % au second trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023.
    Il est donc urgent d’agir, c’est pourquoi nous proposons l’instauration d’un encadrement des loyers commerciaux.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Avis défavorable. On peut comprendre le souci de prévenir une évolution déraisonnable des loyers commerciaux, mais la mesure proposée n’est pas opportune : le dispositif d’encadrement des loyers fait déjà l’objet d’une expérimentation limitée aux zones tendues et doit s’achever en 2026. Ici comme ailleurs, laissons les expérimentations se dérouler jusqu’au bout, afin de les évaluer correctement et d’en mesurer toutes les conséquences sur l’évolution de l’offre de logements d’habitation.
    De plus, avons-nous la capacité de transposer tel quel ce dispositif aux commerces dont les loyers évoluent aussi selon des facteurs très spécifiques ?
    Enfin, rien n’assure que les préfets disposent des leviers et des outils nécessaires à la mesure de l’évolution des marchés locaux –⁠ notamment lorsque les départements sont dépourvus d’observatoire économique –, ni qu’ils disposent des moyens nécessaires au contrôle d’un tel encadrement.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    La fixation des loyers relève de la liberté contractuelle entre les exploitants et les propriétaires. De plus, comme je l’ai rappelé ce matin, des évolutions relatives aux baux commerciaux ont fait l’objet d’un accord de place signé le 30 mai 2024, dont il faut tenir compte. Pour ces deux raisons, avis défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1674.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        48
            Nombre de suffrages exprimés                41
            Majorité absolue                        21
                    Pour l’adoption                16
                    Contre                25

    (L’amendement no 1674 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 1655 rectifié.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Par dérogation au droit commun, les baux commerciaux et professionnels mettent le plus souvent à la charge du locataire le paiement de la taxe foncière, en principe due par le bailleur et propriétaire des locaux loués. Cette pratique a pour effet de renchérir de 10 % à 15 % le prix de loyers déjà jugés très élevés. D’après les données de l’Insee, l’indice des loyers commerciaux (ILC) national trimestriel, qui évoluait marginalement autour de 0 % entre 2014 et 2016, puis durant l’année 2020, a explosé au cours des dernières années, passant de -⁠ 0,3 % au quatrième trimestre 2020 à 6,7 % au premier trimestre 2023.
    Cette évolution entraîne un taux élevé de vacance commerciale qui nuit principalement aux centres-villes, notamment à ceux des petites villes de moins de 50 000 habitants et des villes moyennes de moins de 120 000 habitants. Or comme chacun sait, maintenir en vie les centres-villes est un défi majeur pour notre société, d’autant que les défaillances d’entreprise ont bondi de 23 % au second trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023, comme l’indique le cabinet Altares.
    C’est pourquoi nous avons déposé cet amendement, travaillé avec le Syndicat des indépendants et des TPE (SDI), pour proposer d’alléger les charges pesant sur les petites entreprises.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Avis défavorable. La loi prévoit déjà ce que vous proposez. L’adoption de l’amendement n’aurait donc pas d’effet pratique et ne résoudrait pas les cas où le bailleur fait supporter au locataire le paiement de la taxe foncière.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis défavorable. L’accord de place signé entre les différents acteurs ne prévoit pas de dispositif de cette nature ; je vous invite à faire en sorte qu’il soit respecté.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Je soutiens l’amendement. Je rappelle –⁠ nous avons peu évoqué ce point jusqu’ici – que le rapport entre le preneur et le bailleur est inégal. Le secteur de la propriété foncière commerciale est particulièrement concentré ; les grandes sociétés foncières comme URW, Klépierre ou Carmila dégagent un chiffre d’affaires de plus en plus considérable. Je comprends votre volonté de respecter l’accord de place, mais il me semble que la représentation nationale doit tout faire pour mieux protéger les petites entreprises et leur garantir qu’elles pourront accéder à un local commercial sans subir de conditions inéquitables imposées par les grandes foncières. Nous devons prendre en considération la concentration du secteur et les relations de pouvoir qu’elle implique, plutôt que de partir du principe que le preneur et le bailleur négocient sur un pied d’égalité. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LFI-NFP et SOC.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1655 rectifié.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        55
            Nombre de suffrages exprimés                53
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                38
                    Contre                15

    (L’amendement no 1655 rectifié est adopté.)
    (Applaudissements sur les bancs des groupes LFI-NFP et SOC.)

    Article 9

    M. le président

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    Sur les amendements nos 1491 et 1494, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 1491, qui vise à supprimer l’article.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Nous proposons de supprimer l’article 9, proposé par le gouvernement et applaudi par le Sénat, qui vise à promouvoir le recours à la médiation –⁠ procédure alternative de règlement des litiges passant par le recours à un tiers indépendant – entre entreprises et organismes publics. Concrètement, il prévoit la mise à disposition du public par l’administration des services d’un médiateur avant l’engagement de toute procédure juridictionnelle.
    Si cet article est formulé de manière à concerner l’ensemble du public sous prétexte de désengorger les juridictions administratives, il avantagera surtout les entreprises. D’ailleurs, l’étude d’impact du gouvernement mentionne qu’il s’agit d’une demande des entreprises. CQFD ! Pourtant, la loi Essoc de 2018 a déjà instauré, à titre expérimental, un régime élargi de médiation dans les secteurs de la construction, de l’industrie manufacturière, de l’information et de la communication. Dans ces domaines, les entreprises ont donc déjà la possibilité de recourir à un tiers médiateur.
    Le Conseil d’État a d’ailleurs demandé des précisions au sujet de l’article, qui n’indique pas clairement le périmètre d’intervention du médiateur. Or l’étude d’impact laisse entendre qu’il risque d’être considérablement élargi à des domaines sensibles tels que le travail, la formation professionnelle ou encore la protection des populations, qui inclut la réglementation sanitaire et la protection du consommateur. Cela est très problématique. En effet, la confidentialité attachée à la médiation servira sans conteste les intérêts des grandes entreprises.
    D’ailleurs, le Syndicat des avocats de France (SAF) souligne les incertitudes que laisse planer l’article ; comment l’administration s’organisera-t-elle pour proposer cette médiation, comment ses agents y seront-ils formés ?

    M. Thierry Tesson

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    Les avocats ne vont pas dire le contraire, ils ont intérêt à ce que les procédures aillent en justice !

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Le SAF ajoute que d’après la formulation retenue, le médiateur serait « mis à disposition » par l’administration, ce qui ne dit pas comment il serait choisi ni s’il serait rémunéré.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    L’amendement vise à supprimer l’article 9. La médiation présente plusieurs avantages par rapport à une procédure contentieuse : elle est rapide, gratuite, confidentielle et repose sur une relation de confiance entre les entreprises, les administrés et l’administration. Ce mode de règlement alternatif des litiges s’est développé au cours des dernières années et donne satisfaction.

    M. Roland Lescure

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    Eh oui !

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Le Médiateur des entreprises assure 2 000 à 3 000 médiations par an, parmi lesquelles 70 % aboutissent à un accord. Ce modèle fonctionne si bien qu’il a été transposé aux relations commerciales en agriculture, où il donne aussi de bons résultats. Contrairement à ce que vous indiquez, le dispositif est plutôt bien encadré ; il renvoie au code de la justice administrative, ce qui permet de clarifier des questions concernant par exemple la déontologie, les délais de recours ou les délais de prescription.
    Je précise que la commission spéciale, après avoir rejeté votre amendement de suppression, a adopté un amendement de votre groupe, initialement proposé par le gouvernement au Sénat, visant à articuler les conditions de saisine des médiateurs avec celles du Défenseur des droits. Avis défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Je suis très étonnée de cet amendement. Comment peut-on ne pas être d’accord pour privilégier la médiation par rapport à une procédure contentieuse ? Nous devrions tous nous retrouver sur ce point !

    M. Roland Lescure

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    Eh oui !

    Mme Sarah Legrain

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    C’est le rôle de la loi de protéger les faibles.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Les procédures contentieuses ne sont souhaitées par personne. Tout ce qui peut favoriser la médiation va dans le bon sens. Je suis donc défavorable à l’amendement.

    Mme Sarah Legrain

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    La médiation ne défend pas les faibles : elle applique la loi du plus fort.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    La médiation fonctionne très bien dans de nombreux domaines. Je pense au Médiateur des ministères économiques et financiers, mais aussi à celui de l’Urssaf, à celui de l’Agence de services et de paiement (ASP) ou encore à celui des entreprises, qui traite les litiges de la commande publique ou les litiges contractuels entre entreprises.
    Je répondrai enfin à deux de vos questions. Premièrement, le service de médiation que l’article 9 vise à généraliser concerne tous les domaines de compétence des administrations en relation avec les entreprises. Deuxièmement, les médiateurs accompliront leur mission selon les principes d’impartialité, de compétence et de diligence fixés par la loi.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Nous ne sommes pas opposés par principe à la médiation ; nous y sommes opposés sachant que la justice est en souffrance et que nous examinons un texte fortement déséquilibré en faveur des intérêts privés, notamment de ceux des plus grandes entreprises. Dans un tel contexte, il nous semble que la médiation deviendra un moyen pour les grandes entreprises de conserver une certaine opacité en réglant des litiges qui, sans cela, auraient pu être traités publiquement dans un tribunal. Nous craignons que la généralisation du recours à la médiation, sans aucune garantie que celle-ci soit gratuite et publique, ouvre la porte à la privatisation de nombreuses procédures, malgré le déséquilibre entre les parties prenantes du litige. Voilà pourquoi nous sommes opposés à l’article 9.

    M. Thierry Tesson

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    C’est byzantin !

    Mme Claire Lejeune

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    Je précise que la rédaction initiale de l’article ne faisait aucune mention des fonctions de médiation que le Défenseur des droits remplit déjà. Pour toutes ces raisons, nous vous encourageons à voter l’amendement de suppression. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1491.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        57
            Nombre de suffrages exprimés                49
            Majorité absolue                        25
                    Pour l’adoption                18
                    Contre                31

    (L’amendement no 1491 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Sur l’article 9, je suis saisi par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 1494.

    Mme Manon Meunier

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    Par cet amendement de repli, nous proposons de supprimer au moins certaines dispositions de l’article.
    Prenons un exemple concret. Lorsqu’une personne en situation de handicap, ses parents, si elle est mineure, ou son représentant légal estiment qu’une décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) méconnaît ses droits, ils peuvent demander l’intervention d’une personne qualifiée chargée de proposer des mesures de conciliation, suivant une liste établie par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). De même, ils peuvent demander l’intervention de cette personne s’ils souhaitent contester une décision de la CDAPH relative à l’orientation d’un enfant ou d’un adolescent scolarisé présentant un handicap ou un trouble de santé invalidant. Toutefois, la commission spéciale, dans le cadre de cet article qui facilite le recours à la médiation extra-juridictionnelle en cas de litige opposant les entreprises et l’administration, a décidé de remplacer la conciliation par la médiation. Les personnes concernées n’auront donc plus d’autre choix que de recourir à la médiation qui, elle, est payante.
    Cet article comporte trop d’incertitudes pour que nous validions une telle réforme. Le Syndicat des avocats de France souligne qu’il laisse planer des incertitudes sur les conditions dans lesquelles l’administration serait effectivement organisée et formée pour pouvoir proposer cette médiation.

    M. Thierry Tesson

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    Un avocat, c’est gratuit ?

    Mme Manon Meunier

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    Il pointe également une incertitude quant aux délais, déterminés de manière trop floue pour qu’on puisse fixer correctement ce cadre contentieux sans avoir à saisir en parallèle le tribunal administratif. Par exemple, la notion d’engagement de la procédure de médiation est opaque ; on ne sait pas bien si elle renvoie à la saisine du médiateur.
    Ces dispositions introduites en commission nous semblent donc prématurées, et nous ne sommes pas les seuls à le penser. Nous vous proposons de les supprimer.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    La procédure de médiation familiale à laquelle vous faites référence n’a rien à voir avec l’article 9. Elle se déroule entre personnes privées et vise à apaiser les tensions entre les membres d’une famille dans le cadre d’un conflit tel qu’un divorce ou une succession. L’article porte exclusivement sur les procédures de médiation impliquant l’administration, qui sont et resteront gratuites.
    Les alinéas 17 à 22 que vous proposez de supprimer sont de nature rédactionnelle. Ils visent à harmoniser la dénomination des procédures de règlement amiable des litiges. Dans ce cadre, ils remplacent la notion de conciliation par celle de médiation, ce qui n’entraîne aucune conséquence particulière sur le contenu de la procédure. J’espère que cela vous rassure. En tout cas, je suis défavorable à l’amendement.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Sagesse, car les MDPH font en effet l’objet d’une procédure particulière, qui associe une forme spécifique de médiation et une procédure de conciliation intervenant à la suite d’une décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. On peut donc considérer qu’il faut préserver un dispositif propre aux MDPH.

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Les termes médiation et conciliation ne sont pas interchangeables : la médiation permet de faire face à l’importance de la demande, mais elle est payante et ne bénéficie pas de financements publics, à l’inverse de la conciliation. En encourageant la médiation, on court le risque de privatiser certaines procédures jusqu’ici gratuites et publiques. Cet article ne rend pas la médiation plus accessible aux petites entreprises ou aux personnes. C’est d’autant plus problématique que nos échanges ont montré qu’il y avait des zones de flou.
    D’une manière générale, nous considérons qu’il faut réserver à certains domaines le recours à un mode alternatif de règlement des litiges, comme la médiation, pour éviter une privatisation du service public de la justice et protéger la partie la plus faible –⁠ c’est tout le sens de la justice républicaine. Nous devons rester extrêmement attentifs à ces questions lorsque nous légiférons. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1494.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        57
            Nombre de suffrages exprimés                56
            Majorité absolue                        29
                    Pour l’adoption                27
                    Contre                29

    (L’amendement no 1494 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’article 9.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        57
            Nombre de suffrages exprimés                57
            Majorité absolue                        29
                    Pour l’adoption                32
                    Contre                25

    (L’article 9 est adopté.)

    Article 10

    M. le président

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    Sur les amendements nos 545 et identiques, je suis saisi par les groupes La France insoumise-Nouveau Front populaire et Écologiste et social d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Manon Meunier.

    Mme Manon Meunier

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    L’article 10 comporte plusieurs dispositions auxquelles nous nous opposerons. J’aimerais appeler votre attention sur l’une d’entre elles : l’audit de durabilité prévu par la directive européenne relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD).
    Comme d’autres dispositions du projet de loi, cet article revient sur des normes environnementales pour préserver des intérêts économiques, mais en l’occurrence, vous vous tirez une balle dans le pied, notamment en matière de régularité des marchés publics, car l’audit de durabilité permet d’évaluer l’efficacité sociale et environnementale des entreprises.

    M. Thierry Tesson

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    Le supprimer simplifie les choses !

    Mme Manon Meunier

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    C’est aussi devenu un indicateur dont se servent les personnes qui recherchent des placements favorables au climat ou à la biodiversité.
    Vous proposez de supprimer le délit d’entrave à l’audit de durabilité. Or, si le fait de ne pas remettre à l’auditeur toutes les pièces nécessaires à l’audit n’est plus pénalisé, le principe même de l’audit et, partant, la directive CSRD deviendra caduc.

    M. Thierry Tesson

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    C’est bien !

    Mme Manon Meunier

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    Vous ne simplifiez pas : vous introduisez une irrégularité dans le système, ce qui le rend moins lisible.

    M. le président

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    Je suis saisi de six amendements identiques, nos 545, 1474, 1772, 1809, 1860 et 1905, qui tendent à supprimer l’article.
    La parole est à M. Nicolas Bonnet, pour soutenir l’amendement no 545.

    M. Nicolas Bonnet

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    Notre groupe s’oppose à cet article pour trois raisons.
    Premièrement, remplacer la peine de prison par une amende en cas de manquement aux obligations de déclaration des bénéficiaires effectifs n’est pas acceptable. Pour des raisons fiscales, pénales et plus largement judiciaires, nous avons besoin de savoir qui se trouve derrière une société. Il faut donc sanctionner les personnes qui font obstacle à cette transparence. Comme cela a été souligné lors des débats sur la répression du trafic de drogue, il est évident qu’une peine de prison a un effet dissuasif. Elle marque clairement que le non-respect de l’obligation est grave et qu’il emporte de lourdes conséquences. Certes, peu de manquements aux obligations de déclaration ont été punis d’une peine de prison, mais cela ne signifie pas pour autant que le dispositif n’est pas dissuasif. Supprimer la peine de prison au profit d’une amende non proportionnelle reviendrait à vider l’infraction de sa substance et à supprimer le délit. En outre, le travail en commission a encore dégradé cet article, puisqu’il a conduit à supprimer des sanctions pénales supplémentaires.
    Deuxièmement, l’amende prévue pour remplacer la peine de prison est certes élevée, mais doit être rendue plus dissuasive encore en devenant proportionnelle à la taille de l’entreprise. Notre groupe, notamment notre collègue Lisa Belluco, défendra des amendements en ce sens.
    Troisièmement, cet article supprime le délit d’entrave à la mise en place et au bon déroulement d’un audit de durabilité. Autrement dit, des personnes qui refuseraient de faire état des conséquences sociales et environnementales des activités de l’entreprise ne seraient plus sanctionnées. Dans ces conditions, pourquoi les autres devraient-ils s’y plier ?
    Il faut donc absolument supprimer cet article. À défaut, le groupe Écologiste défendra des amendements tendant à supprimer les différentes dispositions.

    M. le président

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    L’amendement no 1474 de M. Charles Fournier est défendu.
    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 1772.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Nous souhaitons nous aussi supprimer cet article, qui se résume à une litanie de modifications des peines applicables aux chefs d’entreprise en cas de manquement à certaines de leurs obligations administratives, notamment des peines de prison.
    Il s’agit donc encore d’un article visant à déresponsabiliser les dirigeants d’entreprises. En l’occurrence, ces peines de prison sont très rarement prononcées, comme nous l’ont confirmé les représentants de Transparency International que nous avons auditionnés.

    M. Thierry Tesson

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    Ce n’est pas très rassurant !

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Depuis que l’infraction existe, une seule peine de prison a été prononcée. Cela reste toutefois une peine dissuasive…

    M. Emeric Salmon

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    Ah bon ?

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    …et la supprimer aurait une portée symbolique considérable.
    On se retrouve dans une configuration habituelle dans cet hémicycle : certains prônent une justice à deux vitesses. D’un côté, on fait de la surenchère pénale au nom de la sécurité, en créant de nouvelles infractions et en alourdissant les peines encourues existantes, notamment pour les mineurs –⁠ je pense à la proposition de loi de M. Attal, qui va dans ce sens ; de l’autre, on cherche de moins en moins à sanctionner la corruption. Ici, c’est la délinquance en col blanc –⁠ la plus coûteuse pour les finances publiques – qu’on souhaite épargner. Or, selon Attac, entre 80 et 100 milliards d’euros échappent chaque année au budget de l’État du fait de l’évasion et de la fraude fiscales. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe LFI-NFP.)
    Permettez-moi de faire un parallèle avec la situation outre-Atlantique : la fameuse loi anticorruption de 1977 a été suspendue par M. Trump, qui a expliqué que ce texte nuisait aux entreprises américaines cherchant à conquérir des marchés étrangers.

    M. Thierry Tesson

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    On est en France !

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Le raisonnement est similaire ici –⁠ c’est inquiétant.

    M. Thierry Tesson

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    C’est vous qui êtes inquiétante !

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    J’insiste aussi sur la suppression du délit d’entrave à l’audit de durabilité, qui me paraît également très préoccupante. Elle revient à faciliter la tâche à ceux qui veulent faire obstacle aux contrôles du commissaire aux comptes ou de l’auditeur de durabilité chargé de vérifier les informations publiées par l’entreprise sur les conséquences environnementales et sociales de ses activités –⁠ consommation d’énergie, émissions de CO2, respect des droits et des conditions de travail. Supprimer le délit d’entrave est loin d’être anodin ! (Mme Sarah Legrain applaudit.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune, pour soutenir l’amendement no 1809.

    Mme Claire Lejeune

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    Je souhaite citer un adage simple et bien implanté dans l’imaginaire collectif –⁠ pas seulement parce qu’il a été repris dans un grand film –⁠ : « À grand pouvoir, grandes responsabilités. » (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.) Vous souhaitez le remplacer par : « À grand pouvoir, impunité absolue. »
    En supprimant toutes les peines de prison pouvant être prononcées contre les grands patrons, vous confirmez qu’il y a bien une justice à deux vitesses, une justice de classe. Dans le même temps, vous proposez de durcir le reste des peines, en parlant sans cesse d’introduire des peines planchers…

    M. Emeric Salmon

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    Les peines planchers sont des peines minimales, pas maximales !

    M. Thierry Tesson

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    Vous y êtes opposés !

    Mme Claire Lejeune

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    …et en défendant une vision de plus en plus répressive de notre justice. Dès lors, nos concitoyennes et concitoyens ont le sentiment que la justice fonctionne non dans leur intérêt, mais dans celui d’une classe sociale à laquelle ils n’appartiennent pas. Ce sentiment est de plus en plus justifié.
    S’agissant de la CSRD…

    M. le président

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    Veuillez conclure, chère collègue.

    Mme Claire Lejeune

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    La directive CSRD a été adoptée suite à l’effondrement du Rana Plaza en 2013, une catastrophe qui a entraîné plus d’un millier de morts. (M. le président coupe le micro de l’oratrice, dont le temps de parole est écoulé. –⁠ Quelques députés du groupe LFI-NFP applaudissent cette dernière.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Sandrine Nosbé, pour soutenir l’amendement no 1860.

    Mme Sandrine Nosbé

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    En quoi responsabiliser les chefs d’entreprise constituerait-il un frein à la vie économique ? En quoi les exempter de peine d’emprisonnement la simplifierait-il ? Nos collègues l’ont dit, mais je le répète : vous qui, habituellement, versez dans l’excès répressif, vous proposez de faire une exception pour les entreprises. Certes, vous portez l’amende de 7 500 à 250 000 euros, mais on sait très bien que pour celles qui ont les moyens, cette somme, c’est peanuts  ! Elles la provisionneront, le cas échéant, pour pouvoir payer l’amende, qui ne constituera pas une mesure dissuasive.

    M. le président

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    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 1905.

    Mme Manon Meunier

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    Comptez-vous prétendre qu’en supprimant le délit d’entrave à l’audit de durabilité, vous cherchez à faciliter la vie des très petites, petites et moyennes entreprises ?

    M. Thierry Tesson

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    Oui !

    M. Matthias Renault

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    Aux PME qui sont cotées en Bourse, oui !

    Mme Manon Meunier

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    Eh bien, au risque de gâcher la surprise, ce n’est pas le cas ! En effet, l’audit ne revêt de caractère obligatoire que pour les entreprises dont le chiffre d’affaires net dépasse 50 millions d’euros. Le seul effet de la suppression de ce délit d’entrave sera de permettre à des entreprises comme Total de pouvoir passer cet audit qui évalue les conséquences sociales et environnementales de leurs activités en ne fournissant que les documents qui les arrangent, afin que l’évaluation soit positive. Or il faut disposer de tous les documents nécessaires pour pouvoir évaluer correctement ces entreprises, qui font partie des plus gros émetteurs de dioxyde de carbone, et ne respectent pas leurs obligations sociales. Ce sont toujours les mêmes que vous favorisez : votre projet de loi ne simplifiera pas la vie des TPE-PME, mais celle de vos amis, comme d’habitude. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP. –⁠ MM. Jacques Oberti et Boris Tavernier applaudissent également.)

    M. le président

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    La parole est à M. Christophe Naegelen, rapporteur de la commission spéciale pour les titres Ier à VI, pour donner l’avis de la commission.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur de la commission spéciale

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    Je souhaite assurer le rapporteur Travert de ma sympathie et de mon amitié et le remercier pour l’aide qu’il m’a apportée lors de l’examen des articles précédents.
    En commission, nous avons longuement discuté de l’article 10, qui vise un objectif sain : dépénaliser partiellement le droit des affaires. Il s’agit d’apporter davantage de sécurité juridique aux acteurs économiques en modifiant certaines sanctions pénales. Plusieurs dispositions en ce sens ont déjà été adoptées dans le cadre de la loi du 30 avril 2025 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne (Ddadue) en matière économique, financière, environnementale, énergétique, de transport, de santé et de circulation des personnes, d’autres non. Je serai probablement d’accord avec vous s’agissant de certaines suppressions, mais il faut procéder sanction par sanction, et non supprimer tout l’article. Je donne donc un avis défavorable sur ces amendements de suppression.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Par vos amendements, vous proposez de supprimer l’article 10, qui introduit plus d’adaptabilité et de proportionnalité dans certaines situations. Je voudrais soulever deux points précis –⁠ je note que vous n’avez guère parlé du fond.
    L’article 10 modifie la sanction en cas de manquement aux obligations de déclaration des bénéficiaires effectifs, ce qui répond à une demande forte des entreprises. La sanction actuelle, une peine de prison, est inadaptée. C’est la raison pour laquelle, parallèlement à cette suppression, nous proposons de porter l’amende de 7 500 euros à 250 000 –⁠ c’est un équilibre. Un dispositif de même nature existe dans d’autres pays, comme l’Autriche et le Luxembourg.
    Le législateur français avait fait le choix, au moment de la transposition de la directive CSRD, d’assortir les obligations de publication des informations de durabilité d’un régime de sanction similaire à celui prévu en matière d’informations financières. Dans la pratique, il est apparu que ces sanctions pénales ne convenaient pas car elles étaient disproportionnées. Elles ont déjà été supprimées par la loi Ddadue de 2025.
    Il existe malgré tout des sanctions, introduites notamment par l’ordonnance du 12 mars 2025. Les manquements à l’audit de durabilité sont sanctionnés dans la mesure où une assemblée générale se tenant sans que des auditeurs aient été désignés et convoqués est considérée comme nulle. C’est une sanction très forte : une entreprise ne peut pas fonctionner durablement si son assemblée générale est frappée de nullité. Vous ne pouvez donc pas parler d’impunité absolue : une sanction existe bel et bien.
    Enfin, vous avez comparé ces infractions à celles liées au trafic de drogue, et les sanctions à celles appliquées dans le cadre de la justice des mineurs, mais on ne peut mettre sur le même plan ce qui relève du trafic de drogue…

    Mme Sarah Legrain

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    Et l’argent de la drogue, il vient d’où, enfin ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    …et la responsabilité des chefs d’entreprise ou des entreprises en matière de reporting  ; c’est inadmissible. (« Vous les protégez ! » sur les bancs du groupe LFI-NFP.)
    Avis défavorable.

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul.

    M. Gérard Leseul

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    Madame la ministre, vous avez rappelé qu’à la peine d’emprisonnement de six mois actuellement prévue en cas de manquement à certaines obligations déclaratives des entreprises, se substituera une amende, et que cette dernière est augmentée, passant de 7 500 à 250 000 euros.
    Nous pourrions vous suivre sur ce point, mais vous supprimez également le délit d’entrave à l’audit de durabilité instauré par la CSRD, ce que je ne comprends pas : pourquoi refuser de sanctionner ce délit ?
    Je suis également surpris que certains souhaitent dépénaliser le fait pour une entreprise de ne pas déposer ses comptes au greffe du tribunal de commerce. C’est tout aussi absurde…
    Je le répète, nous comprenons votre intention sur le premier point mais nous voterons les amendements, car la suppression du délit d’entrave à l’audit de durabilité n’est ni justifiée, ni motivée.

    M. le président

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    La parole est à M. Matthias Renault.

    M. Matthias Renault

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    Nous venons d’entendre des propos excessifs : on parle de délinquance en col blanc et de corruption quand il s’agit d’un simple rapport administratif –⁠ un audit de durabilité. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LFI-NFP.)

    Mme Julie Ozenne

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    Vous en êtes !

    M. Matthias Renault

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    Il y a pourtant une différence entre piquer dans la caisse et ne pas pondre un rapport, dont la rédaction constitue une charge nouvelle. Nous ne tenons pas à débattre du type de sanction encouru en cas de non-production de ce rapport puisque nous sommes opposés à l’audit, et plus largement à la directive CSRD. D’ailleurs, celle-ci est remise en cause par le paquet omnibus, qui en reporte l’application.
    En outre, vous affirmez que l’obligation ne concerne que les grandes sociétés du CAC40. Mais c’est faux puisqu’elle touche aussi les PME cotées et les grandes entreprises non cotées. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe LFI-NFP.)
    Vous prétendez que l’article fait un cadeau aux entreprises. Il s’agit simplement d’alléger leurs contraintes administratives. Dans ma circonscription, les patrons d’industries familiales que j’ai rencontrés m’ont expliqué qu’ils doivent embaucher du personnel pour s’acquitter de cette nouvelle charge administrative, au lieu de recruter des travailleurs affectés à la production, véritable métier de l’entreprise. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RN.)

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 545, 1474, 1772, 1809, 1860 et 1905.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        57
            Nombre de suffrages exprimés                57
            Majorité absolue                        29
                    Pour l’adoption                29
                    Contre                28

    (Les amendements identiques nos 545, 1474, 1772, 1809, 1860 et 1905 sont adoptés –⁠ Applaudissements sur les bancs des groupes LFI-NFP, SOC et EcoS ; en conséquence, l’article est supprimé et les amendements suivants tombent.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Je demande une suspension de séance.

    Suspension et reprise de la séance

    M. le président

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    Elle est de droit. La séance est suspendue.

    (La séance, suspendue à quinze heures cinquante, est reprise à quinze heures cinquante-cinq.)

    M. le président

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    La séance est reprise.

    Après l’article 10

    M. le président

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    La parole est à Mme la ministre, pour soutenir l’amendement no 2719 portant article additionnel après l’article 10.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Il concerne des informations sensibles en matière de durabilité, qui doivent malgré tout être transmises en application de la directive CSRD. Or la diffusion de certaines de ces informations pourrait être préjudiciable aux entreprises. La loi Ddadue, adoptée en avril, tient compte de ce problème, en confiant un rôle à l’Autorité des marchés financiers (AMF) : quand des informations sensibles ne peuvent être publiées dans le rapport déposé au greffe du tribunal de commerce, elles doivent être transmises à l’AMF.
    Celle-ci n’ayant pas pour mission de collecter ce type d’informations, l’amendement tend à remédier à cette difficulté en prévoyant que les informations sensibles peuvent être omises dans le rapport après avis motivé de l’auditeur des informations en matière de durabilité.
    Il s’agit de préserver la compétitivité de nos entreprises en garantissant un usage strictement proportionné de cette possibilité d’omission. La modification est conforme aux discussions menées à Bruxelles sur le paquet omnibus, afin de simplifier la directive CSRD.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis favorable car il s’agit d’une mesure de cohérence. L’AMF n’a pas à être destinataire de certaines de ces informations. En outre, comme vous l’avez rappelé, madame la ministre, l’amendement prévoit une garantie supplémentaire : ces informations pourront ne pas être publiées, mais seulement après avis motivé de l’auditeur.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Je profite de l’évocation du paquet omnibus pour souligner combien il est curieux que vous cherchiez à affaiblir et encadrer les dispositifs issus de la CSRD, et défendiez au niveau européen une position qui conduit à un détricotage intégral du devoir de vigilance et de reporting de durabilité dans le cadre des projets omnibus I et II. Ce paquet détricote également le pacte vert pour l’Europe –⁠ ou Green Deal – et le peu qui avait été obtenu à l’échelon européen en matière environnementale et éthique. Tout cela est en train d’être défait, avec le soutien de l’extrême droite européenne.
    Ne nous y trompons pas, ce que nous vivons dans cet hémicycle est la préfiguration de ce qui se joue au niveau européen. Même vos amendements de « bon sens » illustrent cette dynamique de régression sociale et environnementale. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul.

    M. Gérard Leseul

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    Dans le cadre de l’examen de la loi Ddadue, j’avais déposé un amendement visant à confier à l’AMF les informations les plus sensibles des entreprises. En effet, il me semblait que l’AMF pouvait être une sorte de boîte noire, garantissant la communication de ces informations tout en empêchant leur divulgation, afin de préserver leur confidentialité –⁠ nous comprenons parfaitement que certaines données soient particulièrement sensibles et doivent être protégées.
    L’AMF ne souhaite pas recevoir ces informations car, à partir du moment où elle reçoit des documents, elle est tenue de les publier. La modification est donc compréhensible. Pour autant, nous serons très vigilants : il faudra que le comité de direction ou le conseil d’administration de l’entreprise déclare bien ces informations auprès des commissaires aux comptes.

    (L’amendement no 2719 est adopté.)

    Article 11

    M. le président

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    Sur l’amendement no 2638, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Le Sénat a supprimé l’article 11. Je suis saisi d’un amendement, no 2638, tendant à le rétablir.
    La parole est à Mme la ministre déléguée, pour le soutenir.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Il tend à habiliter le gouvernement à réformer le droit de la publicité foncière, par voie d’ordonnance. Cette réforme a déjà été décidée, mais elle n’a pas pu suivre son cours, car l’ordonnance du 19 juin 2024 modifiant et codifiant le droit de la publicité foncière est devenue caduque. En effet, le projet de loi de ratification n’a pas pu être présenté en Conseil des ministres au cours de l’été dernier.
    Il est donc proposé de réintroduire ces dispositions consensuelles, qui sont attendues par les praticiens. Cette mesure de simplification et de lisibilité du droit serait particulièrement forte et efficace, dans un secteur important pour notre économie.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Je suis contraint de rendre un avis défavorable, puisque la commission a maintenu la suppression de cet article, mais, à titre personnel, je m’en remets à la sagesse de l’Assemblée, car la demande d’habilitation a déjà été votée dans le cadre des lois « 3DS » en 2022 et LOPJ en 2023. De plus, l’ordonnance a été promulguée en 2024.
    Je ne comprends pas qu’il faille encore voter cette mesure. Certes, il faut prendre en compte la dissolution et les changements de gouvernement, mais pourquoi ne pas s’appuyer sur l’habilitation ? Le texte de l’ordonnance est déjà prêt : y a-t-il une raison technique ou légistique qui empêche d’y recourir ?

    M. le président

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    La parole est à Mme la ministre déléguée.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    L’ordonnance du 19 juin 2024 avait prévu ce dispositif, à condition qu’elle soit ratifiée dans un délai de trois mois. C’est la raison pour laquelle elle est devenue caduque le 20 septembre 2024.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    D’accord !

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2638.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        47
            Nombre de suffrages exprimés                33
            Majorité absolue                        17
                    Pour l’adoption                15
                    Contre                18

    (L’amendement no 2638 n’est pas adopté ; en conséquence, l’article 11 demeure supprimé.)

    Article 12

    M. le président

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    Sur les amendements nos 1528 et 1529, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire d’une demande de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 1528, tendant à supprimer l’article.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Nous proposons de supprimer l’article 12 qui vise à accélérer le traitement de contentieux devant les juridictions administratives. Cet article ouvre plus largement la possibilité pour les magistrats administratifs d’exercer les fonctions de juge des référés. Pour ce faire, il supprime la condition d’avoir atteint le grade de premier conseiller, normalement obtenu au terme de six ans d’activité.
    La suppression de la condition de grade est présentée comme un moyen de faire face à l’augmentation –⁠ de 41,7 % entre 2019 et 2023 – du nombre d’affaires enregistrées par les tribunaux administratifs en matière de référés. Cette mesure table sur une augmentation, à l’échelle du pays, de près de 11,3 % du nombre de magistrats pouvant exercer ces fonctions. Or il ne s’agit ni plus ni moins que de permettre une nouvelle fois au gouvernement de noyer le poisson en dissimulant le vrai problème qu’est le manque de moyens de la justice administrative. L’avis du Syndicat de la juridiction administrative est sans appel : ce dispositif est « un palliatif insuffisant à la hausse tendancielle du contentieux que connaissent les juridictions administratives ».
    D’autre part, l’article élargit considérablement les missions que peuvent exercer les magistrats honoraires au sein des tribunaux administratifs. C’est un marqueur de la Macronie dans le domaine de la justice. La loi de programmation de la justice 2018-2022 prévoyait que ces magistrats exercent leurs fonctions jusqu’à 75 ans –⁠ nous nous y sommes évidemment opposés.
    Rappelons aussi que la disponibilité des magistrats honoraires est variable. Le recours à leurs services ne peut donc pas constituer un modèle pérenne. L’article est d’autant plus problématique qu’il ne prévoit aucun encadrement dans le temps de ce recours accru aux magistrats honoraires.
    Nous proposerons des amendements de repli, si vous ne convenez pas avec nous qu’il faut supprimer cet article qui révèle une gestion comptable et précaire de la pénurie de fonctionnaires –⁠ ici, de magistrats. Il n’est qu’un nouvel écran de fumée destiné à masquer le manque de temps pleins au sein des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel ainsi que le refus d’ouvrir des postes. Nous demandons une vraie augmentation des effectifs –⁠ au minimum, le doublement du nombre de magistrats déjà en poste. Je vous appelle à rejeter cet article indigent.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    L’amendement a été rejeté en commission. Je vous l’accorde, nous étions alors plus nombreux qu’aujourd’hui et le résultat des votes sera peut-être différent. Nous ne contestons pas la nécessité de renforcer les moyens alloués aux juridictions administratives, mais l’article 12 prévoit des mesures utiles –⁠ je pense à l’extension des fonctions que peuvent exercer les magistrats honoraires et à la suppression de la condition de grade pour exercer les fonctions de juge des référés.
    La suppression de l’article tel quel serait un recul. Vous l’avez dit tout à l’heure : il vaut mieux examiner en détail l’article 12 pour déterminer les améliorations à apporter. Avis défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    L’article 12 prévoit de prendre en compte l’augmentation du contentieux des juridictions administratives. Je rappelle qu’en 2024, le nombre d’affaires enregistrées a connu une hausse de 8,4 % par rapport à 2023.
    L’objectif est de fluidifier l’organisation en recourant aux magistrats honoraires. Il s’agit de magistrats qui, lors de leur admission à la retraite, sont autorisés à se prévaloir de l’honorariat de leurs fonctions. Le recours à ces derniers garantira un traitement plus rapide des procédures, mais il n’a évidemment aucune vocation à concurrencer le recrutement de magistrats administratifs. Avis défavorable à cet amendement et aux suivants.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Je soutiens cet amendement de suppression. Le recours croissant aux magistrats honoraires est un cache-misère destiné à masquer le sous-financement et la précarisation de la justice –⁠ tous les professionnels le disent.
    Une étude du collectif Nos services publics a montré que le besoin de services publics –⁠ justice, santé, éducation – est croissant, alors que les moyens alloués par la puissance publique au mieux stagnent. C’est cet écart qu’il faut arriver à combler.
    Face à cela, votre stratégie est de simplifier et de trouver des palliatifs qui, de toute façon, resteront insuffisants. Permettez-nous de ne pas vous accompagner dans cette dérive et cette course vers le bas. Nous pensons, nous, qu’il faut remplir les caisses de l’État. Hier, le Sénat a rejeté la taxe Zucman : c’est bien dommage, car celle-ci aurait pu financer une vraie justice, qui arriverait à gérer l’afflux de demandes au tribunal administratif. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    La parole est à M. Matthias Renault.

    M. Matthias Renault

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    Permettez-moi de prendre la défense de mes anciens collègues qui sont magistrats honoraires, en rappelant qu’ils ne sont pas des sous-magistrats.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Nous n’avons pas dit ça !

    M. Matthias Renault

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    Nous ne parlons pas d’une contractualisation des magistrats administratifs ou d’un assouplissement des possibilités de détachement.
    La seconde partie de l’article est consacrée à l’assouplissement des conditions pour être juge des référés. Actuellement, on ne peut être juge des référés qu’en remplissant deux conditions : avoir au moins deux ans d’ancienneté et être premier conseiller. Or, en 2023, un décret a allongé de trois à six ans la durée d’ancienneté nécessaire pour devenir premier conseiller, ce qui entraîne mécaniquement une baisse du nombre de potentiels juges des référés. Il s’agit de pallier les effets de cette réforme. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RN.)

    M. le président

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    La parole est à M. le rapporteur.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Madame Lejeune, nous sommes d’accord : l’élargissement de la possibilité de recourir à des magistrats honoraires n’est pas la solution idéale. Néanmoins, à court terme, la possibilité de le faire est une petite amélioration. En attendant de renforcer le budget de la justice –⁠ entre autres –, les magistrats honoraires pourront aider leurs collègues surchargés.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1528.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        51
            Nombre de suffrages exprimés                40
            Majorité absolue                        21
                    Pour l’adoption                10
                    Contre                30

    (L’amendement no 1528 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    La parole est à M. Nicolas Bonnet, pour soutenir l’amendement no 2040 rectifié.

    M. Nicolas Bonnet

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    Cet amendement d’appel, que je retirerai, insiste sur le fait que le recours aux magistrats honoraires en cas de pénurie temporaire de magistrats ne résoudra pas les problèmes structurels. Comme l’a souligné le Syndicat de la juridiction administrative, il faut créer davantage de postes de magistrats et de greffes. L’assouplissement des conditions de recours aux magistrats honoraires ne doit pas remplacer la création de nouveaux postes. Je voudrais entendre la position du gouvernement sur ce sujet.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    L’amendement a été si bien présenté que je demande son retrait.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis défavorable.

    (L’amendement no 2040 rectifié est retiré.)

    M. le président

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    Je suis saisi de deux amendements, nos 1025 et 1538 rectifié, pouvant être soumis à une discussion commune.
    L’amendement no 1025 de Mme Lisa Belluco est défendu.
    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 1538 rectifié.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Cet amendement s’inspire d’une proposition du groupe Écologiste - Solidarité et Territoires au Sénat. Il vise à fixer une date butoir –⁠ nous proposons le 1er janvier 2027 – à la possibilité de recours accru aux magistrats honoraires.
    Face à la hausse du recours en contentieux administratif et au surmenage des juridictions, l’élargissement des fonctions des magistrats honoraires ne peut pas être la seule et unique réponse. Ce n’est qu’en augmentant les effectifs que nous répondrons à la demande croissante de justice tout en maintenant la qualité du travail juridictionnel.
    La hausse des effectifs est très insuffisante : en dix ans, le nombre d’entrées devant les quarante-deux tribunaux administratifs a augmenté de 46 %, tandis que le nombre de magistrats, calculé en effectif réel moyen, n’a progressé, lui, que de 4 %. Faites le calcul et vous verrez que les moyens ne suivent pas.
    L’accélération du traitement de contentieux devant les juridictions administratives grâce à un recours accru aux magistrats honoraires ne peut être qu’un écran de fumée face au manque structurel de moyens. Encore une fois, c’est la marque d’une gestion comptable de la pénurie de fonctionnaires.
    En 2022, la France ne comptait que 11,2 magistrats pour 100 000 habitants, contre une médiane de 17,6 pour les pays membres du Conseil de l’Europe. Je propose d’en tirer quelques conclusions et d’augmenter réellement les effectifs de magistrats déjà en poste –⁠ au minimum, doublons-les. Nous ne voulons pas de succédanés qui mettent des pansements sur une situation intenable.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Catherine Vautrin, ministre

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    Avis défavorable.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    J’apporte mon soutien à cet amendement qui, en réalité, est un amendement de repli et j’en profiterai pour vous répondre, monsieur le rapporteur. Vous reconnaissez que le recours aux magistrats honoraires n’est qu’un palliatif et vous nous dites qu’il faut réfléchir à court, moyen et long terme. Mais ce que nous voyons depuis l’arrivée du macronisme en France, c’est qu’à court terme, il y a la casse du service public, à moyen terme, il y a la casse du service public, et à long terme, il y a la casse du service public. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)
    Il est absolument faux qu’au prochain débat budgétaire, vous allez rehausser les moyens de la justice à la hauteur de ses besoins. Si vous voulez accompagner la dérive de la justice et la baisse de ses moyens –⁠ comme de tous nos services publics –, c’est votre choix, mais nous, nous ne serons jamais d’accord pour avaliser le fait que l’on se contente de bricoler au lieu d’avoir une vraie ambition pour nos services publics. L’amendement vise à recadrer le recours aux magistrats honoraires pour qu’il ne soit que ce qu’il doit être, à savoir un palliatif, une solution temporaire.

    M. le président

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    La parole est à M. le président de la commission spéciale.

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Vous avez dit quelque chose de très juste, madame Lejeune : nous ne serons jamais d’accord. Il est vrai que, depuis le début de ce débat, je me demande sur quoi nous pourrions tomber d’accord. J’ai failli vous demander tout à l’heure la liste des articles que vous ne vouliez pas supprimer : cela aurait été plus rapide. Vous avez effectivement une grande cohérence idéologique, puisque vous voulez tous supprimer.

    M. Thierry Tesson

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    C’est une maladie de la gauche.

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Vous êtes pour la simplification de ce texte de simplification de la vie économique. Je voudrais tout de même rendre à César ce qui est à César : je ne fais pas partie des premiers macronistes et je ne ferai pas partie des derniers non plus –⁠ je regarde M. le rapporteur avec émotion – mais s’il y a une chose à retenir du bilan du précédent ministre de la justice –⁠ et je pourrai donc tomber d’accord avec vous pour dire qu’il n’a pas été bon –, c’est que le budget de la justice n’a jamais été aussi élevé (Applaudissements sur les bancs du groupe EPR) et que les effectifs qui étaient prévus dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027 étaient ambitieux.

    M. Frédéric Weber

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    Il y a un manque de leadership !

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Il faudra faire un bilan en 2027 et voir le nombre de magistrats qui auront été recrutés. La loi a été votée en 2023 : il est bien évident que ses effets ne peuvent pas se faire sentir en deux ans. Avant de voir arriver 3 000 nouveaux magistrats, il faut le temps de les former.

    M. le président

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    La parole est à M. le rapporteur.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    L’excellent président Boucard m’a coupé l’herbe sous le pied : j’allais justement dire que nous n’avions jamais eu un budget de la justice aussi élevé. Vous avez suggéré que nous cherchions à accompagner ce que vous appelez la casse de la justice, mais je ne peux pas vous laisser dire cela. Je le dis clairement : nous avons besoin d’un service public très fort. Dans le domaine de la santé, on a par exemple voté le Ségur ; ça a été insuffisant, c’est vrai, mais convenez qu’il n’est pas évident de rattraper en quelques années trente ans de sous-investissement dans les budgets du ministère de la justice, de la santé ou de l’intérieur.
    Dernièrement, certains budgets ont été rehaussés : certains postes ne l’ont sans doute pas été suffisamment, mais d’autres si, et c’est peut-être là-dessus que porte notre désaccord. Il faut que nous choisissions nos combats. Le budget du ministère de la justice a globalement augmenté et il y a une certaine cohérence à continuer à investir dans les moyens de la justice, parce que c’est légitime et que la population le demande. Vous ne pouvez pas décemment dire que nous accompagnons la casse de la justice. Nous augmentons certains budgets conformément aux attentes de nos concitoyens, et parce que cela nous semble légitime.

    Rappels au règlement

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul, pour un rappel au règlement.

    M. Gérard Leseul

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    Monsieur le président, nous avons tout à l’heure gagné beaucoup de temps en supprimant l’article 10, n’en déplaise à ceux qui voulaient le maintenir, mais je pense que lorsqu’il y a plusieurs demandes de prise de parole sur un sujet –⁠ sachant que nous ne sommes pas nombreux –, la règle du « un pour, un contre » pourrait, de manière temporaire, être adoptée.

    M. le président

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    Après avoir demandé l’avis du rapporteur et de la ministre, j’ai donné la parole à Mme Lejeune, qui était favorable à l’amendement, puis au rapporteur et au président de la commission. J’ai eu d’autres demandes de prise de parole mais il me semblait que nous étions suffisamment éclairés et que nous pouvions avancer. Mais j’entends votre remarque et votre souhait que l’on puisse, sur certains amendements, s’arrêter plus longuement.
    La parole est à Mme Cyrielle Chatelain, pour un rappel au règlement.

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Il se fonde sur l’article 100. Avec tout le respect que j’ai pour vous, monsieur le président, il me semble que notre règlement est assez clair : nous avons droit à deux prises de parole par amendement et, s’il n’y a pas d’orateur contre, on peut prendre une deuxième intervention pour. Il me semble que, dans tous nos débats, nous avons toujours entendu deux orateurs au minimum.

    Article 12 (suite)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1025.

    (Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        56
            Nombre de suffrages exprimés                56
            Majorité absolue                        29
                    Pour l’adoption                25
                    Contre                31

    (L’amendement no 1025 n’est pas adopté.)

    (L’amendement no 1538 rectifié n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Sur l’article 12, je suis saisi par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Gabrielle Cathala, pour soutenir l’amendement no 1529.

    Mme Gabrielle Cathala

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    J’aimerais revenir sur les propos relatifs au budget prétendument historique de la justice. Nous débattons actuellement d’un article relatif aux magistrats administratifs : dans le projet de loi de finances, ils relèvent du programme budgétaire Conseil et contrôle de l’État, qui ne fait pas partie de la mission Justice. Ce n’est même pas le même bleu budgétaire : il faudrait quand même revoir les bases ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)
    Vous répétez bêtement que le budget de la justice est historique, mais on ne parle pas de la même chose, puisque les juridictions administratives dépendent du secrétariat général du Conseil d’État !

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Je ne faisais que répondre à Mme Lejeune !

    Mme Gabrielle Cathala

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    Par ailleurs, s’agissant de ce budget « historique » de la justice, vous avez vous-même parlé à l’imparfait de la loi d’orientation et de programmation du ministère de la justice, qui est déjà enterrée, alors qu’elle a été votée il y a moins de trois ans. En 2025, il a manqué 390 millions par rapport à ce qui aurait dû être exécuté : 250 millions du fait du 49.3 de M. Bayrou et 140 millions du fait du décret publié le 25 avril par MM. Lombard et Bayrou. (Mêmes mouvements.)
    La trajectoire de recrutement des magistrats, des greffiers et des assistants de justice, que vous louez, est déjà enterrée et les services de la Chancellerie le disent eux-mêmes, alors arrêtez de prétendre que la justice française va connaître des recrutements historiques ! C’est totalement faux.
    Enfin, vous parlez de budget historique, mais si vous étiez honnêtes, vous reconnaîtriez que ce budget historique ne suit même pas la trajectoire de l’inflation. En outre, il sert pour moitié à financer du carcéral, c’est-à-dire de l’immobilier et des prêts que l’État est par ailleurs incapable de rembourser ; près de 5 milliards sont destinés à financer votre plan de construction de 15 000 places de prison, ce qui n’a rien à voir avec la justice du quotidien. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP. –⁠ Mme Cyrielle Chatelain applaudit aussi.)

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    J’émettrai un avis défavorable sur cet amendement. Madame Cathala, vous nous reprochez d’avoir parlé du budget « historique » de la justice : vous avez répété ce mot six fois, alors que ni le président Boucard ni moi-même ne l’avons prononcé. Nous avons seulement dit que c’était le budget le plus important jamais voté.
    Par ailleurs, nous ne faisions que répondre à l’interpellation de notre collègue Claire Lejeune, qui ne s’en est pas tenue à la question des magistrats honoraires, mais qui a élargi le sujet. Dans notre réponse, nous avons fait de même. Voilà tout.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1529.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        59
            Nombre de suffrages exprimés                59
            Majorité absolue                        30
                    Pour l’adoption                24
                    Contre                35

    (L’amendement no 1529 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’article 12.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        56
            Nombre de suffrages exprimés                43
            Majorité absolue                        22
                    Pour l’adoption                30
                    Contre                13

    (L’article 12 est adopté.)

    Article 12 bis  A

    M. le président

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    Je suis saisi de six amendements identiques, nos 554, 1774, 1811, 1862, 1907 et 2528, tendant à supprimer l’article 12  bis  A.
    Sur ces amendements, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Cyrielle Chatelain, pour soutenir l’amendement no 554.

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Cet article restreint l’accès des collectivités et des associations à la justice, ou en tout cas leur capacité de défendre la protection de l’environnement.

    M. Thierry Tesson

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    Très bonne idée !

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Aujourd’hui, seuls l’État, les collectivités territoriales ou leurs groupements, une association ou une personne directement affectés par la décision peuvent former un recours pour excès de pouvoir contre une décision relative à l’occupation ou à l’utilisation des sols.
    Cet article restreint la capacité des associations et des collectivités territoriales à formuler de tels recours, puisqu’elles ne pourront le faire que pour des biens ou des sols qu’elles détiennent ou occupent de manière régulière. Il contrevient par ailleurs à la Convention d’Aarhus, qui définit les capacités de recours en matière de protection de l’environnement. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 1774.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Nous aussi, nous voulons absolument supprimer cet article, qui est une tentative de réduire au silence les collectivités et les associations qui souhaiteraient contester une décision relative à l’occupation et à l’utilisation du sol, notamment pour des motifs environnementaux. La destruction du droit environnemental, c’est votre grand combat !
    Avec cet article, une personne, une association ou une collectivité territoriale ne pourra plus contester un permis de construire que si elle peut démontrer que le projet affectera directement ses conditions d’occupation, d’utilisation ou de jouissance d’un bien.

    M. Thierry Tesson

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    Ça paraît logique !

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Ce sont les associations de protection de l’environnement et de la nature qui sont directement visées. En réalité, ce qui fait l’intérêt à agir d’une association de ce type, c’est son objet social, c’est-à-dire la protection de l’environnement et de la nature, et non le lieu où elle se situe. En outre, cette rédaction obligerait toute personne physique ou morale à démontrer que le projet qu’elle conteste affectera directement ses conditions d’occupation. Cela va réduire très fortement les possibilités de recours des collectivités territoriales.
    Vous êtes contents de taper une fois de plus sur les associations environnementales qui vous empêchent de bétonner tranquillement en demandant, à l’heure où s’effondre la biodiversité, de protéger les espèces en voie de disparition.

    M. Thierry Tesson

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    C’est un peu excessif.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    En réalité, cet article va aussi avoir un impact sur les élus locaux que vous prétendez constamment défendre et qui ne pourront plus s’opposer à un projet qui jouxte leur commune. Vous devriez prêter attention à cette faille dans votre raisonnement.
    L’offensive contre les associations est double, puisque la droite a ajouté une autre disposition qui rend irrecevable un recours formé par une association qui aurait déposé ses statuts à la préfecture d’un autre territoire que celui qui est concerné par le projet. Cela n’existe pas dans le droit actuel et c’est une attaque grossière envers les associations qui nous protègent en protégeant l’environnement. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP. –⁠ Mme Cyrielle Chatelain applaudit également.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune, pour soutenir l’amendement no 1811.

    Mme Claire Lejeune

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    Lorsque notre collègue Cyrielle Chatelain a dit que l’article visait à réduire le droit au recours et l’accès au recours des associations environnementales, nous avons entendu « Très bonne idée » et vu des hochements de tête sur les bancs d’en face.

    M. Thierry Tesson

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    J’assume.

    M. Matthias Renault

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    Exactement !

    Mme Claire Lejeune

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    C’est assez révélateur de ce que ce texte est en train de devenir, à savoir un texte que seuls les bancs de l’extrême droite pourront voter. (« Ah ! » sur les bancs du groupe RN. –⁠ Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP) Il contiendra tellement de régressions environnementales et de régressions dans notre accès aux droits que j’espère que même les bancs du socle commun le trouveront inacceptable.
    Il est question de réduire l’accès au recours en restreignant la notion d’intérêt à agir. Or, lorsqu’un fleuve est pollué en un point donné, cette pollution s’étendra sur toute sa longueur en aval de ce point : l’intérêt à agir est donc celui de tous les citoyennes et citoyens du bassin versant !

    M. le président

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    Merci de conclure, madame Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    D’un point de vue plus global, des territoires entiers sont concernés. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.) Vous ne pouvez restreindre géographiquement l’intérêt à agir !

    M. le président

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    La parole est à Mme Sandrine Nosbé, pour soutenir l’amendement no 1862.

    Mme Sandrine Nosbé

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    Nous voulons supprimer l’article, qui vise à empêcher que les autorisations d’urbanisme fassent l’objet de recours abusifs. Le socle commun, soutenu par le reste de la droite et de l’extrême droite (« Déjà dit ! » sur quelques bancs du groupe RN), a tout bonnement supprimé en commission la possibilité pour les personnes, collectivités territoriales, associations, de contester un permis de construire, à moins qu’elles ne puissent démontrer que le projet autorisé « affecter[a] directement les conditions d’occupation, d’utilisation ou de jouissance » d’un bien qu’elles détiennent ou occupent. Cette mesure entravera particulièrement le travail des associations, entre autres celles dont l’objet social est la défense de l’environnement –⁠ surtout à l’échelle d’une commune, d’une région – et les associations de riverains d’une route, par exemple.

    M. le président

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    Merci, chère collègue.

    Mme Sandrine Nosbé

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    Ne soyons pas dupes : cette offensive tend à faire payer aux associations les conséquences du camouflet qu’a constitué…

    M. Thierry Tesson

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    Elle n’est pas convaincue !

    Mme Sandrine Nosbé

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    …la décision du juge administratif concernant le projet d’autoroute A69. C’est cela qui est visé ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP. –⁠ Mme Cyrielle Chatelain applaudit également.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 1907.

    M. Thierry Tesson

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    Ils sont combien ?

    M. Frédéric Weber

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    C’est un meeting !

    Mme Manon Meunier

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    Cet article est l’un de ceux qui, au sein du projet de loi, prévoient un recul de notre État de droit. Il s’agit, en l’occurrence, de supprimer un droit au recours, mesure comme toujours dirigée contre le droit de l’environnement. C’est grave : à travers ce texte, on sent que la faculté de la justice d’empêcher, au nom de ce droit, la réalisation de certains projets vous inquiète. Cela vous inquiète que le droit de l’environnement puisse être respecté ! Plutôt que de vous poser la question de l’urgence climatique, vous fermez les yeux et vous accélérez ; vous laissez subsister le droit, mais en sachant que, faute de possibilités de recours, il deviendra inefficient.

    Mme Anne-Laure Blin

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    C’est complètement faux !

    Mme Manon Meunier

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    En réalité, vous posez le problème à l’envers. Vous sentez que les recours seront de plus en plus nombreux…

    M. le président

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    Merci de conclure…

    Mme Manon Meunier

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    …sans vous demander pourquoi ils le deviennent, pourquoi vous suscitez de plus en plus de conflits dans les territoires, alors que vos politiques d’aménagement vont à l’encontre de ce que souhaitent les gens pour leur terrain, de ce que souhaite la population… (Le temps de parole étant écoulé, M. le président coupe le micro de l’oratrice.)

    M. le président

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    L’amendement no 2528 de M. Gérard Leseul est défendu.
    Quel est l’avis de la commission sur ces amendements identiques ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    L’avis de la commission est défavorable ; en revanche, à titre personnel, avis plutôt favorable. Cet article, introduit dans le texte en commission contre mon avis, empêcherait les recours des collectivités mais aussi ceux de l’État ! Cela pose toutes sortes de questions. C’est pourquoi, je le répète, à titre personnel, je suis favorable à la suppression de l’article.

    Mme Julie Ozenne

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    Bravo !

    M. Thierry Tesson

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    C’est très compliqué !

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Il faut s’interroger sur ce que fait l’article 12  bis A : limiter en matière d’urbanisme les recours des personnes morales, dont l’État et les collectivités locales. Or limiter les recours de l’État et des collectivités en matière d’urbanisme constitue un non-sens ; il faut laisser à ces acteurs la possibilité d’agir en justice, raison pour laquelle le gouvernement est favorable à la suppression de l’article. J’émets donc un avis favorable aux amendements.

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne-Laure Blin.

    Mme Anne-Laure Blin

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    Je voudrais réagir à ce que j’entends. Il ne s’agit pas de supprimer un droit au recours,…

    Mme Julie Ozenne

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    Mais si !

    Mme Anne-Laure Blin

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    …simplement de faciliter l’exécution des projets faisant l’objet de recours abusifs,…

    M. Frédéric Weber

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    Voilà !

    Mme Anne-Laure Blin

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    …pour lesquels il n’existe pas d’intérêt à agir des demandeurs. Encore une fois, ce n’est pas supprimer un droit –⁠ ou alors un droit de nuire !

    Mme Manon Meunier

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    Mais bien sûr !

    Mme Anne-Laure Blin

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    La réalité, c’est que même en matière de construction de logements sociaux, de logements en général –⁠ ce qui rend vos arguments assez étranges, car le sujet vous est cher, semble-t-il, de temps en temps –, il y a des recours, dont un certain nombre n’aboutissent jamais. Je le répète, il suffirait, au sein de ce texte de simplification, de faciliter l’aboutissement des projets lorsque l’on constate clairement que les recours sont abusifs. (Mme Sandra Marsaud applaudit.)

    Mme Julie Ozenne

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    Ce n’est pas à vous d’en juger !

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Non, madame Blin ; nous, justement, nous sommes conséquents et constants dans nos prises de position. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.) Que des recours soient formés, s’il y a lieu, y compris pour les projets de logements, il faut le permettre ! Ma collègue Nosbé a raison : on voit bien que le choc produit par la décision du tribunal administratif de Toulouse d’annuler l’autorisation environnementale de l’autoroute A69 entraîne certains de nos collègues à prendre des décisions parfaitement déraisonnables. Je salue l’avis favorable de Mme la ministre, et de M. le rapporteur à titre personnel, concernant la suppression de l’article. Ceux qui nous écoutent doivent comprendre qu’en le conservant nous limiterions drastiquement la capacité des élus locaux, des collectivités territoriales, de l’État, des associations de protection de l’environnement, entre autres, de protéger la population ! Ma collègue Lejeune le disait tout à l’heure : les atteintes à l’environnement, les pollutions, par exemple,…

    M. le président

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    Merci, chère collègue.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    …ne concernent pas seulement quelques mètres carrés. Merci de soutenir ces amendements ; revenons à la raison, supprimons l’article 12  bis A ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 554, 1774, 1811, 1862, 1907 et 2528.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        58
            Nombre de suffrages exprimés                58
            Majorité absolue                        30
                    Pour l’adoption                31
                    Contre                27

    (Les amendements identiques nos 554, 1774, 1811, 1862, 1907 et 2528 sont adoptés ; en conséquence, l’article 12  bis A est supprimé et les amendements nos 1390 et 1471 tombent.)
    (Applaudissements sur les bancs des groupes LFI-NFP, SOC et EcoS.)

    Article 12  bis

    M. le président

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    Je suis saisi de deux amendements, nos 873 et 1332, pouvant être soumis à une discussion commune, qui visent à rétablir l’article 12  bis, supprimé par la commission.
    L’amendement no 873 de Mme Lisa Belluco est défendu.
    La parole est à Mme Anne-Laure Blin, pour soutenir l’amendement no 1332.

    Mme Anne-Laure Blin

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    Cet article visait à inclure dans le code de l’urbanisme l’alinéa suivant : « Constitue un comportement abusif un recours entaché d’irrecevabilité, présenté après le rejet pour irrecevabilité d’un recours du requérant formé contre un premier permis accordé au bénéficiaire. » Il s’agissait, là encore, d’une mesure importante en vue de lutter contre les recours abusifs, qui constituent un véritable frein. Un certain nombre d’organisations professionnelles, notamment en matière immobilière, estiment que des projets sont bloqués par de tels recours contre les autorisations de travaux. Compte tenu des chiffres, il convient de mieux définir le recours abusif afin de sécuriser juridiquement la sanction prévue par le code de l’urbanisme pour ce type de comportement.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission sur ces amendements en discussion commune ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis défavorable au premier amendement, le no 873. Celui-ci tend à supprimer une disposition qui va dans le bon sens, puisqu’elle permet de sanctionner les recours abusifs formés contre une autorisation environnementale. À un moment donné, il faut être logique : oui aux recours, non aux recours abusifs !

    Mme Anne-Laure Blin

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    Ah ! Merci, madame la ministre !

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Madame Blin, l’adoption de votre amendement serait contre-productive : l’article supprimé aurait eu pour effet de restreindre l’appréciation que le juge peut avoir de la situation. En limitant la définition du recours abusif à un seul cas de figure, vous en excluriez de fait tous les autres. C’est la raison pour laquelle j’émettrai également un avis défavorable ; ces dispositions n’iraient pas dans le sens de l’objectif que vous vous fixez.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    L’amendement no 1332 vise à renforcer la notion de recours abusif, dont notre collègue elle-même reconnaît qu’elle est clairement définie par la loi, laissant au juge la latitude d’estimer qu’un recours est abusif ou non. Je vous propose de faire confiance à nos juges, d’autant que lors de l’examen du précédent article, vous avez évoqué la masse des recours abusifs alors que l’article prévoyait de supprimer la possibilité de recours de l’État et des collectivités. Vous êtes donc contre le droit au recours s’agissant des projets d’urbanisme, y compris pour nos mairies, pour nos élus locaux ! Je ne pense pas que ce soit sérieux. Même si nous ne pouvons partager la volonté de préserver le droit au recours, notamment celui des associations environnementales, nous sommes plutôt étonnés de vos positions, du moins au sujet des collectivités. (Applaudissements sur quelques bancs des groupes LFI-NFP, SOC et EcoS.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne-Laure Blin.

    Mme Anne-Laure Blin

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    Pardonnez-moi, madame la ministre, je ne comprends pas l’argumentaire qui est le vôtre. Mon amendement vise à rétablir le texte supprimé par la commission spéciale : il ne s’agit donc pas de supprimer des dispositions, mais au contraire de compléter le code de l’urbanisme en définissant plus précisément le recours abusif. C’est pourquoi, encore une fois, je ne suis pas sûre d’avoir bien saisi vos arguments.

    M. le président

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    La parole est à Mme la ministre déléguée.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Tel qu’il est rédigé, l’amendement limite la définition du recours abusif à un cas particulier, alors que le droit en vigueur couvre un grand nombre de cas de figure : il aurait donc pour effet de restreindre cette définition, raison pour laquelle j’ai émis un avis défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 873.

    (Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        59
            Nombre de suffrages exprimés                59
            Majorité absolue                        30
                    Pour l’adoption                27
                    Contre                32

    (L’amendement no 873 n’est pas adopté.)

    (L’amendement no 1332 n’est pas adopté.)

    Article 13

    M. le président

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    La parole est à M. le rapporteur, pour soutenir l’amendement no 2070.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Il s’agit d’un amendement de coordination relatif à l’outre-mer.

    (L’amendement no 2070, accepté par le gouvernement, est adopté.)

    (L’article 13, amendé, est adopté.)

    Après l’article 13

    M. le président

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    L’amendement no 1608 de Mme Sandrine Nosbé est défendu.
    Sur cet amendement, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Défavorable également.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1608.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        58
            Nombre de suffrages exprimés                58
            Majorité absolue                        30
                    Pour l’adoption                29
                    Contre                29

    (L’amendement no 1608 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    La parole est à M. Matthias Renault, pour soutenir l’amendement no 142.

    M. Matthias Renault

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    Le code monétaire et financier prévoit des facilités de mobilité bancaire pour les personnes physiques n’agissant pas pour des besoins professionnels. Cet amendement vise à étendre cette disposition aux artisans, aux commerçants et aux dirigeants de très petites entreprises (TPE).

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis favorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis défavorable, pour plusieurs raisons.
    Vous comparez la situation des petites entreprises à celle des particuliers. Or la mobilité bancaire se justifie davantage pour les consommateurs que pour les TPE. On constate d’ailleurs une faible mobilité en matière bancaire dans le monde économique, et cette mesure n’a été demandée par aucune organisation professionnelle.
    Par ailleurs, suivant la rédaction actuelle de l’amendement, la mobilité bancaire serait applicable aux TPE mais également aux PME et aux grandes entreprises, puisque vous incluez l’ensemble du monde économique. Cela paraît injustifié et disproportionné compte tenu des relations particulières qu’un professionnel peut entretenir avec sa banque, en particulier s’agissant des grandes entreprises. Vous allez au-delà du seul périmètre des petites entreprises, contrairement à ce que vous affirmez.

    (L’amendement no 142 n’est pas adopté.)

    Article 14

    M. le président

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    Sur l’amendement n° 2534, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Cet article modifie les règles de résiliation des contrats d’assurance de dommages et de personnes à l’avantage des assurés, notamment des petites entreprises, face aux compagnies d’assurances.
    En commission, nous avions collectivement adopté un amendement visant à interdire la résiliation unilatérale d’un contrat d’assurance pour un motif lié à l’aggravation du risque climatique. Vous le savez bien, l’enjeu assurantiel autour des risques climatiques, et des risques naturels en général, est de plus en plus prégnant, et l’assurabilité de nos collectivités comme de certaines entreprises, en particulier les plus petites, représente une question majeure.
    Dès lors, cet article nous semble aller dans le bon sens –⁠ comme quoi, nous pouvons être favorables à certains des articles de ce projet de loi ! Nous sommes atteints d’une « suppressite » assez aiguë, mais non systématique. (Sourires.)
    Nous vous invitons vivement à maintenir cette disposition introduite en commission et à rejeter l’amendement no 2534 qui propose de la supprimer. Il nous semble qu’il s’agit d’une mesure essentielle pour rééquilibrer les rapports entre les assurés et les assureurs dans un contexte de dérèglement climatique.

    M. le président

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    La parole est à M. Philippe Bolo, pour soutenir l’amendement no 2534.

    M. Philippe Bolo

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    L’alinéa 9 de l’article 14 prévoit que la résiliation unilatérale d’un contrat d’assurance ne peut intervenir pour un motif lié à l’aggravation du risque climatique. Le présent amendement vise à supprimer cet alinéa parce qu’il aurait pour conséquence d’augmenter les cotisations supportées par l’ensemble des assurés. En effet, il générerait un effet d’éviction d’un grand nombre d’opérateurs sur le marché de l’assurance, ce qui fragiliserait les opérateurs restants. Si ce sujet est important, il mériterait d’être traité en dehors de ce texte de loi.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Je donnerai un avis favorable, pour plusieurs raisons.
    D’abord, la disposition adoptée va à l’encontre du principe de liberté contractuelle qui guide la relation entre les assureurs et les cocontractants.
    Ensuite, cette situation pourrait entraîner des effets contre-productifs sur le marché de l’assurance, au détriment de l’assuré : si les contrats ne sont plus résiliables, les compagnies d’assurances risqueraient de ne plus accepter d’assurer un certain nombre d’entreprises.
    Enfin, il n’existe pas de définition précise de l’aggravation du risque climatique. Comment apprécier ce niveau de risque en l’absence de définition ? Cela crée des difficultés opérationnelles dans l’application de cette disposition.

    M. le président

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    La parole est à M. le président de la commission spéciale.

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Madame Lejeune, je salue le fait que vous souteniez cet article. Il se trouve que je suis parfaitement d’accord avec vous et en désaccord avec le gouvernement.
    Je ne pense pas qu’il soit question de liberté contractuelle. Je suis membre du conseil d’administration d’un bailleur social : en cas de risque climatique, quand la grêle endommage des centaines d’immeubles, ce n’est évidemment pas le bailleur social qui propose de rompre le contrat ; c’est toujours l’assureur. En cas de renégociation du contrat, l’assureur augmente les tarifs de 200, 300 voire 400 % –⁠ tout le monde ici le sait bien. La question de la liberté contractuelle pourrait se poser si la situation était équilibrée ; or il me semble que c’est toujours l’assureur qui met fin au contrat, jamais l’assuré victime des risques climatiques.
    Nous avions eu une longue discussion sur cette question en commission spéciale. Dès lors, je suivrai l’avis de la commission et me prononcerai contre cet amendement.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2534.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        59
            Nombre de suffrages exprimés                59
            Majorité absolue                        30
                    Pour l’adoption                5
                    Contre                54

    (L’amendement no 2534 n’est pas adopté.)
    (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    Les amendements nos 2071, 2073, 2072 et 2074 de M. Christophe Naegelen, rapporteur, sont rédactionnels.

    (Les amendements nos 2071, 2073, 2072 et 2074, acceptés par le gouvernement, successivement mis aux voix, sont adoptés.)

    M. Emeric Salmon

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    L’amendement no 2073 n’est pas vraiment un amendement rédactionnel !

    M. le président

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    Sur les amendements nos 1549 et 1592, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.

    M. le président

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    La parole est à M. le rapporteur, pour soutenir l’amendement no 2075.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    L’article 14 du projet de loi prévoit d’ouvrir un droit de résiliation infra-annuel des contrats d’assurance de dommages aux petites entreprises. La notion de petites entreprises serait définie selon des critères fixés par décret en Conseil d’État. Pour définir cette notion, le gouvernement envisage de faire référence à un critère de surface de l’établissement professionnel assuré, à l’instar de celui utilisé pour la détermination des franchises applicables aux contrats d’assurance des catastrophes naturelles. Seraient ainsi considérées comme des petites entreprises celles dont l’établissement professionnel est d’une surface totale inférieure ou égale à 300 mètres carrés.
    Il me semble toutefois que le recours à un seuil de surface complexifie le dispositif, alors que le recours à des catégories d’entreprises préexistantes répondrait mieux à l’objectif de simplification poursuivi par le texte. C’est pourquoi je propose plutôt d’étendre le droit de résiliation infra-annuel aux petites et moyennes entreprises en se fondant sur les définitions déjà prévues par la loi du 4 août 2008 de modernisation de l’économie et par ses décrets d’application. Seraient donc concernées par ce droit nouveau les entreprises dont l’effectif est inférieur à 250 personnes et dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 50 millions d’euros ou dont le total de bilan n’excède pas 43 millions d’euros.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Il n’est pas logique de retenir la définition des PME prévue par le code de commerce puisque le sujet concerne les dispositions du code des assurances. C’est la raison pour laquelle il est proposé de retenir le même critère que celui qui existe pour les franchises applicables aux contrats d’assurance des catastrophes naturelles, à savoir le critère de seuil de surface, pour déterminer la situation des PME entrant en ligne de compte.
    Je demande donc le retrait de cet amendement ; à défaut, c’est un avis défavorable.

    M. le président

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    La parole est à M. le rapporteur.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Le critère de surface me pose un réel problème.
    Vous définissez une surface de 300 mètres carrés. Or vous conviendrez que, selon le produit vendu sur cette surface, selon que l’établissement soit une bijouterie, un magasin de meubles ou de chewing-gums, le stock global n’est pas évalué de la même façon. Les montants ne sont pas les mêmes.
    En outre, je propose de retenir une définition déjà existante, plutôt que d’en créer une nouvelle qui ne tiendrait compte que du critère de surface. Cela me semble plus cohérent.
    Cela dit, je suis d’accord avec vous : s’agissant des stocks, la nature des produits ou de l’activité n’influe en rien sur la possibilité de procéder à une résiliation infra-annuelle. Néanmoins, retenons des critères objectifs, déjà existants, qui simplifieront à la fois les études de cas et la vie de nos entreprises.

    M. le président

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    La parole est à M. Matthias Renault.

    M. Matthias Renault

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    Nous voterons pour l’amendement en discussion.
    Sans vouloir faire un rappel au règlement, je souhaite souligner que nous avons voté un peu trop vite sur l’amendement no 2073. Il a été présenté comme un amendement rédactionnel, mais ce n’était pas le cas puisqu’il revenait sur l’obligation cumulative d’envoi des avis d’échéance par les assureurs par courrier et par courriel.
    Nous souhaiterions que ce débat puisse avoir lieu ultérieurement. Évidemment, nous n’allons pas demander de seconde délibération sur cette disposition…

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Sinon, on en fait une sur les ZFE !

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Il n’y aura de seconde délibération sur aucune disposition de ce texte ! (Sourires.)

    M. Matthias Renault

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    …mais il s’agit d’un point d’attention que nous pourrons peut-être aborder en commission mixte paritaire.

    M. le président

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    La parole est à Mme la ministre déléguée.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Je répondrai rapidement à M. le rapporteur.
    Vous évoquez des situations différentes selon les entreprises et selon leur activité. Effectivement, les contrats d’assurance tiennent compte de la nature de l’activité, puisque toutes les activités ne présentent pas les mêmes risques, ni les mêmes valorisations.
    Cependant, même en retenant la définition que vous proposez, fondée sur les critères d’effectifs et de chiffre d’affaires ou de total de bilan, la situation serait la même, puisque ces critères n’ont pas forcément de lien avec l’activité. C’est la raison pour laquelle le critère de surface peut convenir aussi bien, sinon mieux que la définition de la PME telle que nous la connaissons.

    (L’amendement no 2075 est adopté.)

    M. le président

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    Je suis saisi de plusieurs demandes de scrutin public : sur l’amendement no 1595, par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire ; sur les amendements no 2194 et identique, par le groupe Socialistes et apparentés ; sur l’article 14, par le groupe Rassemblement national.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme Sandrine Nosbé, pour soutenir l’amendement no 1549.

    Mme Sandrine Nosbé

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    Le présent amendement du groupe La France insoumise vise à revenir sur l’exclusion de certains contrats d’assurance du dispositif de cet article. Ce dernier va dans le bon sens ; il généralise à tous les contrats d’assurance de dommages et de personnes l’obligation pour l’assureur de motiver sa décision de résiliation unilatérale du contrat. Cette obligation est aujourd’hui limitée aux seuls contrats couvrant les particuliers ; demain, les collectivités ou les entreprises pourront en bénéficier.
    De plus, la possibilité de résiliation infra-annuelle est étendue aux petites entreprises. Elles pourront ainsi résilier certains contrats d’assurance de dommages sans frais ni pénalités à partir d’un an à compter de la première prise d’effet du contrat, sans avoir à en attendre la date anniversaire. Cette possibilité ne concerne aujourd’hui que certains contrats dans des domaines tels que l’automobile ou la santé.
    Toutefois, l’article prévoit que seront exclus du dispositif certains contrats d’assurance de dommages directs aux biens dont la liste sera établie par décret en Conseil d’État : la portée de ces dispositions pourrait donc être limitée. Cela est d’autant plus vrai que les contrats d’assurance de dommages souscrits par des professionnels sont dans la majorité des cas des contrats multirisques comprenant au moins l’une de ces garanties. Dès lors, ces contrats seraient exclus de la mesure et le champ d’application du dispositif s’en trouverait sensiblement réduit.
    Nous proposons de supprimer cette exception afin de préserver la portée de cet article, qui va dans le bon sens. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    À titre personnel, je suis plutôt favorable à l’élargissement des possibilités de résiliation infra-annuelle. J’aimerais connaître l’état des réflexions du gouvernement sur ce point.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Le gouvernement est d’une manière générale favorable au droit à la résiliation infra-annuelle ; c’est une avancée importante. Mais il existe des cas particuliers –⁠ c’est sur ce point que je vais répondre au rapporteur.
    Je pense par exemple aux activités saisonnières –⁠ des parcs d’attractions qui n’auraient une activité que six mois par an, ou une piscine non couverte qui ne fonctionne qu’une partie de l’année, par exemple. L’assureur lisse alors ses tarifs sur douze mois et une résiliation infra-annuelle ne peut donc pas s’apprécier de la même façon. Ce sont des situations de ce type que devra traiter le décret en conseil d’État.
    Avis défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1549.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        52
            Nombre de suffrages exprimés                51
            Majorité absolue                        26
                    Pour l’adoption                43
                    Contre                8

    (L’amendement no 1549 est adopté.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune, pour soutenir l’amendement no 1592.

    Mme Claire Lejeune

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    Sur l’encadrement des délais prévus pour l’indemnisation des assurés dans le cas de dommages aux biens, nous vous proposons, une fois n’est pas coutume, de revenir à la version adoptée par le Sénat. Celui-ci avait fixé ces délais à quatre mois lorsqu’un expert est sollicité, à un mois dans les autres cas. La commission spéciale a choisi de revenir aux délais initialement inscrits dans le projet de loi, c’est-à-dire six et deux mois. L’accélération des procédures nous paraît plus favorable aux entreprises, qui pourront ainsi réagir plus rapidement.
    S’agissant du délai maximal dont dispose l’assureur pour verser l’indemnisation ou missionner une entreprise pour effectuer la réparation, le Sénat l’avait fixé à vingt et un jours, le renvoi à un décret en Conseil d’État ne lui semblant pas justifié. Cela nous paraît également pertinent et nous y reviendrons avec un autre amendement.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis défavorable, puisque vous allez contre le vote de la commission spéciale.
    J’entends votre argumentation, et pour avoir vécu des situations de ce type, je sais que des délais très courts pourraient être plutôt en faveur des entreprises. Mais il y a un principe de réalité : pour nommer un expert, faire une proposition, parfois faire réaliser plusieurs expertises et des diagnostics complémentaires, il faut du temps. En accélérant fortement les délais pour que les entreprises reçoivent des réponses plus rapides, on pourrait finalement créer plus de problèmes qu’on n’en résoudrait. Les assureurs comme les intervenants pourraient être mis en difficulté.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis défavorable. Nous sommes tous d’accord : les délais doivent être réduits autant que possible, dans l’intérêt de l’assuré comme de l’assureur. Mais il existe des situations complexes, requérant des échanges et des expertises multiples. Les délais que vous proposez sont trop courts. Un mois, ça passe très vite ! Vous risqueriez de créer des difficultés : les assureurs pourraient vouloir régler trop vite les sinistres alors que ceux-ci méritent dans certains cas des analyses approfondies.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Nous avons, je crois, un peu de marge avant de mettre les assureurs en difficulté. Ce sont les entreprises et les particuliers qui sont mis en difficulté quand ils attendent jusqu’à six mois une réponse de leur assureur. Encore une fois, les délais que nous proposons –⁠ une première proposition d’indemnisation dès un mois pour les sinistres où aucun expert n’intervient, quatre mois dans les autres cas – sont ceux qui ont été votés par le Sénat : ils ne sont donc pas déraisonnables. Au vu des marges qu’elles dégagent, les assurances ont parfaitement les moyens d’accélérer leurs procédures.

    M. le président

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    La parole est à M. Christophe Naegelen, rapporteur.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Je suis content de vous entendre louer la sagesse du Sénat, et je saurai vous rappeler ces propos. (Sourires.)
    Je ne défends pas les assureurs ! Mais j’estime que, si nous fixons des délais trop courts, le travail pourrait être bâclé : les premières victimes seraient alors les entreprises. Si nous pouvons raccourcir les délais tout en obtenant des réponses construites, globales, satisfaisantes pour les entreprises –⁠ il peut y avoir bien du travail pour déterminer l’origine d’un dégât des eaux, par exemple –, tant mieux.
    J’ajoute que la réduction de deux mois que vous proposez n’est en réalité pas énorme. Elle peut l’être, c’est vrai, pour la trésorerie de l’entreprise, mais celle-ci a le droit de demander un acompte, qui permettra de payer les premières échéances. Deux mois de plus pour que l’expertise soit la plus juste possible, cela me paraît salutaire.

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul.

    M. Gérard Leseul

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    Je ne peux pas m’empêcher, madame la ministre, monsieur le rapporteur, de faire le parallèle entre vos arguments et ceux que nous échangions il y a quelques heures à propos du droit d’information des salariés au sujet d’une reprise de leur entreprise. Un délai d’un mois vous paraissait alors largement suffisant, un délai de deux mois, excessif. Mais pour le remboursement d’un sinistre, un mois vous semble trop court !

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Ça n’a rien à voir !

    M. Gérard Leseul

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    Certes, ce n’est pas la même chose, mais vous utilisez le même raisonnement. J’aurais aimé que vous fassiez montre de la même sagesse pour l’information des salariés en cas de cession de leur entreprise.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1592.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        59
            Nombre de suffrages exprimés                59
            Majorité absolue                        30
                    Pour l’adoption                44
                    Contre                15

    (L’amendement no 1592 est adopté.)
    (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Sandrine Nosbé, pour soutenir l’amendement no 1595.

    Mme Sandrine Nosbé

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    Il vise à revenir à la version du Sénat concernant le délai dont dispose l’assureur pour missionner l’entreprise chargée de procéder à la réparation du bien à compter de la réception de l’accord de l’assuré sur la proposition d’indemnisation ou d’acompte.
    Ce délai avait été fixé au Sénat à un mois pour missionner l’entreprise, et au maximum à vingt et un jours pour verser l’indemnisation ou l’acompte dû. En commission, ces délais ont été supprimés, et renvoyés à un décret en Conseil d’État. Nous proposons que le délai pour missionner l’entreprise soit prévu par la loi, et établi à un mois, afin de préserver la portée de cette disposition, et plus généralement de cet article.
    Celui-ci aurait pu aller dans le bon sens en permettant aux petites entreprises, qui n’ont pas les services de gestion de contrats d’assurance comparables aux grandes entreprises, de disposer d’une plus grande marge de manœuvre face aux assureurs. Ce texte prétend simplifier la vie économique, notamment des petites entreprises : cette mesure y contribuerait.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1595.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        55
            Nombre de suffrages exprimés                55
            Majorité absolue                        28
                    Pour l’adoption                42
                    Contre                13

    (L’amendement no 1595 est adopté.)
    (Applaudissements sur les bancs des groupes LFI-NFP et EcoS.)

    M. le président

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    Les amendements nos 2076 et 2077 de M. Christophe Naegelen, rapporteur sont des amendements de coordination relatifs à l’outre-mer.

    (Les amendements nos 2076 et 2077, acceptés par le gouvernement, successivement mis aux voix, sont adoptés.)

    M. le président

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    La parole est à Mme la ministre déléguée, pour soutenir l’amendement no 2194.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Nous demandons la suppression de l’alinéa 44, qui prévoit le dépôt par le gouvernement d’un rapport évaluant l’encadrement des délais d’expertise. Le gouvernement suivra bien entendu l’application de cette mesure et en mesurera l’efficacité ; il rendra compte de ses travaux à l’Assemblée nationale, mais il ne nous paraît pas utile de formaliser cela par un rapport.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis défavorable à la suppression de cet ajout de la commission.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Ce rapport vise précisément à examiner la question des délais d’expertise, dont nous venons de parler. Il y a eu un débat entre nous sur le délai le plus raisonnable. En toute cohérence, une évaluation plus complète et approfondie ne paraît pas inutile : nous saurons ainsi quels sont vraiment les délais nécessaires. Nous ne pouvons pas nous contenter d’opposer la parole des assurances à la nôtre. La représentation nationale doit fonder ses décisions sur des faits.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2194.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        50
            Nombre de suffrages exprimés                46
            Majorité absolue                        24
                    Pour l’adoption                21
                    Contre                25

    (L’amendement no 2194 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’article 14, tel qu’il a été amendé.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        51
            Nombre de suffrages exprimés                50
            Majorité absolue                        26
                    Pour l’adoption                49
                    Contre                1

    (L’article 14, amendé, est adopté.)

    M. le président

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    Sur l’amendement n° 1062, je suis saisi par le groupe Socialistes et apparentés d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Monsieur Bonnet, vous souhaitez faire un rappel au règlement ?

    M. Nicolas Bonnet

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    Je demande une suspension de séance, monsieur le président.

    Suspension et reprise de la séance

    M. le président

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    La séance est suspendue.

    (La séance, suspendue à dix-sept heures quinze, est reprise à dix-sept heures vingt-cinq.)

    M. le président

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    La séance est reprise.

    Après l’article 14

    M. le président

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    Nous en venons à une série d’amendements portant article additionnel après l’article 14.
    La parole est à Mme Anne-Laure Blin, pour soutenir l’amendement no 1153.

    Mme Anne-Laure Blin

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    Il vise, à la suite de la censure constitutionnelle des clauses de désignation en 2013, à supprimer les dispositions restreignant, en présence d’une clause de désignation dans une branche professionnelle, les sanctions pour fausse déclaration intentionnelle et non-paiement des cotisations. Cette mesure sécurisera, simplifiera et uniformisera le régime juridique applicable aux entreprises souscriptrices de contrats collectifs, indépendamment du mode de mise en place des garanties.

    (L’amendement no 1153, accepté par la commission et le gouvernement, n’est pas adopté.)

    M. le président

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    La parole est à M. Romain Eskenazi, pour soutenir l’amendement no 1062.

    M. Romain Eskenazi

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    En cas d’incendie, l’assureur prend en charge le relogement temporaire de l’occupant. Il en va de même en cas d’inondation ou de catastrophe naturelle. En revanche, il y a un vide juridique si un propriétaire –⁠ cela ne concerne que ces derniers – doit évacuer son logement à la suite d’un arrêté de mise en sécurité pris par le maire : dans ce cas, il ne touchera absolument rien de la part de son assurance.
    Une telle situation s’est produite dans ma circonscription : depuis le mois de janvier, 143 personnes se sont retrouvées à la rue. Certaines d’entre elles ont dormi dans leur voiture, d’autres dans un gymnase. Elles n’ont pas touché un euro de leur assurance.
    J’ai posé au gouvernement une question orale sans débat à ce sujet. Il m’a indiqué que toute initiative législative visant à remédier à cette situation serait la bienvenue. Je vous appelle, chers collègues, à adopter cet amendement pour corriger ce vide juridique. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur plusieurs bancs du groupe EcoS. –⁠ M. Emmanuel Maurel et Mme Anne Stambach-Terrenoir applaudissent également.)

    M. le président

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    Sur l’amendement n° 2191 et le sous-amendement n° 2827, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    L’amendement de notre collègue Eskenazi, qui soulève un point très important, n’ayant pas été étudié par la commission, je m’exprimerai à titre personnel.
    La difficulté, c’est qu’une telle garantie relève de la police d’assurance. Prévoir une obligation de couverture dont la tarification sera imposée par voie réglementaire contreviendrait à la libre appréciation du risque par l’assureur et à la liberté contractuelle. Néanmoins, je comprends l’origine de l’amendement, en lien avec l’expérience des concitoyens de votre circonscription. On va voir quelle est la position du gouvernement quant aux aspects pratiques –⁠ je le répète, de mon point de vue, imposer la tarification par voie réglementaire pose problème. Dans l’attente des explications gouvernementales, je m’en remets à la sagesse de l’Assemblée.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Je vous remercie, monsieur Eskenazi, d’avoir soulevé cette question qui peut concerner un certain nombre de nos concitoyens. Il y a bien un vide juridique que vous avez souligné lors d’une séance de questions orales sans débat –⁠ Nathalie Delattre vous avait répondu au nom du gouvernement.
    S’il est important de traiter ce sujet, faut-il le faire par un amendement au projet de loi de simplification de la vie économique ? Il ne s’agit pas forcément d’une mesure de simplification.
    Par ailleurs, il est nécessaire de disposer de certains éléments. Combien de logements sont concernés par de telles mesures ? Que se passe-t-il si le péril n’est jamais traité ? Tout cela mérite une initiative juridique.
    Je vous propose de retirer votre amendement pour retravailler la question à un autre niveau. Je m’engage à le faire et à apporter des réponses.
    Nous manquons d’éléments et d’une étude d’impact et je ne suis pas sûre que créer par amendement une nouvelle garantie sans estimation ni valorisation préalable des effets globaux d’une telle mesure constitue la meilleure solution. Demande de retrait.

    M. le président

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    La parole est à M. Romain Eskenazi.

    M. Romain Eskenazi

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    Je vous remercie, madame la ministre, pour l’intérêt que vous portez au sujet et je remercie sincèrement M. le rapporteur de s’en être remis à la sagesse de l’Assemblée.
    Il y a selon moi urgence. Le cas s’est présenté dans ma circonscription, à Sarcelles, ainsi qu’à Toulouse et à Bordeaux : à chaque fois des familles de propriétaires –⁠ je rappelle que les locataires, eux, ont l’obligation légale d’être relogés par leur propriétaire – doivent se reloger à leurs frais, alors qu’ils continuent à payer leur crédit immobilier.
    Il serait donc nécessaire d’envoyer un signal fort, sans attendre une éventuelle fenêtre de tir parlementaire. Nous pouvons d’autant plus avancer que l’on peut compter sur d’éventuels amendements au Sénat et sur le décret d’application pour préciser le dispositif. Dans notre esprit, il est évident que ce serait la même chose que pour un incendie ou pour une inondation : seul l’hébergement d’urgence serait pris en charge par l’assureur –⁠ soit les frais de relogement. Il s’agit d’éviter que des familles de propriétaires parfois modestes se retrouvent à la rue après un arrêté de péril pris par l’autorité territoriale indépendamment de leur volonté.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1062.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        49
            Nombre de suffrages exprimés                49
            Majorité absolue                        25
                    Pour l’adoption                46
                    Contre                3

    (L’amendement no 1062 est adopté.)
    (Applaudissements sur les bancs des groupes SOC, EcoS et GDR –⁠ M. Romain Eskenazi fait un geste de remerciement.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Julie Ozenne, pour soutenir l’amendement no 2060.

    Mme Julie Ozenne

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    Il s’agit de faire en sorte que les contrats ne soient pas dénoncés en cas de risques climatiques. L’article L. 113-4 du code des assurances prévoit en effet qu’en cas d’aggravation du risque en cours de contrat, l’assureur a la faculté de dénoncer celui-ci ou de proposer un nouveau montant de prime. L’amendement vise à préciser que l’aggravation du risque climatique ne peut pas constituer un motif de dénonciation du contrat ou d’augmentation de la prime.
    La France est dotée d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique, la Tracc, de plus 4 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle ; les aléas climatiques augmenteront en fréquence et en intensité au cours des prochaines années, conduisant à une aggravation du risque pour une grande partie des territoires et des populations. Cette aggravation du risque climatique ne dépend pas de l’assuré mais relève d’une forme de responsabilité collective. Par conséquent, elle ne saurait justifier la dénonciation du contrat ou l’augmentation du montant de la prime.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Défavorable.

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Je soutiens cet amendement de nos collègues écologistes. Nous vivons une période d’aggravation du risque climatique et cela ne peut constituer un motif de dénonciation du contrat par l’assureur ; dans le cas contraire, cela constituerait une profonde injustice.
    Rappelons le contexte : il y a quelques semaines à peine, l’Organisation météorologique mondiale indiquait que c’était fait, que le réchauffement climatique allait dépasser 1,5 degré Celsius d’ici à 2029. Le gouvernement a présenté un plan national d’adaptation à une France à plus 4 degrés Celsius d’ici à 2100 –⁠ ce qui ne correspond même pas au scénario le plus pessimiste selon les scientifiques. La France, tout comme le reste de l’Europe, est une des zones qui se réchauffe le plus vite. Les conséquences en sont visibles : les fissures sur les bâtiments se multiplient, du fait des très fortes variations de température ; d’une manière générale, les événements extrêmes vont se multiplier, les scientifiques s’accordent tous sur ce point.
    Les citoyens ne peuvent pas être tenus individuellement responsables de cette situation, ni de l’inaction climatique du gouvernement depuis des années –⁠ n’en déplaise au président de la République, qui prétend qu’il n’a pas de leçon à recevoir en ce domaine.

    M. le président

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    Merci, chère collègue.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Il s’agit d’une responsabilité collective et nous ne pouvons pas permettre que les assureurs dénoncent des contrats sur ce fondement. (Mme Sandrine Nosbé applaudit.)

    (L’amendement no 2060 est adopté.)

    M. le président

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    L’amendement no 2191 de M. Thomas Lam n’est pas défendu.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Je le reprends !

    M. le président

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    L’amendement no 2191 est repris par M. Christophe Naegelen, rapporteur. Il fait l’objet des sous-amendements nos 2711, 2827, 2712, 2788 et 2714.
    Monsieur le rapporteur, vous avez la parole.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Si je reprends cet amendement, c’est pour une raison simple, sur laquelle je pense que nous pouvons tomber d’accord : une telle mesure permettrait de renforcer l’information des assurés afin qu’ils puissent faire valoir leurs droits sans créer de charges supplémentaires pour quiconque. J’y suis très favorable, sous réserve de l’adoption des quatre sous-amendements que j’ai déposés.

    M. le président

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    Le sous-amendement no 2711 de M. Christophe Naegelen, rapporteur, est défendu.
    La parole est à Mme Claire Lejeune, pour soutenir le sous-amendement no 2827.

    Mme Claire Lejeune

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    Ce sous-amendement vise à garantir que le droit à la contre-expertise que nous ouvrons s’applique de manière pleine, entière et égalitaire, et qu’il soit accessible à tous les assurés, en faisant en sorte que le coût de la contre-expertise soit pris en charge non par le particulier qui la sollicite mais par l’assurance elle-même.
    À défaut, en pratique, seuls ceux qui en auront les moyens financiers pourront la demander ; dans la grande majorité des cas, en particulier pour les Françaises et Français les plus modestes, les plus précaires, ce ne sera pas possible. Or ce sont justement ces Françaises et Français-là qui voudront la solliciter parce qu’il considéreront que l’indemnisation proposée par l’assurance n’est pas satisfaisante, faute de couvrir l’intégralité des dommages. L’adoption de ce sous-amendement permettrait d’assurer un accès égal à la contre-expertise.

    M. le président

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    Les sous-amendements nos 2712, 2788 et 2714 de M. Christophe Naegelen, rapporteur, sont défendus.
    Quel est l’avis de la commission sur le sous-amendement no 2827 ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Bien que j’entende l’argument de l’égal accès à la contre-expertise et que je sois d’accord sur le principe, je suis plutôt défavorable au sous-amendement pour la simple et bonne raison qu’une telle mesure aurait pour conséquence une augmentation générale des primes, les assureurs voulant anticiper le risque.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement sur l’amendement et les sous-amendements ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis favorable sur l’amendement et sur les sous-amendements nos 2711, 2712 et 2714.
    Avis défavorable sur le sous-amendement no 2788, qui vise à supprimer le renvoi à un décret : il nous paraît important d’avoir recours à un décret pour préciser un certain nombre d’éléments, notamment le moment où l’information doit être donnée par l’assureur et la forme de cette information.
    Avis défavorable sur le sous-amendement no 2827 pour les mêmes raisons que celles invoquées par le rapporteur.

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul.

    M. Gérard Leseul

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    L’amendement est intéressant, de même que les sous-amendements –⁠ quoique certains soient un peu contradictoires –, l’enjeu étant de savoir qui supporte le coût de la contre-expertise. Nous soutiendrons l’amendement de notre collègue Lejeune parce qu’il nous semble important de laisser ouverte au maximum la possibilité de demander une contre-expertise. Or, cela a été dit, une prise en charge financière est nécessaire. À défaut, les ménages modestes ne pourraient pas payer.
    Certes, il existe un risque que la compagnie d’assurances ou la mutuelle reporte le surcoût sur les primes,…

    M. Emmanuel Maurel

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    Ça, elles ne se gênent pas pour le faire, quoi qu’il arrive !

    M. Gérard Leseul

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    …mais ce sera de manière mutualisée. Le sous-amendement de Mme Lejeune me semble une mesure sociale extrêmement pertinente, qui laisse à tous la possibilité de recourir à une contre-expertise.

    M. le président

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    La parole est à M. le président de la commission spéciale.

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Je suis tout à fait favorable à l’amendement de notre collègue Lam et, dans l’esprit, je serais favorable au sous-amendement de Mme Lejeune. La difficulté que j’y vois, outre le fait que, comme l’ont souligné le rapporteur Christophe Naegelen et notre collègue Leseul, son adoption conduirait à une augmentation des primes, c’est qu’elle risque aussi d’accroître considérablement le nombre de contre-expertises, jusqu’à en faire une étape quasi-systématique. À terme, il n’y aura plus beaucoup d’experts, et les expertises comme les contre-expertises seront effectuées dans des délais assez farfelus, ce qui va compliquer les choses. Si, parce que cela ne coûtera rien, tout le monde demande une contre-expertise, cela ira à l’encontre de l’intention de l’amendement initial, qui est de prévoir la possibilité d’une contre-expertise en cas de réel désaccord.

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul.

    M. Gérard Leseul

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    J’entends les réticences exprimées mais je suggère que nous adoptions quand même le sous-amendement et que, dans le cadre de la CMP, on prévoie, si les parties en sont d’accord, le partage du coût de la contre-expertise. Il serait logique de faire moitié-moitié. Néanmoins, faisons dès aujourd’hui un geste en adoptant le sous-amendement de Mme Lejeune.

    M. le président

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    Je propose que nous passions aux votes en commençant par les sous-amendements.

    (Le sous-amendement no 2711 est adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix le sous-amendement no 2827.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        55
            Nombre de suffrages exprimés                53
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                39
                    Contre                14

    (Le sous-amendement no 2827 est adopté.)
    (M. Laurent Lhardit applaudit.)

    (Les sous-amendements nos 2712, 2788 et 2714, successivement mis aux voix, sont adoptés.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2191, tel qu’il a été sous-amendé.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        52
            Nombre de suffrages exprimés                52
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                52
                    Contre                0

    (L’amendement no 2191, sous-amendé, est adopté.)

    M. le président

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    Nous en venons à deux amendements identiques nos 2122 et 2509.
    Sur ces amendements, je suis saisi par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à M. Pierre Meurin, pour soutenir l’amendement no 2122.

    M. Pierre Meurin

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    Cet amendement, déposé à l’initiative de mon collègue Charles Alloncle, vise à introduire davantage de souplesse pour résilier les contrats de prévoyance complémentaire, notamment s’agissant de l’incapacité invalidité et du décès. La résiliation serait permise après un an d’engagement. Cette mesure de simplification donnerait une réelle liberté contractuelle aux entreprises et leur permettrait de bénéficier d’une concurrence accentuée en matière de couverture complémentaire prévoyance.
    Un amendement identique a été déposé, avec un exposé sommaire très proche. Si nous nous plaçons dans une logique de simplification de la vie économique, ces amendements sont parfaitement pertinents pour nos entreprises et pour leurs salariés.

    M. le président

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    La parole est à Mme Marie Lebec, pour soutenir l’amendement no 2509.

    Mme Marie Lebec

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    Cet amendement s’inscrit en effet dans la même logique que le précédent. Il s’inspire de la loi de 2019 qui permet la résiliation infra-annuelle des contrats en matière de garanties de frais de santé. Cette possibilité s’appliquerait un an après la première souscription du contrat : passé ce délai, les entreprises ayant souscrit un contrat collectif de prévoyance pourraient le résilier à tout moment. Il s’agit bien d’une mesure de simplification.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission sur ces amendements identiques ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis défavorable : ces amendements avaient été rejetés par la commission.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Vous souhaitez calquer les modalités de résiliation concernant les contrats de prévoyance sur ce qui existe pour les contrats de complémentaire santé.
    Or plusieurs éléments font que certaines entreprises rencontrent aujourd’hui des difficultés pour trouver des contrats de prévoyance susceptibles de s’appliquer à leur situation. Nous ne parlons pas des risques d’exploitation, de la couverture contre les incendies, mais de risques concernant directement les personnes, les hommes et les femmes qui interviennent dans l’entreprise. Ces contrats visent à couvrir des risques comme l’incapacité ou la très forte dépendance, voire la mort.
    Instaurer un délai de résiliation infra-annuel peut mettre en difficulté l’entreprise concernée, notamment pour trouver de nouveaux contrats de prévoyance. Ce n’est d’ailleurs pas du tout ce que demandent les entreprises –⁠ j’en connais qui n’arrivent déjà pas à trouver de régime couvrant leurs besoins de prévoyance. Il s’agit d’un vrai sujet de préoccupation. C’est pourquoi j’émets un avis très, très défavorable à ces amendements identiques. Si j’en comprends l’esprit de simplification, il me semble que les choses doivent être abordées d’une autre manière.

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 2122 et 2509.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        40
            Nombre de suffrages exprimés                38
            Majorité absolue                        20
                    Pour l’adoption                23
                    Contre                15

    (Les amendements identiques nos 2122 et 2509 sont adoptés.)
    (Applaudissements sur les bancs du groupe RN.)

    M. le président

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    Sur les amendements nos 1071 et 1487, je suis saisi par le groupe Rassemblement national de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à M. le rapporteur, pour soutenir l’amendement no 512 et les sous-amendements nos 2715, 2716, 2717 et 2718 rectifié, qui peuvent faire l’objet d’une présentation groupée.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    L’amendement no 512 de notre collègue Taupiac vise d’abord à permettre la saisine du Médiateur de l’assurance par les collectivités territoriales en cas de litige avec un assureur. Il vise en outre à inclure l’accompagnement des collectivités territoriales dans leurs recherches d’une offre d’assurance adaptée parmi les missions du Médiateur en le chargeant de leur fournir des avis et des recommandations. L’amendement tend ainsi à ouvrir aux collectivités un nouveau droit. J’émettrai donc un avis favorable, sous réserve de l’adoption des quatre sous-amendements, rédactionnels et de coordination, que j’ai déposés.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement sur cet amendement et sur les sous-amendements dont il fait l’objet ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis défavorable sur l’amendement ; en conséquence, je demande le retrait des sous-amendements.

    M. le président

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    Retirez-vous l’amendement, monsieur le rapporteur ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Non, pas du tout.

    (Les sous-amendements nos 2715, 2716, 2717 et 2718 rectifié, successivement mis aux voix, sont adoptés.)

    (L’amendement no 512, sous-amendé, est adopté.)

    M. le président

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    L’amendement no 1071 de Mme Lisa Belluco est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1071.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        46
            Nombre de suffrages exprimés                46
            Majorité absolue                        24
                    Pour l’adoption                40
                    Contre                6

    (L’amendement no 1071 est adopté.)

    M. le président

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    L’amendement no 1487 de Mme Lisa Belluco est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Défavorable.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    J’appuie cet excellent amendement de notre collègue Belluco, qui prévoit qu’en cas de dommage, l’assurance sera obligée de faire un état des lieux pour déterminer s’il ne résulte pas d’un retrait-gonflement des argiles. Objet de préoccupation majeure, ce phénomène concerne un nombre croissant de nos concitoyennes et concitoyens : dans les années à venir, il devrait affecter quelque 10,1 millions de maisons du fait du dérèglement climatique et des variations de températures qu’il provoque, mais aussi de l’artificialisation des sols qui accroît indirectement ce risque.
    Il nous semble donc important d’intégrer la question du retrait-gonflement des argiles au logiciel des compagnies d’assurance et à leur activité quotidienne.
    Nous avons eu l’occasion de vous alerter à ce sujet lors de l’examen d’autres articles de ce texte pour souligner l’incohérence consistant à adopter des mesures antiécologiques, alors même que le dérèglement climatique affecte déjà massivement la vie quotidienne des Françaises et des Français de manière brutale. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    La parole est à M. le président de la commission spéciale.

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Étant élu d’un territoire très concerné par ce risque, je suis très favorable à l’amendement. Je me souviens que nous avions beaucoup étudié la question du retrait-gonflement des argiles, notamment avec vous, monsieur le président Breton, et que nous avions défendu une proposition de loi aux côtés de collègues issus de tous les bancs, dont ceux de gauche.
    C’est un bon amendement, parce qu’il traite une difficulté à laquelle se retrouvent confrontés certains assurés, à qui l’on répond, trois ans après le sinistre, que faute d’avoir réalisé une étude de sol, ils ne sont plus assurés.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Très bien !

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1487.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        53
            Nombre de suffrages exprimés                53
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                46
                    Contre                7

    (L’amendement no 1487 est adopté.)

    M. le président

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    L’amendement no 1073 de Mme Lisa Belluco est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Avis défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Même avis.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1073.

    (Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        53
            Nombre de suffrages exprimés                53
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                23
                    Contre                30

    (L’amendement no 1073 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Sur les amendements nos 365 et509, je suis saisi par le groupe Rassemblement national de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.

    M. le président

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    L’amendement no 365 n’est pas défendu.

    M. le président

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    L’amendement no 509 de M. David Taupiac est défendu par M. le rapporteur ?

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Favorable.

    M. le président

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    C’est logique, vous êtes cosignataire de l’amendement.
    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Défavorable.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Cet amendement vise à renforcer l’accès au Médiateur des assurances pour les collectivités territoriales, de façon à leur faciliter l’accès à une assurance et à améliorer les conditions auxquelles elles en souscriront une. Cela va dans le bon sens. J’aimerais donc savoir pourquoi Mme la ministre a donné un avis défavorable, afin que nous ayons un vote éclairé.

    M. le président

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    La parole est à Mme la ministre déléguée.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    J’ai émis un avis défavorable pour deux raisons, de nature un peu différente. La première, c’est que l’amendement tend à introduire dans le code de la consommation des dispositions relatives aux collectivités locales. Or une collectivité ne peut pas être traitée comme un consommateur ; les dispositions les concernant doivent figurer dans le code des collectivités. L’adoption de l’amendement créerait donc un précédent à contresens de la simplification des textes que nous recherchons.
    La deuxième raison tient à la création, annoncée par le premier ministre le 14 avril dernier, d’un autre dispositif, la cellule CollectivAssur, visant à répondre à cette situation, dont vous soulignez à juste titre qu’elle constitue un vrai problème. Cette cellule dirigée par le Médiateur de l’assurance épaulera les collectivités en difficulté sur le plan assurantielle.
    Telles sont les deux raisons qui m’ont conduite à émettre un avis défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 509.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        49
            Nombre de suffrages exprimés                48
            Majorité absolue                        25
                    Pour l’adoption                37
                    Contre                11

    (L’amendement no 509 est adopté.)

    Article 14  bis

    M. le président

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    La parole est à M. Christophe Naegelen, rapporteur, pour soutenir l’amendement no 2078 rectifié.

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    Il s’agit d’un amendement de coordination concernant les outre-mer.

    (L’amendement no 2078, repoussé par le gouvernement, n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Sur l’article 14  bis, je suis saisi par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à M. le rapporteur, pour soutenir l’amendement no 2079

    M. Christophe Naegelen, rapporteur

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    En commission, nous avons adopté le principe selon lequel le bureau central de tarification (BCT) devait rendre sa décision dans un délai d’un mois. Nous avons toutefois continué le travail en vue de la discussion en séance et il semble que ce délai sera parfois un peu trop bref. C’est pourquoi, sans remettre en cause l’obligation de réponse prévue dans le texte –⁠ disposition qui n’existait pas auparavant –, mon amendement tend à porter ce délai à trois mois, afin de laisser le temps de fournir des réponses circonstanciées, chaque fois que de telles réponses sont plus à même de répondre aux interrogations des demandeurs.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Je rappelle que le gouvernement était défavorable aux dispositions relatives au bureau central de tarification qui ont été introduites en commission. Au regard des arguments qui avaient été avancés, le délai de trois mois que propose M. le rapporteur semble moins problématique que celui d’un mois. Je m’en remets donc à la sagesse de l’Assemblée.

    (L’amendement no 2079 est adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’article 14  bis, tel qu’il a été amendé.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        44
            Nombre de suffrages exprimés                32
            Majorité absolue                        17
                    Pour l’adoption                32
                    Contre                0

    (L’article 14  bis, amendé, est adopté.)

    Article 15  bis B

    M. le président

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    Nous en venons à deux amendements identiques, nos 1657 de Mme Lisa Belluco et 2162 de M. Stéphane Delautrette, tendant à supprimer l’article 15 bis B.
    Sur ces amendements, je suis par le groupe Rassemblement national et par le groupe Écologiste et social de demandes de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Les deux amendements identiques nos 1657 et 2162 sont défendus.

    M. le président

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    Monsieur Travert, c’est de nouveau à vous de nous donner l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    L’article 15 bis B répond à une préoccupation récurrente : celle des refus ou retraits abusifs d’autorisation d’urbanisme, qui peuvent compromettre des projets présentant pourtant un intérêt public avéré. En prévoyant une transmission systématique au préfet, il ne retire aucun pouvoir au maire, mais institue une garantie supplémentaire contre les blocages que l’on pourrait juger arbitraires. Déjà prévu, le contrôle du préfet est ici réactivé à bon escient, au bénéfice de la légalité et de la cohérence des politiques d’aménagement.
    Le mécanisme prévu par l’article ne crée pas de tutelle particulière, mais préviendra les abus. J’émets donc un avis défavorable sur les amendements tendant à le supprimer.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Avis favorable. L’amendement vise à supprimer l’article 15  bis  B, qui prévoit la transmission au contrôle de légalité des décisions de refus ou de retrait d’autorisation d’urbanisme prises par les collectivités locales. Or nous sommes en train d’examiner un projet de loi de simplification :…

    M. Thierry Tesson

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    Exactement !

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    …il nous faut donc simplifier et ce n’est pas ce qui est proposé dans cet article.

    M. Thierry Tesson

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    On oublie l’objectif !

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Je rappelle que les préfectures effectuent déjà des contrôles sur les permis de construire, d’aménager et de démolir et que le contrôle de légalité concerne l’ensemble de ces décisions. L’article ajoute une nouvelle disposition, ce qui ne nous paraît pas du tout utile ; je suis donc favorable à sa suppression.

    M. Thierry Tesson

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    Absolument !

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 1657 et 2162.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        46
            Nombre de suffrages exprimés                46
            Majorité absolue                        24
                    Pour l’adoption                43
                    Contre                3

    (Les amendements identiques nos 1657 et 2162 sont adoptés ; en conséquence, l’article 15  bis  B est supprimé.)

    Article 15  bis  C

    M. le président

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    Je suis saisi de plusieurs amendements identiques, nos 2597, 614, 843 et 2295, tendant à supprimer l’article.
    Sur ces amendements, je suis saisi par les groupes La France insoumise-Nouveau Front populaire et Écologiste et social d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    La parole est à Mme la ministre déléguée, pour soutenir l’amendement no 2597.

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Il vise à supprimer l’article 15  bis  C, qui crée un nouvel article dans le code de l’urbanisme. Les dispositions ainsi introduites prévoient des dérogations aux règles environnementales d’urbanisme relatives à l’archéologie préventive et une dispense d’évaluation environnementale pour les projets d’intérêt national majeur (PINM). Cela pose de graves difficultés juridiques qui risquent de fragiliser les projets concernés par ces exemptions, ce qui irait finalement à l’encontre de l’objectif de gagner du temps et de raccourcir les délais. Cela fait également courir un risque de mise en demeure par la Commission européenne pour motif d’inconventionnalité, eu égard à la directive relative à l’évaluation environnementale des projets.

    M. le président

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    Les amendements nos 614 de Mme Lisa Belluco et 843 de M. Charles Fournier sont défendus.
    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 2295.

    Mme Manon Meunier

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    Des archéologues venus de toute la France ont manifesté ce jeudi à Paris ; ils ont dénoncé à juste titre la dégradation de leurs conditions de travail. Le budget de l’archéologie est déjà mis à mal en France…

    M. Thierry Tesson

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    Quel rapport ?

    Mme Manon Meunier

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    …mais en outre, beaucoup d’archéologues enchaînent indéfiniment les CDD et de nombreux départs à la retraite ne sont pas remplacés.

    M. Thierry Tesson

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    Quel rapport avec l’amendement ?

    Mme Manon Meunier

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    J’en viens au rapport avec l’amendement : le projet de loi, à cet article, propose que les projets qualifiés d’intérêt national majeur ne soient pas soumis aux obligations d’archéologie préventive. C’est une attaque supplémentaire contre les archéologues,…

    M. Thierry Tesson

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    Mais non !

    Mme Manon Meunier

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    …qui ajoute à la perte de sens que subit leur métier mais aussi à la perte de considération dont pâtit notre patrimoine archéologique. (Mme Sandrine Nosbé applaudit.) À l’avenir, pour tout projet d’intérêt national majeur –⁠ donc pour la majorité des projets, puisque je rappelle que vous avez largement étendu cette qualification dans le texte que nous sommes en train d’examiner –, il n’y aura pas d’étude archéologique préalable : il ne sera procédé à aucune vérification quant à la présence de notre patrimoine sous la terre qui sera aménagée. C’est pourtant, me semble-t-il, un élément d’importance nationale !
    Nous proposons donc de supprimer cet article et nous en profitons pour appeler à mieux considérer le métier d’archéologue, qui est absolument indispensable en France. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. Thierry Tesson

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    Ça n’a rien à voir avec l’amendement !

    Mme Manon Meunier

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    Au contraire, ça a tout à voir !

    M. le président

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    Sur les amendements nos 1221, 1222 et 1223, je suis saisi par le groupe Écologiste et social de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Quel est l’avis de la commission sur les amendements de suppression ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Nous avons constaté que l’architecture juridique de cet article était beaucoup trop instable pour servir efficacement la cause qu’elle prétend défendre. La commission est donc favorable à sa suppression.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    J’invite les collègues qui nous interpellent à prendre la parole sur les amendements ou bien à les lire (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP)  : ils constateront qu’il y a bien un rapport très immédiat entre les propos de ma collègue Meunier et l’amendement examiné. Nous proposons de supprimer cet article 15  bis  C car il porte gravement atteinte au principe de l’archéologie préventive, que nous avons entériné en signant la Convention européenne de La Valette pour la protection du patrimoine archéologique ; nous l’avons également inscrit dans notre droit, puisque nous disposons d’une loi relative à l’archéologie préventive. Cet article va donc à l’exact inverse des dispositions législatives qui ont été votées ici même.
    Cela illustre bien, au passage, le danger de ce texte qui, au détour d’un article 15  bis  C adopté en commission en présence d’un faible nombre de députés, vient endommager une profession au point que 1 300 de ses membres se sont retrouvés hier, venus de toute la France, pour manifester dans les rues de Paris afin de vous interpeller. (Mêmes mouvements.) Vous mettez en péril leur métier et menacez le principe même de l’archéologie préventive alors que nous devrions tous le défendre, compte tenu du caractère impératif de la préservation de notre patrimoine. Je suis heureuse de voir que le gouvernement suit notre volonté de supprimer cet article et je vous invite tous à voter en ce sens. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 2597, 614, 843 et 2295.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        51
            Nombre de suffrages exprimés                47
            Majorité absolue                        24
                    Pour l’adoption                30
                    Contre                17

    (Les amendements identiques nos 2597, 614, 843 et 2295 sont adoptés ; en conséquence, l’article 15  bis  C est supprimé et les amendements nos 1221, 2352, 1222, 1223, 1224, 1227, 1229, 1230 et 1232 tombent.)
    (Applaudissements sur les bancs des groupes LFI-NFP, SOC et EcoS.)

    Mme Julie Ozenne

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    Ceux qui ont voté contre n’aiment pas le patrimoine !

    Mme Claire Lejeune

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    Le RN se moque du patrimoine français !

    Après l’article 15  bis  D

    M. le président

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    Je suis saisi de plusieurs amendements portant article additionnel après l’article 15  bis D et de plusieurs demandes de scrutin public : sur l’amendement no 1932 rectifié, par le groupe Rassemblement national ; sur l’amendement no 1119, par le groupe Écologiste et social ; et sur les amendements no 173 et identique, par le groupe Rassemblement national.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Les amendements nos 1076 de Mme Lisa Belluco et 1932 rectifié de M. Frédéric-Pierre Vos, qui peuvent être soumis à une discussion commune, sont défendus.
    Quel est l’avis de la commission sur ces deux amendements ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Même avis.

    (L’amendement no 1076 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1932 rectifié.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        43
            Nombre de suffrages exprimés                43
            Majorité absolue                        22
                    Pour l’adoption                17
                    Contre                26

    (L’amendement no 1932 rectifié n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je suis saisi de deux autres demandes de scrutin public : sur l’amendement no 583, par le groupe Rassemblement national ; et sur l’amendement no 2384, par le groupe Écologiste et social.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    L’amendement no 1119 de Mme Lisa Belluco est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1119.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        45
            Nombre de suffrages exprimés                45
            Majorité absolue                        23
                    Pour l’adoption                20
                    Contre                25

    (L’amendement no 1119 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    L’amendement no 583 de M. Corentin Le Fur est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    En cohérence avec ce que nous avons dit lors de discussions précédentes et comme le ministre Ferracci l’avait alors indiqué, je vous renvoie à la discussion future sur la proposition de loi visant à instaurer une trajectoire de réduction de l’artificialisation concertée avec les élus locaux, dite Trace, qui devrait être examinée par l’Assemblée à l’automne.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Le gouvernement souhaite procéder à des simplifications sur divers sujets, mais en ce qui concerne la sobriété foncière, vous aurez bientôt à examiner la proposition de loi Trace, que vient d’évoquer le rapporteur et qui y sera dédiée. Nous vous proposons donc d’attendre : demande de retrait ; à défaut, avis défavorable.

    Mme Anne-Laure Blin

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    Je ne retire pas l’amendement : ce serait dommage d’attendre, d’autant que ce n’est pas à l’ordre du jour de la session extraordinaire !

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 583.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        43
            Nombre de suffrages exprimés                43
            Majorité absolue                        22
                    Pour l’adoption                19
                    Contre                24

    (L’amendement no 583 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    L’amendement no 2384 de Mme Lisa Belluco est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Même avis.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2384.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        43
            Nombre de suffrages exprimés                43
            Majorité absolue                        22
                    Pour l’adoption                19
                    Contre                24

    (L’amendement no 2384 n’est pas adopté.)

    Article 15 bis E

    (L’article 15  bis E est adopté.)

    Après l’article 15  bis

    M. le président

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    L’amendement no 1139 de Mme Lisa Belluco, qui porte article additionnel après l’article 15  bis, est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Défavorable.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1139.

    (Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        47
            Nombre de suffrages exprimés                47
            Majorité absolue                        24
                    Pour l’adoption                19
                    Contre                28

    (L’amendement no 1139 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    L’amendement no 1141 de Mme Lisa Belluco est également défendu.

    (L’amendement no 1141, repoussé par la commission et le gouvernement, n’est pas adopté.)

    Article 16

    M. le président

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    Les amendements identiques nos 467 de M. Jean-Yves Bony, 1250 de M. Nicolas Meizonnet, 1580 de M. Pierre Meurin, 1837 de M. Thierry Tesson et 2581 de M. Philippe Bolo, qui tendent à supprimer l’article 16, sont défendus.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    L’un des objectifs du projet de loi est d’accélérer la réalisation des projets d’éolien en mer, en simplifiant certaines contraintes. L’article 16 y contribue très utilement. Sa rédaction est plutôt équilibrée, et le seuil prévu est suffisamment élevé pour ménager un équilibre entre les PME et les grands groupes. J’émets donc un avis défavorable sur ces amendements de suppression.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Vous demandez la suppression de l’article 16 car vous jugez qu’il aura des conséquences défavorables sur l’accès des TPE-PME à la commande publique. Or ces craintes ne sont pas du tout justifiées. Je rappelle que certaines dispositions du droit de la commande publique, notamment le principe d’allotissement, risquent de nuire à l’attractivité des marchés relatifs aux installations de production d’énergie renouvelable en mer et à leurs ouvrages de raccordement. Il est donc particulièrement important de procéder à des simplifications, comme le prévoit l’article 16.
    Par ailleurs, la suppression de l’article aurait un impact pour les sous-traitants de rang 1 : ils n’auraient pas la possibilité de renoncer, à leur initiative, au paiement direct. Or c’est une mesure essentielle, fortement demandée par les sous-traitants, car elle leur permettra d’être payés dans les meilleures conditions et assurera le bon déroulement des marchés publics de l’État.
    Je demande donc le retrait de ces amendements de suppression, sans quoi je leur donnerai un avis défavorable.

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne-Laure Blin.

    Mme Anne-Laure Blin

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    L’article 16 revient sur le principe d’allotissement, fondamental pour l’accès des TPE-PME aux marchés publics. En effet, cette pratique permet d’attribuer chaque lot à l’entreprise la plus efficace ; elle est aussi favorable aux maîtres d’œuvre.
    J’entends vos arguments, madame la ministre, mais ces dispositions sont surtout favorables pour l’État. Avec nos amendements de suppression, nous nous plaçons du point de vue des entreprises : pour qu’elles puissent bénéficier de la commande publique, il est bon que plusieurs lots soient attribués.
    Nous constatons déjà des difficultés en matière d’accès des TPE-PME aux marchés publics. L’article 16 risque d’aller à l’encontre de leurs intérêts.

    (L’amendement no 2581 est retiré.)

    (Les amendements identiques nos 467, 1250, 1580 et 1837 sont adoptés ; en conséquence, l’article 16 est supprimé et les amendements nos 1316, 1613, 357, 784, 1317, 2029 et 2511 tombent.)

    Après l’article 16

    M. le président

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    Nous en venons à des amendements portant article additionnel après l’article 16.
    L’amendement no 1618 de M. Charles Fournier est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    L’amendement no 1181 de Jean-Luc Fugit, qui était en discussion commune avec celui-ci mais n’a pas été défendu, était selon moi mieux rédigé et plus équilibré. Il me semble néanmoins préférable d’adopter cet amendement no 1618, quitte à ce que nous retravaillions la disposition en commission mixte paritaire. J’émets donc un avis favorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    J’émets un avis défavorable, pour deux raisons. D’une part, l’amendement entre dans un niveau de détail qui ne relève pas nécessairement du domaine législatif. D’autre part, la fixation d’un délai maximal de douze mois pour la délivrance de l’autorisation aux projets d’éolien en mer risque d’avoir des conséquences non souhaitables : si l’instruction n’était pas achevée dans ce délai, l’autorisation serait tacitement refusée, ce qui donnerait lieu à des contentieux –⁠ c’est toujours la difficulté qui se présente lorsque l’on impose un délai de cette nature. Nous sommes bien entendu favorables à une réduction des délais d’instruction, mais il faut parvenir à ce résultat d’une autre manière, par exemple par des recommandations ou des consignes aux services compétents.

    (L’amendement no 1618 est adopté.)

    M. le président

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    La parole est à M. le rapporteur, pour soutenir l’amendement no 1388.

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Dans certaines zones littorales, le renouvellement du réseau de transport d’électricité, en particulier des lignes créées avant 1986, est entravé par une application stricte de la loi « littoral ». Cet amendement vise à lever cet obstacle en permettant la reconstruction de ces lignes anciennes sans créer de nouveaux tracés. Il s’agit de tenir compte de l’urgence de la transition énergétique, de l’enjeu de la souveraineté énergétique et de l’exigence de continuité du service électrique. La dérogation prévue est ciblée, dûment proportionnée et indispensable à la sécurisation de notre réseau.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    Mme Véronique Louwagie, ministre déléguée

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    Le gouvernement partage les préoccupations que vous exprimez, monsieur le rapporteur, et vise bien l’objectif de sécuriser l’approvisionnement en électricité. Toutefois, les technologies employées ainsi que les caractéristiques des lignes et des pylônes ayant sensiblement évolué depuis l’installation de ces lignes, dont l’âge approche parfois 60 ans, il est fort probable que leur reconstruction ne se fera pas à l’identique. Dès lors, l’impact sur le littoral ne sera pas neutre.
    Une dérogation est effectivement nécessaire, mais elle doit prendre en considération tant la protection du littoral que les enjeux de distribution de l’énergie. Or la dérogation proposée ne satisfait pas à l’ensemble de ces conditions. N’étant pas suffisamment précise, elle nous expose à un risque contentieux élevé.
    Le gouvernement s’engage à travailler en lien avec Réseau de transport d’électricité (RTE) à une rédaction alternative prévoyant une dérogation calibrée en fonction de besoins précisément identifiés et remplissant les exigences formulées par le Conseil constitutionnel. Je vous invite donc à retirer votre amendement, de manière que l’on puisse retravailler cette disposition et l’insérer dans un prochain vecteur législatif. À défaut, mon avis sera défavorable.

    (L’amendement no 1388 est retiré.)

    Article 17  bis

    M. le président

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    Sur l’amendement no 1942 et sur l’article 17  bis, je suis saisi par le groupe Rassemblement national de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    L’amendement no 1942 de M. Aurélien Lopez-Liguori est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    La parole est à M. le ministre chargé de l’industrie et de l’énergie, pour donner l’avis du gouvernement.

    M. Marc Ferracci, ministre chargé de l’industrie et de l’énergie

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    Même avis.

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul.

    M. Gérard Leseul

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    Je demande une suspension de séance, monsieur le président.

    M. le président

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    Je propose que nous achevions au préalable l’examen de l’amendement no 1942.
    Comme il n’y a pas d’autres demandes de prise de parole, je le mets aux voix.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        48
            Nombre de suffrages exprimés                46
            Majorité absolue                        24
                    Pour l’adoption                16
                    Contre                30

    (L’amendement no 1942 n’est pas adopté.)

    Suspension et reprise de la séance

    M. le président

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    La séance est suspendue.

    (La séance, suspendue à dix-huit heures vingt-cinq, est reprise à dix-huit heures trente-cinq.)

    M. le président

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    La séance est reprise.
    Je mets aux voix l’article 17 bis.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        18
            Nombre de suffrages exprimés                12
            Majorité absolue                        7
                    Pour l’adoption                12
                    Contre                0

    (L’article 17 bis est adopté.)

    Après l’article 17  bis

    M. le président

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    L’amendement no 1739 de M. Charles Fournier est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Avis défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. Marc Ferracci, ministre

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    Même avis.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Je soutiens l’amendement de mon collègue Charles Fournier qui propose de faciliter l’accès des lauréats des appels d’offres à l’intégralité des informations environnementales nécessaires à la réalisation de l’étude d’impact qu’ils doivent rendre.
    Pour prendre l’exemple des appels d’offres sur les projets éoliens en mer, l’amendement prévoit la mise à disposition des études environnementales dès la décision d’attribution des appels d’offres afin que les lauréats soient pleinement informés.
    L’amendement nous semble très intéressant.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 1739.

    (Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        35
            Nombre de suffrages exprimés                35
            Majorité absolue                        18
                    Pour l’adoption                19
                    Contre                16

    (L’amendement no 1739 est adopté.) (Mmes Cyrielle Chatelain et Sarah Legrain applaudissent.)

    Article 18

    M. le président

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    Sur les amendements n° 546 et identiques, je suis saisi par les groupes Rassemblement national et La France insoumise-Nouveau Front populaire d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Je suis saisi de sept amendements identiques de suppression de l’article 18, nos 546, 846, 1050, 1984, 2012 et 2145.
    La parole est à Mme Cyrielle Chatelain, pour soutenir l’amendement no 546.

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Je voudrais défendre également l’amendement no 846 de M. Charles Fournier. Il est vrai que je ne suis pas signataire…

    M. le président

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    Mme Ozenne l’est, vous pouvez donc le défendre.

    Mme Cyrielle Chatelain

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    Il s’agit de faire gagner du temps…
    Sous couvert de simplification des procédures, l’article 18 fragilise le principe de compensation. Alors que nous faisons face à un effondrement de la biodiversité, nous avons plus que jamais besoin de normes claires pour protéger les espaces naturels, les zones humides et la biodiversité.
    Certes, il convient en priorité d’éviter des destructions nettes mais, si elles se produisent, il faut compenser. Or cet article affaiblit ce principe. Selon nous, il ne s’inscrit pas dans une logique de préservation maximale de la biodiversité.

    M. le président

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    L’amendement no 846 de M. Charles Fournier est donc défendu.
    La parole est à M. Gérard Leseul, pour soutenir l’amendement no 1050.

    M. Gérard Leseul

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    En complément de ce qui vient d’être dit, j’ajoute que l’article 18 revient sur certaines dispositions de la loi relative à l’industrie verte et de la loi climat et résilience qui constituaient des points d’équilibres. Il nous semble indispensable de supprimer cet article 18 qui atténue les obligations de compensation environnementales.

    M. le président

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    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 1984.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Nous voulons évidemment aussi supprimer cet article.
    Actuellement, le code de l’environnement prévoit :« Les mesures de compensation des atteintes à la biodiversité visent un objectif d’absence de perte nette, voire de gain de biodiversité. Elles doivent se traduire par une obligation de résultat et être effectives pendant toute la durée des atteintes. »
    L’article 18 supprime cette obligation de résultat et d’effectivité pendant toute la durée des atteintes, en permettant notamment aux mesures de compensation d’être décalées dans le temps.
    Il faut bien comprendre que nous ne parlons pas de mécanique mais du vivant, d’écosystème, de plantes et d’espèces animales : décaler dans le temps des compensations ne signifie rien ou plutôt signifie qu’on va les détruire. C’est ce qui va se passer.
    Prenons un exemple : en cas d’atteinte à des espèces protégées quelles qu’elles soient, si vous ne pouvez pas les déplacer pour les replanter ou, s’il s’agit d’espèces animales, pour les réinstaller, elles mourront.
    Selon une récente étude du Muséum national d’histoire naturelle, les mesures de compensation réalisées actuellement en France souffrent déjà d’un manque d’ambition et de cohérence avec les besoins réels des écosystèmes et des territoires. Le plus souvent, elles répondent à des logiques de diminution des coûts plutôt qu’à des stratégies de restauration des fonctions écosystémiques. Alors que, dans les faits, une mesure de compensation sur trois est réellement mise en œuvre, affaiblir encore le principe des compensations constitue en outre un non-sens économique –⁠ argument auquel vous serez peut-être plus sensible.
    En effet, une grande partie des activités économiques de notre pays, à commencer par l’agriculture dépendent des services dits « gratuits » rendus par la nature. La baisse des rendements trouve en partie sa source dans la baisse de la biodiversité. Il y a quelques jours, une étude britannique a montré que nous avions perdu 63 % de la population des insectes en trois ans. Cela doit nous alerter : nous ne pouvons laisser le droit de l’environnement se réduire comme peau de chagrin !

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune, pour soutenir l’amendement no 2012.

    Mme Claire Lejeune

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    Nous souhaitons nous aussi supprimer l’article 18 qui porte une atteinte majeure au principe de compensation des atteintes à la biodiversité. L’addition de toutes les mesures de régression environnementales votées dans le cadre de ce texte est impressionnante ; à les compter, on ne peut que s’interroger sur la vision que vous avez pour notre pays à horizon de cinq, dix ou quinze ans.
    Après avoir enterré le principe du zéro artificialisation nette (ZAN), vous voulez maintenant vider de sa substance le principe de compensation environnementale. Tout imparfait qu’il soit –⁠ planter un arbre jeune n’est pas la même chose que préserver un arbre centenaire – vous êtes en train de le détricoter, ce qui fait peser des risques majeurs sur notre souveraineté alimentaire et sur notre capacité à préserver un environnement sain.
    Nous vous invitons donc à supprimer cet article 18 pour y faire obstacle.

    M. le président

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    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 2057.

    Mme Manon Meunier

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    La compensation est vraiment la dernière roue du carrosse des mesures qu’il est possible de prendre pour diminuer l’impact d’un projet sur la biodiversité.

    Mme Anne-Laure Blin

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    La compensation n’a pas beaucoup de sens…

    Mme Manon Meunier

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    C’est la dernière roue du carrosse mais c’est la seule qui tourne…Les spécialistes de la séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) le disent : éviter et réduire sont très rarement appliqués ; il faut donc compenser.
    Si la compensation –⁠ soit le peu qui nous reste – n’est pas contrôlée, elle ne sera pas faite correctement et, finalement, elle n’aura pas d’impact en faveur de l’environnement. Une fois de plus, nous actons ici un recul fondamental en matière de préservation de la biodiversité.

    Mme Anne-Laure Blin

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    Cela n’a pas de sens, vous déplacez pour remettre ailleurs !

    Mme Manon Meunier

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    Je remets sur la table la question posée en commission à propos du faucon pèlerin –⁠ c’est un exemple mais la question vaut pour toutes les espèces –⁠ : dès lors que cet animal ne peut pas être « stocké » pendant le délai de mise en place des mesures, va-t-on le garder au ministère de la transition écologique en attendant de lui trouver un terrain de compensation correct ?

    M. Emeric Salmon

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    Cela fonctionne pour les éoliennes ?

    Mme Manon Meunier

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    Ne serait-il pas préférable de revenir sur la possibilité de décaler dans le temps la mise en place des mesures de compensation, mesure qui n’a aucun sens d’un point de vue biologique ?

    M. le président

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    La parole est à Mme Sandrine Nosbé, pour soutenir l’amendement no 2145.

    Mme Sandrine Nosbé

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    J’appuie les propos de mes collègues. Alors que l’objectif d’absence de perte de biodiversité est essentiel, l’article 18 assouplit le calendrier de mise en œuvre des compensations environnementales.
    La possibilité de décaler dans le temps les mesures compensatoires devrait tous nous inquiéter comme elle inquiète les associations environnementales. Il est un fait avéré que l’on n’évite pas les atteintes à la biodiversité et voilà que l’on s’attaque à la compensation !

    ------------------Cette partie de la séance est en cours de finalisation---------------------------------------------

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Sur l’ensemble de ces amendements, je vais décevoir un certain nombre d’entre vous, car cet avis est défavorable. Je salue l’intention dont procèdent ces amendements, qui visent à clarifier la portée du délai applicable aux mesures compensatoires et à en faciliter l’intégration dans l’arrêté d’autorisation environnementale. Néanmoins, nous avons trouvé en commission un équilibre, qui repose sur une validation explicite, en amont, par l’autorité environnementale, condition que nous avions estimée essentielle pour garantir la rigueur et la transparence du dispositif. Modifier cette disposition risquerait d’en affaiblir la portée perçue, entre le délai raisonnable et le délai inscrit. Dans cet esprit, tout en reconnaissant la qualité du travail mené pour produire ces amendements, en particulier celui du gouvernement, j’émets un avis défavorable, conformément aux positions que nous avons défendues en commission.

    Mme Sandra Marsaud

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    Très bien !

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement sur les amendements nos 2235 et 848 ?

    M. Marc Ferracci, ministre

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    Défavorable.

    Mme Julie Ozenne

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    Nous sommes pour les non-humains !

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2235.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        52
            Nombre de suffrages exprimés                51
            Majorité absolue                        26
                    Pour l’adoption                24
                    Contre                27

    (L’amendement no 2235 n’est pas adopté.)

    (L’amendement no 848 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2600 rectifié.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        53
            Nombre de suffrages exprimés                48
            Majorité absolue                        25
                    Pour l’adoption                30
                    Contre                18

    (L’amendement no 2600 rectifié est adopté.)

    M. Emeric Salmon

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    Le gouvernement est donc soutenu par le PS, les écologistes, le RN et LR. Voilà un soutien bien éparpillé !

    M. le président

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    Sur les amendements nos 2246, 2252, 847 et identique, 849 et identique, et sur l’article 18, je suis saisi par le groupe La France insoumise-Nouveau Front populaire de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Nous en venons aux deux amendements nos 2246 et 2252 qui peuvent être soumis à une discussion commune.
    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 2246.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Nous en venons à des amendements de super-repli. Par le no 2246, nous proposons que, si les mesures de compensation des atteintes à la biodiversité ne sont pas appliquées immédiatement –⁠ c’est ce que vous venez d’entériner –, la somme correspondant au montant des mesures de compensation prévues sera consignée auprès de la Caisse des dépôts, avant le début des atteintes. Cette somme sera restituée au fur et à mesure de l’exécution de ces mesures. En cas de retard dans l’application des mesures de compensation, le maître d’ouvrage versera l’équivalent d’un accroissement cumulatif de 5 % par semestre du coût des mesures de compensation non réalisées, un montant mesuré en termes d’équivalence écologique ou en unités de compensation telles que les prévoit le code de l’environnement.
    Il s’agit vraiment d’un repli, par lequel nous entendons rendre la disposition prévue aussi incitative que possible et faire en sorte que ces compensations soient effectivement appliquées, dans des délais que je n’ose qualifier de raisonnables puisque, de toute façon, comme nous vous l’avons dit, votre dispositif ne fonctionne pas.
    Encore une fois, je rappelle que, comme l’a indiqué le Muséum national d’histoire naturelle, un tiers à peine des mesures compensatoires sont réellement appliquées dans le cadre de la réalisation des projets en cours en France. Vous imaginez le désastre : cela veut dire qu’aucune des autres mesures n’est appliquée ou qu’elles le sont très mal !
    La plupart des mesures de compensation sont en fait déployées dans des écosystèmes, des biotopes qui sont déjà en bon état. Il n’y a pas vraiment de restauration et jamais de gain de biodiversité. On se contente donc de détruire et de compenser un petit peu les destructions de manière partielle, extrêmement maladroite et surtout ineffective, alors que, je le répète, nous assistons à la sixième extinction des espèces, dont les conséquences sont majeures sur les conditions de notre survie pour les années et les décennies à venir. Je ne comprends pas que vous refusiez de le voir ! (M. Antoine Léaument applaudit.)

    M. le président

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    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 2252.

    Mme Manon Meunier

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    Il s’agit d’un amendement d’hyper-repli, qui prévoit que la somme correspondant au montant des mesures de compensation qui doivent être prises sera versée à la Caisse des dépôts.
    Lorsque nous examinions le projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, le Rassemblement national était soudain devenu le grand défenseur de la biodiversité !

    M. Thierry Tesson

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    Que feriez-vous sans nous ?

    Mme Anne-Laure Blin

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    Grâce à eux, des amendements que vous soutenez sont adoptés ! Vous devriez presque songer à faire un ticket !

    Mme Manon Meunier

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    Il ne fallait pas créer d’éoliennes parce qu’elles pouvaient avoir des effets sur les oiseaux et les chiroptères –⁠ ce qui est vrai. Il fallait tout renforcer, prendre plein de mesures pour nous assurer de la bonne conservation de la biodiversité ! Mais à présent, alors qu’on porte atteinte au seul dispositif favorable à la diversité et que l’on veut rendre ineffectives les mesures de compensation, il n’y a plus personne !
    Il n’est plus du tout nécessaire de vous cacher, ne vous donnez plus la peine de faire croire quoi que ce soit ! Le RN est climatosceptique et sceptique s’agissant de l’effondrement de la biodiversité !

    M. Thierry Tesson

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    Oh là là ! Mais non !

    Mme Manon Meunier

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    C’est sûr qu’avec l’extrême droite, la durabilité du pays et de l’environnement ne sera pas assurée ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.) Il en va de même de la durabilité de nos terres agricoles car, lorsque vous mettez en danger la biodiversité et revenez en arrière s’agissant des mesures de compensation, c’est l’artificialisation et le retrait des terres agricoles que vous défendez !

    M. Antoine Léaument

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    Exactement !

    Mme Anne-Laure Blin

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    C’est vous qui êtes contre la biodiversité !

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Combien d’oiseaux par éolienne ?

    M. Pierre Meurin

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    Sept !

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    L’introduction d’un mécanisme de consignation obligatoire auprès de la Caisse des dépôts rigidifierait le dispositif et risquerait de susciter des effets de seuil défavorables à la réalisation de projets de petite ou moyenne envergure. Le droit actuel permet déjà, au cas par cas, d’imposer des garanties financières proportionnées. L’automatisation n’est pas nécessaire. Avis défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. Marc Ferracci, ministre

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    Même avis.

    M. Antoine Léaument

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    Tu m’étonnes !

    M. le président

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    La parole est à M. Gérard Leseul.

    M. Gérard Leseul

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    Nous soutiendrons ces amendements, en particulier le no 2252, dont la lecture est plus aisée et la compréhension plus rapide. Il est évident que le mécanisme de consignation auprès de la Caisse des dépôts est le bon, car il permet de s’assurer de la bonne tenue, in fine, des engagements pris par les entreprises. C’est vrai en matière de compensation comme en d’autres matières. La proposition qui nous est faite, si elle constitue un repli, n’en est pas moins extrêmement pertinente.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2246.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        52
            Nombre de suffrages exprimés                52
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                25
                    Contre                27

    (L’amendement no 2246 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 2252.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        47
            Nombre de suffrages exprimés                47
            Majorité absolue                        24
                    Pour l’adoption                21
                    Contre                26

    (L’amendement no 2252 n’est pas adopté.)

    M. le président

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    Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 847 et 2241.
    La parole est à M. Arnaud Bonnet, pour soutenir l’amendement no 847.

    M. Arnaud Bonnet

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    Puisque nous sommes raisonnables, il s’agit d’un amendement de repli, qui tend à compléter l’alinéa 2 de l’article 18 par la phrase suivante : « Ce délai ne doit pas créer des pertes irréversibles pour les espèces. » Il s’agit de traiter les situations dans lesquelles les délais prévus ne permettent pas la conservation des espèces biologiques.

    M. le président

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    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 2241.

    Mme Manon Meunier

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    Il s’agit certes d’un repli, mais vous pourriez faire la preuve de votre bonne foi en nous permettant de prendre l’engagement que le délai que vous créez n’entraîne pas de pertes irréversibles pour les espèces.
    Il s’agit vraiment d’une position de repli, car il est difficile d’évaluer au cas par cas si les espèces connaîtront de tels reculs. C’est bien là tout ce que ce dispositif recèle de pervers : on a l’impression que les dégâts que subissent certaines espèces de projet en projet sont à chaque fois minimes mais la première cause de perte de biodiversité réside bien dans la destruction des milieux. C’est l’ajout de tous ces projets les uns aux autres qui finit par produire le recul auquel nous assistons. Il faut des mesures de compensation pour lutter contre ce phénomène.
    Encore une fois, les mesures de compensation en vigueur sont minimes : on détruit parfois une mare quelque part et, au lieu de désartificialiser autre part –⁠ créer ainsi un nouvel espace naturel pourrait constituer une véritable mesure de compensation –, on recrée généralement une mare dans un espace naturel déjà protégé. On applique donc de fausses mesures de compensation : voilà où nous en sommes aujourd’hui ! Au lieu d’améliorer la séquence ERC, on recule ! Alors votons au moins cet amendement d’hyper-repli ! (M. Damien Maudet applaudit.)

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. Marc Ferracci, ministre

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    Même avis.

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 847 et 2241.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        55
            Nombre de suffrages exprimés                55
            Majorité absolue                        28
                    Pour l’adoption                26
                    Contre                29

    (Les amendements identiques nos 847 et 2241 ne sont pas adoptés.)

    M. le président

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    Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 849 et 2227.
    La parole est à M. Arnaud Bonnet, pour soutenir l’amendement no 849.

    M. Arnaud Bonnet

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    Cet amendement vise à compléter l’alinéa 2 par la phrase suivante : « Elles doivent se traduire par une obligation de résultat. » J’invite toutes et tous nos collègues à se familiariser avec l’un des concepts les plus importants : celui de limite planétaire. J’ose rappeler que la biodiversité fait partie des limites planétaires qui sont d’ores et déjà dépassées, ce qui nous met toutes et tous en danger.
    Je vous invite à lire des livres scientifiques traitant de ce concept de limite planétaire. C’est quelque chose d’absolument essentiel. Nous vous avons donné quelques exemples de compensations totalement illogiques. Je vais verser sciemment dans l’excès –⁠ car, manifestement, il faut parfois en passer par là pour que notre propos soit compréhensible.

    M. Thierry Tesson

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    Oui, parce qu’on comprend mal ! (Sourires.)

    M. Arnaud Bonnet

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    Non : quand on coupe une forêt d’eucalyptus quelque part, planter trois sapins au fond de l’océan ne constitue pas une compensation !

    M. Antoine Léaument

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    Bien dit !

    M. le président

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    La parole est à Mme Manon Meunier, pour soutenir l’amendement no 2227.

    Mme Manon Meunier

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    Voilà encore un amendement d’hyper-repli, qui tend à nous permettre de continuer à nous inscrire dans le cadre de la loi, c’est-à-dire de ne pas détruire d’espèces protégées.
    Je voudrais poser à nouveau une question –⁠ vous n’y répondez pas depuis tout à l’heure, mais j’aime bien insister, parfois. Puisque, demain, nous n’aurons aucune solution de déplacement des espèces protégées en vue de les préserver, la France prévoit-elle de payer les amendes qu’elle encourt pour destruction d’espèce protégée au niveau européen, de comparaître régulièrement devant la justice et de devoir rendre des comptes, ou Mme Agnès Pannier-Runacher pourrait-elle réagir ? Est-ce elle qui conservera lesdites espèces au sein du ministère de la transition écologique le temps que soit trouvé un site de compensation digne de ce nom pour les accueillir ? J’aimerais que cette question que je repose reçoive une réponse.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. Marc Ferracci, ministre

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    Même avis.

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 849 et 2227.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        51
            Nombre de suffrages exprimés                51
            Majorité absolue                        26
                    Pour l’adoption                23
                    Contre                28

    (Les amendements identiques nos 849 et 2227 ne sont pas adoptés.)

    M. le président

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    Sur les amendements no 2630 et identique, je suis saisi par le groupe Droite républicaine d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Nous en venons aux deux amendements identiques, nos 2630 et 2632.
    La parole est à M. le président de la commission spéciale, pour soutenir l’amendement no 2630.

    M. Ian Boucard, président de la commission spéciale

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    Je souhaite défendre cet excellent amendement de notre collègue Vincent Descoeur car les agriculteurs vivent la compensation environnementale comme une double peine. Ils perdent en effet du foncier agricole au profit non seulement de la réalisation des projets urbains et industriels mais aussi des opérations de compensation. En effet, le cadre législatif en vigueur ne permet pas une véritable conciliation entre des mesures de compensation et le maintien de notre potentiel de production destiné à protéger notre souveraineté alimentaire.
    Par conséquent et pour lutter contre la perte du foncier agricole, notre collègue propose d’intégrer dans le projet de loi de simplification économique, en lien avec la FNSEA –⁠ Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles –, une nouvelle rédaction du dispositif de compensation environnementale par voie d’amendement à l’article 18.
    Cette nouvelle rédaction permettrait de définir un ordre de hiérarchisation de la compensation environnementale, de limiter l’application de la proximité fonctionnelle, d’intégrer la notion d’additionnalité pour permettre aux maîtres d’ouvrage de s’acquitter d’obligations de compensation sur des zonages environnementaux préexistants et de limiter la compensation surfacique par coefficient à certaines exceptions pour privilégier la compensation qualitative. C’est un peu technique pour l’Assemblée mais je pourrai le réexpliquer ! (Sourires.)

    M. le président

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    L’amendement no 2632 de Mme Josiane Corneloup est défendu.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Le monde agricole exprime des préoccupations, que je peux comprendre, concernant la pression foncière qui s’exerce du fait de certaines mesures de compensation, mais ces amendements modifieraient en profondeur la hiérarchie des principes en vigueur, hiérarchie qui garantit leur efficacité écologique. On risquerait en les adoptant d’enregistrer beaucoup plus souvent des recours systématiques dans des zones éloignées ou déjà protégés, au détriment du principe d’additionnalité.
    Cet article a été travaillé pour assurer un équilibre entre la souplesse opérationnelle et l’exigence environnementale.
    Quelques précisions sur les modalités de la compensation environnementale : si un projet entraîne la destruction d’un milieu naturel protégé –⁠ zones humides, habitat d’une espèce menacée, etc. –, le porteur dudit projet est obligé de restaurer, recréer ou protéger un autre site pour compenser la perte causée. Par exemple, un promoteur immobilier qui détruit 5 hectares de zones humides, devra restaurer ou créer 5 hectares de zones humides ailleurs ; si une infrastructure perturbe un couloir de migration animal, une autre zone protégée devra être créée pour préserver la même espèce.
    L’avis est donc défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. Marc Ferracci, ministre

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    Même avis.

    M. le président

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    La parole est à Mme Manon Meunier.

    Mme Manon Meunier

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    J’aimerais qu’on arrête de faire croire qu’il est impossible de concilier préservation de la biodiversité et agriculture. Au contraire, l’agriculture peut être l’une des premières façons de préserver la biodiversité. Je vous invite à venir chez moi en Limousin par exemple : demain, sans élevage extensif, il n’y aurait plus de prairies humides et on perdrait alors énormément d’espèces associées.
    On fait face à une rengaine d’Arnaud Rousseau qui vise, petit à petit, à faire tomber les protections de ce type d’espace parce que les contraintes environnementales contrarient sérieusement les projets agro-industriels dont les initiateurs ne trouveraient pas le temps de s’occuper de la biodiversité ou d’infrastructures agroécologiques comme le font déjà pourtant les agriculteurs dans les territoires. Certes, elles peuvent aussi être contraignantes pour les agriculteurs et c’est pourquoi il faut prendre des mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) par exemple, pour qu’il y ait une compensation financière.
    Les projets de l’agro-industrie, eux, alimentent, petit à petit, sinon la destruction, du moins le recul de l’élevage extensif alors que le modèle agricole qui maintient ces paysages et la biodiversité, et qui peut être compatible avec les espaces naturels sensibles comme avec les zones Natura 2000, c’est bien l’élevage extensif. Mais M. Arnaud Rousseau n’aime pas ce type d’élevage puisqu’il n’est pas suffisamment rentable. Le modèle agricole familial ne l’intéresse plus. Il veut pouvoir être compétitif à l’international et donc il fait tomber toutes les mesures, petit à petit, au lieu d’assurer des rémunérations correctes aux agriculteurs de ce pays ! (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 2630 et 2632.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        52
            Nombre de suffrages exprimés                52
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                20
                    Contre                32

    (Les amendements identiques nos 2630 et 2632 ne sont pas adoptés.)

    M. le président

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    Je mets aux voix l’article 18, tel qu’il a été amendé.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        52
            Nombre de suffrages exprimés                52
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                29
                    Contre                23

    (L’article 18, amendé, est adopté.)

    M. Frédéric Weber

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    Yes !

    Article 18  bis A

    M. le président

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    Je suis saisi de plusieurs amendements identiques, nos 2641, 664 et 2271, tendant à supprimer l’article 18  bis A.
    La parole est à M. le ministre, pour soutenir l’amendement no 2641.

    M. Marc Ferracci, ministre

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    Cet amendement propose en effet la suppression d’un article substituant la participation par voie électronique à la consultation parallalèlisée issue de la loi relative à l’industrie verte pour les projets dispensés d’évaluation environnementale après un examen au cas par cas.
    Cet article permettrait de réaliser une consultation électronique d’un mois au lieu d’une consultation de trois mois dans certains cas. Il doit être retravaillé car dans sa rédaction actuelle, il aboutirait à ce que projets ayant une plus faible incidence environnementale que d’autres soient dorénavant soumis à une procédure de consultation plus exigeante. C’est d’ailleurs le sens de certains des amendements déposés par plusieurs d’entre vous.
    Je rappelle que la loi « industrie verte » visait à harmoniser les pratiques de consultations et qu’elle avait trouvé un compromis entre accélération de la procédure et participation du public, compromis sur lequel revient cet article.

    M. le président

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    L’amendement no 664 de Mme Lisa Belluco est défendu.
    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 2271.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    C’est suffisamment rare pour être souligné, mais nous sommes ici d’accord avec le gouvernement…

    M. Thierry Tesson

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    Tout arrive !

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    …puisque nous souhaitons, nous aussi, supprimer cet article. Tout arrive en effet.
    L’article propose de rétablir la possibilité par défaut de ne prévoir la possibilité de participation du public que pendant un mois, et uniquement par voie électronique, pour les projets n’exigeant, après examen au cas par cas, pas d’évaluation environnementale mais seulement une étude d’incidence, alors que cette consultation dure aujourd’hui trois mois.
    On voit bien que cela constituerait un recul majeur à cet égard, mais aussi un recul parce que cette disposition contraindrait l’autorité environnementale à devoir motiver sa décision d’allonger le délai si elle demande une enquête publique plus longue, sans même que l’on sache quels critères seront pris en compte pour estimer que sa décision est justifiée ou non. Il y a là un flou qui ne me paraît pas acceptable et qui brouille la procédure de participation du public.
    Encore une fois, sous couvert de simplification, je pense que c’est exactement l’inverse qui serait obtenu. Cet article satisfait l’envie récurrente de certaines collègues, notamment ceux qui siègent en face de nous, de toujours réduire le débat public, l’information et la consultation des habitants concernés par les projets près de chez eux, notamment industriels.

    M. Thierry Tesson

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    Mais non ! Nous sommes aussi démocrates que vous !

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Il faut arrêter de considérer l’enquête publique comme une perte de temps. En réalité, c’est exactement l’inverse, tout le monde le sait ; demandez aux élus locaux. C’est aussi ce qui permet de rendre acceptables certains projets, après en avoir discuté et examiné quelles mesures pouvaient être mises en place pour arranger les choses quand il y a lieu, quels compromis étaient possibles.
    Bref, encore un article qui ne va pas dans le bon sens et qu’il faut supprimer.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission sur ces amendements de suppression ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    La commission a émis un avis défavorable sur ces amendements. À titre personnel, je souhaitais que l’on puisse compléter l’article par les amendements identiques utilement déposés respectivement par MM. Raphaël Schellenberger, Jean-Pierre Vigier et Jean-Pierre Taite ainsi que par Mme Danielle Brulebois, modifiés par le sous-amendement de M. Charles Sitzenstuhl, mais étant donné que les signataires ne sont pas là…

    M. Thierry Tesson

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    Eh oui ! Bonne idée !

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    …et qu’il nous faut tout de même avancer, je donne un avis favorable sur l’ensemble des amendements qui viennent d’être défendus.

    M. le président

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    La parole est à Mme Claire Lejeune.

    Mme Claire Lejeune

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    Je suis favorable à ces amendements de suppression d’un article qui propose de réduire le délai de consultation du public de trois mois à un mois, et de se contenter de procéder par voie électronique.
    Il faut bien mesurer que cette proposition s’inscrit dans une dynamique assez longue de régression de la qualité de l’enquête publique, en particulier de l’enquête publique environnementale. Les lois Élan et, en 2018, la loi Essoc, puis, plus tard, la loi Asap, sont déjà venues remplacer des enquêtes qui avaient lieu en présentiel par des enquêtes par voie électronique, ce qui dégrade la qualité de la discussion démocratique.
    Sachant que cet article réduit encore les délais accordés au public pour accéder à la consultation électronique, sans tenir compte de la fracture numérique et de l’inégal accès aux consultations des différents types de public qui peuvent pourtant être touchés par les projets et ne pourront plus s’exprimer, on a vraiment toutes les raisons de voter les amendements de suppression. (Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NFP.)

    (Les amendements identiques nos 2641, 664 et 2271 sont adoptés ; en conséquence, l’article 18  bis A est supprimé et les amendements suivants à cet article, ainsi que leurs sous-amendements, tombent.)

    Article 18  bis B

    M. le président

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    Je suis saisi de plusieurs amendements identiques, nos 2601, 667, 851 et 2276, tendant à supprimer l’article 18  bis B.
    La parole est à M. le ministre, pour soutenir l’amendement no 2601.

    M. Marc Ferracci, ministre

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    L’article 18  bis B, adopté par votre commission spéciale, subordonne la prolongation de l’exploitation d’une carrière au-delà de trente ans à une actualisation d’étude d’impact et à un avis des communes d’implantation. Il modifie ainsi les modalités d’autorisation et d’enregistrement des carrières ainsi que les modalités de renouvellement ou de prolongation de leur autorisation ou de leur enregistrement. Parce que ces dispositions sont plus strictes que les modalités actuelles pour les prolongations sur deux à trois ans, je demande la suppression de l’article.

    M. le président

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    Sur les amendements no 2601 et identiques, ainsi que sur les amendements no 794 et identiques, je suis saisi par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Les amendements nos 667 de Mme Lisa Belluco et 851 de M. Charles Fournier sont défendus.
    La parole est à Mme Anne Stambach-Terrenoir, pour soutenir l’amendement no 2276.

    Mme Anne Stambach-Terrenoir

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    Nous aussi, nous souhaitons supprimer cet article qui a été introduit en commission. On comprend bien ce qu’il y a derrière : un lobbying assez intensif des entreprises qui exploitent les ressources naturelles minières, le lobby des carrières.
    Cette disposition est une véritable menace pour l’environnement parce qu’elle supprime la possibilité pour l’autorité administrative de fixer la durée qu’elle juge adéquate pour les autorisations d’exploitation de carrière. La puissance publique serait alors contrainte de fixer la durée d’autorisation proportionnellement aux possibilités du gisement et en tenant compte du plan de phasage, favorisant ainsi une plus grande exploitation des ressources alors que ce type d’exploitation a des conséquences très importantes sur les ressources d’une manière générale mais aussi sur la pollution.
    Bref, on voit bien que c’est une dérive grave en matière d’environnement, d’autant plus que l’actuelle surexploitation de ces ressources est cause de graves problèmes écologiques et source d’inquiétude pour l’avenir. La priorité devrait être à la sobriété. En attendant, supprimons déjà cet article.

    M. le président

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    Quel est l’avis de la commission sur ces amendements de suppression ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    Votre commission spéciale a introduit ce nouvel article et donc, par cohérence, je ne peux en tant que rapporteur que donner un avis défavorable à ces amendements de suppression. Mais c’est un avis favorable à titre personnel.

    M. le président

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    Je mets aux voix les amendements identiques nos 2601, 667, 851 et 2276.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        51
            Nombre de suffrages exprimés                51
            Majorité absolue                        26
                    Pour l’adoption                33
                    Contre                18

    (Les amendements identiques nos 2601, 667, 851 et 2276 sont adoptés ; en conséquence, l’article 18  bis B est supprimé.)

    Après l’article 18  bis B

    M. le président

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    L’amendement no 794, portant article additionnel après l’article 18  bis B, n’est pas défendu, mais l’amendement identique no 870 de M. Charles Fournier l’est.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Stéphane Travert, rapporteur

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    La commission n’a pas examiné cet amendement mais, à titre personnel, l’avis est défavorable.

    M. le président

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    Quel est l’avis du gouvernement ?

    M. Marc Ferracci, ministre

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    Même avis.

    M. le président

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    Je mets aux voix l’amendement no 870.

    (Il est procédé au scrutin.)

    M. le président

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        51
            Nombre de suffrages exprimés                49
            Majorité absolue                        25
                    Pour l’adoption                25
                    Contre                24

    (L’amendement no 870 est adopté.)

    ------------------Cette partie de la séance est en cours de finalisation---------------------------------------------