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ART. 21 BIS AN°CF2

ASSEMBLÉE NATIONALE
15 septembre 2016

TRANSPARENCE, LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET MODERNISATION DE LA VIE ÉCONOMIQUE - (N° 3939)

Adopté

AMENDEMENT N°CF2

présenté par

M. Colas, rapporteur

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ARTICLE 21 BIS A

Rétablir cet article dans la rédaction suivante :

« I. – Dans les conditions prévues par l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance, dans un délai de six mois à compter de la promulgation de la présente loi, toute mesure relevant du domaine de la loi :

« 1° Complétant le régime juridique des mutuelles et unions relevant du livre II du code de la mutualité pour leur permettre de moduler les cotisations en fonction de la date d’adhésion des agents aux dispositifs prévus à l’article 22 bis de la loi n° 83‑634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires et à l’article 88‑2 de la loi n° 84‑53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale, dans le cadre de l’article L. 112‑1 du code de la mutualité ;

« 2° Complétant le régime juridique des mutuelles et unions relevant du livre III du même code en permettant :

« a) D’élargir leur champ d’activité à des activités sportives et de pompes funèbres ;

« b) De modifier la composition des unions mentionnées à l’article L. 111‑4‑3 dudit code pour y inclure les sociétés commerciales mentionnées au 2° du II de l’article 1er de la loi n° 2014‑856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire ;

« 3° Modernisant la gouvernance des mutuelles et unions relevant du code de la mutualité :

« a) En permettant aux statuts de prévoir que des représentants des salariés de la mutuelle ou de l’union assistent avec voix délibérative aux séances du conseil d’administration ;

« b) En permettant que les statuts puissent donner compétence au conseil d’administration pour adopter le règlement mutualiste et pour fixer les cotisations et les prestations, les orientations générales en matière de prestations et de cotisations pour les organismes relevant du livre II du code de la mutualité étant dans ce cas définies par l’assemblée générale, et en clarifiant les règles de délégation de pouvoirs de l’assemblée générale au conseil d’administration ;

« c) En clarifiant les règles relatives à l’établissement d’un règlement ;

« d) En permettant la création de collèges au sein de l’assemblée générale en fonction de critères contribuant à une meilleure représentation des membres participants et membres honoraires, notamment ceux relevant de contrats collectifs ;

« e) En élargissant le statut de membre honoraire pour permettre aux représentants des salariés des entreprises souscriptrices d’un contrat collectif d’assister aux instances des mutuelles et unions ;

« f) En simplifiant les modalités de vote dans les instances mutualistes, en permettant le vote électronique et en clarifiant les règles de quorum et de majorité applicables au sein des assemblées générales ;

« g) En permettant aux statuts de prévoir un mécanisme de cooptation d’un administrateur en cas de décès, de démission, de perte de la qualité de membre participant ou de membre honoraire ou de cessation de mandat à la suite d’une décision d’opposition à la poursuite du mandat prise par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution en application de l’article L. 612‑23‑1 du code monétaire et financier ;

« 4° Modernisant le statut des élus mutualistes dans le respect des principes mutualistes :

« a) En améliorant la formation des élus mutualistes ;

« b) En créant un nouveau statut de mandataire mutualiste ;

« 5° Modernisant les principes communs et les règles de fonctionnement des organismes mutualistes :

« a) En affirmant les valeurs et principes qui fondent la spécificité des mutuelles en les modernisant de façon à acter leur singularité par rapport aux autres opérateurs, qui justifie la protection de l’appellation de mutuelle ;

« b) En clarifiant les règles de désignation de l’attributaire du boni de liquidation ;

« 6° Faisant évoluer le rôle des fédérations mentionnées à l’article L. 111‑5 du code de la mutualité :

« a) En élargissant leur composition aux organismes non mutualistes ;

« b) En leur attribuant une mission de formation et de prévention des risques auxquels sont confrontées les mutuelles et unions mentionnées au livre III du même code ;

« 7° Révisant le dispositif de substitution prévu à l’article L. 211‑5 du code de la mutualité afin de le sécuriser, notamment en renforçant les pouvoirs de la mutuelle substituante et le champ de la solidarité financière ;

« 8° Harmonisant le régime des contrats et règlements des mutuelles, institutions et unions relevant du livre II du code de la mutualité et du livre IX du code de la sécurité sociale avec celui applicable aux entreprises relevant du code des assurances, afin d’assurer un niveau similaire d’information et de protection du consommateur, d’éviter des distorsions de concurrence entre organismes et de renforcer la qualité et la lisibilité de la législation ;

« 9° Réformant le fonctionnement du Conseil supérieur de la mutualité ainsi que le rôle de son secrétariat et précisant son champ de compétence afin notamment de simplifier les formalités consultatives applicables aux textes spécifiques aux organismes mutualistes ;

« 10° Prévoyant les mesures de coordination et de toilettage relatives à la mise en œuvre des dispositions prévues aux 1° à 8° dans le code de la mutualité, le code de la sécurité sociale et le cas échéant, dans d’autres codes et lois.

« II. – Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de cinq mois à compter de la publication de l’ordonnance. »

EXPOSÉ SOMMAIRE

Si le Rapporteur reconnaît que le choix du Gouvernement de recourir à une habilitation à légiférer par ordonnance afin de moderniser le code de la mutualité n’est pas idéal, il rappelle toutefois la nécessité de procéder à une réforme de la mutualité. En effet, les mutuelles souhaitent voir le cadre législatif dans lequel elles s’inscrivent évoluer rapidement, dans la perspective de réaffirmer les principes et les valeurs qui les fondent, tout en actant leur singularité par rapport aux autres opérateurs.

Le Rapporteur propose de rétablir l’article tel qu’adopté par l’Assemblée nationale.