- Texte visé : Projet de loi de financement de la sécurité sociale, modifié par le Sénat, pour 2024, n° 1875
- Stade de lecture : Nouvelle lecture
- Examiné par : Commission des affaires sociales
I. – À la seconde phrase de l’alinéa 2, après le mot :
« avis »,
insérer le mot :
« contraignants ».
II. – En conséquence, procéder à la même modification à la seconde phrase de l’alinéa 3.
Cet amendement des député.es membres du groupe LFI-Nupes vise à compléter la rédaction de cet article introduit au Sénat dans le but de garantir le caractère contraignant de l’avis des commissions des affaires sociales du Parlement sur tout projet de hausse des franchises médicales du Gouvernement.
Nous sommes résolument opposés à toute hausse du reste à charge pour les patients. Véritable impôt sur la santé des plus pauvres, cette mesure envisagée par Aurélien Rousseau va aggraver le non-recours aux soins. Selon un sondage IFOP du 21 septembre 2023, 37 % des Français ont déjà renoncé à des soins ou équipements médicaux, dentaires ou optiques alors qu’ils en avaient besoin au cours des 4 dernières années. Ce renoncement aux soins est, pour 25 % des Français, lié à des difficultés financières.
La hausse de la franchise sur les médicaments présente en outre des coûts : les médicaments peuvent être remplacés par d’autres, moins coûteux, mais aussi imparfaits d’un point de vue clinique et les patients réduisent leur niveau d’observance (le respect de la prescription), ce qui provoque des aggravations de la maladie. Nous rappelons que le rétablissement du principe de compensation systématique et intégrale des exonérations de cotisations sociales (loi Veil) permettrait de récupérer 2,7Mds, soit presque 4 fois plus que les économies estimées d’un doublement de la franchise médicaments (700‑800M).
Si le Gouvernement a opéré un recul provisoire sur la hausse des franchises, les débats en première lecture ont souligné qu’il n’avait pour autant pas abandonné ce projet. Le ministre délégué chargé des comptes publics a déclaré y être favorable, et n’a pas dénié l’éventualité d’une hausse future.