- Texte visé : Texte de la commission sur le projet de loi, après engagement de la procédure accélérée, d'orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture (n°2436)., n° 2600-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
Compléter l’alinéa 2 par la phrase suivante :
« Ils prennent en compte les objectifs nationaux de diversification des activités agricoles et d’amélioration de l’autonomie alimentaire de chaque territoire. »
Par cet amendement, le groupe parlementaire LFI-NUPES souhaite que la politique de formation, qui conditionnera l’atteinte de nos objectifs d’installations massives en agriculture, participe à la diversification des différents types d’exploitations sur les territoires afin d’entamer la déspécialisation des régions.
Les objectifs des contrats de plan régional créés par cet article ne sauraient ainsi être définis selon la seule appréciation des régions et acteurs publics et privés locaux. Ils doivent veiller à mettre en œuvre nos objectifs de planification nationale en faveur de la déspécialisation des régions agricoles, de reconquête de notre souveraineté alimentaire et d’amélioration de l'autonomie alimentaire de chaque territoire.
Alors que la plupart des exploitations étaient en polyculture élevage dans les années 1950, ces exploitations se sont peu à peu spécialisées. Les exploitations en polyculture élevage concernaient plus que 20 % des exploitations en 1988 et 10 % en 2020 (RGA). Parallèlement les différentes régions se sont spécialisées en fonction des aménités territoriales. On note l’apparition de plusieurs bassins de production : grandes cultures dans le Bassin parisien, cultures industrielles au nord, élevage bovins laitiers dans le Grand-Ouest, le Jura et les Alpes.
Cette spécialisation a engendré de nombreux impacts sociaux, économiques et environnementaux. D’une part, la dépendance à un marché unique ne permet pas aux agriculteurs d’être résilients économiquement. De plus, l’impact environnemental n’est pas négligeable. La spécialisation des exploitations a engendré la nécessité d’importer des engrais, le transfert de fertilité de l’élevage vers les cultures étant rompu (les émission de GES lié à l’industrie des engrais azotés s’élève à 2,5% au niveau mondiale selon des chercheurs de l’université de Turin et Exeter). De plus, le phénomène des algues vertes en Bretagne est directement lié aux effluents d’élevage, dont le nombre a significativement augmenté suite à la spécialisation du territoire vers l’élevage porcin. La spécialisation a aussi engendré des problèmes écologiques de résistances aux produits phytosanitaires et de déclin de la biodiversité animale et végétale.
Ces nombreux problèmes engendrés par la spécialisation des territoires agricoles nous ont amené à vouloir adapter les offres de formation afin de favoriser des installations diversifiées dans les territoires.