Commission des affaires étrangères - Rapport d'information sur l'enjeu alimentaire

partager
Communiqué de presse

Lors de sa réunion du 13 novembre 2024, la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale a autorisé la publication d’un rapport d’information présenté par Mme Éléonore Caroit (apparentée au groupe EPR, Français établis hors de France) et M. Guillaume Garot (Socialistes et apparentés, Mayenne).

Il s’agit du premier rapport parlementaire consacré à l’enjeu alimentaire dans les relations internationales.

Celui-ci a nécessité l’audition de près de 60 acteurs spécialistes de cette thématique (ministères, organisations internationales, chercheurs, ONG, entreprises, chefs, etc.). Deux déplacements ont été organisés, l’un à Rome auprès des agences onusiennes chargées des questions alimentaires, l’autre à Bruxelles, auprès de la Commission européenne.

Les rapporteurs ont tout d’abord souhaité établir un état des lieux de l’alimentation dans le monde. Ils dressent plusieurs constats : l’augmentation de l’insécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde, l’importance des pertes et gaspillages alimentaires et le coût environnemental élevé des systèmes alimentaires actuels. Ils soulignent également l’importance de la nutrition, un enjeu mondial encore souvent négligé.

Si l’alimentation a récemment été replacée au cœur des discussions internationales, ce n’est pas uniquement pour lutter contre l’insécurité alimentaire croissante ou contre les dérèglements climatiques. À la suite de la pandémie et dans le cadre de la guerre en Ukraine, elle est aussi réapparue comme un enjeu géopolitique majeur, donnant lieu à des rivalités stratégiques. Les rapporteurs ont fait de l’analyse de cette résurgence le deuxième grand axe de leurs travaux.

L’alimentation peut ainsi être mobilisée comme un outil militaire et diplomatique de premier choix tant du point de vue du « hard power » que du « soft power ». Dans ce dernier domaine, la France a paradoxalement pris du retard, alors qu’elle bénéficie d’une gastronomie mondialement reconnue.

Les rapporteurs constatent en outre que la coopération internationale est perfectible, notamment en matière de gouvernance de la sécurité alimentaire.

À la suite de ces analyses, les rapporteurs proposent trente recommandations pour mobiliser davantage la France et l’Union européenne sur les enjeux alimentaires, aux niveaux national, européen et multilatéral.

Les rapporteurs demandent tout d’abord une exemplarité de notre pays sur son sol, dans trois domaines : la lutte contre le gaspillage alimentaire, la fin de la précarité alimentaire et la mise en œuvre d’une « éducation à l’alimentation » dans les écoles nationales et les lycées français du réseau AEFE.

Ils proposent de replacer l’alimentation au cœur du projet européen en instaurant une Politique Agricole et Alimentaire Commune et en améliorant la protection des producteurs et des consommateurs dans les accords commerciaux conclus entre l’Union européenne et les pays tiers.

Enfin, ils appellent un engagement plus important au bénéfice de nos armées et de notre diplomatie. Cette dernière devrait ainsi renforcer son action en matière de sécurité alimentaire et de nutrition sur la scène internationale, mais aussi engager une véritable stratégie de « gastro diplomatie » à long terme.

Consulter l’ensemble des recommandations et le rapport d’information dans son intégralité :

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/rapports/cion_afetr/l17b0551_rapport-information#_Toc256000028

 

Contact presse : M. Guillaume Zanin – guillaume.zanin@assemblee-nationale.fr