- Texte visé : Proposition de résolution, tendant à la création d'une commission d'enquête relative à la situation des mineurs dans les industries du cinéma, du spectacle vivant et de la mode, n° 2348
- Stade de lecture : Lecture unique
- Examiné par : Commission des affaires culturelles et de l'éducation
Après l’alinéa 3, insérer l’alinéa suivant :
« 2° bis D’analyser les mécanismes favorisant la perpétuation des abus et des violences sexistes et sexuelles et la protection de leurs auteurs dans les secteurs susmentionnés ; ».
Par cet amendement, nous souhaitons que la commission d’enquête étudie également les mécanismes d’omerta qui existent et sont répandus dans les milieux de la culture et de l’art.
Judith Godrèche a récemment dénoncé « l’écrasement de la parole » des femmes et l’omerta qui est « très, très forte » dans le milieu du cinéma. Dans son audition au Sénat, Judith Godrèche a affirmé que « Oui, tout le monde savait » et que pour « Camille Kouchner, Adèle Haenel, Hélène Devynck, Vanessa Springora, pour ne citer qu’elles... Tout le monde savait ». Elle a poursuivit en ces termes : « Le principe même de cet univers était l’effacement du sujet, du prénom. Il n’y avait pas de Judith, uniquement une petite fille sans prénom que se disputaient les adultes libidineux sous les yeux d’autres adultes passifs, soumis à la toute-puissance du patriarcat. Comme si le désir écrasant de l’ogre réalisateur prenait le dessus sur chaque battement de cils ».
Ce témoignage s’inscrit dans de nombreux témoignages passés. « On choisit un art de la parole, mais ce qu’on apprend, c’est à se taire », résume Coline Lepage, ancienne élève du Cours Florent. D’autres femmes décrivent la peur d’être identifiées ou encore d’être mises à l’égard, les dissuadant de témoigner à visage découvert.