- Texte visé : Projet de loi de finances pour 2023, n° 273
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Commission des affaires sociales
- Mission visée : Santé
Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :
(en euros) | ||
Programmes | + | - |
Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins | 0 | 10 000 000 |
Protection maladie | 10 000 000 | 0 |
Compensation à la Sécurité sociale du coût des dons de vaccins à des pays tiers et reversement des recettes de la Facilité pour la Relance et la Résilience (FRR) européenne au titre du volet « Ségur investissement » du plan national de relance et de résilience (PNRR) | 0 | 0 |
TOTAUX | 10 000 000 | 10 000 000 |
SOLDE | 0 |
Par cet amendement, nous souhaitons alerter sur les moyens dévolus à l’AME.
L’augmentation du budget 2023 alloué à l’Aide médicale d’État n’est pas de nature à compenser des années de baisse en termes réels, et encore moins de répondre aux besoins qui se font ressentir.
Pourtant, augmenter l’AME est un impératif de santé publique. L’absence de soins conduit en effet à la recrudescence de maladies pour l’ensemble de la population, et in fine à des coûts plus important pour le système de santé. Si environ 380 000 étrangers en bénéficient, l’AME est avant tout caractérisée par le non-recours : seuls 51 % des étrangers en situation irrégulière présents depuis au moins trois mois sur le territoire - condition sine qua non pour bénéficier de cette aide - seraient couverts (étude de l’IRDES de 2019). Les constats tant scientifiques que des acteurs de terrain montrent une méconnaissance de leurs droits par les personnes, un renoncement et un non recours important. Sans compter que le panier des prestations ouvertes avec l’AME est extrêmement restreint, contrairement à ce que cherchent à faire croire les prises de position sans fondement qui ne contribuent qu’à hystériser dangereusement le débat public, frappant au coeur de la logique « universelle » de notre système de santé qui doit assurer le droit fondamental à la protection de la santé pour tous, et faisant l’économie de dire que cette aide concerne les plus pauvres parmi les plus pauvres, avec moins de 800 euros mensuels.
Nous déplorons que cette aide médicale d’État fasse l’objet d’une instrumentalisation importante de la part du Gouvernement, des médias et de l’extrême droite, alors qu’elle équivaut à peine à 0,5 % des dépenses publiques de santé, et qu’elle bénéficie au bout du compte à l’ensemble de la population.
En conséquence des règles de recevabilité financières, cet amendement transfère 10 000 000 € en AE et CP de l’action 19 « Modernisation de l’offre de soins » du programme 204 « Prévention, sécurité sanitaire et offre de soins » vers l’action 02 (« aide médicale d’État ») du programme 183 intitulé « Protection maladie ». Nous appelons le Gouvernement à lever le gage.