
Mission d'information sur le Quick commerce
Le « quick commerce » ou « commerce rapide » désigne l’activé commerciale de distributions de produits de consommation courante et de produits frais basée sur la promesse d’une livraison dans un délai très court compris généralement entre 10 et 15 minutes. Les clients passent leur commande sur internet ou au moyen d’une application appartenant à l’entreprise de quick commerce. Sur un plan logistique, l’activité s’appuie sur un réseau de « dark stores » (locaux destinés au stockage et à la préparation des commandes et ne recevant pas de clients), de « dark kitchens » (locaux destinés à la préparation et à la livraison de produits cuisinés), de « drive piétons », ainsi que sur une flotte de coursiers chargés de préparer et de livrer la commande dans des délais extrêmement courts. Cette activité doit être distinguée des entreprises de livraison de repas.
Dernier avatar du e-commerce, le quick commerce a très largement tiré profit des confinements et couvre-feux décidés en réponse à la crise sanitaire provoquée par la covid-19 de 2020. En 2021, le chiffre d’affaire du secteur a augmenté de 86 % par rapport à 2020 (étude du cabinet d’analyse IRI). Les zones urbaines denses s’imposent comme les principales zones d’implantation et de développement du quick commerce et en premier lieu Paris où le taux de pénétration approche des 11,5 %.
A l’horizon 2030, le quick commerce pourrait représenter un chiffre d’affaire de 438 millions d’euros et dépasser ainsi les ventes de courses livrées à domicile par les grandes surfaces (404 millions d’euros en 2021). Face à l’émergence de cette nouvelle offre, les acteurs historiques s’efforcent aujourd’hui de s’adapter à ce nouveau mode de consommation. Les autorités municipales réagissent également à l’établissement de dark stores dans leur centre-ville.
Dans l’exercice des pouvoirs de contrôle conféré par l’article 145 du Règlement de l’Assemblée nationale, la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a créé, le 26 octobre 2022, une mission d’informations sur le quick commerce.
Confiés à Maud Gatel (Dem, Paris) et à Anaïs Sabatini (RN, Pyrénées orientales), ces travaux ont poursuivi trois principaux objectifs : en premier lieu, analyser les caractéristiques du secteur, ainsi que le modèle d’affaire sur lequel il repose ; en second lieu, mesurer l’impact de son développement et des modalités de son implantation sur les activités commerciales, sur la vie sociale et l’environnement en milieu urbain ; en dernier lieu, évaluer la pertinence du cadre normatif applicable et la nécessité de nouveaux instruments de politiques publique, notamment en matière de régulation économique, d’aménagement urbain, de droit social et de protection du consommateur.
Dans cette optique, les deux co-rapporteures ont souhaité pouvoir recueillir toute information pertinente auprès des opérateurs économiques, experts et représentants de la société civile administrations, collectivités territoriales susceptibles de disposer d’une expertise à propos de ce phénomène.
Le rapport d'information a été présenté à la commission des affaires économiques le mercredi 3 mai (voir la vidéo).