Fabrication de la liasse

Amendement n°CF330

Déposé le mercredi 25 janvier 2023
Discuté
Rejeté
(vendredi 27 janvier 2023)
Photo de madame la députée Mathilde Panot
Photo de madame la députée Nadège Abomangoli
Photo de monsieur le député Laurent Alexandre
Photo de monsieur le député Gabriel Amard
Photo de madame la députée Ségolène Amiot
Photo de madame la députée Farida Amrani
Photo de monsieur le député Rodrigo Arenas
Photo de madame la députée Clémentine Autain
Photo de monsieur le député Ugo Bernalicis
Photo de monsieur le député Christophe Bex
Photo de monsieur le député Carlos Martens Bilongo
Photo de monsieur le député Manuel Bompard
Photo de monsieur le député Idir Boumertit
Photo de monsieur le député Louis Boyard
Photo de monsieur le député Aymeric Caron
Photo de monsieur le député Sylvain Carrière
Photo de monsieur le député Florian Chauche
Photo de madame la députée Sophia Chikirou
Photo de monsieur le député Hadrien Clouet
Photo de monsieur le député Éric Coquerel
Photo de monsieur le député Alexis Corbière
Photo de monsieur le député Jean-François Coulomme
Photo de madame la députée Catherine Couturier
Photo de monsieur le député Hendrik Davi
Photo de monsieur le député Sébastien Delogu
Photo de madame la députée Alma Dufour
Photo de madame la députée Karen Erodi
Photo de madame la députée Martine Etienne
Photo de monsieur le député Emmanuel Fernandes
Photo de madame la députée Sylvie Ferrer
Photo de madame la députée Caroline Fiat
Photo de monsieur le député Perceval Gaillard
Photo de madame la députée Raquel Garrido
Photo de madame la députée Clémence Guetté
Photo de monsieur le député David Guiraud
Photo de madame la députée Mathilde Hignet
Photo de madame la députée Rachel Keke
Photo de monsieur le député Andy Kerbrat
Photo de monsieur le député Bastien Lachaud
Photo de monsieur le député Maxime Laisney
Photo de monsieur le député Arnaud Le Gall
Photo de madame la députée Élise Leboucher
Photo de madame la députée Charlotte Leduc
Photo de monsieur le député Jérôme Legavre
Photo de madame la députée Sarah Legrain
Photo de madame la députée Murielle Lepvraud
Photo de monsieur le député Antoine Léaument
Photo de madame la députée Pascale Martin
Photo de madame la députée Élisa Martin
Photo de monsieur le député William Martinet
Photo de monsieur le député Frédéric Mathieu
Photo de monsieur le député Damien Maudet
Photo de madame la députée Marianne Maximi
Photo de madame la députée Manon Meunier
Photo de monsieur le député Jean-Philippe Nilor
Photo de madame la députée Danièle Obono
Photo de madame la députée Nathalie Oziol
Photo de monsieur le député François Piquemal
Photo de monsieur le député Thomas Portes
Photo de monsieur le député Loïc Prud'homme
Photo de monsieur le député Jean-Hugues Ratenon
Photo de monsieur le député Sébastien Rome
Photo de monsieur le député François Ruffin
Photo de monsieur le député Aurélien Saintoul
Photo de monsieur le député Michel Sala
Photo de madame la députée Danielle Simonnet
Photo de madame la députée Ersilia Soudais
Photo de madame la députée Anne Stambach-Terrenoir
Photo de madame la députée Bénédicte Taurine
Photo de madame la députée Andrée Taurinya
Photo de monsieur le député Matthias Tavel
Photo de madame la députée Aurélie Trouvé
Photo de monsieur le député Paul Vannier
Photo de monsieur le député Léo Walter

Supprimer l’alinéa 5.

Exposé sommaire

« Par cet amendement de repli, les député·es du groupe parlementaire LFI-NUPES souhaitent supprimer l’alinéa portant abrogation de l’entrée en vigueur progressive de l’âge légal à 62 ans.

66 % des français sont contre la retraite à 64 ans. 70 % pensent travailler déjà assez longtemps et qu’il ne faut pas repousser l’âge de départ à la retraite. 64 % ne sont pas d’accord avec l’idée qu’il faut travailler plus longtemps lorsque l’espérance de vie augmente.

Cette réforme est injustifiée. Selon le Gouvernement, le recul de l’âge légal est nécessaire pour « « « « sauver » » » » un régime par répartition menacé par la faillite. En réalité, les dépenses des retraites sont contrôlées : elles représentaient 13,8 % du PIB en 2021, une part qui va un peu augmenter jusqu’à début 2030 puis refluer progressivement (13,7 % en 2070). Le COR lui-même juge dans son rapport que les résultats « « « « ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite ». Ou encore, qu’il n’y a pas de « dynamique non contrôlée des dépenses de retraite ». Il parle de « trajectoire maîtrisée » jusqu’en 2070.

Passer sa retraite au cimetière, pour réaliser des économies de bout de chandelle : le recul de l’âge légal à 64 ans, c’est 4000 morts de plus par an avant la retraite (estimations pour la génération 1968). L’OFCE démontre que l’ensemble des gains est presque annulé par la les dépenses supplémentaires et la contraction des salaires et du niveau de vie résultant d’un recul de l’âge légal. La réforme n’aboutirait ainsi qu’à une économie annuelle de 2,8 milliards d’euros à horizon 10 ans, soit bien moins que l’économie de 17,7 milliards d’euros en 2030, annoncée par le Gouvernement.

Cette réforme, profondément injuste, amplifiera les inégalités : le recul de l’âge légal touche en particulier les plus pauvres, les femmes, celles et ceux exerçant les métiers les plus durs, et va encore plus précariser les seniors. Après la réforme, les 20 % des hommes les plus pauvres perdraient 10 % de leur espérance de vie à la retraite, contre 5,7 % pour les plus riches. Elle augmenterait de 14 % le risque de mort avant la retraite chez les hommes appartenant aux 20 % les plus pauvres.
Sans compter les conséquences pour la population active : une hausse du chômage de 0,9 point, une diminution des salaires de 3 % et une chute du pouvoir d’achat d’ 1,3 % dix ans après la réforme. Voilà le projet que compte nous imposer, encore une fois, ce Gouvernement : travailler plus pour gagner moins, et dans de mauvaises conditions.

Comme la majorité des français, nous refusons de faire de la retraite un temps de déclassement social pour des corps abîmés par de longues années passées au travail. Le passage de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans survenu entre 2010 à 2018 l’a montré : les exploitants agricoles ou les employés sont déjà plus de 20 % à être en incapacité dès leur première année de retraite, et 34 % des ouvriers déjà contraints dans les activités de la vie quotidienne dès leur arrivée à la retraite. La retraite doit être un horizon libérateur, et pour reprendre les mots d’Ambroise Croizat, une nouvelle étape de la vie : avec cette réforme, elle sera définitivement l’antichambre de la mort.
 »