Fabrication de la liasse

Amendement n°II-3415

Déposé le vendredi 8 novembre 2024
En traitement
Photo de madame la députée Ségolène Amiot
Photo de madame la députée Nadège Abomangoli
Photo de monsieur le député Laurent Alexandre
Photo de monsieur le député Gabriel Amard
Photo de madame la députée Farida Amrani
Photo de monsieur le député Rodrigo Arenas
Photo de monsieur le député Raphaël Arnault
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Photo de monsieur le député Ugo Bernalicis
Photo de monsieur le député Christophe Bex
Photo de monsieur le député Carlos Martens Bilongo
Photo de monsieur le député Manuel Bompard
Photo de monsieur le député Idir Boumertit
Photo de monsieur le député Louis Boyard
Photo de monsieur le député Pierre-Yves Cadalen
Photo de monsieur le député Aymeric Caron
Photo de monsieur le député Sylvain Carrière
Photo de madame la députée Gabrielle Cathala
Photo de monsieur le député Bérenger Cernon
Photo de madame la députée Sophia Chikirou
Photo de monsieur le député Hadrien Clouet
Photo de monsieur le député Éric Coquerel
Photo de monsieur le député Jean-François Coulomme
Photo de monsieur le député Sébastien Delogu
Photo de monsieur le député Aly Diouara
Photo de madame la députée Alma Dufour
Photo de madame la députée Karen Erodi
Photo de madame la députée Mathilde Feld
Photo de monsieur le député Emmanuel Fernandes
Photo de madame la députée Sylvie Ferrer
Photo de monsieur le député Perceval Gaillard
Photo de madame la députée Clémence Guetté
Photo de monsieur le député David Guiraud
Photo de madame la députée Zahia Hamdane
Photo de madame la députée Mathilde Hignet
Photo de monsieur le député Andy Kerbrat
Photo de monsieur le député Bastien Lachaud
Photo de monsieur le député Abdelkader Lahmar
Photo de monsieur le député Maxime Laisney
Photo de monsieur le député Aurélien Le Coq
Photo de monsieur le député Arnaud Le Gall
Photo de madame la députée Élise Leboucher
Photo de monsieur le député Jérôme Legavre
Photo de madame la députée Sarah Legrain
Photo de madame la députée Claire Lejeune
Photo de madame la députée Murielle Lepvraud
Photo de monsieur le député Antoine Léaument
Photo de madame la députée Élisa Martin
Photo de monsieur le député Damien Maudet
Photo de madame la députée Marianne Maximi
Photo de madame la députée Marie Mesmeur
Photo de madame la députée Manon Meunier
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Photo de madame la députée Nathalie Oziol
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Photo de monsieur le député René Pilato
Photo de monsieur le député François Piquemal
Photo de monsieur le député Thomas Portes
Photo de monsieur le député Loïc Prud'homme
Photo de monsieur le député Jean-Hugues Ratenon
Photo de monsieur le député Arnaud Saint-Martin
Photo de monsieur le député Aurélien Saintoul
Photo de madame la députée Ersilia Soudais
Photo de madame la députée Anne Stambach-Terrenoir
Photo de monsieur le député Aurélien Taché
Photo de madame la députée Andrée Taurinya
Photo de monsieur le député Matthias Tavel
Photo de madame la députée Aurélie Trouvé
Photo de monsieur le député Paul Vannier

Sous réserve de son traitement par les services de l'Assemblée nationale et de sa recevabilité

Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :

(en euros)
Programmes+-
Accès et retour à l'emploi403 000 0000
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi0403 000 000
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail00
Soutien des ministères sociaux00
TOTAUX403 000 000403 000 000
SOLDE0
Exposé sommaire

Par cet amendement, le groupe LFI-NFP souhaite mettre un coup d'arrêt au saccage du service public de l'emploi par l'externalisation de l'accompagnement-insertion des personnes privées d'emploi.

Le recours à des prestataires privés coûte un "pognon de dingue" à l'opérateur du service public de l'emploi. Le budget dédié à la sous-traitance est passé de 250 millions d'euros à 650 millions d'euros en 2024. Près des 2/3 vont aux prestations d'accompagnement-insertion des personnes privées d'emploi.

Sur la période 2019-2023, il en aurait coûté 1,6 milliard d'euros. C'est ainsi que des sociétés privées, bien souvent des succursales des géants de l'intérim, gonflent leur chiffre d'affaires de plusieurs centaines de millions d'euros aux frais des assurés sociaux qui, rappelons le, contribuent à 80% du budget de France Travail via la ponction sur l'Unédic décidée par l'Etat ! Une enquête de la CGT chômeurs relayée de juin 2024 indiquait par exemple que la société "Activ'Projet" avait bénéficié pour 256 millions d'euros dans le cadre d'appels d'offres.

Plus récemment, une enquête de Médiacités révélait que le parcours dit de "reprise rapide d'emploi", qui devrait concerner de 700 000 à 900 000 privés d'emploi chaque année, aura un coût de 448 euros par usager. Son coût total varierait donc entre 313 et 403 millions d'euros par an. Un juteux business pour les opérateurs privés de placement, qui seront incités à se concentrer sur les travailleurs les plus qualifiés, les plus autonomes et les plus proches d'un retour à l'emploi. En effet, il est prévu que le prix de cette prestation soit nettement revu à la baisse (de 40% à 85%) en l'absence d'un retour rapide à l'emploi. Le service public de l'emploi sera donc chargé de prendre en charge les profils les plus éloignés de l'emploi, tandis que les acteurs de l'interim engrangeront de juteux profits pour de moindres efforts.

Le service public de l'emploi devient aussi un gestionnaire du système, chargé d'orienter vers des acteurs privés, et il centre son activité sur le contrôle des chômeurs. France Travail, qui doit mener 600 000 contrôles en 2025 (contre 520 000 en 2023) a pour objectif d'atteindre la barre de 1,5 million de contrôles en 2027 !

Outre le recours au contrôle algorithmique, cela passe donc par une transformation du métier de ses agents à qui l'on demande de chasser les "mauvais pauvres", coupables de ne pas fournir assez d'effort pour trouver un emploi ou de ne pas accepter de travailler pour des salaires indignes. Et cela, quand bien même le chômage devrait être de nouveau en hausse en 2025 pour atteindre 8% selon l'OFCE.

Les sommes investies dans la sous-traitance, notamment dans ce parcours de reprise rapide d'emploi, permettraient de recruter et de former 6 285 conseillers selon le SNU‐FSU de France Travail.

Cependant, au ministère de l’Économie, on persiste à ne pas ouvrir de postes. Et bien au contraire, ce sont même 500 suppressions de poste qui sont programmées pour l'année 2025 !

Pour mettre un terme à ce sabotage du service public de l'emploi, vendu pour pièces aux opérateurs privés de placement, le groupe LFI-NFP propose de financer le recrutement de ces 6 285 conseillers pour un montant de 403 millions d'euros.

Pour des raisons de recevabilité financière au titre de l’article 40 de notre Constitution, cet amendement abonde de 403 000 000 euros les autorisations d’engagement et les crédits de paiement de l’action 2 « Structures de mise en œuvre de la politique de l’emploi » du programme 102 « Accès et retour à l’emploi », en diminuant d’autant les AE et CP de l’action 1 intitulée « Développement des compétences par l’alternance » du programme 103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi ».

Nous appelons le Gouvernement à lever le gage. Notre volonté est que ces crédits soient réorientés depuis le budget dédié à la sous-traitance de France Travail.