« Le 12 novembre 1970, les cloches de Colombey sonnent le glas, auquel répond celui de toutes les églises de France. La foule a envahi le village depuis la veille. Des bus et des trains spéciaux ont été affrétés de Paris. 40 000 personnes ont, elles, couché dans leur voiture sur place pour ne pas rater l'événement. À 15 heures, un engin blindé de reconnaissance, la tourelle enlevée, sort de La Boisserie. Il porte le cercueil de chêne (2,20 m de long), recouvert du drapeau tricolore, à l'église toute proche. « J'entendrai toujours le grondement sourd de son moteur dans le silence », a raconté son fils Philippe. Colombey déborde de « ces hommes et de ces femmes de France » que le Général, dans son testament, a conviés à l'accompagner jusqu'à sa dernière demeure. Les détachements des trois armes et une section de Saint-Cyr forment une haie d'honneur sur le parcours.
Le véhicule, conduit par un officier du 507^e régiment que de Gaulle a autrefois commandé, approche de l'église, à la silhouette trapue, passe devant le cimetière. »