Fabrication de la liasse

Amendement n°I-CD353

Déposé le jeudi 5 octobre 2023
Discuté
Rejeté
(lundi 9 octobre 2023)
Photo de monsieur le député Aymeric Caron

I. – Après le 1° bis du A de l’article 278‑0 bis du code général des impôts est inséré un 1° ter ainsi rédigé :

« 1° ter Les produits destinés à l’alimentation et à l’hygiène des animaux de compagnie ».

II. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

 

Exposé sommaire

Cet amendement vise à abaisser le taux de TVA sur les produits d’alimentation et d’hygiène destinés aux animaux de compagnie à un taux de 5,5%. 

 

Le taux de TVA applicable aux produits alimentaires et d’hygiène pour animaux de compagnie est de 20%, ce qui grève largement la facture des propriétaires d’animaux. 

 

 

 

 

Dans le contexte de l’inflation que traverse notre pays, les dépenses liées à la santé et à l’alimentation des animaux de compagnie ont fortement augmenté ces dernières années. Il s’avère que ce poste de dépense est même l’un des plus touchés par l’inflation. Entre mars 2022 et mars 2023, en moyenne, en France, le prix des produits pour animaux a augmenté de 15%. Les croquettes pour chats et chiens ont augmenté de +18% sur un an.

 


Ainsi, selon une étude IFOP pour Woopets.fr, menée du 18 au 20 octobre 2022 auprès de 2 005 personnes représentatives de la population française, âgées de 18 ans et plus, les Français dépensent en moyenne 59 euros par mois dans l’alimentation de leurs animaux de compagnie, la facture annuelle par animal atteignant en moyenne 943 euros. Sur ces 943 euros, 643 sont consacrés à la nourriture, 145 aux frais vétérinaires et 45 euros aux loisirs et accessoires. Une précédente étude de l’IFOP de 2020 avait estimé ce budget annuel à 818 euros, soit une augmentation de près de 15% en deux ans. 

 


Ces augmentations mettent les ménages face à des choix impossibles. Selon le même sondage IFOP, en effet, 41 % des Français disent en effet avoir modifié leur comportement et 35% envisagent de le faire en raison de l’augmentation du coût de l’entretien de leurs animaux de compagnie, soit les trois quarts des personnes interrogées par l’IFOP. Les ménages les plus modestes sont les plus concernés : 64 % des ménages percevant moins de 900 € par mois déclarent avoir d’ores et déjà avoir changé leurs habitudes.

 


Parmi ces changements de comportements, près d’un Français sur trois (30 %) a revu à la baisse ses propres besoins au profit de ceux de son ou de ses animaux de compagnie, et un sur cinq (20 %) l’envisage. C’est donc la moitié des possesseurs d’animaux de compagnie qui se sont privés ou sont prêts à se priver au bénéfice de leur(s) compagnon(s).

 


Les ménages sont également nombreux à diminuer le budget qu’ils allouent habituellement au bien-être de leurs animaux : 20 % ont ainsi rogné sur les dépenses ou sur la qualité des produits et des services liés aux loisirs, au toilettage ou encore aux soins vétérinaires. De la même manière, 10% des personnes interrogées ont pris la décision de réduire la quantité de nourriture journalière et 9% d’entre elles disent envisager de le faire. 

 


Mais l’inflation a eu une autre incidence, plus grave encore, sur le bien-être animal et sur la condition des animaux en France : la hausse du nombre d’abandons. Selon l'IFOP, 7% des personnes interrogées disent avoir abandonné leur animal de compagnie au cours de l’année écoulée et 7% l’envisageraient. Les refuges et associations de protection animale alertent également sur ce phénomène, qui s’est fortement accru avec la hausse généralisée des prix. La SPA estimait en avril que l’association avait recueilli 15% d'animaux supplémentaires sur le premier trimestre 2023, par rapport à la même période en 2022. 

Cette mesure est donc une mesure sociale permettant aux propriétaires d’animaux de compagnie de faire face à la hausse des prix des produits permettant de nourrir et de soigner leurs animaux, mais c’est également une mesure permettant de lutter contre les abandons d’animaux.