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APRÈS ART. 28 N°243

ASSEMBLÉE NATIONALE
29 novembre 2013

PLFR 2013 - (N° 1547)

Commission
 
Gouvernement
 

Non soutenu

AMENDEMENT N°243

présenté par

M. Sansu, M. Charroux, M. Asensi, M. Bocquet, Mme Buffet, M. Candelier, M. Carvalho, M. Chassaigne, M. Dolez et Mme Fraysse

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ARTICLE ADDITIONNEL

APRÈS L'ARTICLE 28 , insérer l'article suivant:

Après l’article 1741 du code général des impôts, il est inséré un article 1741 AA ainsi rédigé :

« Art. 1741 AA. – Quiconque incite, soustrait ou tente de soustraire frauduleusement un contribuable à l’établissement ou au paiement total ou partiel des impôts visés au présent code, notamment par la voie de la promotion ou de l’offre de montages frauduleux, est passible, indépendamment des sanctions fiscales applicables, d’une amende de 500 000 € et d’un emprisonnement de cinq ans. ».

EXPOSÉ SOMMAIRE

Reprenant la proposition n°30 du rapport de la commission d’enquête sénatoriale, remis le 17 octobre dernier, sur le rôle des banques et acteurs financiers dans l’évasion fiscale, le présent amendement tend à la création d’un délit d’incitation à la fraude fiscale. Si l’incitation à commettre un délit constitue un manquement aux obligations déontologiques de certaines professions, il apparaît en effet nécessaire de sanctionner les opérateurs qui proposent à leurs clients des schémas de fraude fiscale « clés en main ». Comme l’indiquait un sous-directeur à la DCPJ du ministère de l’Intérieur, lors de son audition devant la commission précitée : ≪ Il est des services clientèle très agressifs, qui identifient immédiatement les personnes a la recherche de solutions particulières. Sur la place de Paris, aussi, se trouvent des spécialistes des montages complexes, qui offrent un service complet à leurs clients, avec une banque à l’étranger, l’ouverture d’un compte et la carte bancaire correspondante, et cela se sait ». Nonobstant les questions que soulèvent les conditions dans lesquelles un tel délit pourrait être poursuivi et sanctionné, notamment lorsque le démarchage et l’offre de services frauduleux émanent de sites Internet consultables en France mais installés à l’étranger, il apparaît néanmoins nécessaire de doter notre pays d’un outil ad hoc de répression du démarchage et de la publicité pour les dispositifs d’évasion fiscale. C’est le sens de cet amendement.