- Texte visé : Projet de loi de financement de la sécurité sociale, modifié par le Sénat, pour 2023, n° 480
- Stade de lecture : Nouvelle lecture
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
Sous réserve de son traitement par les services de l'Assemblée nationale et de sa recevabilité
Supprimer cet article.
Compte tenu des conditions de son élection pour faire barrage à l'extrême-droite, le président de la République ne peut prétendre avoir reçu un mandat du peuple français pour reporter l'âge de départ à la retraite.
La France affronte des circonstances exceptionnelles avec plus deux ans de pandémie, le retour de la guerre en Europe, l'inflation liée au choc énergétique, l'accélération des impacts du changement climatique et notamment des canicules qui ont fait plus de 11 000 morts en 2022. Alors que tout s'effondre, le bon sens voudrait que la représentation nationale donne la priorité aux urgences écologiques et sociales résultant de ces bouleversements et anticipe sur les chocs à venir. A l'inverse la réforme des retraites proposées est une nouvelle illustration de l'obsession productiviste pour la croissance du PIB qui mène au chaos en ignorant les limites planétaires.
De plus, la reforme des retraites proposées par l'article 37 ter n'est pas nécessaire et serait une régression sociale. Elle aggraverait les inégalités, notamment entre femmes et hommes, ainsi que le chômage des séniors. Il existe d'autres solutions, justes, crédibles et responsables, pour garantir l'avenir à long terme de notre système de retraite par répartition.
Enfin, une réforme d'une telle ampleur ne saurait être décidée sans débat démocratique approfondi, par le biais d'un simple amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale. Ce passage en force est inacceptable.