- Texte visé : Proposition de résolution, tendant à la création d'une commission d'enquête relative à la situation des mineurs dans les industries du cinéma, du spectacle vivant et de la mode, n° 2348
- Stade de lecture : Lecture unique
- Examiné par : Commission des affaires culturelles et de l'éducation
I. – À l’alinéa 2, après le mot :
« mineurs »,
insérer les mots :
« et des femmes ».
II. – En conséquence, à l’alinéa 3, après le mot :
« enfants »,
insérer les mots :
« et ces femmes ».
Par cet amendement, nous souhaitons élargir le périmètre de la commission d’enquête à la situation des femmes et aux abus et violences dont elles peuvent être victimes.
En effet, les systèmes de prédation et d’emprise touchent également de nombreuses femmes, y compris quand elles ne sont plus mineures.
Cela est notamment dû au climat sexiste et patriarcal, à l’hypersexualisation des femmes ou encore à des situations d’abus de pouvoir de la part de certains réalisateurs, metteurs en scène, directeurs de comedy-club, etc., puisque les postes de direction, d’encadrement ou d’attribution de rôles sont plus souvent occupés par des hommes. Ce système de domination est d’autant plus grave qu’il est renforcé par le précarité des femmes travaillant dans le secteur de l’art et la culture où une concurrence très forte règne.
Geneviève Sellier, professeure émérite en études cinématographiques, souligne que « le mythe du génie créateur sert à masquer le fait que la domination masculine continue à s’exercer », tandis que l’historienne du cinéma Delphine Chedaleux rappelle que « ce culte du génie créateur est un masculinisme, un système de protection de la domination masculine et d’anéantissement des voix contestataires qui menacent ce système – que ces voix proviennent des rangs intellectuels (critiques, universitaires) ou du milieu professionnel lui-même (les victimes) ».