Préparer l'après - Kyoto: la Conférence de Poznan

 

Préparer les engagements de l'Après-Kyoto

Du 1er au 12 décembre 2008 se sont tenus à Poznan (Pologne), plusieurs forums simultanés : d’un côté la conférence réunissant les pays qui ont signé la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques ; de l’autre les signataires du protocole de Kyoto (qui représentent seulement une partie du groupe précédent) qui fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Deux ans après la conférence de Bali et un an avant le sommet prévu en décembre 2009 à Copenhague, cette conférence devra poser les jalons essentiels à la préparation de l’après-Kyoto, dont les objectifs chiffrés s’arrêtent en 2012. Un document de travail, synthèse des propositions émises sur les objectifs et les moyens de réduire l'effet de serre, doit être rédigé courant 2009; en sortira en juin le texte de négociation exprimant une "vision partagée" par les pays industrialisés - y compris les Etats-Unis - et les pays en développement, qui pourrait devenir le Protocole de Copenhague.

A Poznan, les pays industrialisés signataires du Protocole de Kyoto sont prêts à reprendre des objectifs de réduction de leurs émissions polluantes. Ils sont prêts à considérer une fourchette de -25 à -40% en 2020 par rapport à 1990, recommandée par les scientifiques.

Les pays concernés devront avoir communiqué leurs engagements respectifs avant le printemps 2009. Durant la Conférence, les pays de l'Union européenne ont abouti à un accord concernant le paquet énergie-climat qui doit permettre à l'UE d'atteindre d'ici 2020 le triple objectif qu'elle s'était fixé en 2007: réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, porter la part des énergies renouvelables à 20% de la consommation et réaliser 20% d'économies d'énergie.

Le 20 septembre 2009 a été donné à New York, le coup d'envoi de la semaine mondiale du climat : 60 réunions, conférences et discussions publiques vont se tenir dans la ville. Le point d'orgue devrait être le sommet des chefs d'État du G20, organisé par Ban Ki-Moon le secrétaire des Nations Unies, afin de tenter de faire repartir des négociations climats dans l'impasse, avant la conférence de Copenhague prévue en décembre 2009.

Un nouveau rôle pour les pays émergents

Les pays émergents, tels que la Chine, l’Inde ou le Brésil ont connu la plus forte croissance économique depuis la signature du protocole de Kyoto en 1997 ; la Chine est devenue le premier émetteur mondial de CO2 (dioxyde de carbone), devançant les Etats-Unis en 2008. Ces pays ne peuvent plus être exonérés d’effort sur la réduction d’émission des gaz à effet de serre, estiment les pays développés. Les pays en développement font pour leur part pression pour accélérer les transferts de technologie, afin de bénéficier de technologies moins polluantes.

Le financement reste encore limité et incertain

Un accord a été trouvé pour conférer à titre temporaire l'accès direct des pays en développement au Fonds d'adaptation, destiné à venir en aide aux pays les plus démunis. Mais les sommes disponibles restent dérisoires (50 millions de dollars à ce jour, 300 à 400 à horizon 2012) comparés aux besoins annuels estimés en dizaines, voire centaines de milliards de dollars. L'incapacité de la conférence à augmenter les sources de financement a provoqué une vive amertume du Sud.

La prise en compte des forêts dans la lutte contre l’effet de serre après 2012

la prise en compte, principalement pour les pays en développement , des forêts dans la lutte contre l’effet de serre après 2012 sera organisée sous la forme d’une compensation de la lutte contre la déforestation, qui participe à l’émission des gaz à effet de serre.

La conférence a donné son accord à des travaux de méthodologie, permettant d'établir des scénarios de référence afin de rendre ces efforts comparables et mesurables.

Le site de la Conférence de Poznan
   (sur le site de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques)