- Texte visé : Texte de la commission sur la proposition de loi de M. Elie Califer et plusieurs de ses collègues visant à reconnaître la responsabilité de l’État et à indemniser les victimes du chlordécone (2061)., n° 2206-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
À l’alinéa 3, substituer aux mots :
« des victimes de cette contamination »
les mots :
« de toutes les victimes de cette contamination, qu’elle ait eu lieu ou non dans le cadre d’une activité professionnelle, ».
Par cet amendement nous souhaitons préciser la rédaction du dispositif afin de garantir l'indemnisation de toutes les victimes du chlordécone.
Actuellement l'indemnisation des victimes du chlordécone est tardive, complexe et restreinte. Le cancer de la prostate lié à la surexposition au chlordécone figure depuis 2021 au tableau des maladies professionnelles, mais les travailleurs agricoles se heurtent à des démarches et critères restrictifs, par exemple la condition d'avoir travaillé pendant au moins 10 ans au contact de l'insecticide. Seulement 150 dossiers auraient été reçus, alors que 77% des 12 700 travailleurs antillais dans les bananeraies seraient concernés ! Quant aux femmes qui ont travaillé dans les plantations, leurs pathologies ne sont pas reconnues comme maladies professionnelles.
Pire, l'indemnisation est très limitée puisqu’elle ne concerne que les maladies professionnelles et donc exclut le reste de la population du bénéfice d'une réparation des préjudices subis. Pourtant, de nombreux citoyens ont été exposés en dehors de leur travail, dans leur quotidien. Rappelons que la quasi totalité des Antillais est contaminée par le chlordécone !
Afin d'améliorer l'indemnisation et de la garantir pour l'ensemble des victimes, nous proposons donc de préciser que l'objectif d'indemnisation concerne toutes les victimes, que cette contamination ait eu lieu ou non dans leur milieu professionnel.