N° 2629
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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
ONZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 11 octobre 2000.
AVIS
PRÉSENTÉ
AU NOM DE LA COMMISSION DE LA PRODUCTION ET DES ÉCHANGES (1) SUR LE PROJET DE loi de finances pour 2001 (n° 2585),
TOME VII
ÉCONOMIE, FINANCES et INDUSTRIE
P.M.E., COMMERCE et ARTISANAT
PAR M. JEAN-PAUL CHARIÉ,
Député.
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(1) La composition de cette commission figure au verso de la présente page.
Voir le numéro : 2624 (annexe 14)
Lois de finances.
La Commission de la production et des échanges est composée de : M. André Lajoinie, président ; M. Jean-Paul Charié, M. Jean-Pierre Defontaine, M. Pierre Ducout, M. Jean Proriol, vice-présidents ; M. Christian Jacob, M. Pierre Micaux, M. Daniel Paul, M. Patrick Rimbert, secrétaires ; M. Jean-Pierre Abelin, M. Yvon Abiven, M. Jean-Claude Abrioux, M. Stéphane Alaize, M. Damien Alary, M. André Angot, M. François Asensi, M. Jean-Marie Aubron, M. Pierre Aubry, M. Jean Auclair, M. Jean-Pierre Balduyck, M. Jacques Bascou, Mme Sylvia Bassot, M. Christian Bataille, M. Jean Besson, M. Gilbert Biessy, M. Claude Billard, M. Claude Birraux, M. Jean-Marie Bockel, M. Jean-Claude Bois, M. Daniel Boisserie, M. Maxime Bono, M. Franck Borotra, M. Christian Bourquin, M. François Brottes, M. Vincent Burroni, M. Alain Cacheux, M. Dominique Caillaud, M. André Capet, M. Patrice Carvalho, M. Jean-Paul Chanteguet, M. Jean Charroppin, M. Jean-Claude Chazal, M. Daniel Chevallier, M. Pierre Cohen, M. Alain Cousin, M. Yves Coussain, M. Jean-Michel Couve, M. Jean-Claude Daniel, M. Marc-Philippe Daubresse, M. Philippe Decaudin, Mme Monique Denise, M. Léonce Deprez, M. Jacques Desallangre, M. Éric Doligé, M. François Dosé, M. Marc Dumoulin, M. Dominique Dupilet, M. Philippe Duron, M. Jean-Claude Étienne, M. Alain Fabre-Pujol, M. Albert Facon, M. Alain Ferry, M. Jean-Jacques Filleul, M. Jacques Fleury, M. Nicolas Forissier, M. Jean-Louis Fousseret, M. Roland Francisci, M. Pierre Frogier, M. Claude Gaillard, M. Robert Galley, M. Claude Gatignol, M. André Godin, M. Alain Gouriou, M. Michel Grégoire, M. Hubert Grimault, M. Lucien Guichon, M. Gérard Hamel, M. Patrick Herr, M. Francis Hillmeyer, M. Claude Hoarau, M. Robert Honde, M. Claude Jacquot, Mme Janine Jambu, M. Aimé Kergueris, M. Jean Launay, Mme Jacqueline Lazard, M. Thierry Lazaro, M. Jean-Yves Le Déaut, M. Patrick Lemasle, M. Jean-Claude Lemoine, M. Jacques Le Nay, M. Jean-Claude Lenoir, M. Arnaud Lepercq, M. René Leroux, M. Jean-Claude Leroy, M. Roger Lestas, M. Félix Leyzour, M. Guy Malandain, M. Jean-Michel Marchand, M. Daniel Marcovitch, M. Didier Marie, M. Alain Marleix, M. Daniel Marsin, M. Philippe Martin, M. Jacques Masdeu-Arus, M. Marius Masse, M. Roland Metzinger, M. Yvon Montané, M. Gabriel Montcharmont, M. Jean-Marie Morisset, M. Bernard Nayral, M. Jean-Marc Nudant, M. Jean-Paul Nunzi, M. Patrick Ollier, M. Joseph Parrenin, M. Paul Patriarche, M. François Patriat, M. Germinal Peiro, M. Jacques Pélissard, Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont, Mme Geneviève Perrin-Gaillard, M. François Perrot, Mme Annette Peulvast-Bergeal, M. Serge Poignant, M. Bernard Pons, M. Jacques Rebillard, M. Jean-Luc Reitzer, M. Gérard Revol, Mme Marie-Line Reynaud, M. Jean Rigaud, M. Jean Roatta, M. André Santini, M. Joël Sarlot, Mme Odile Saugues, M. François Sauvadet, M. Jean-Claude Thomas, M. Léon Vachet, M. Daniel Vachez, M. François Vannson, M. Michel Vaxès, M. Michel Vergnier, M. Gérard Voisin, M. Roland Vuillaume.
PME, COMMERCE, ARTISANAT : Face aux révolutions mondiales notre politique est inadaptée 5
A.- HALTE AU NIVEAU EXCESSIF DES PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES 11
1. Une question d'équité : instaurer une déduction pour investissement 12
2. Pour éviter les drames familiaux : protéger le patrimoine de l'artisan et du commerçant 13
3. Une justice sociale : réformer l'assiette des cotisations sociales des travailleurs non salariés des professions non agricoles 14
4. Autoriser l'abattement de 20 % sur les revenus imposés 15
5. Le salaire du conjoint n'est reconnu que jusqu'à concurrence de 17 000 francs par an. Ce n'est plus acceptable ! 15
6. Une question de dignité nationale : aménager le régime de taxation des plus-values sur les ventes des fonds de commerce 16
7. Corriger une erreur : supprimer les cotisations sociales sur les revenus tirés de la location de fonds de commerce 17
8. Une question de bon sens : étendre le taux réduit de TVA à toutes les activités de main d'_uvre 18
9. Appliquer le taux réduit de TVA à la vente de tous les produits alimentaires de consommation courante et aux activités de restauration 19
10. Une égalité fiscale : supprimer la vignette pour les véhicules professionnels 20
11. Exclure les artisans bouchers et charcutiers du champ d'application de la taxe d'équarrissage 21
12. Préserver la prime à l'embauche d'apprentis pour toutes les entreprises artisanales 21
B.- HALTE AU SCANDALE : L'ETAT DONNE 115 MILLIONS DE FRANCS D'UN CÔTÉ AUX CHAMBRES DE METIERS ET EN REPREND 120 DE L'AUTRE 22
1. Une situation d'urgence : améliorer le financement des chambres de métiers 22
2. Supprimer la taxe sur les salaires 23
C.- N'AGGRAVONS PAS LES DISTORSIONS DE CONCURRENCE 24
D.- LE BUDGET POUR 2001 : LA STABILITÉ DES CRÉDITS 26
1. L'évolution des crédits 26
2. Les moyens d'intervention augmentent 27
a) Les moyens en personnel des services s'accroissent 27
b) Les actions de la DEcas 27
c) Un effort budgétaire pour les actions économiques et les contrats de plan Etat-régions 34
3. Les crédits du FISAC augmentent, ceux du Fonds social européen deviennent aléatoires 37
a) Les moyens d'intervention du FISAC sont supérieurs à ceux du secrétariat d'Etat 37
b) L'inaction persistante des fonds locaux d'adaptation du commerce rural 42
c) Le soutien du fonds social européen 44
4. Bonifications d'intérêt : la fin « annoncée » de l'aide 45
5. L'action de la BDPME et le financement du capital-risque 48
6. Assistance technique : une dégradation continue du dispositif de soutien de l'Etat 52
7. La revitalisation des zones rurales et urbaines 57
a) Les crédits mobilisés pour cet objectif 57
b) Les principales opérations financées 57
c) L'EPARECA 60
8. La stabilité du soutien de l'État à l'apprentissage et à la formation continue 62
TRAVAUX DE LA COMMISSION 73
PME, COMMERCE, ARTISANAT :
FACE AUX RÉVOLUTIONS MONDIALES
NOTRE POLITIQUE EST INADAPTÉE
Le commerce prend aujourd'hui un nouveau visage : le commerce électronique qui répond à trois préoccupations :
- combler le manque de temps des utilisateurs qui se traduit par un manque de sommeil et une insuffisance de temps disponible pour soi ;
- la déception engendrée par l'acte même et le désagrément de faire ses courses ;
- la passion de l'électronique et des nouveaux modes de communication.
Pour l'instant :
- le commerce électronique s'adressant au grand public ne représente que 0,2 % du produit national brut des Etats-Unis ;
- la première entreprise française de vente de produits de grande consommation par Internet espère, cette année, que ses pertes (avec Internet) ne dépasseront pas son chiffre d'affaires ;
- livrer au 7ème étage d'un immeuble ou dans un village éloigné pose encore un vrai problème de logistique ;
- les commerçants, les artisans et les PME n'ont pas à s'inquiéter du développement de cette forme de commerce ; pourtant, ils doivent s'en préoccuper.
Aux Etats-Unis, les échanges entre professionnels par Internet, représenteraient déjà plus de 8 % du PNB. Les échanges, en amont, par centrale d'achats Internet interposée, par regroupement sur Internet (soit des centrales d'achat, soit des fournisseurs internationaux) sont déjà une réalité.
Que vont devenir les PME fournisseurs quand elles affronteront une concurrence directe et permanente des entreprises du monde entier ? N'oublions pas que les coûts du transport international ont considérablement diminué ; ils ne sont plus un frein à l'achat de produits dans un pays lointain alors que les mêmes produits sont disponibles à côté.
Que vont devenir les fournisseurs PME qui ne disposeront jamais des capacités de production suffisantes pour répondre à des appels d'offres internationaux de leurs clients nationaux ?
Que vont devenir, à l'autre bout de la chaîne, nos commerçants et artisans des centre-villes et des milieux ruraux ? Leurs concurrents s'approvisionneront dans le monde entier à des prix et qualités de produits correspondant exactement aux attentes ponctuelles des consommateurs. Isolés et écartés des centrales d'achat, ils auront de plus en plus de mal à trouver des grossistes. En outre, leurs concurrents auront mis au point des circuits de livraison à domicile.
Que vont devenir les règles du jeu de la libre concurrence en matière d'entente et de position dominante ? A l'échelon mondial, il n'y a ni institution internationale, ni souveraineté, ni gouvernance pour organiser la liberté du commerce.
Que vont devenir tous ceux qui apportent une valeur ajoutée en termes de service quand on mesure l'apport d'Internet en la matière (visiter, comparer, découvrir, sélectionner... un billet, un logement, un voyage... ou tout achat non traditionnel) ? 40% des dépenses d'un foyer correspondent aujourd'hui à des achats au détail traditionnels (alimentaire, équipement de la maison, de la personne...) et si Internet occupait demain 60 % du marché ?
Que va devenir le tissu urbain et rural de nos commerces et de nos entreprises artisanales quand, dans quelques années, pour ne pas dire quelques mois, une grande proportion des consommateurs sera composée des adultes élevés dans le monde des ordinateurs et de l'Internet ?
La réalité du commerce électronique, de son développement, et ses conséquences et enjeux ne peuvent plus être considérés comme secondaires. Nous n'avons pas le droit de dire « on verra cela plus tard ».
C'est dans ce contexte du commerce électronique mondial que nous abordons le budget pour 2001 des PME, du commerce et de l'artisanat. C'est dans ce contexte que nous abordons nos problèmes franco-français des PME, des commerçants et des artisans. Et c'est bien dans cette prospective, véritable révolution des échanges - et déjà, de fait, une réalité - que nos problèmes, la lenteur à les résoudre, la façon de les traiter, donnent à notre politique un parfum de médiocrité et d'incompétence. |
Face à cette révolution des échanges - encore une fois, elle devient incontournable, elle peut être source d'une formidable mobilisation des acteurs de l'économie et des gestionnaires politiques - loin de faire peur, elle doit être abordée comme une source « magique » de progrès - la « tête dans le guidon » nous continuons de concentrer nos énergies sur des problèmes réels mais dépassés. Ils auraient dû être résolus depuis longtemps ; ils appartiennent déjà à un autre monde.
Conditionnés par des politiques à trop court terme pour mieux assurer les réélections, nous manquons d'ambition et de vision.
Conditionnés par nos attachements à nos prérogatives, à nos habitudes, à nos courtisans, nous manquons de clairvoyance et de grands projets collectifs.
Conditionnés par notre culture, nous ne voyons plus que la force, reconnue dans le monde entier, des PME françaises provient de leur ingéniosité, leur capacité d'adaptation, de souplesse, de réaction aux problèmes, mais que leur très grande faiblesse réside dans leur incapacité culturelle à se rassembler, à se considérer comme complémentaires, à exploiter les sources de synergie, à s'entraider. En fait nous n'arrivons pas à dépasser le stade des individualismes.
Pendant ce temps, les multinationales mènent de véritables stratégies collectives de développement. Nous n'osons pas nous l'avouer, mais face à elles, nous sommes, y compris au niveau de l'Etat quelque peu ridicules et, de toute évidence, considérés comme tels par elles. Nous avons beau les critiquer, nous avons beau nous glorifier, ouvrons les yeux, la politique de la production et des échanges, du commerce et de l'économie ne se fait plus dans ou avec nos parlements, nos syndicats ou nos associations, mais dans les sphères mondiales des entreprises et de la finance. Nous subissons ; nous sommes « à côté de la plaque ». Comme en 1940 sur la ligne Maginot, nous continuons de mener une bataille d'arrière-garde alors que celle des temps présents se déroule sans nous.
Certes, une comparaison traditionnelle des acteurs du monde nous permettrait d'affirmer que la France est la 3ème ou 4ème puissance mondiale. Mais une autre étude montre que parmi les cent premières réelles puissances mondiales ne figurent plus que 52 Etats nation (il en existe un peu plus de 200) et, déjà, 48 multinationales.
En matière de gouvernement, l'Etat nation n'est plus, ne peut plus être la seule référence. La souveraineté de l'Etat nation est attaquée de tous côtés :
- les distances, comme les frontières, sont abolies. Or, c'était la complexité née des distances et des frontières qui donnait aux Etats nation un moyen de domination ;
- le bien public n'est plus le bien de l'Etat souverain. L'économie, l'environnement, les droits de l'homme sont devenus des biens communs au monde entier ;
- l'interdépendance des politiques budgétaires est une réalité quotidienne. Que valent les prévisions d'une loi de finances française face aux évolutions mondiales ?
- l'Etat nation a délégué une partie de sa souveraineté aux organisations supranationales (en particulier à la Communauté européenne pour la France) et la « sub-nationalité » des régions, départements, etc. s'est développée.
Que reste-t-il comme degré de souveraineté à l'Etat nation face aux pressions médiatiques et aux sensibilités internationales de l'opinion publique, face aux mouvements religieux, face aux organisations non gouvernementales ?
Si nous voulons, dans le monde, _uvrer pour le développement de la paix sans laquelle les PME ne peuvent prospérer,
si nous voulons, dans le monde, que l'économie de marché ne passe pas, faute de règles, faute de souveraineté institutionnelle, sous le règne de la mafia,
si nous voulons que nos PME, nos commerçants et nos artisans ne soient pas, demain, livrés sans moyens, sans protection, aux politiques de quelques puissances pour lesquelles nos PME, et l'homme en général, sont des préoccupations secondaires,
il devient urgent d'agir :
_ Poser le problème, ouvrir le champ mondial de nos réflexions, stratégies et politiques ;
_ Imaginer de nouvelles forces de souveraineté. Cela impliquera une réorganisation de la démocratie. Sans abolir les institutions (parlement, gouvernement,...), sans abolir l'Etat nation, il faut renouveler en profondeur leur fonctionnement.
Le rayonnement de la France, au lieu de s'affirmer, diminue faute d'une véritable politique, faute d'une prise de conscience nationale. Je ne citerai qu'un exemple caractéristique.
La France était le deuxième pays d'accueil des foires et salons internationaux - alimentation, aéronautique, automobile,...- les retombées en termes de commande, de contact, de commerce et de notoriété pèsent par dizaines de milliards de francs. Mais quand, pour relancer l'économie nationale et sa place dans le monde, l'Allemagne fixe comme deuxième mesure sur six le développement des foires et salons et y investit 24 milliards de francs, la France, elle, n'investit qu'un milliard et entrave par des voies fiscales et réglementaires le développement de nos foires et salons. Taxes foncières et professionnelles, taxes sur les surfaces commerciales en Ile-de-France, procédures d'éligibilité au titre de l'assurance foires et salons gérée par la COFACE, droit du travail, tout semble être fait en France pour gêner le développement des foires et salons.
Il faudrait, au contraire, mobiliser des moyens pour développer les infrastructures d'accès, pour moderniser nos parcs d'accueil, pour promouvoir dans le monde nos salons et savoir-faire, pour y mettre en avant les PME. Nous avons une compétence, nous avons une notoriété. Avec les foires et salons nous avons un levier crédible pour répondre aux grands défis mondiaux et locaux de nos PME, pour faire rayonner notre influence comme nos conceptions de la libre concurrence et de la place de l'homme dans la société. Mais, nous taxons, nous entravons le dynamisme des organisateurs au lieu de les soutenir, de leur donner des moyens supplémentaires. Nous faisons exactement le contraire de ce qui sert les intérêts de notre pays, de nos entreprises et de nos ambitions.
La France est reconnue dans le monde entier, pour être le pays des droits de l'homme. Pays des 36 000 communes et des PME, fort de cette dimension au c_ur de l'homme, il doit davantage se mobiliser. A tous les échelons de décision, nous ne devrions jamais oublier la dimension internationale et consacrer systématiquement une part de nos énergies à nous y adapter. C'est inscrit dans l'histoire, la culture et la puissance de la France et des Français, nous devrions, animés d'un grand dessein collectif, contribuer à imposer aux acteurs du monde, la dimension de l'homme et des PME.
Si ce n'est pas la France qui se mobilise - et quel plus bel enjeu pour les PME, le commerce et l'artisanat français que d'y concourir - elle subira. La France perdra rapidement de sa puissance et de son rayonnement. Nos entreprises rencontreront de plus en plus de difficultés. Les lois de finances, plans et mesures spécifiques pour les PME n'y changeront rien !
Dépêchons-nous donc de régler, pour mieux les dépasser, nos problèmes, nos préoccupations franco-françaises. Pour les PME, pour les commerçants et artisans de France, cette réflexion majeure sur l'environnement mondial devrait primer sur nos débats et passer après les légitimes préoccupations que je vais maintenant évoquer.
Le 26 octobre 1995, la Commission européenne publiait une communication intitulée « L'artisanat et les petites entreprises, clefs de la croissance et de l'emploi en Europe ». Plus récemment, reconnaissant leur rôle moteur dans la création d'emplois, le Conseil de l'Union européenne a décidé l'élaboration d'une Charte européenne pour les petites entreprises.
Depuis le début des années 1970, l'artisanat et les petites entreprises ont en effet montré que les PME étaient les entreprises qui créaient le plus d'emplois. De 1981 à 1998, les entreprises de moins de 20 salariés ont créé plus de 1,2 million d'emplois alors que celles de plus de 200 salariés en ont perdu plus de 800 000. En l'espace de plus de quinze ans, la part de l'emploi salarié dans les entreprises de plus de 500 salariés est passée de 22 % à 11 %.
Le rapport sur le rôle des petites et moyennes entreprises présenté en 1995 lors du sommet de Madrid souligne que l'environnement juridique entrave directement cette catégorie d'entreprises.
Les tendances générales de la fiscalité dans les quinze Etats membres montrent que, depuis 1980, la fiscalité sur la main-d'_uvre a augmenté en permanence tandis que la fiscalité assise sur les autres facteurs de production a diminué.
La France est actuellement soumise à une pression fiscale excessive qui tend à freiner l'activité économique et la création d'emplois. Plus grave, la fiscalité française, largement conçue pour les grandes entreprises, pénalise particulièrement les petites entreprises de main d'_uvre.
Si le plan d'allégement des impôts présenté par le Gouvernement constitue pour les entreprises une première étape qui va dans le bon sens, il reste trop peu satisfaisant par rapport aux attentes des 820 000 entreprises artisanales.
En plusieurs régions de France, les artisans ont décidé de prolonger les actions de protestation liées à la hausse continue des produits pétroliers. L'Union professionnelle artisanale et les Chambres de métiers partagent leurs inquiétudes face au sort réservé aux petites entreprises, notamment celles qui sont exploitées sous forme individuelle.
Toutefois, le « ras-le-bol » occasionné par la hausse des prix des carburants révèle un malaise plus global tenant au niveau excessif des prélèvements obligatoires.
Ce malaise est d'autant plus profond que les artisans qui exercent leur activité dans le cadre d'une entreprise individuelle sont exclus des mesures fiscales prévues par le Gouvernement en direction des entreprises. En effet, seules les sociétés sont concernées. |
La majeure partie des petites entreprises sont des entreprises individuelles soumises à l'impôt sur le revenu. Leur régime fiscal et leur capacité d'autofinancement limitée ne favorisent pas l'investissement.
Or, des incitations fiscales en faveur de l'investissement sont prévues tant pour les PME sous forme sociétale (article 219-I-f du code général des impôts) que pour les exploitants agricoles (article 72 D du code général des impôts). Une incitation fiscale comme celle existant dans l'agriculture depuis 1986 serait de nature à encourager l'investissement dans les nouvelles technologies, la modernisation des biens productifs et à améliorer la structure financière des entreprises individuelles.
C'est pourquoi il est nécessaire d'étendre aux entreprises individuelles le mécanisme de la déduction fiscale pour investissement prévu par l'article 72 D du code général des impôts. Il convient de noter qu'une telle mesure n'irait pas aussi loin que ce qui existe pour les agriculteurs puisqu'elle se limiterait aux immobilisations amortissables et ne porterait pas sur les stocks.
Il faut préciser que ce mécanisme serait neutre au regard des rentrées fiscales pour chaque période de cinq ans. En effet, il s'agit seulement d'une opération d'amortissement anticipé puisque la déduction pratiquée réduit d'autant la base d'amortissement. D'autre part, ce mécanisme ferait l'objet d'une réintégration de la déduction si celle-ci ne donnait effectivement pas lieu à une opération d'investissement dans les cinq années qui suivent.
Article 1er :
« A l'inscription au registre du commerce et des sociétés, au registre de l'agriculture ou à l'immatriculation au répertoire des métiers, l'entrepreneur individuel peut constituer un capital affecté à l'exploitation de son entreprise. Cet apport ne peut être inférieur à 50 000 francs et doit être gagé par des biens mobiliers ou immobiliers, d'un même montant, affectés à l'activité de l'entreprise.
« La responsabilité de l'entrepreneur individuel, au regard des pertes liées à son activité professionnelle, est limitée à concurrence de son apport. »
Article 2 :
« Les revenus d'un entrepreneur individuel ne sont cessibles ou insaisissables que dans les conditions prévues aux articles L. 145-1 à L. 145-13 du code du travail. »
L'objet de l'article 1er est de permettre à l'entrepreneur individuel de constituer un patrimoine affecté à son activité professionnelle.
L'exercice d'une activité par un entrepreneur individuel entraîne, en l'absence de personne morale ayant pour objet la gestion de l'entreprise, la confusion des biens affectés à cette gestion et de ceux consacrés aux besoins propres de l'entrepreneur. L'explication de cette confusion tient au principe de l'unicité du patrimoine résultant du droit civil. Toutefois, la doctrine admet l'idée de l'affectation d'une partie du patrimoine à un objet déterminé (contrats de mariage, fiducie,...). Or, l'absence de personnalité juridique de l'entreprise et la confusion entre celle-ci et celui qui la gère entraînent une telle prise de risque que l'entrepreneur est, soit incité à opter pour la forme sociétale qui lui permet de limiter sa responsabilité, soit amené à mettre un terme à son projet.
Aussi est-il nécessaire de permettre à l'entrepreneur individuel d'affecter une part de son patrimoine nécessaire à l'exploitation de son entreprise. Le rapport Barthélémy, adopté à une large majorité par le Conseil économique et social, préconisait cette orientation. Cette recommandation figurait déjà dans l'avis du 14 mars 1984 adopté sur le rapport de M. Jean Menu sur « la maîtrise de la croissance ».
En second lieu, l'article 2 vise à appliquer aux revenus de l'entrepreneur individuel les dispositions du code du travail relatives à la saisie des rémunérations des salariés afin de rendre insaisissable une partie de la rémunération des exploitants.
Ces deux dispositifs reprendraient l'esprit de la proposition de loi présentée par M. Bernard Accoyer. D'ailleurs, au cours de son examen par l'Assemblée nationale le 30 mai 2000, Mme Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, a déclaré que le Gouvernement allait essayer d'y apporter une réponse sur deux points dans le cadre du projet de loi sur les nouvelles régulations économiques :
_ protéger le patrimoine des chefs d'entreprise individuelle ;
_ que les entrepreneurs individuels rencontrant des difficultés pour payer leurs dettes puissent conserver, comme les salariés, un « reste à vivre ».
Il est indispensable de modifier l'assiette des cotisations sociales des chefs d'entreprise individuelle en distinguant dans le bénéfice professionnel la part consommée par le chef d'entreprise de celle réinvestie dans l'entreprise.
Faute de « revenu d'affectation » pour un travailleur indépendant, en raison de l'unicité de ses revenus professionnels, sa situation est pénalisante par rapport au dirigeant salarié au regard de l'assiette de ses cotisations sociales.
En effet, à taux de cotisation équivalent, le dirigeant salarié verra ses cotisations sociales s'appliquer sur les seules sommes qui lui sont versées en contrepartie ou à l'occasion de son travail (article L 242-1 du code de la sécurité sociale), alors que dans le même temps celle du travailleur non salarié s'appliquera sur l'ensemble de son revenu professionnel (article L 131-6 du code de la sécurité sociale). En l'état actuel des choses, il existe donc une différence de traitement flagrante qui s'exerce au détriment des entreprises exploitées sous forme individuelle. Il est anormal que le choix du statut juridique d'une entreprise soit davantage dicté par des avantages fiscaux et sociaux que par des considérations économiques. Aussi est-il nécessaire de rechercher sinon l'égalité, du moins la neutralité au plan social entre exploitation en nom personnel et en société.
Sur le plan des prestations sociales, cet objectif sera totalement atteint par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2001 grâce à un alignement des prestations maladie des non salariés sur celles des salariés.
Il est donc indispensable, pour assurer une égalité de traitement entre les chefs d'entreprise, quelle que soit la forme juridique de leur entreprise, de parvenir à distinguer dans le revenu professionnel d'un travailleur non salarié la partie du bénéfice consommé (revenus disponibles) de celle qui est réinjectée dans l'entreprise pour assurer sa pérennité et son développement (renouvellement de matériel, investissements nouveaux, financement des stocks,...). |
530 000 entreprises artisanales, soit les deux tiers du total, ont un statut d'entreprise individuelle. Ce statut continue d'être choisi, chaque année, par plus de 50 000 nouveaux inscrits au répertoire des métiers, soit également les deux tiers des « entrants ».
Or toutes les mesures fiscales adoptées ces dernières années au profit des entreprises ne bénéficient qu'aux sociétés. Le déséquilibre s'est accentué avec l'annonce, dans le « plan global d'allégement et de réforme des impôts » du Gouvernement, d'une baisse du taux de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant moins de 50 millions de francs de chiffre d'affaires.
Afin de rétablir un minimum d'égalité de traitement, pourquoi ne serait-il pas introduit dans le code général des impôts le principe d'un abattement supplémentaire de 20 % sur les revenus imposés au titre des bénéfices industriels et commerciaux réalisés au titre d'une activité artisanale ?
Actuellement, le salaire du conjoint de l'exploitant participant effectivement à l'exercice de la profession ne peut être déduit que dans la limite de 17 000 F par an. Cette somme n'a pas évolué depuis 1982 et aboutit à confiner le conjoint collaborateur dans un statut fiscal de quasi clandestinité.
Sans doute, lorsqu'il y a adhésion à un centre de gestion agréé, cette limite est portée à un montant, plus réaliste, de 36 fois le SMIC mensuel. Mais cette condition apparaît sans lien évident avec l'objet de l'exonération.
Le dispositif suivant pourrait rétablir l'égalité entre tous les conjoints collaborateurs :
« Le I de l'article 154 du code général des impôts est ainsi rédigé :
« I.- Pour la détermination des bénéfices industriels et commerciaux et des bénéfices des professions non commerciales, le salaire du conjoint participant effectivement à l'exercice de la profession peut, à la demande du contribuable, être déduit du bénéfice imposable dans la limite annuelle de 36 fois le montant mensuel du SMIC. Ce salaire est rattaché, à ce titre, à la catégorie des traitements et salaires visés au V de la présente sous-section. ».
Ainsi, ceux-ci, et notamment les femmes, pourraient disposer d'un statut fiscal et social reconnu, reposant sur une rémunération officiellement déclarée, imposable au titre des traitements et salaires, et soumise aux cotisations sociales correspondantes (maladie, vieillesse, chômage, etc.). Cette proposition de simplification des dispositions fiscales va, en outre, dans le sens de la modernité, en tenant compte des évolutions qu'a connues notre société depuis vingt ans.
La fiscalité applicable aux ventes de fonds de commerce qui constitue, du fait de son coût élevé, un frein à l'ensemble des cessions de biens en général et des transmissions des petites entreprises en particulier, doit être aménagée.
En effet, il faut rappeler que, chaque année, un nombre important d'entreprises artisanales parfaitement viables disparaissent faute de repreneurs. La transmission-reprise d'entreprises artisanales constitue un acte économique essentiel pour le maintien et le développement de l'activité économique et sociale de nos territoires, notamment en zone rurale. Il ne sert à rien de justifier la création si les entreprises viables ne sont pas reprises.
Il faut porter l'exonération des plus-values réalisées dans le cadre d'une activité agricole, artisanale, commerciale ou libérale au triple des limites actuelles. Ainsi, à titre d'exemple, les plus-values réalisées par une entreprise artisanale de services dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 525 000 F seront exonérées d'imposition, à la condition que l'activité ait été exercée pendant au moins cinq ans.
Par ailleurs, le régime d'imposition des plus-values sur l'ensemble des éléments d'actif non amortissables (fonds de commerce, clientèle, droit au bail) doit être revu dans le sens d'une plus grande homogénéité avec le système des plus-values immobilières privées pour les entreprises passibles de l'impôt sur le revenu. Un tel dispositif ne s'appliquerait qu'aux entreprises exerçant une activité commerciale ou artisanale au sens de l'article 34 du code général des impôts.
Outre le fait que ce régime comporte une réduction de l'impôt proportionnelle à la durée de détention du bien avec exonération automatique au-delà d'une certaine période, il permet de tenir compte de l'érosion monétaire et de ne pas taxer une plus-value nominale.
Par ailleurs, ce régime comporte des exonérations qui correspondent parfaitement à la situation des très petites entreprises :
- exonération des plus-values réalisées sur des biens détenus depuis plus de 22 ans selon le dispositif issu de la loi de finances rectificative pour 1993, ce qui permettrait d'exonérer les exploitants prenant leur retraite après avoir exercé durablement leur activité ;
- exonération des mutations à titre gratuit de façon simple ;
- abattement spécifique aux expropriations et opérations assimilées, ou exonération sous condition de réemploi dans l'achat d'un ou plusieurs biens de même nature dans un délai de six mois à compter de la date du paiement de l'indemnité en cas d'expropriation avec poursuite de l'activité.
Le calcul de l'impôt selon le système du quotient permettrait d'atténuer les effets de la progressivité de l'impôt sur le revenu. Cet impôt exigible serait plafonné au taux de l'impôt sur les plus-values à long terme réalisées par les particuliers, et les moins-values suivraient le régime des moins-values professionnelles.
Les dispositions introduites par l'article 7 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 ont conduit à intégrer dans l'assiette des cotisations de sécurité sociale les revenus tirés de la location de tout ou partie d'un fonds de commerce, d'un établissement artisanal ou d'un établissement commercial ou industriel. Cette mesure visait les non-salariés qui, tout en continuant à exercer leur activité professionnelle, ne percevaient plus de revenus directement liés à cette activité, mais des revenus provenant de la location de leur fonds à la société qu'ils ont créée ou des revenus tirés des parts sociales qu'ils détiennent.
Or, l'article 7 pénalise, outre une minorité de personnes se trouvant en situation frauduleuse, tous les artisans qui perçoivent en plus de leurs revenus professionnels, déjà assujettis à cotisations sociales, des revenus du patrimoine ou des revenus de parts sociales, en toute légalité et en toute honnêteté. C'est pourquoi il faut supprimer cette disposition.
D'ailleurs, interrogée à l'Assemblée nationale, lors de la séance du 19 novembre 1999, Mme Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat aux PME, au commerce et à l'artisanat, avait souligné les effets pervers de cette mesure et s'était dite prête à rouvrir le dossier si les organisations patronales le demandaient. Le président de l'UPA, par courrier du 30 novembre 1999, avait donc officiellement demandé que cette question soit à nouveau examinée.
De plus, la mise en location est une procédure particulièrement adaptée à la cession programmée d'une entreprise artisanale. Elle permet au repreneur de tester le potentiel de l'entreprise avant de s'engager définitivement.
Le niveau actuel de la TVA pénalise lourdement les activités de main d'_uvre, activités qui constituent pourtant un gisement d'emplois potentiels important. En effet, le coût trop élevé de la main d'_uvre a une incidence évidente sur les prix des prestations offertes par les professionnels et contribue fortement à la baisse de la consommation des ménages. Cette situation a pour effet de pénaliser les activités de services et de réparation assujetties au taux normal dont le développement est reconnu comme indispensable selon les experts.
Le coût élevé du travail constitue le principal frein à l'embauche. Il est d'ailleurs paradoxal de constater que c'est l'État lui-même qui, par un taux de TVA élevé, exclut de plus en plus de Français du recours à certains travaux et prestations courants. En outre, cette situation conduit à développer le travail non déclaré avec ses effets négatifs sur nos régimes sociaux notamment. Enfin, d'une manière générale, les activités de main d'_uvre restent largement plus pénalisées que les activités capitalistiques. Compte tenu du niveau du chômage, cette situation est réellement aberrante.
Cette question de l'allégement des charges pesant sur les activités de main d'_uvre fait aujourd'hui l'objet de nombreuses recommandations formulées par les instances européennes.
Aussi, à l'instar de l'application du taux de TVA à 5,5 % sur les travaux du bâtiment qui constitue une première étape dont les retombées positives sont déjà connues, la réduction du taux de TVA de 20,6 % à 5,5 % doit être étendue à toutes les activités de main d'_uvre.
Il faut souligner que les pertes de l'État seront compensées par une augmentation de l'activité qui générera des rentrées fiscales supplémentaires. De même, cette mesure permettra des créations d'emplois qui engendreront une augmentation des rentrées de cotisations sociales et un allégement des dépenses de l'assurance chômage.
Pourquoi ne pas appliquer au chocolat, aux produits de confiserie ainsi qu'aux margarines et graisses végétales le taux de TVA réduit applicable aux autres produits alimentaires ?
Ces produits sont en effet des produits de consommation courante et non des produits de luxe. 60 % des Français consomment du chocolat au moins une fois par semaine, 30 % chaque jour. Pourtant les deux tiers des produits de chocolaterie et l'ensemble de la confiserie restent soumis au taux normal de TVA, à l'égal du caviar. C'est ainsi que le chocolat ou les margarines et graisses végétales qui entrent dans la composition et la fabrication de nombreux produits de base sont davantage taxés que le saumon fumé, le foie gras ou le homard.
Aux termes de la 6ème directive européenne sur la TVA, la confiserie-chocolaterie figure parmi les activités pouvant bénéficier du taux réduit.
Dans un contexte de forte concurrence européenne, il serait regrettable que la France pénalise ses entreprises. De même, pourquoi ne pas appliquer le taux de TVA réduit à l'ensemble des prestations de restauration ?
La restauration traditionnelle, qui fait le plus appel à la main d'_uvre et qui représente un véritable gisement d'embauches potentielles, est plus lourdement imposée par rapport à certains modes de restauration rapide. De plus, il serait juste de conforter les nombreux commerces de proximité présents dans ce secteur. En effet, implantés en milieu rural, ils prennent une place importante dans le maintien de l'activité et donc dans l'aménagement du territoire. En ville, ils contribuent au maintien du lien social et d'une réelle convivialité s'opposant heureusement à l'anonymat qui caractérise trop souvent la vie urbaine.
Ainsi, l'application du taux de TVA réduit (5,5 %) à l'ensemble du secteur de la restauration faciliterait utilement la survie de ces petites entreprises souvent fragiles et aurait un impact favorable sur l'emploi.
De plus, il est souhaitable d'harmoniser les taux de TVA en vigueur entre la vente à emporter, la restauration collective, la restauration traditionnelle et la restauration en libre-service afin d'éviter les distorsions de concurrence entre les différentes formes de restauration.
Enfin, la coexistence de deux taux provoque parfois, au sein d'une même entreprise, des difficultés de comptabilité qui vont être accentuées par le passage à l'euro.
Le projet de loi de finances pour 2001 inscrit une mesure partielle de suppression de la taxe différentielle sur les véhicules à moteur, « la vignette automobile ». Cette mesure est destinée aux voitures des particuliers ou véhicules classés « VP ». Or, il s'avère que, pour son véhicule utilitaire, le chef d'entreprise individuelle ne serait pas concerné par la suppression de la vignette automobile alors même que d'un point de vue fiscal, il est considéré comme un particulier.
Aussi, apparaît-il nécessaire, dans un souci d'égalité fiscale, que la suppression de cette taxe concerne également les véhicules utilitaires (fourgons, camionnettes... ). Le Gouvernement et la majorité se sont rangés à cet avis défendu par les députés de l'opposition : une exonération a été votée en faveur des véhicules professionnels que les entrepreneurs individuels détiennent ou louent en vertu d'un contrat de crédit-bail ou de location de deux ans ou plus.
Tous les artisans bouchers et bouchers-charcutiers dont l'activité principale est de transformer et de vendre des produits carnés et leurs dérivés sont entravés, pénalisés par la taxe sur les achats de viande dite « taxe d'équarrissage ».
Si les grandes surfaces peuvent diluer le montant de la taxe sur des milliers de produits, les artisans bouchers et charcutiers assujettis à cette taxe (les entreprises réalisant plus de 5 millions de francs de chiffre d'affaires) dont la seule activité est de transformer et de vendre des produits carnés sont particulièrement pénalisés par cette taxe qu'ils paient sur la totalité de leur chiffre d'affaires et qu'ils n'ont jamais pu répercuter sur leurs prix, compte tenu du contexte de forte concurrence et de crise qui pèse sur ce secteur.
Une solution technique existe : modifier comme suit le code général des impôts :
Au 111 de l'article 302 bis ZD du code général des impôts, après les mots : « valeur ajoutée », les mots : « ainsi que les entreprises qui réalisent plus de 70 % de leur chiffre d'affaires dans la vente de produits carnés » sont insérés. |
Cette solution ne repose ni sur la surface de vente, ni sur une catégorie juridique d'entreprise, ni sur un relèvement du chiffre d'affaires, solutions successivement rejetées par les différents gouvernements. Elle permettrait d'exclure du paiement de la taxe d'équarrissage les entreprises qui vivent de la vente et de la transformation de produits carnés et qui, non seulement subissent les crises de l'ESB et de la dioxine, mais se sont vu également taxer à trois reprises pour financer le service public de l'équarrissage, l'élimination des farines animales (taxe additionnelle) et l'enlèvement des os et suifs.
Le projet de loi de finances pour 2001 prévoit de recentrer « l'aide forfaitaire à l'embauche d'apprentis » instituée en 1993, en la réservant aux entreprises employant moins de 10 salariés, quel que soit par ailleurs leur secteur d'activité.
Cette « prime » a joué un rôle décisif dans la mobilisation des artisans, qui s'est traduite depuis 1993 par une augmentation d'environ un tiers des effectifs de jeunes en apprentissage dans le secteur des métiers (120 000 à plus de 160 000). Il s'agit là d'une contribution significative à l'objectif d'insertion professionnelle des jeunes, au développement de l'emploi et à la création d'entreprise : un apprenti sur deux crée un jour son entreprise.
Cette progression n'a toutefois pas permis de rattraper le retard de notre pays par rapport à certains de ses voisins dans ce domaine, et de nombreux secteurs d'activité manquent à la fois de main d'_uvre qualifiée et de jeunes à former. Dans ce contexte, tout relâchement dans les actions visant à convaincre les artisans de s'investir davantage dans l'apprentissage irait à l'encontre des priorités économiques et sociales.
Or, si les entreprises artisanales employant plus de 10 salariés ne représentent encore que 4,2 % du total, elles emploient près de 34 % des effectifs salariés du secteur. La dernière décennie a vu en effet le nombre des entreprises diminuer, alors que les effectifs progressaient, les entreprises employant déjà plusieurs salariés s'avérant les plus dynamiques en la matière. Naturellement, l'accueil d'apprentis a connu la même évolution. L'effort constant accompli par l'ensemble des responsables du secteur des métiers pour continuer de promouvoir l'apprentissage risquerait d'être gravement entravé et la création d'emplois découragée, si le seuil de 10 salariés faisait perdre aux maîtres d'apprentissage les plus dynamiques le bénéfice d'une incitation, dont l'expérience a démontré l'efficacité.
C'est pourquoi, il faut maintenir cette aide pour toutes les entreprises inscrites au répertoire des métiers, même au-delà, dans ce cas, du seuil de 10 salariés.
B.- HALTE AU SCANDALE : L'ETAT DONNE 115 MILLIONS DE FRANCS D'UN CÔTÉ AUX CHAMBRES DE METIERS
ET EN REPREND 120 DE L'AUTRE
1. Une situation d'urgence : améliorer le financement des chambres de métiers
Le problème de l'inadaptation des modalités de financement des chambres de métiers est posé depuis de nombreuses années, sans qu'au-delà de quelques expédients aucune ébauche de solution n'ai été engagée. Il tient à deux types de causes :
- l'évolution des missions des chambres : à côté des traditionnelles missions de service public (tenue du répertoire des métiers, organisation de l'apprentissage), les actions de développement économique et d'adaptation des entreprises artisanales se sont développées et apparaissent aujourd'hui comme des actions « structurelles » au même titre que les précédentes ;
- une fiscalité complexe, opaque et source d'injustices flagrantes, fondée, d'une part, sur une contribution fixe, votée chaque année dans le cadre de la loi de finances et due par toute entreprise immatriculée, quelle que soit sa taille et sa capacité contributive (623 F en 2000) et, d'autre part, sur un droit additionnel, un des derniers impôts de répartition subsistant encore en France : son produit est plafonné, chambre par chambre (50 % du produit du droit fixe, limite pouvant être portée à 75 %, à titre exceptionnel, sur décision du préfet), puis réparti proportionnellement aux bases de la taxe professionnelle entre les entreprises artisanales assujetties.
Les inégalités engendrées par ce système se sont aggravées au fil des années, tant entre les entreprises selon leur implantation, qu'entre les chambres elles-mêmes. De surcroît, le montant du droit fixe n'évolue pas au rythme de l'évolution des charges des chambres : de 620 à 623 F, entre 1999 et 2000, soit + 0,48 % alors que le glissement des salaires du personnel des chambres s'établit en moyenne à 2,3 % par an.
La réforme des bases de la taxe professionnelle et la diminution constante des crédits budgétaires consacrés au financement des actions de développement économique sont venues récemment renforcer le sentiment de précarité ressenti par de nombreuses chambres.
M. Didier Chouat, député, rapporteur spécial du budget du commerce et de l'artisanat, avait présenté, lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2000, quelques « propositions simples et pratiques » destinées à remédier aux défauts les plus flagrants du système actuel. Elles se sont heurtées à deux séries d'objections de la part du Gouvernement : la nécessité de procéder au préalable à un examen des missions des chambres ; la réforme des bases de la taxe professionnelle, dont l'administration reconnaissait elle-même son incapacité à anticiper les conséquences sur la répartition du droit additionnel.
On ne peut, dans ces conditions, que regretter le retard pris depuis dans la mise en place d'instruments d'analyse, dont l'Assemblée permanente des chambres de métiers ne conteste pas la nécessité.
L'urgence de trouver à court terme des solutions qui n'hypothèquent pas pour autant l'avenir et évitent l'asphyxie financière des chambres, amène à proposer une mesure simple : régler enfin le problème de la taxe sur les salaires en exonérant les chambres de métiers, au même titre que l'Etat, les collectivités locales et leurs démembrements.
Les chambres sont en effet des établissements publics administratifs de l'Etat, soumis à une étroite tutelle et assurant des missions de service public fixées par la loi (tenue du répertoire des métiers, apprentissage, délivrance de diplômes, stages obligatoires préparatoires à l'installation) ; elles n'ont de surcroît aucun caractère industriel et commercial. Le coût annuel d'une telle mesure de bon sens serait limité (environ 120 millions de francs) et son champ parfaitement cerné. 120 millions de francs ponctionnés par l'Etat qui ne verse que 115 millions de francs aux chambres (65 millions de francs au titre de l'animation économique et 50 millions de francs par le FISAC).
Il faut rappeler qu'ont été successivement exonérés de la taxe sur les salaires (article 231-1 du code général des impôts) l'Etat, « lorsque cette exonération n'entraîne pas de distorsion dans les conditions de concurrence », les collectivités territoriales, ainsi que leurs démembrements.
Etendre cette exonération aux chambres de métiers présenterait l'avantage, outre une diminution des prélèvements obligatoires, d'éviter que l'Etat continue à s'imposer, en quelque sorte, des impôts à lui-même ; il est choquant, par exemple, que dans une chambre de métiers gérant un centre de formation d'apprentis, la taxe d'apprentissage collectée soit, en moyenne, équivalente à la taxe payée sur les salaires.
Le développement de la pluriactivité agricole ne doit pas s'effectuer sur des bases conduisant à accroître les trop nombreuses distorsions de concurrence déjà existantes au détriment des artisans et commerçants.
En effet, lors des débats parlementaires qui ont conduit au vote de la loi d'orientation agricole du 9 juillet 1999, il avait été clairement mis en exergue le fait que l'exercice actuel de la pluriactivité agricole, c'est-à-dire la réalisation d'activités professionnelles de nature commerciale ou artisanale par un agriculteur, s'effectue dans des conditions plus avantageuses que celles applicables aux commerçants ou aux artisans.
Actuellement, n'est pas autorisée l'imputation des déficits provenant d'une exploitation agricole sur le revenu global imposable lorsque le total des revenus nets d'autres sources excède 200 000 F. Ainsi, lorsque l'agriculteur tire un bénéfice net supérieur à 200 000 F correspondant à l'exercice d'une activité artisanale ou commerciale, par exemple, il lui est interdit d'imputer son déficit agricole sur cette source de revenus.
Cette limite est déjà particulièrement élevée si on se réfère au revenu annuel moyen d'un artisan qui actuellement est inférieur à 130 000 F.
Or, l'article 11 du projet de loi de finances pour 2001 propose de porter cette limite à 500 000 F.
De cette manière, un agriculteur pluriactif qui tirerait des revenus confortables d'une activité imposée au titre des bénéfices industriels et commerciaux, pourrait limiter son bénéfice imposable en y imputant son déficit agricole sans aucune limite. Dès lors, il serait fortement avantagé par rapport au commerçant ou à l'artisan monoactif qui dégagerait un même montant de revenus de son activité.
Le développement de la pluriactivité agricole ne doit en aucun cas reposer sur des avantages fiscaux ou sociaux, à moins de remettre en cause l'équilibre des forces économiques et les complémentarités qui existent au sein du monde rural. C'est pourquoi, le vote de l'article 11 du projet de loi de finances pour 2001 est un signal négatif donné au monde artisanal et la source de nouvelles distorsions de concurrence.
Le tableau ci-dessous décrit l'évolution des crédits pour 2001 alloués au secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
Chapi-tres |
Intitulés |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
PLF 2001 |
Évolution 2001/2000 | ||
(*) |
en MF |
en % | |||||
44.03 |
Interventions en faveur du commerce, |
|
|
|
|
| |
Art. 10 |
Aides à la formation |
101,21 |
101,31 |
101,41 |
0,10 |
+ 0,10 | |
Art. 20 |
Actions économiques |
90,01 |
93,675 |
93,58 |
1,69 |
+ 1,84 | |
Art. 30 |
Contrats de plan Etat-régions |
17,51 |
21,50 |
24,50 |
3,00 |
+ 13,95 | |
44.95 |
Participation à divers fonds de garantie |
- |
22,00 |
22,00 |
0,00 |
0,00 | |
Art. 20 |
Fonds de garantie d'emprunts accordés aux PME |
- |
22,00 |
22,00 |
0,00 |
0,00 | |
44.98 |
Bonifications d'intérêt |
151,00 |
123,00 |
123,00 |
0,00 |
0,00 | |
Art. 10 |
Crédit agricole |
44,00 |
35,85 |
35,85 |
0,00 |
0,00 | |
Art. 20 |
Banques populaires |
63,50 |
51,72 |
50,14 |
- 1,58 |
- 3,05 | |
Art. 30 |
Autres banques |
43,50 |
35,43 |
37,01 |
1,58 |
+ 4,46 | |
TOTAL TITRE IV |
359,73 |
361,485 |
364,49 |
4,79 |
+ 1,33 | ||
TITRE VI |
|||||||
64.02 |
Aides au commerce et à l'artisanat |
AP |
25,90 |
28,50 |
25,50 |
- 3,00 |
- 10,53 |
CP |
28,90 |
27,30 |
24,30 |
- 3,00 |
- 10,99 | ||
Art. 30 |
Fonds d'aménagement des structures artisanales |
AP |
5,50 |
7,00 |
2,00 |
- 5,00 |
- 71,43 |
CP |
5,00 |
7,00 |
2,00 |
- 5,00 |
- 71,43 | ||
Art. 40 |
Contrats de plan Etat-régions |
AP |
20,00 |
21,50 |
23,50 |
2,00 |
+ 9,30 |
CP |
23,50 |
20,30 |
22,30 |
2,00 |
+ 9,85 | ||
Art. 60 |
Aides à la formation professionnelle |
AP |
0,40 |
0 |
0 |
0 |
0 |
CP |
0,40 |
0 |
0 |
0 |
0 | ||
TOTAL TITRES IV et VI |
DO+AP |
385,63 |
389,985 |
389,99 |
1,79 |
+ 0,46 | |
DO+CP |
388,63 |
388,785 |
388,79 |
1,79 |
+ 0,46 |
(*) Y compris les dotations complémentaires prises sur les réserves parlementaires dont le montant dans la LFI 2000 s'est élevé à 1,885 MF. Elles ont été imputées sur le chapitre 44-03 aux articles 10 (pour 0,10 MF) et 20 (pour 1,785 MF).
Nota : les articles 10 (primes aux titulaires de livrets d'épargne manuelle), 20 (activités artisanales en milieu urbain), 50 (aménagement des marchés d'intérêt national), 60 (aides à la formation professionnelle) et 70 (garanties de prêts en faveur de l'artisanat) du chapitre 64-02 n'ont été abondés ni en 2000, ni en 2001. Les dépenses sont prises en charge par le FISAC.
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
Le décret n° 98-976 du 2 novembre 1998 a créé, au sein du ministère de l'économie et des finances, la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DEcas). Cette nouvelle direction recouvre les attributions des deux directions de l'artisanat (65 agents fin 1998) et du commerce intérieur (88 agents) en y ajoutant des compétences nouvelles en matière d'entreprises de services. Au 1er juillet 1999, les effectifs de la DEcas atteignaient 171 agents et au 1er juillet 2000, 182 agents. L'objectif est de les porter à 200 agents, hors personnel mis à disposition ; la répartition des emplois budgétaires alloués au ministère de l'économie, des finances et de l'industrie ne permet pas de connaître à ce jour le nombre exact d'emplois supplémentaires qui seront créés à la DEcas en 2001.
Les actions menées par la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DEcas) poursuivent essentiellement les priorités jusque là dégagées par les anciennes direction du commerce intérieur et direction de l'artisanat. Le secrétariat d'Etat a fourni la présentation suivante de ses actions regroupées en cinq thèmes :
- l'analyse des besoins, l'apprentissage, la formation et la sensibilisation aux métiers de l'artisanat (21,83 millions de francs attribués en 1999 () et 16,31 millions en 2000) ;
- la formation des demandeurs d'emploi futurs salariés des secteurs du commerce, de l'artisanat et des services (27,37 MF en 1999 (1) et 29 MF en 2000) ;
- la rémunération des stagiaires (32,04 MF en 1999 (1) et 28 MF en 2000) ;
- la formation à la création ou la reprise d'entreprise (4,04 MF en 1999 (1) et 6,50 MF en 2000) ;
- la formation des assistants techniques du commerce et des acteurs de l'animation économique (21,40 MF en 1999 (1) et également en 2000) .
· Apprentissage et formation :
Afin de mettre en _uvre une politique durable d'accompagnement au développement des entreprises, il est apparu nécessaire d'analyser et d'évaluer l'évolution des métiers et d'en déduire les besoins en compétences et en formation. A cette fin, l'observatoire des qualifications et des formations de l'artisanat, piloté par l'Assemblée permanente des chambres de métiers, réalise des travaux qui contribuent à structurer l'offre de formation et à promouvoir une véritable carrière dans l'artisanat.
_. Sensibiliser et promouvoir les métiers de l'artisanat
Une des priorités de la DEcas consiste à favoriser la promotion des métiers qui offrent des débouchés, mais qui ne sont pas spontanément choisis par les jeunes. Dans ce cadre, plusieurs opérations en cours seront poursuivies en 2001. Les actions concernées sont :
- l'opération « Bravo les artisans » menée, à l'échelon régional, en partenariat avec le ministère de l'éducation nationale, qui permet de sensibiliser les collégiens aux métiers du secteur de l'artisanat,
- le soutien financier des opérations innovantes développées par les Centres d'aide à la décision : 90 centres sont implantés dans les chambres de métiers et ont pour mission l'information et l'orientation professionnelle des publics, en particulier des entreprises et des jeunes, dans le cadre de l'apprentissage. Le financement de ces opérations s'effectue à l'échelon régional sous la direction des délégués régionaux au commerce et à l'artisanat ;
- la participation financière du SEPMECAC aux actions de sensibilisation menées directement par les partenaires institutionnels, les organisations professionnelles ainsi que certaines associations développant des actions d'ingénierie visant à promouvoir les métiers, à l'exemple de l'Association ouvrière des compagnons du Tour de France.
- le soutien financier apporté aux organismes menant une politique de promotion des métiers auprès des jeunes qui se traduit notamment par l'organisation du concours « Un des meilleurs ouvriers de France » ainsi que la sélection et la participation aux Olympiades des métiers.
Pour 2001, un effort particulier sera mis sur l'accompagnement des secteurs du bâtiment et de l'alimentation dans leur politique de résorption de pénurie de main-d'_uvre constatée dans ces secteurs.
_. Saluons le travail parallèle du fonds de promotion et de communication de l'artisanat
Le fonds de promotion et de communication de l'artisanat a été institué par l'article 131 de la loi de finances pour 1997 et mis en place par le décret n° 97-1040 du 13 novembre 1997. Le fonds a pour objet de financer des action de promotion et de communication à caractère national en faveur de l'artisanat. Il est abondé par un droit additionnel au droit fixe pour frais des chambres de métiers perçu auprès des artisans, dont le taux maximal est égal à 10 % de ce droit fixe (qui est aujourd'hui de 623 F). Ces fonds et leur emploi sont gérés par un établissement public placé sous la tutelle du ministre chargé de l'artisanat et dont le conseil d'administration est composé de deux représentants de l'Etat, trois représentants de l'Assemblée permanente des chambres de métiers, trois représentants de l'union professionnelle artisanale et une personnalité qualifiée nommée par le ministre. Le budget annuel du fonds est de l'ordre de 50 millions de francs.
Le fonds a décidé de mener chaque année une campagne de promotion de l'artisanat dans son ensemble et une campagne de promotion destinée à une de ses composantes. La première action a été menée au printemps 1999 avec la campagne « l'Artisanat. première entreprise de France » qui a été reconduite en 2000. Le fonds a également participé au financement d'une campagne en faveur du recrutement dans l'artisanat et les métiers de bouche au printemps 2000. Une campagne en faveur des artisans de l'alimentation doit être menée à la fin de l'année 2000. Pour 2001, une campagne interprofessionnelle dédiée à l'emploi et la formation ainsi qu'à la création et la transmission d'entreprise « Votre avenir dans l'artisanat » et une campagne sectorielle en faveur de l'artisanat des services sont prévues.
_. Soutenir l'émergence de nouveaux métiers dans le secteur des services
Le champ d'action étendu de la DEcas conduit à déterminer de nouvelles priorités en matière d'accompagnement du développement de nouveaux métiers dans le secteur des services. Un soutien financier sera apporté à divers organismes et notamment le réseau des « Boutiques de services » afin d'appuyer la démarche de formation aux nouveaux métiers apparus dans ce secteur.
_. Valoriser les formations par l'apprentissage
L'apprentissage est une voie de formation particulièrement adaptée aux modes de transmission des savoir-faire traditionnels du secteur des métiers mais qui continuent de susciter une désaffection de la part des jeunes.
Dans cette perspective, la DEcas s'attache à développer la qualité et à renforcer l'attractivité de cette voie de formation par alternance. Elle apporte son soutien financier, aux échelons national et déconcentré, aux opérations de rapprochement avec les entreprises et soutient les établissements assurant des formations aux métiers rares ou à faible effectif.
_. Développer les nouvelles technologies et encourager la mobilité des apprentis
En 2001, la DEcas s'attachera à favoriser l'ouverture sur l'extérieur des formations par l'apprentissage en appuyant financièrement les projets d'introduction et de développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (utilisation des outils multimédia dans les cycles de formation, création de sites Internet).
Elle s'emploiera également à accompagner le développement des initiatives en matière de mobilité des apprentis dans le cadre de l'europass-formation, mis en place à l'initiative de la Communauté européenne et destiné à valider, comme une période de formation, les stages effectués par les apprentis dans les pays européens.
· Formation des demandeurs d'emploi.
Rémunération des stagiaires de la formation professionnelle. Formation à la création-reprise d'entreprise :
Lire l'analyse de ces trois actions au point 8.
· Formation des assistants techniques du commerce et des services et des acteurs de l'animation économique :
Lire l'analyse spécifique au point 6.
· Actions économiques (chapitre 44-03, art. 20)
L'article 20 du chapitre 44-03 intègre les actions à vocation économique, hors contrats de plan. Son champ d'application a été étendu aux actions peu développées auparavant dans le secteur des services, et au-delà au profit de l'ensemble des PME non industrielles.
La DEcas conduit cinq types d'opérations :
_. le développement économique des PME des secteurs du commerce, de l'artisanat et des services
Lire l'analyse de cette procédure, remaniée en 2000, au point 6.
_. le développement des réseaux d'appui aux entreprises
Le champ d'intervention de la DEcas couvre environ 1 600 000 entreprises et se caractérise notamment par une approche de la petite entreprise dont les besoins spécifiques d'accompagnement et d'adaptation doivent permettre son accès au marché.
Les missions de la DEcas la conduisent désormais à intervenir principalement dans trois directions :
- la création et la transmission d'entreprises, faisant l'objet de partenariats, dans le cadre d'actions d'ingénierie, avec des organismes dont les compétences sont éprouvées en la matière (ADIE, FIR,...) ;
- le conseil aux très petites entreprises, avec des actions du même type que celles évoquées ci-dessus (CFCGA, EGEE,...) ;
- l'aide à l'exportation, notamment dans le cadre d'un partenariat avec le Centre français du commerce extérieur.
La confédération française des coopératives et groupements d'artisans illustre bien ce qu'il faut faire
La confédération française des coopératives et groupements d'artisans (CFCGA) est née en 1991 de la transformation de la fédération nationale des coopératives et groupements d'artisans elle-même issue, en 1978, de la fédération nationale des coopératives d'artisans créée en 1960. Elle est régie par le statut spécifique de la coopération artisanale prévu par la loi n° 83-657 du 20 juillet 1983 relative au développement de certaines activités d'économie sociale.
La CFCGA regroupe 159 coopératives et groupements (fin 1999) totalisant un chiffre d'affaires de 2,6 milliards de francs. Il est organisé en six branches (fédération de la boucherie charcuterie artisanale, union des boulangers et pâtissiers, union des coopérateurs du bâtiment, organisation des coopératives d'achats pour les artisans du bâtiment, union des coopératives d'artisans ruraux, fédération de branche interprofessionnelle) et huit fédérations régionales (aquitaine, Basse-Normandie, Bretagne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, PACA, Pays-de-la-Loire, Réunion).
La CFCGA a pour missions de représenter et défendre les intérêts de ses membres, mettre à la disposition des coopérateurs des moyens et conseils techniques d'appui, favoriser l'extension de la coopération artisanale, développer la formation en matière de coopération. Elle réalise également des missions d'information et participe à la procédure de révision périodique du statut coopératif prévue par la loi du 20 juillet 1983.
La CFCGA est un exemple réussi d'agrégation de petites unités économiques de secteurs variés ayant des intérêts et des modes de fonctionnement communs. Cette voie favorise le progrès économique et l'aménagement du territoire ; elle doit être approfondie car elle est pleinement compatible avec la législation sur les ententes. Notamment les mécanismes de diffusion de l'information économique et financière et les appuis techniques aux coopérateurs doivent être soutenus.
_. le soutien aux métiers d'art
La politique menée par le secrétariat d'Etat s'efforce de redonner une nouvelle dynamique au secteur. Sa mise en _uvre, qui doit prendre en compte à la fois la diversité des métiers concernés, leurs différents statuts, la haute technicité et le savoir-faire, parfois ancestral, que certains requièrent, nécessite de maîtriser les facteurs qui ont contribué à fragiliser ces entreprises (contraintes de marchés et exigence de productivité, raréfaction de certains matériaux, évolution des modes de vie,...).
Cette politique s'articule autour des deux axes suivants :
- la mise en _uvre progressive du programme pluriannuel d'orientation élaboré par les professionnels, la DEcas, la société d'encouragement aux métiers d'art (SEMA) ainsi que le Conseil des métiers d'art du ministère de la culture ;
- le financement de programmes pluriannuels pour les métiers d'art dans les régions, dont la mise en _uvre s'effectue dans le cadre régional, sur la base d'un contrat passé entre l'Etat et les conseils régionaux qui le souhaitent, pour financer, à parts égales Etat-région, les actions retenues dans ces programmes.
La politique du secrétariat d'Etat continuera à se développer en s'appuyant sur quatre caractéristiques essentielles des métiers d'art :
- l'insertion sociale : la création d'emplois dans ces métiers doit être encouragée par des mesures spécifiques de formation des jeunes et un soutien actif aux chefs d'entreprises qui transmettent leur savoir-faire à un apprenti ;
- l'innovation et les nouvelles technologies : l'objectif est d'aider ces métiers à se moderniser tout en garantissant leur identité pour qu'avec l'ensemble du secteur de la petite entreprise ils s'ouvrent à l'innovation ;
- le développement local : la dynamique Etat-région, amorcée par la mise en place de programmes régionaux de développement des métiers d'art, doit être amplifiée en fédérant initiatives et réseaux locaux ;
- la promotion de l'image de la France.
En 2001, la DEcas s'engagera sur un axe nouveau consistant à renouer les relations entre l'artisanat d'art et l'industrie du luxe, rompues depuis quelques années, et ayant conduit ce secteur industriel à s'écarter des artisans dans la conception et la fabrication des prototypes, fragilisant ainsi la filière « métiers d'art ». |
Afin de mener ces actions, le secrétariat d'Etat agit par voie de convention avec la SEMA, soutient en outre des manifestations ponctuelles, participe à l'organisation de concours, et contribue à la mise en place d'actions d'exportation ou de promotion du secteur à l'étranger.
_. les aides aux groupements
Les aides aux groupements permettent d'appuyer certaines actions qui contribuent à fédérer les initiatives de différents partenaires socio-professionnels. Ce sont en général des opérations de promotion ayant un effet de levier substantiel pour les professions concernées. Peuvent être également aidées dans ce cadre des initiatives qui, bien que correspondant aux priorités globales de la DEcas, ne peuvent, pour diverses raisons, bénéficier des procédures habituelles d'animation économique ou du FISAC.
Ce poste de dépense est traditionnellement abondé par des crédits pris sur les réserves parlementaires, dont la majorité des dossiers est constituée d'aides à des unions locales de commerçants et d'artisans.
Un exemple : Le conseil du commerce de France,
pour rester indépendant sans être isolé
Le conseil du commerce de France (CNF) est l'organisation professionnelle qui a pris la succession du conseil national du commerce après l'intégration du commerce de gros et du commerce international en son sein.
Le CNF est la branche commerciale du mouvement des entreprises de France (Medef). Il regroupe plus de 120 fédérations très variées (commerce de gros , commerce international, commerce de détail, commerce spécialisé et non spécialisé, commerce alimentaire et non alimentaire, grande distribution, commerce de centre-ville, franchisés, coopératives et associations de commerçants, vente à distance, commerce électronique).
Cette force d'intégration est un exemple de coordination et de cohérence entre des professionnels que beaucoup de choses divisent (cultures, pratiques commerciales et implantation différentes, concurrence directe sur le terrain) mais dont la finalité est de satisfaire des besoins de consommation de la collectivité comparables sur bien des points. La promotion du commerce exige aujourd'hui un tel rassemblement ; il est dans l'intérêt des commerçants, des consommateurs et des concurrents et partenaires du commerce français.
Ce type de regroupement doit permettre de définir des pratiques harmonieuses. Il est en ce sens un interlocuteur privilégié des pouvoirs publics. Seul, avec les chambres de commerce et d'industrie, un organisme de ce type est en outre en mesure d'accompagner, dans un climat de confiance, les commerçants sur des terrains nouveaux comme la mise en place de l'euro, la diffusion des techniques du commerce électronique ou la négociation de nouvelles conventions collectives du travail (il en existe plus de 40 dans le secteur du commerce).
_. le dispositif de réduction du temps de travail
En 2000, la DEcas procédera au solde de la convention conclue avec l'Union professionnelle artisanale (UPA) pour l'application du dispositif de passage aux 35 heures dans l'artisanat, à hauteur de 760 000 F, et prolongera l'action menée à hauteur de 1,24 million de francs. Au total, ce sont donc 2 millions que la direction engagera cette année avec l'UPA.
De même, la convention cadre conclue en septembre 1999 entre le ministère chargé du travail, le secrétariat d'Etat chargé de l'artisanat et la Confédération générale de l'alimentation de détail fera l'objet d'une convention d'exécution en 2000, pour un montant d'un million de francs, afin d'étendre le dispositif aux entreprises commerciales et artisanales relevant de ce secteur.
Enfin, cette même convention cadre prévoit l'organisation d'une campagne de communication au plan national, menée principalement par le Fonds national de promotion et de communication de l'artisanat, mais auquel la DEcas s'associera à hauteur de 1,5 million de francs.
Le passage aux 35 heures des entreprises de moins de 20 salariés, au 1er janvier 2002, rendra indispensable le renforcement et l'extension de l'aide apportée par la DEcas, en particulier au cours du second semestre 2001. Rappelons que les entreprises de moins de 20 salariés représentent 93 % des entreprises ayant au moins un salarié. M. Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, s'est lui-même publiquement inquiété des conséquences du passage aux 35 heures dans les PME-PMI. |
Les crédits consacrés au financement des volets commerce-artisanat-services des contrats de plan figurent au chapitre 44-03, article 30 et pour les dépenses d'investissement au chapitre 64-02, article 40. Par ailleurs, une fraction des crédits d'aide à la formation est déconcentrée pour financer des actions de sensibilisation des jeunes aux métiers de l'artisanat (chapitre 44-03, article 10).
La dotation finançant les actions économiques en faveur du commerce, de l'artisanat et des services figure au chapitre 44-03, article 20. Elle est globale et, selon le ministère, il n'est plus possible de distinguer les actions en faveur de l'artisanat de celles en faveur du commerce et des services.
De 1994 à 1999, 269 millions de francs ont été consentis (métropole et DOM-TOM) pour l'exécution des contrats de plan : le taux de délégation a atteint 96,53 %. Au titre des crédits de fonctionnement du titre IV, 103,65 millions ont été délégués et, au titre des crédits d'investissement du titre VI, 165,22 millions. Par ailleurs, 100 millions de francs ont été consentis par le fonds national d'aménagement et de développement du territoire (le taux d'exécution sur l'enveloppe de 369 millions a atteint 94,19 %).
Pour l'application du XIIème Plan (2000-2006), le comité interministériel pour l'aménagement et le développement du territoire du 23 juillet 1999 a décidé d'allouer une première tranche de 351 millions de francs de crédits (hors TOM) pour les volets des contrats de plan incombant au secrétariat d'Etat aux PME, au commerce et à l'artisanat, soit 50 millions par an (sur un total de 95 milliards de crédits répartis). Une seconde tranche de 268 millions de francs a été décidée au mois de novembre 1999. Au total, 619,8 millions de francs ont donc été affectés au commerce et à l'artisanat, mais seuls les 351 premiers millions ont été budgétisés.
Le tableau ci-après présente la répartition des dotations entre les régions.
Pour 2000, les dépenses d'intervention du titre IV (21,5 millions de francs) augmentent de 4 millions de francs (+ 22,8 %) et les subventions d'investissement du titre VI sont en augmentation de 7,5 % pour les autorisations de programme (21,5 millions) mais en baisse de 13,6 % pour les crédits de paiement (20,3 millions). Cependant les crédits du titre IV ont bénéficié de 3,39 millions de francs de reports de 1999 et le titre VI de 3,9 millions en autorisations de programme et 12,07 en crédits de paiement.
Pour 2001, les crédits sont encore en augmentation :
- Chapitre 44-03, article 30 : 24,50 millions de francs ;
- Chapitre 64-02, article 40 : 23,5 millions en autorisations de programme et 22,5 millions en crédits de paiement.
TABLEAU crédits contractualisés
Le FISAC a été créé par l'article 4 de la loi n°89-1008 du 31 décembre 1989 sur le développement des entreprises commerciales et artisanales et sur l'amélioration de leur environnement économique, juridique et social. Alimenté par une partie de l'excédent du produit de la taxe sur les grandes surfaces payée par les entreprises de détail dont la surface de vente est supérieure à 400 m² pour financer le régime de l'indemnité de départ des commerçants et des artisans (instituée par la loi n° 72-657 du 13 juillet 1972), ce fonds poursuit un triple objectif précisé par le décret n° 95-1140 du 27 octobre 1995 (qui a abrogé le décret du 21 novembre 1991) et la loi n° 96-1160 du 27 décembre 1996 de financement de la sécurité sociale pour 1997 :
1° l'aide à la sauvegarde de l'activité des commerçants et des artisans dans les secteurs touchés par les mutations sociales consécutives à l'évolution du commerce et de l'artisanat (l'extension effective des compétences du FISAC à l'artisanat a été réalisée par l'article 6 de la loi de finances rectificative pour 1993 du 30 décembre 1993).
« Les opérations collectives sont destinées à favoriser le maintien et l'adaptation du commerce et de l'artisanat afin de préserver l'animation commerciale dans des secteurs géographiques ou professionnels et la desserte de proximité propices à la vie sociale. » (article premier du décret)
2° les aides à la transmission ou à la restructuration d'entreprises commerciales ou artisanales.
Ces opérations sont destinées aux entreprises réalisant des chiffres d'affaires annuels hors taxes inférieurs à 3,5 millions de francs (arrêté du 27 octobre 1996).
3° le financement des régimes d'assurance vieillesse de base des professions artisanales, industrielles et commerciales (article 40-I de la loi n° 96-1160 du 27 décembre 1996 de financement de la sécurité sociale pour 1997).
Ce dernier objectif vise à soutenir le régime de protection sociale des commerçants et artisans (ORGANIC et CANCAVA) dont la structure démographique défavorable rend irréalisable leur équilibre financier. Un versement de 300 millions de francs a été effectué en 1997 et est prévu pour 1998.
En 1995, le rendement de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat a augmenté de 28,61 %, en raison de la refonte du dispositif de taxation. De quarante-deux taux d'imposition, on est passé à trois taux. Le taux minimum pour les établissements réalisant un chiffre d'affaires inférieur à 10 000 F par mètre carré a été porté à 24 F/m², soit une majoration de 10 %. Le taux maximum applicable aux établissements assujettis à la tranche supérieure, portée de 20 000 F de chiffre d'affaires au mètre carré à 80 000 F, a été fixé à 83,50 F/m², soit une majoration de 90 %. Le taux intermédiaire pour les établissements dont le chiffre d'affaires est compris entre 10 000 et 80 000 F par mètre carré est défini pour chaque assujetti selon une proportionnalité constante par rapport à la progression déterminée entre le taux minimum et maximum lorsque le chiffre d'affaires évolue entre 10 000 et 80 000 F au mètre carré.
En 1996, le produit de la taxe a progressé de 4,13 %, puis en 1997, de 8,25 % sous l'effet de l'évolution des superficies de ventes assujetties et des éléments d'assiette. La loi de finances pour 1997 porte les taux minimum et maximum applicables à 27,90 F/m² et 87,40 F/m².
En 1998, l'amélioration de la conjoncture et les efforts de l'ORGANIC pour lutter contre l'évasion grâce à la mise à jour des fichiers par la DGCCRF a permis d'accroître de 14 % le produit de la taxe. En 1999, le produit de taxe a cru de1,61 %. En 2000, son rythme annuel de progression atteignait 2,25 % au 31 juillet.
Les tableaux ci-après décrivent l'emploi des ressources du FISAC et l'évolution des fonds disponibles.
Depuis le deuxième semestre 1999, afin d'assouplir le dispositif et accroître la rapidité de l'intervention du fonds, les 18 catégories d'opérations ont été regroupées en cinq catégories par la circulaire ministérielle du 21 juin 1999 :
- Opérations urbaines = C_ur de pays + Centre 2000 + Halles et marchés des communes de plus de 2000 habitants + Quartier sensibles
- Opérations rurales = 1000 villages de France + ORAC + Halles et marchés des communes de moins de 2000 habitants + Equipements commerciaux
- Opérations sectorielles
- Etudes
- Autres = Biens culturels + Artisanat + Programme de développement concerté + Opérations « sinistrés » + Transmission-reprise + Divers.
Pour financer ces actions en 2000, le FISAC a bénéficié d'une dotation de 410 millions de francs. Comme votre rapporteur l'avait fait valoir l'an dernier, cette somme est faible compte tenu des rentrées fiscales de la taxe sur les grandes surfaces. Cependant une dotation exceptionnelle de 200 millions de francs a été dégagée en 2000 pour venir en aide aux entreprises commerciales et artisanales victimes des tempêtes de décembre 1999.
Par ailleurs, en matière d'opérations urbaines, la même circulaire du 21 juin 1999 a porté les plafonds d'aide à 2,5 millions de francs pour les dépenses de fonctionnement (50 % du montant de l'opération plafonné à 5 millions) et à 20 % de l'investissement subventionnable lorsque son montant ne dépasse pas 5 millions de francs et 100 % au-delà de ce seuil (ce qui représente une subvention de 2,5 millions pour un investissement subventionnable de 20 millions de francs). Le comité interministériel des villes du 14 décembre 1999 a ensuite relevé les taux plafond d'intervention du FISAC dans les zones prioritaires des contrats de ville (quartiers sensibles) à 80 % en fonctionnement au lieu de 50 % et à 40 % en investissement au lieu de 20 %.
Pour les opérations rurales, le montant des dépenses d'investissement subventionnables est limité, pour les entreprises, à 300 000 F, ce qui correspond à un taux maximal de subvention directe de 60 000 F.
Le nombre de demandes de subventions adressées au FISAC s'accroît. En 1999, environ 700 dossiers avaient été traités ; en 2000 leur nombre sera proche de 1000. Le montant moyen des opérations tend également à s'élever : en zone urbaine, il était de 596 000 F en 1999 et 154 200 F en zone rurale. Les opérations urbaines représentent plus de 45 % des sommes versées ; cette répartition date de 1998, année où le montant des subventions accordées en zone urbaine a cru de 50 %. Cependant, les opérations rurales représentent, sur 1992-1999, 55,8 % du nombre total de décisions prises par le FISAC.
Une adaptation de la réglementation du FISAC sera nécessaire pour prendre en compte les nouveaux découpages territoriaux, notamment les pays et les agglomérations, issus des lois sur l'aménagement et le développement durable du territoire et sur l'intercommunalité.
EMPLOI DES RESSOURCES PRÉLEVÉES SUR LE FISAC ET TOTAL SUR 1992-2000
(nombre d'opérations et montants en francs)
CATÉGORIES D'OPÉRATIONS |
BILAN ANNÉE 1995 |
BILAN ANNÉE |
BILAN ANNÉE 1997 |
BILAN ANNÉE 1998 |
BILAN ANNÉE 1999 |
2000 |
BILAN
GLOBAL |
|||||||
NB |
MONTANT |
NB |
MONTANT |
NB |
MONTANT |
NB |
MONTANT |
NB |
MONTANT |
NB |
MONTANT |
NB |
MONTANT |
|
Actions spécifiques |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
3 |
20 432 147 |
6 |
281 502 810 |
9 |
301 934 957 |
Animation |
7 |
4 633 413 |
15 |
4 255 185 |
15 |
5 832 051 |
12 |
10 348 700 |
8 |
2 452 000 |
2 |
245 025 |
69 |
30 545 724 |
Animation économique des CM |
2 |
40 000 000 |
1 |
50 000 000 |
2 |
50 000 000 |
1 |
50 000 000 |
2 |
100 000 000 |
0 |
0 |
9 |
324 622 847 |
Artisanat |
3 |
2 597 780 |
9 |
7 080 800 |
2 |
1 450 000 |
6 |
3 468 700 |
2 |
1 398 500 |
0 |
0 |
51 |
27 008 993 |
Opérations « biens culturels » |
7 |
1 610 600 |
35 |
4 554 016 |
8 |
315 957 |
13 |
1 114 709 |
9 |
1 229 636 |
0 |
0 |
72 |
8 824 918 |
Opérations urbaines |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
68 |
25 737 024 |
63 |
27 304 534 |
131 |
53 041 558 |
C_ur de pays (a) |
57 |
30 427 408 |
101 |
59 464 921 |
99 |
63 718 125 |
169 |
96 028 056 |
164 |
108 328 377 |
37 |
24 019 743 |
771 |
438 648 447 |
Centre 2000 et assim. (a) |
22 |
18 062 835 |
54 |
50 653 975 |
32 |
41 479 482 |
61 |
59 387 610 |
35 |
35 208 436 |
13 |
18 146 116 |
295 |
265 277 830 |
Divers |
6 |
4 394 514 |
6 |
12 508 796 |
6 |
15 151 250 |
6 |
47 065 000 |
10 |
4 871 550 |
0 |
0 |
44 |
93 776 395 |
Opérations en quartier sensible (e) |
24 |
9 121 300 |
44 |
32 391 269 |
25 |
9 554 800 |
44 |
18 720 264 |
16 |
4 959 350 |
7 |
2 111 235 |
187 |
94 610 929 |
Études |
3 |
625 117 |
5 |
739 500 |
2 |
200 000 |
2 |
2 036 000 |
8 |
786 250 |
5 |
449 535 |
38 |
6 575 463 |
Équipements commerciaux |
16 |
7 552 549 |
32 |
11 446 588 |
15 |
4 952 220 |
36 |
10 519 172 |
15 |
4 812 830 |
0 |
0 |
151 |
52 658 846 |
Halles et marchés (b) |
21 |
4 855 919 |
33 |
10 518 314 |
42 |
12 962 487 |
56 |
21 175 929 |
55 |
18 875 886 |
4 |
1 451 874 |
331 |
103 324 207 |
Opérations 1000 villages (c) |
334 |
31 015 059 |
459 |
40 994 050 |
399 |
40 900 411 |
421 |
42 681 552 |
249 |
29 476 390 |
1 |
200 000 |
2363 |
235 492 642 |
ORAC (d) |
29 |
19 889 918 |
40 |
26 856 590 |
35 |
20 727 824 |
34 |
25 198 910 |
28 |
17 930 104 |
9 |
7 759 317 |
294 |
178 051 472 |
Opérations rurales |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
130 |
24 527 676 |
140 |
19 995 799 |
270 |
44 523 475 |
Parcs de stationnement |
0 |
0 |
1 |
264 500 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
13 |
5 287 265 |
Prog. de développement concerté |
5 |
1 480 148 |
3 |
441 500 |
8 |
5 226 628 |
3 |
623 900 |
2 |
656 058 |
1 |
1 267 350 |
52 |
16 642 560 |
Opérations sectorielles |
2 |
484 769 |
5 |
22 351 559 |
8 |
5 521 200 |
6 |
2 427 687 |
5 |
3 704 800 |
1 |
413 250 |
29 |
36 123 265 |
Opérations pour sinistres |
41 |
10 536 179 |
6 |
1 204 386 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
59 |
31 085 103 |
Transmission-reprise |
5 |
4 120 300 |
4 |
1 917 900 |
2 |
1 058 000 |
3 |
1 944 500 |
1 |
280 000 |
0 |
0 |
34 |
16 696 800 |
TOTAL GÉNÉRAL |
584 |
191 407 808 |
853 |
337 643 849 |
700 |
279 050 436 |
873 |
392 740 689 |
810 |
406 667 014 |
289 |
384 866 688 |
6272 |
2 364 763 696 |
(a) Les opérations « C_ur de Pays » pour les communes d'au plus 30 000 habitants et « Centre 2 000 » pour les autres, qui ont remplacé, en 1995, les opérations urbaines de développement du commerce et de l'artisanat (OUDCA), issues de la circulaire du 5 décembre 1989.
(b) Les opérations de rénovation de halles et marchés mises en _uvre en application de la lettre-circulaire du 26 juillet 1991.
(c) Opérations lancées en 1993.
(d) Les opérations de restructuration de l'artisanat et du commerce (ORAC), issues de la circulaire du 26 juillet 1998 et financées en complément des contrats de plan Etat-régions
(e) La diminution des actions s'explique par la montée en puissance des actions conduites par l'EPARECA chargé de la reconstruction des espaces commerciaux dans les quartiers sensibles.
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation
AFFECTATION DU PRODUIT DE LA TAXE D'AIDE AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT
(en milliers de francs)
ANNÉES |
Taxe d'aide au commerce et à l'artisanat |
Revenus des placements |
Total net |
Fonds affectés à |
Frais et impôts |
Total des dépenses engagées |
Solde annuel |
Dotation budgétaire versée au FISAC |
Prélèvement exceptionnel de l'Etat |
Solde cumulé | |
Artisans |
Commerce | ||||||||||
1990 |
464 786 |
132 328 |
597 116 |
310 000 |
200 000 |
26 414 |
536 414 |
60 702 |
- |
- |
1 190 222 |
1991 |
551 987 |
112 603 |
664 590 |
260 000 |
200 000 |
30 881 |
490 881 |
173 709 |
35 000 |
1 000 000 |
328 931 |
1992 |
596 114 |
57 761 |
653 875 |
260 000 |
100 000 |
17 990 |
377 990 |
275 885 |
125 000 |
- |
479 816 |
1993 |
639 939 |
61 952 |
701 891 |
310 000 |
150 000 |
12 317 |
472 317 |
229 574 |
160 000 |
200 000 |
349 390 |
1994 |
719 820 |
35 354 |
755 174 |
295 000 |
75 000 |
10 140 |
380 140 |
375 034 |
170 000 |
- |
554 424 |
1995 |
925 774 |
58 948 |
984 722 |
240 000 |
105 000 |
8 827 |
353 827 |
630 895 |
300 000 (a) |
680 000 |
205 319 |
1996 |
964 004 |
28 984 |
992 898 |
190 000 |
115 000 |
9 710 |
314 710 |
678 188 |
70 000 |
300 000 (b) |
513 507 |
1997 |
1 043 516 |
19 712 |
1 063 228 |
230 000 |
120 000 |
9 063 |
359 063 |
704 165 |
300 000 |
430 000 (c) |
487 672 |
1998 |
1 187 910 |
24 379 |
1 212 289 |
210 000 |
120 000 |
8 964 |
338 964 |
873 325 |
400 000 |
300 000 (d) |
660 997 |
1999 |
1 207 050 |
20 468 |
1 227 518 |
250 000 |
100 000 |
8 761 |
358 761 |
868 757 |
400 000 |
300 000 (d) |
829 754 |
2000 (prov.) |
1 234 251 |
140 000 |
110 000 |
610 000 (f) |
373 000 (e) |
751 005 | |||||
2001 (prev.) |
Non disponible |
(a) soit 170 millions de francs au titre du FISAC et 130 millions de francs au titre de la dotation complémentaire (arrêté du 27 décembre 1995, JO du 30.12.1995).
(b) au titre du prélèvement exceptionnel au profit du budget de l'Etat (LF rectificative pour 1996 n° 96-1182 du 30 décembre 1996, JO du 31.12.1996).
(c) soit 130 millions de francs au titre de la dotation initiale de l'EPARECA (loi n° 96-987 du 14 novembre 1996) et 300 millions de francs au titre du financement des régime d'assurance vieillesse des professions artisanales et commerciales (arrêté du 30 mai 1997).
(d) au titre du financement des régimes d'assurance vieillesse des professions artisanales et commerciales (arrêté du 18 juin 1998), soit 300 millions de francs.
(e) soit 73 millions de francs au titre du financement du CPDC (arrêté du 24 décembre 1999) et 300 millions au titre du financement des régimes d'assurance vieillesse des commerçants et artisans (arrêté du 14 juin 2000).
(f) soit 410 millions de francs au titre du FISAC (arrêté du 29 décembre 1999) et 200 millions au titre des commerçants et artisans victimes des tempêtes de décembre 1999 (arrêté du 5 mai 2000).
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
L'article 8 de la loi n° 90-1260 du 31 décembre 1990 d'actualisation des dispositions relatives à l'exercice des professions commerciales et artisanales institue une répartition intercommunale de la taxe professionnelle générée par les grandes surfaces soumises à autorisation d'urbanisme commercial. Le dispositif s'applique à la part communale de la taxe professionnelle (ou du supplément de taxe) générée par les créations ou les extensions de grandes surfaces autorisées à partir du 1er janvier 1991. La répartition prévue s'opère de la façon suivante : - 20 % au profit de la commune d'implantation de la grande surface considérée ; - 80 % au profit du fonds départemental de la taxe professionnelle pour les communes avoisinantes, y compris la commune d'implantation, en proportion de leur population. 15 % des sommes perçues par ce fonds (soit 12 % de la totalité des fonds) sont réunis dans un fonds régional et sont distribués à des fonds départementaux d'adaptation du commerce rural en raison inverse du potentiel fiscal par kilomètre carré. L'emploi des fonds est décidé par une commission départementale coprésidée par le préfet et le président du conseil général et composée de trois maires, quatre représentants du conseil général, trois représentants de la chambre de commerce et d'industrie, un représentant de la chambre des métiers et deux personnalités qualifiées. Ces commissions ont été mises en place au premier trimestre 1993. |
Une accélération des sommes recueillies est une nouvelle fois notée par le secrétariat d'Etat, mais aucun emploi des fonds n'est envisagé du fait que ceux-ci sont, selon la formule consacrée, « trop modestes pour permettre des interventions ». Les interventions sont donc réalisées par le FISAC. Cependant, la loi du 31 décembre 1990 s'applique et seule la réunion de la commission d'adaptation du commerce rural peut être différée en cas d'insuffisance des fonds disponibles. Votre rapporteur conteste ce caractère insuffisant au vu des sommes collectées dans certaines régions.
La réflexion, annoncée l'an dernier, sur les facteurs qui permettraient aux commissions du commerce rural d'intervenir dans les années à venir est toujours en cours. Selon les indications des services du secrétariat d'Etat, des commissions commencent, toujours, à se mettre en place en Dordogne, dans les Landes, dans le Nord et à La Réunion, c'est-à-dire les mêmes départements évoqués l'an dernier. Quand on mesure la médiocrité des fonds publics pour soutenir les actions structurantes du commerce, il est très grave de prêter ainsi le flanc à une critique légitime de grande négligence. Est-ce l'illustration d'une absence totale d'autorité politique? |
RÉGIONS DÉPARTEMENTS |
TOTAL PAR RÉGION |
MONTANT PAR DÉPARTEMENT |
RÉGIONS DÉPARTEMENTS |
TOTAL PAR RÉGION |
MONTANT PAR DÉPARTEMENT |
ALSACE |
1 012 665 |
LORRAINE |
1 425 225 |
||
Bas-Rhin |
492 948 |
Meurthe-et-Moselle |
779 699 | ||
Haut-Rhin |
519 717 |
Meuse |
5 780 | ||
AQUITAINE |
7 217 875 |
Moselle |
487 758 | ||
Dordogne |
2 163 128 |
Vosges |
151 988 | ||
Gironde |
531 523 |
MIDI-PYRENEES |
1 129 395 |
||
Landes |
2 095 371 |
Ariège |
172 401 | ||
Lot-et-Garonne |
1 568 622 |
Aveyron |
173 635 | ||
Pyrénées-Atlantiques |
859 231 |
Haute-Garonne |
23 264 | ||
AUVERGNE |
419 100 |
Gers |
286 150 | ||
Allier |
83 820 |
Hautes-Pyrénées |
93 057 | ||
Cantal |
191 590 |
Lot |
194 776 | ||
Haute-Loire |
99 786 |
Tarn |
93 056 | ||
Puy-de-Dôme |
43 904 |
Tarn-et-Garonne |
93 056 | ||
BOURGOGNE |
1 241 491 |
NORD-PAD-DE-CALAIS |
2 988 142 |
||
Côte-d'Or |
224 637 |
Nord |
1 869 092 | ||
Nièvre |
462 974 |
Pas-de-Calais |
1 119 050 | ||
Saône-et-Loire |
220 446 |
BASSE NORMANDIE |
1 269 099 |
||
Yonne |
333 434 |
Calvados |
303 359 | ||
BRETAGNE |
565 273 |
Manche |
379 475 | ||
Côte d'Armor |
223 264 |
Orne |
586 265 | ||
Finistère |
104 741 |
HAUTE NORMANDIE |
215 619 |
||
Ille-et-Vilaine |
95 641 |
Eure |
160 066 | ||
Morbihan |
141 627 |
Seine-Maritime |
55 553 | ||
CENTRE |
1 326 925 |
PAYS-DE-LA-LOIRE |
2 663 569 |
||
Cher |
264 2077 |
Loire-Atlantique |
245 543 | ||
Eure-et-Loir |
171 751 |
Maine-et-Loire |
431 375 | ||
Indre |
406 158 |
Mayenne |
889 015 | ||
Indre-et-Loire |
130 648 |
Sarthe |
512 855 | ||
Loir-et-Cher |
234 251 |
Vendée |
584 781 | ||
Loiret |
119 110 |
PICARDIE |
943 166 |
||
CHAMPAGNE ARDENNE |
1 148 427 |
Aisne |
412 152 | ||
Ardennes |
246 068 |
Oise |
198 870 | ||
Aube |
247 827 |
Somme |
332 144 | ||
Marne |
179 351 |
POITOU-CHARENTES |
863 892 |
||
Haute-Marne |
475 181 |
Charente |
en cours | ||
CORSE |
0 |
Charente-Maritime |
en cours | ||
Corse-du-Sud |
0 |
Deux-Sèvres |
en cours | ||
Haute-Corse |
0 |
Vienne |
en cours | ||
|
|
PROVENCE-ALPES-COTE D'AZUR |
|
||
Doubs |
356 863 |
Alpes-de-Haute-Prov. |
235 892 | ||
Jura |
323 657 |
Hautes-Alpes |
226 579 | ||
Haute-Saône |
555 941 |
Alpes-Maritimes |
16 793 | ||
Territoire de Belfort |
135 307 |
Bouches-du-Rhône |
13 860 | ||
ÎLE-DE-FRANCE |
4 449 177 |
Var |
32 727 | ||
Paris |
0 |
Vaucluse |
39 751 | ||
Seine-et-Marne |
2 108 083 |
RHONE-ALPES |
2 926 547 |
||
Yvelines |
757 590 |
Ain |
385 933 | ||
Essonne |
771 291 |
Ardèche |
813 272 | ||
Hauts-de-Seine |
0 |
Drôme |
507 862 | ||
Seine-Saint-Denis |
0 |
Isère |
234 682 | ||
Val-de-Marne |
0 |
Loire |
269 010 | ||
Val-d'Oise |
812 213 |
Rhône |
64 111 | ||
LANGUEDOC- |
Savoie |
441 471 | |||
ROUSSILLON |
2 139 758 |
Haute-Savoie |
210 206 | ||
Aude |
378 679 |
||||
Gard |
152 249 |
D.O.M. |
2 151 170 |
||
Hérault |
108 349 |
Guadeloupe |
716 958 | ||
Lozère |
1 342 179 |
Guyane |
0 | ||
Pyrénées-Orientales |
158 302 |
Martinique |
0 | ||
LIMOUSIN |
942 497 |
Réunion |
1 434 212 | ||
Corrèze |
255 361 |
||||
Creuse |
147 801 |
TOTAL |
38 132 407 |
||
Haute-Vienne |
539 335 |
Source : Secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation - les montants sont exprimés en francs. |
Dans l'artisanat, pour les motifs de procédure tenant à l'absence de présentation de justificatifs de l'utilisation précise des fonds versés, aucune subvention du fonds social européen (FSE) (objectif 3 - mesure 8) n'a été accordée en 1999 et 2000. Les crédits étaient intégralement affectés au programme d'aide à l'animation économique dans le secteur de l'artisanat. Le FISAC a pris le relais.
SUBVENTIONS DU FSE ATTRIBUÉES À L'ARTISANAT (OBJECTIF 3 - MESURE 8)
(en francs)
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Total 1994-1999 | |
Animation économique |
9 597 400 |
17 973 019 |
43 696 904 |
52 000 000 |
7 103 143 |
130 370 466 |
Formation professionnelle |
4 161 289 |
4 118 094 |
0 |
8 279 383 | ||
TOTAL |
13 758 689 |
22 091 113 |
43 696 904 |
52 000 000 |
7 103 143 |
138 649 849 |
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
Dans le secteur du commerce, le FSE apporte un soutien financier aux actions de formation professionnelle : 17,96 millions de francs ont été versés en 1998 et 21,61 millions en 1998. Quatre mesures de l'objectif 3 sont utilisées :
- la mesure 3 pour la formation des demandeurs d'emploi candidats à la création d'entreprise, qui permet de soutenir l'organisation de formations dispensées par les chambres de commerce et d'industrie : 2,4 millions de francs ont été versés en 1998 et 3,418 millions en 1999 ;
- la mesure 6 pour la formation en instituts de promotion commerciale (remise à niveau et qualification de personnes menacées de chômage de longue durée), qui finance des stages organisés par ces instituts et par l'Institut de formation commerciale permanente (IFOCOP) de longue durée (1 200 heures) pour la formation de demandeurs d'emploi aux métiers du commerce et aux fonctions commerciales : 14,639 millions de francs ont été versés en 1998 et 17,036 millions en 1999. En 1998 et 1999, 700 demandeurs d'emploi ont été pris en charge grâce à ces fonds, avec un taux de placement de 75 à 100 % dans les six mois ;
- la mesure 7 pour la formation par apprentissage : 700 000 F en 1998 et 896 000 F en 1999 ont été versés pour l'apprentissage dans les métiers des commerce de sport et de loisirs (226 apprentis) ;
- la mesure 20 pour l'assistance technique : 222 125 F en 1998 et 266 375 F en 1999 ont été versés à l'Office national d'information sur les enseignements et les professions (ONISEP).
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE BONIFICATIONS D'INTÉRETS INSCRITS EN LOIS DE FINANCES
(PRÊTS ACCORDÉS AUX ARTISANS)
(en millions de francs)
Chapitre 44.98 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Art. 10 : Crédit agricole |
80,86 |
75,4 |
69,85 |
57,6 |
49,9 |
48,2 |
45,4 |
44,0 |
35,85 |
35,85 |
Art. 20 : banques populaires |
132,13 |
124 |
95,0 |
80,4 |
79,9 |
72,1 |
68,0 |
63,5 |
51,72 |
50,14 |
Art. 30 : autres réseaux |
98 |
92,5 |
78,7 |
62 |
45,2 |
38,45 |
36,6 |
43,5 |
35,43 |
37,01 |
TOTAL |
311 |
291,9 |
242,55 |
200 |
175,0 |
158,75 |
150,0 |
151,0 |
123,0 |
123,0 |
Taux moyen de bonification de l'encours total (en %) |
1,65 |
1,57 |
1,50 |
1,43 |
1,49 |
1,72 |
1,85 |
+ que 1,85 |
||
Taux de la consommation des enveloppes de prêts bonifiés |
77 % |
|
94,3 % |
98,2 % |
104,8 % |
98,9 % |
99,0 % |
|||
CRÉDITS BUDGÉTAIRES CONSOMMÉS |
226,8 |
200,8 |
184,7 |
172,6 |
161,1 |
156,6 |
151,0 |
151,0 |
123,0 |
123,0 |
dont crédits finançant : - l'encours de prêts bonifiés : |
210,5 |
185,2 |
164,7 |
151,4 |
139,4 |
134,9 |
129,0 |
130,0 |
114,0 |
123,0 |
- des mesures nouvelles : |
16,3 |
15,7 |
20,0 |
20,5 |
21,7 |
21,7 |
21,0 |
21,0 |
9,0 |
0,0 |
Nota : Le secrétariat d'Etat n'a fourni aucun élément d'information sur les taux moyens de bonification et de consommation des enveloppes la consommation des crédits budgétaires (ces lignes n'ont pas été actualisées par rapport à l'avis budgétaire pour 2000).
Les prêts bonifiés sont fondamentaux pour le développement des PME artisanales car ils leur permettent d'obtenir des crédits dans des conditions comparables à celles dont bénéficient les grandes entreprises. Il est indispensable que ce système soit maintenu et que le taux de 3,5 % ne soit pas dépassé. Il serait, en outre, utile que ces prêts soient étendus à l'investissement en cas de reprise ou de transmission d'entreprise.
A ces propositions formulées par votre rapporteur, Mme Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, a répondu, lors de la séance des questions au Gouvernement du mardi 17 octobre 2000, que « les petites entreprises ne demandent pas à être un monde à part, surprotégé, mais à avoir accès au crédit grâce à une garantie de leurs emprunts. Nous garantissons de 50 % à 70 % les 250 000 F d'emprunt et à 50 % les 500 000 F d'emprunt pour une extension. Pour cela il faut trouver des fonds. Mais les 210 millions que nous consacrons aux prêts bonifiés ne sont utilisés qu'à 60 % car ils ne sont plus très intéressants sur le marché, le taux des CODEVI ayant baissé. On peut le constater et attendre. On peut aussi considérer qu'il y a là un vrai problème. Dès lors, on utilise une partie de ces 210 millions pour accompagner la mise aux normes et le passage à l'euro, qui coûtent aux entreprises sans rien leur rapporter, et une autre partie pour continuer à garantir des prêts bonifiés. » (compte rendu analytique de la 2ème séance du 17 octobre 2000)
Depuis 1991, la charge financière supportée par l'Etat dans le cadre de la bonification des prêts aidés à l'artisanat diminue continûment et fortement. Pour 2000, la réduction a atteint un record : - 18,5 %. Pour 2001, le projet de loi de finances propose de stabiliser à 123 millions de francs les crédits afin de faire face aux besoins de financement des prêts accordés antérieurement. Le projet de loi de finances ne contient, en revanche, aucune enveloppe pour des mesures nouvelles ; il n'y aura donc aucune adjudication d'enveloppe de prêts bonifiés en 2001. |
Les crédits budgétaires pour 2001 ne visent donc qu'à financer, d'une part, les engagements de l'Etat sur les réalisations de prêts accordés antérieurement à 2000 et dont la bonification des intérêts porte sur la totalité de leur durée (jusqu'à 15 ans) et, d'autre part, la charge de bonification de l'enveloppe de prêts ouverte pour 2000, ultime année de fonctionnement du dispositif. Les crédits inscrits au projet de loi de finances sont évaluatifs ; ils sont estimés en fonction de l'évolution des encours de prêts en phase d'amortissement et de celle de la consommation de l'enveloppe annuelle votée. Ils visent à couvrir l'écart entre le montant annuel des intérêts supportés par les artisans bénéficiaires de prêts bonifiés et celui calculé en fonction du taux auquel les banques acceptent de prêter à l'issue des adjudications. Le montant effectif engagé pour 2001 ne sera déterminé qu'après la production des justificatifs comptables des réalisations effectives au 31 décembre 2000, que les banques communiqueront après l'établissement de leur bilan.
Les services du ministère des finances estiment que compte tenu de l'état des engagements et de l'évolution des taux, des enveloppes de 135 millions de francs et 130 millions seraient nécessaires en 2001 puis 2002 pour amortir les engagements passés. La dotation de 123 millions de francs étant inscrite à titre évaluatif, des crédits supplémentaires seront débloqués en cas de nécessité en loi de finances rectificative.
Un mécanisme de garantie de l'Etat se substituera au système des prêts bonifiés. Une ligne budgétaire de 22 millions de francs avait été inscrite dans le budget pour 2000 (chapitre 44-95, article 20) pour abonder un fonds de garantie créé par conventions passées avec les SOFARIS, SIAGI et SOCAMA pour soutenir les PME. Cette dotation est reconduite dans le projet de budget pour 2001.
VOLUME DES RÉALISATIONS
(en millions de francs)
Prêts bonifiés |
Prêts conventionnés |
Total prêts spéciaux | ||||
en MF |
en nombre |
en MF |
en nombre |
en MF |
en nombre | |
1993 |
2 505 |
18 835 |
5 512 |
41 757 |
8 017 |
60 591 |
1994 |
3 197 |
22 201 |
7 026 |
48 455 |
10 223 |
70 657 |
1995 |
3 286 |
22 979 |
7 176 |
53 955 |
10 462 |
76 934 |
1996 |
1 111 |
9 415 |
6 602 |
49 639 |
7 713 (*) |
59 054 (*) |
1997 |
2 287 (**) |
17 645 |
7 206 |
46 801 |
9 493 |
64 446 |
1998 hors FISAC 1998 + FISAC |
2 300 2 987 |
n.d. 23 352 |
7 000 9 551 |
n.d. 55 800 |
9 300 12 538 |
n.d. 79 152 |
1999 |
861 |
6 102 |
7 401 |
29 204 |
8 262 |
35 306 |
2000 (prévisions) |
1 000 |
7 500 |
3 000 |
n.d. |
4 000 |
n.d. |
(*) 13,3 milliards de francs et environ 80 000 prêts en comptant les prêts CODEVI.
(**) dont 379 millions de réalisations financées par une enveloppe additionnelle de 1,55 milliard de francs ouverte sur le FISAC de juillet 1997 à juin 1998.
Source : Secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
NB : Les établissements de crédit adjudicataires d'une fraction de la dotation budgétaire s'engagent à offrir aux entreprises dirigées par un artisan ou maître-artisan un volume de prêts conventionnés deux fois supérieur à celui des prêts bonifiés.
A ces prêts spéciaux doivent être ajoutés les prêts CODEVI réservés à l'artisanat dont le volume a atteint près de 3,7 milliards de francs en 1997. Au total, les prêts à taux préférentiels accordés par les banques aux artisans ont atteint 13,2 milliards de francs, soit 69 % des 19 milliards de financement bancaire des investissements du secteur bancaire.
Des études, notamment du Conseil national du conseil et du titre ou du commissariat général du plan, tendent à montrer (avant la remontée des taux en 2000) que le coût du crédit n'est plus un obstacle majeur à l'investissement des petites entreprises. En revanche, l'accès au crédit, malgré une offre globalement excédentaire, demeure difficile pour les petites entreprises, particulièrement pour les plus petites et celles venant d'être créées ou reprises. Le Gouvernement a fait valoir que la politique de bonification d'intérêt, qui avait eu son utilité en période de crédit cher, a perdu une grande part de sa pertinence alors qu'il est essentiel d'améliorer l'accès au crédit en développant les systèmes de garantie auxquels peuvent avoir recours les petites entreprises. La remontée des taux d'intérêt fait cependant peser une incertitude sur ce calcul économique. Le taux annuel moyen des prêts bonifiés à l'artisanat est en effet passé de 3,38 % en 1998 à 3,59 % en 1999 et 4,31 % en 2000 (au 30 juin) ; celui des prêts conventionnés aidés de 5,23 % à 5,44 % et 6,16 %.
Chaque année l'Etat dote la Banque de développement des PME (BDPME) d'un milliard de francs (voir ci-après le point 5) lui permettant de garantir plus de 25 milliards de francs de financement. Cependant, les procédures de la BDPME ne sont pas adaptées aux très petites entreprises en raison des formalités et du coût de traitement unitaire des dossiers.
Le nouveau fonds de garantie, amené à se substituer au mécanisme des prêts bonifiés, fonctionne selon le principe de la délégation de l'engagement de la garantie aux réseaux bancaires instructeurs ; une banque bénéficiera donc directement de la garantie sans devoir adresser, comme dans le cas de la BDPME, le dossier de demande de financement. Les banques doivent respecter les conditions contractuelles de la garantie nouvelle - à ce titre, elles renoncent à la garantie hypothécaire sur la résidence principale - et limiter son recours financier à la caution solidaire des emprunteurs. Le fonds de garantie permet d'apporter plus de 500 millions de francs en garantie, son bras de levier étant identique à celui de la dotation de la BDPME.
La Banque de développement des petites et moyennes entreprises (BDPME) a pour finalité de faciliter la réalisation de projets un peu risqués qui ne trouveraient spontanément de ce fait un financement adapté. C'est une société holding du Crédit d'équipement des PME (CEPME) et de la SOFARIS ; elle assure la gestion des fonds de trésorerie (CEPME) et de garantie (SOFARIS) dotés par l'Etat et la Caisse des dépôts et consignations et met au service des établissements de crédits, qui requièrent son concours, une garantie couvrant selon l'objet de 50 à 80 % de leur intervention, ou des possibilités de cofinancement. Plus de 500 accords ont été signés avec des banques et des sociétés de capital-risque et de capital-développement. Au 31 décembre 1999, les fonds de garantie SOFARIS s'élevaient à 6,3 milliards de francs, contre 2,5 milliards au 1er janvier 1996.
En 1999, la BDPME a participé à la mise en place de 48,2 milliards de francs de financements à moyen et long termes en faveur de près de 36 000 entreprises. Son action a contribué à la création de 40 000 emplois (interventions en garantie pour la création d'entreprises) et la consolidation de 50 000 autres (soutien à la transmission et restructuration d'entreprises). La BDPME a également favorisé l'accès aux marchés publics de 7 632 entreprises avec 23,7 milliards de francs d'avances sur paiement. Elle est intervenue, en cofinancement, à hauteur de 59 % au profit d'entreprises de moins de 9 salariés (et 77 % pour les moins de 50 salariés).
Pour 2000, une dotation de 975 millions devrait être versée (750 millions votés en loi de finances initiale, 200 millions prévus en loi de finances rectificative et 22 millions de francs prélevés sur les crédits de bonification d'intérêt). Pour 2001, le projet de loi de finances propose le versement d'une dotation d'un milliard de francs. C'est incontestablement une des dépenses publiques les plus efficaces en faveur de l'emploi et du développement du tissu économique. Cependant votre rapporteur estime que la BDPME ne remplit pas vraiment les missions pour lesquelles elle a été créée dans la mesure où elle répugne à prendre vraiment en charge les risques inhérents à la vie des PME et se comporte souvent comme une banque soucieuse avant tout de récupérer ses fonds.
Au 30 mai 2000, le CEPME avait accordé 5,085 milliards de francs pour des cofinancements d'investissement de PME (contre 4,8 milliards à la même date en 1999) et financé 16,09 milliards de commandes publiques (contre 14,6 milliards à la même date en 1999). Mais, la SOFARIS avait donné des autorisations de garantie à hauteur de 4,195 milliards de francs, contre 4,99 milliards à la même date en 1999.
Par ailleurs, l'Etat s'est doté de deux fonds pour soutenir le capital-risque. Le premier fonds, créé fin 1997 à partir d'une dotation de 900 millions de francs tirés des recettes d'ouverture du capital de France Télécom (600 millions) et d'une subvention de la banque européenne d'investissement, est destiné à aider les fonds de capital-risque investissant majoritairement dans des PME innovantes de moins de sept ans (82 % des montants sont investis dans les nouvelles technologies de l'information et de la communication et 17 % dans les sciences de la vie) et levant des capitaux majoritairement dans le secteur privé. Il est géré par la Caisse des dépôts et consignations. Ses investissements unitaires sont plafonnés à 20 % de chaque fonds de capital-risque privé.
Après deux ans de fonctionnement, le fonds a investi 816 millions de francs dans 19 fonds commun de placements à risque. L'effet de levier est de sept puisque 5,6 milliards de francs de capitaux ont pu être mobilisés. Le fonds a également investi 1,5 milliard de francs dans 205 jeunes entreprises dont la capitalisation totalise 19 milliards de francs.
Un second fonds a été créé en 2000 : le fonds de promotion pour le capital-risque 2000. Il est doté de 150 millions d'euros provenant à parité du budget de l'Etat, de la Caisse des dépôts et consignations et de la Banque européenne d'investissement. Il s'attachera particulièrement à soutenir les fonds dans les secteurs où les financements privés sont les plus difficiles à mobiliser.
DISPOSITIF DE FINANCEMENT DE L'ARTISANAT POUR 1999 ET 2000
(situation au 11 juillet 2000)
objet |
type de prêt |
taux |
durée |
montant |
enveloppe |
éligibilité |
attestation |
décision |
trésorerie |
CODEVI |
autour de 6,5 % |
moins de 24 mois |
non plafonné |
3 MMF
minimum |
sur liste
codes APE |
néant |
Bancaire |
ORDINAIRE |
entre 7 et 10 % |
non plafonné |
sans objet |
sans objet |
néant |
Bancaire |
||
investissement | ||||||||
TOUTES NATURES (éventuellement en complément de prêts bonifiés à l'artisanat) |
ORDINAIRE |
de 5 à 8 % |
non plafonné |
sans objet |
sans objet |
néant |
Bancaire |
|
CODEVI |
autour de 6,5 % |
non plafonné |
dans les 3 MMF minimum |
sur liste codes APE |
néant |
Bancaire |
||
PRETS CONVENTIONNÉS « ARTISANS » |
6,35 %
maximum |
2 à 15 ans |
non plafonné |
2 MMF minimum |
Immatriculation RIM et inscrit RCS alimentaire ou restauration tradition- nelle pour mise en conformité |
Chambre de métiers |
Bancaire |
|
INSTALLATIONS |
PRETS BONIFIÉS « ARTISANS » |
6,35 % maximum |
2 à 15 ans |
non plafonné |
} |
|
||
MISE AUX NORMES |
PRETS BONIFIÉS « ARTISANS » |
3,59 %
maxi en 1999 |
selon amortisse- ment technique ou fiscal |
jusqu'à
300 000 F |
} |
Détail
du projet validé |
Centre local d'action qualité ou comité provisoire ad hoc désigné par le préfet |
Bancaire |
d'HYGIENE ALIMENTAIRE OU DE SALUBRITE DES INSTALLATIONS |
" |
" |
" |
" |
} 1 MMF |
Adhésion au plan collectif de la profession ou établissement d'un plan individuel |
Document contractualisant l'accord avec l'inspection du travail (lettre/plan) |
Bancaire |
de SÉCURITÉ des équipements existants |
" |
" |
" |
" |
} |
Bancaire |
||
PASSAGE À L'AN 2000 ET À EURO |
" |
- |
- |
- |
} |
Bancaire |
Soit 3 milliards de francs minimum de prêts conventionnés au taux moyen de 5,44 % maximum en 1999 et 4,31 % maximum en 2000 ;
3 milliards de francs minimum de CODEVI au taux voisin de 6,5 % (selon durée) ;
et 1 milliard de francs de prêts bonifiés à l'artisanat au taux de 3,59 % maximum en 1999 et 4,31 % maximum en 2000.
Au total, ce sont près de 8 milliards de francs de financements à taux préférentiels qui sont proposés pour 1999 et 2000.
CLAQ : association 1901 homologuée par le Centre national ayant pour objet la promotion et l'accompagnement des actions « Qualité », à laquelle l'adhésion n'est pas nécessaire pour obtenir la seule attestation.
(*) ouvert en 1997 et 1998 à tout immatriculé au RIM, et au commerce alimentaire de détail et à la restauration traditionnelle inscrits au RCS.
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
6. Assistance technique : une dégradation continue du dispositif de soutien de l'Etat
L'aide à l'assistance technique et économique aux entreprises artisanales et commerciales représente l'effort de l'Etat pour soutenir l'animation économique des chambres consulaires et des organisations professionnelles. Le tableau ci-après montre la dégradation continue du soutien du budget de l'Etat à l'assistance technique. En 2000, le fonds social européen n'a versé aucune subvention pour les raisons techniques expliquées plus haut. Pour 2001, la subvention du FISAC est inconnue.
L'Union professionnelle artisanale et l'Assemblée permanente des chambres de métiers évaluent à 160 millions de francs la somme indispensable pour couvrir les besoins minimaux des entreprises artisanales (des dossiers sérieux et recevables sont soumis à la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services pour un montant annuel d'environ 185 millions). La compression des crédits en 2000 pose donc de graves problèmes ; l'incertitude de la dotation globale pour 2001 ne laisse pas d'inquiéter sur la stratégie de l'Etat vis-à-vis des PME.
L'enjeu économique et social représenté par le tissu des 820 000 entreprises artisanales ne mérite pas des économies de quelques pour cent de ces dotations publiques. Le retour en termes économiques de cette dépense est reconnue et rappelons que 45 % des créations d'entreprises sont réalisés, en France, dans le secteur de l'artisanat.
La circulaire du 24 janvier 2000 relative au financement des actions conduites en faveur du développement économique des petites et moyennes entreprises commerciales, artisanales et de services a regroupé en deux catégories les actions financées par l'Etat :
- les actions visant à mettre en _uvre des opérations collectives en faveur de la création et la transmission d'entreprises, du développement de l'activité et l'emploi salarié et du développement local (titre Ier de la circulaire) sont financées sur les crédits du chapitre 44-03, article 20 et le FISAC. Ces actions sont conduites par les chambres de métiers et les organisations professionnelles de l'artisanat. Elles concernent les seules entreprises artisanales et relèvent pour l'essentiel de services collectifs non facturés rendus aux entreprises ;
- les actions résultant d'appels à projets visant à développer la compétitivité des petites entreprises artisanales, commerciales et de services par une modernisation, un développement et une rationalisation des structures et des méthodes de production et de commercialisation sont financées par des crédits budgétaires (chap. 64-02, article 30 : FASA), par le FISAC et, en cas d'éligibilité, par le fonds social européen. Les projets sont présentés aux chambres consulaires, aux organisations professionnelles ou à toute structure associative d'appui aux entreprises ou aux créateurs repreneurs d'entreprises.
Les moyens budgétaires permettent de subventionner à hauteur de 17,63 millions de francs l'Institut supérieur des métiers (ISM).
L'ISM est une association loi 1901 qui a pour objet :
- de développer la recherche sur l'évolution du secteur des métiers et diffuser ses résultats ;
- d'organiser la formation et le perfectionnement des agents d'animation économique, des cadres de l'artisanat ainsi que de ses élus en fonction au sein des chambres de métiers et des organisations professionnelles ;
- de construire et animer un réseau de compétences pour assurer l'adaptation des innovations technologiques au secteur de l'artisanat, et d'étudier les modes de diffusion de ces innovations dans les entreprises.
Son conseil d'administration est composé de huit représentants des ministères et de huit représentants du secteur des métiers désignés pour moitié par l'Assemblée permanente des chambres de métiers et l'Union professionnelle artisanale. Leur mandat est de trois ans.
L'offre de formation et de perfectionnement de l'ISM suit six directions :
1. La formation à l'animation économique (les stagiaires élaborent un projet d'action sur une mission).
2. Le perfectionnement dans le contexte d'intervention économique et institutionnelle, dans la conduite d'une entreprise (emploi, finances, marketing, stratégie,...), en matière de développement local (environnement politique, organisation territoriale,...) et pour une meilleure efficacité professionnelle (conduite de projet, formation, communication).
3. La mutualisation de pratiques professionnelles des responsables de services économiques des chambres de métiers et l'approfondissement de leurs thèmes de recherche.
4. L'organisation de groupes d'experts permettant d'enrichir la réflexion.
5. Le conseil-accompagnement qui vise à apporter une réponse personnalisée à une demande d'acquisition de compétences individuelles ou collectives, y compris en matière de recrutement, de pédagogie, d'études appliquée.
6. Des séminaires spécifiques sont organisés pour les cadres et responsables des organisations professionnelles sur des sujets d'actualité (35 heures, euro,...) ou des enjeux liés à leur approche professionnelle.
De plus amples informations peuvent être obtenues à l'ISM (adresse : 28 rue des peupliers - 75013 Paris ; tel : 01 44 16 80 40) et sur son site Internet : http://www.ism.asso.fr
Le Centre d'études et de formation des assistants techniques du commerce et des services (CEFAC), placé sous la tutelle du secrétariat d'Etat, forme, en un stage de deux ans, les assistants techniques qui ont pour mission l'accompagnement des chefs d'entreprise commerciale et de services, par des actions de sensibilisation à la gestion et aux nouvelles technologies. L'objectif est de concourir à la pérennité des entreprises, notamment les plus petites , et au développement du commerce et des services dans les quartiers urbains difficiles.
La subvention accordée au CEFAC (3,68 millions de francs) résulte, d'une part, d'une convention de formation professionnelle (barème fixé par le ministère de l'emploi et de la solidarité) et, d'autre part, d'une convention de fonctionnement.
CRÉDITS D'ANIMATION TECHNIQUE ET ÉCONOMIQUE DU COMMERCE
(en millions de francs)
Nomenclature 1997-1998 |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
credits 1998 disponibles |
Nomenclature 1999 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
PLF 2001 |
||
FORMATION D'ATC | |||||||||
Chapitre 44-02 article 20 - aides à la formation (partiel) |
3,68 |
3,68 |
3,68 |
Chapitre 44-03 article 10 - aides à la formation (partiel) |
3,68 |
3,68 |
3,68 |
||
Nomenclature 1997-1998 |
credits 1997 dépensés |
LFI 1998 |
credits 1998 disponibles |
Nomenclature 1999 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
PLF 2001 | ||
CRÉDITS AFFECTÉS AUX CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS | |||||||||
Chapitre 44-02 article 10 - actions économiques (partiel) |
5,65 |
5,07 |
5,073 |
Chapitre 44-03 article 20 - actions éco-nomiques (partiel) |
2,00 |
2,00 |
2,00 |
||
Chapitre 64-02 article 42 - aides au commerce |
|
|
|
Chapitre 64-02 article 40 - Contrat de plan Etat-régions |
|
|
|
Nota : S'agissant des contrats de plan Etat-régions (chapitre 64-02 article 40), il n'est plus possible de distinguer les secteurs du commerce et de l'artisanat pour les AP, la nouvelle génération des contrats (2000-2006) prévoyant des opérations conjointes. En revanche, jusqu'à l'expiration des anciens contrats (1994-1999), conclus de manière séparée, il reste possible d'identifier des crédits de paiement "commerce".
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
CRÉDITS D'ANIMATION TECHNIQUE ET ÉCONOMIQUE DE L'ARTISANAT
(en millions de francs)
chapitre 44-03 |
LFI 1997 |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
PLFI 2001 |
article 10 - aide à la formation |
14,99 |
17,63 |
17,6 |
17,63 |
17,63 |
17,63 |
17,63 |
16,63 |
article 20 - actions économiques |
76,08 |
74,74 |
73 |
79,71 |
67,00 (2) |
56,52 |
65,00 |
65,00 |
article 30 - contrat de plan Etat-régions |
|
|
|
|
|
|
|
|
Fraction du chapitre 44-03 consacrée à l'assistance technique |
95,80 |
96,97 |
95,33 |
102,84 |
90,13 |
85,90 |
au moins 82,63 |
81,63 |
Dotation FISAC |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
96 |
70 |
Indéterminé |
Dotation FSE |
30,4 |
30,40 |
30 |
30,40 |
30,40 |
0,00 |
0,00 |
0,00 |
Reliquats non consommés des exercices antérieurs |
15 |
12,29 |
8 à 9 |
24,60 |
7,10 |
7,10 |
0,00 |
0,00 |
total des crédits |
191,2 |
189,66 |
184 |
207,84 |
170,53 |
189,00 |
au moins 152,53 |
Indéterminé |
(1) Fonds d'aménagement des structures artisanales (FASA) : financement du dispositif d'appui technique à l'installation des jeunes entrepreneurs ruraux dégagé par le collectif budgétaire. La dotation du FASA qui figurait au chapitre 44-04, article 80 est désormais rattachée au chapitre 44-01 / 44-03, article 20.
(2) En fait une partie de ces crédits est destinée à la réalisation des contrats de plan Etat-régions. Seuls 54,8 millions alimentent stricto sensu les actions d'animation d'assistance.
Source : d'après les notes transmises par le secrétariat d'Etat aux PME, au commerce et à l'artisanat (l'an dernier).
(3) A partir de la loi de finances pour 2000, les contrats de plan (2000-2006) peuvent financer des actions concernant conjointement le commerce et l'artisanat, de sorte qu'on ne peut plus effectuer de distinction entre les deux secteurs ; l'enveloppe totale n'a pas été communiquée à votre rapporteur par le secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
Hormis pour les dépenses en capital (chapitre 64-02), la nomenclature budgétaire ne permet plus d'isoler les financements des actions de soutien en faveur du commerce et de l'artisanat dans les zones rurales et les zones urbaines fragiles. Les crédits figurent au sein des dotations suivantes :
- article 20 (actions économiques : 93,58 millions de francs) et article 30 (contrat de plan Etat-régions : 24,5 millions) du chapitre 44-03,
- article 30 (fonds d'aménagement des structures artisanales - FASA : 12,82 millions de crédits de paiement disponibles en 2000 dont 5,82 millions de report ; 2 millions proposés pour 2001) et article 40 (contrat de plan Etat-régions : 22,3 millions) du chapitre 64-02.
Par ailleurs, des moyens de financement sont tirés du FISAC et du FSE (voir plus haut). Le contrat de plan 1994-1999 a engagé des financements de l'Etat à hauteur de 270,67 millions pour l'artisanat (dont 72,5 millions venant du fonds national d'aménagement et de développement du territoire - FNADT) et 98,2 millions pour le commerce. S'y ajoutent les fonds apportés par les régions, dans presque tous les cas à parité avec l'engagement de l'Etat, les crédits des départements et ceux décentralisés du FNADT, ainsi que les crédits du FEDER estimés à environ 500 millions de francs. Le secrétariat d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation n'a pas fourni les montants engagés pour l'exécution du contrat de plan 2000-2006.
· Les opérations urbaines
La circulaire du 21 juin 1999 relative au FISAC a fusionné au sein de la catégorie des « opérations urbaines » la procédure « C_ur de pays » instituée par une circulaire du 4 mai 1995 (91 millions de francs ont été mobilisés en leur faveur en 1999), les opérations « Centre 2000 » mises en place par une circulaire du 4 mai 1995 (32,9 millions de francs ont été mobilisés en leur faveur en 1999), les opérations de réhabilitation et de création de halles et marchés et les opérations en quartiers sensibles. Ces projets doivent être portés par une collectivité de plus de 2000 habitants. Le tableau récapitulant les interventions du FISAC en ces domaines figure au point 3 du présent avis.
Ces opérations, qui peuvent être annuelles ou pluriannuelles, visent à aider les communes à conserver et à fortifier le tissu commercial et artisanal diversifié en centre-ville ou dans des quartiers délimités, par des actions et des travaux d'intérêt général. Des opérations de rénovation de l'habitat de centre-ville, de soutien à l'implantation de services publics ou d'équipements de loisir ou de promotion professionnelle des commerçants et artisans (mais, en ce cas, un financement propre est prévu), peuvent être financées à ce titre. De même, des dépenses de fonctionnement (études, animation économique,...) ou d'investissement (signalétique, facilitation d'accès, embellissement des abords, acquisition et aménagement de locaux par les communes, amélioration de l'hygiène et la sécurité de halles et marchés,...) peuvent être financées.
Une convention de partenariat avec les collectivités locales, les chambres consulaires et les associations de commerçants et d'artisans détermine le périmètre d'intervention et le programme d'actions et de travaux de l'opération.
Dans les quartiers sensibles, le FISAC a financé 131 opérations de 1992 à 1999 en versant 92,5 millions de francs de subventions, dont 15 millions pour aider au recrutement d'assistants techniques du commerce et des métiers. Au total, 101 communes ont bénéficié d'une aide.
· Les opérations rurales
La circulaire du 21 juin 1999 relative au FISAC a fusionné au sein de la catégorie des « opérations rurales » les précédentes opérations de restructuration du commerce et de l'artisanat (ORAC) résultant de la circulaire du 28 juillet 1988, les opérations « 1000 villages de France » lancées le 18 juin 1993 (28,1 millions de francs ont été mobilisés en leur faveur en 1999, contre 43,2 millions en 1998 et 41,5 millions en 1997), les opérations de réhabilitation et de création de halles et marchés et les actions de soutien aux équipements commerciaux..
Les opérations en zone rurale concernent les communes de moins de 2 000 habitants, ainsi que les bassins d'emplois regroupant plusieurs communes dont la population globale n'excède pas 30 000 habitants. Elles peuvent être individuelles ou collectives, mais doivent être précédées d'une étude de faisabilité ; lorsqu'il s'agit d'une opération individuelle, l'étude ne peut faire l'objet d'un financement par le FISAC ; en revanche, lorsqu'il s'agit d'une opération collective, elle peut être financée par le FISAC.
Les opérations individuelles doivent mettre en évidence les atouts spécifiques locaux et s'appuyer sur des besoins identifiés, être économiquement viable, concerner des marchés réels et ne pas induire de distorsion de concurrence. Un projet présenté par un maître d'ouvrage privé doit être agréé par une délibération du conseil municipal de la commune d'implantation.
Il est de plus en plus indispensable de décentraliser la gestion des dossiers individuels et on doit s'interroger sur les raisons pour lesquelles rien n'est encore fait en ce sens.
Les opérations collectives ont pour but de consolider les entreprises commerciales et artisanales en améliorant leur activité par des opérations de revitalisation. Il faut regretter en la matière le manque d'audace des chambres consulaires et des unions commerciales.
Sont exclues du champ d'intervention de ces opérations les pharmacies, les professions libérales, les activités liées au tourisme et les emplacements destinés à accueillir les campeurs, les restaurants gastronomiques et les hôtels-restaurants. Sont en revanche éligibles les cafés ainsi que les restaurants, lorsque l'essentiel de leurs prestations s'adressent à la population locale.
En matière de travaux de modernisation liés à l'outil de production, sont seuls éligibles les investissements de contrainte (les investissements induits par l'application de normes sanitaires ou encore par le passage à l'euro), de capacité (les investissements permettant de satisfaire une clientèle plus nombreuse), de productivité (les investissements permettant à l'entreprise d'augmenter sa production et d'accroître ainsi sa rentabilité). Le simple renouvellement d'équipements obsolètes ou amortis n'est cependant pas éligible au FISAC, sauf dans le cas où cette opération a pour effet de contribuer au maintien d'une activité ou d'un service de proximité en zone rurale.
Une entreprise commerciale ou artisanale et une collectivité publique ayant bénéficié d'une subvention du FISAC ne peuvent représenter une nouvelle demande d'aide avant l'expiration d'un délai de cinq ans. Cette demande sera considérée comme irrecevable si elle n'a pas été précédée d'un rapport d'évaluation et de bilan.
En matière commerciale, peuvent ainsi être aidées les opérations de réhabilitation du local de vente, de modernisation de l'outil de travail, de formation ou de qualification et d'amélioration de l'environnement de l'entreprise (emplacement de stationnement, aménagement de trottoirs, ...) et les animations permettant la coopération entre les commerçants.
En matière artisanale, la mise à disposition de services minimaux, tant publics que privés, permettant de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires et de servir de point d'appui à une action en faveur des activités artisanales (secrétariat, comptabilité, télétravail, etc.), la création de nouveaux produits ou services (dépannages, services aux personnes âgées,...) et l'ouverture de points multi-services (investissements immobiliers, études, allégement de loyer pour aider au démarrage du point, etc.), la réhabilitation et l'accès au logement et la redynamisation de la vie associative et culturelle par un « centre de vie » peuvent être soutenus.
· Les actions de transmission-reprise pour l'artisanat et le commerce (ATRAC) consistent à fournir des diagnostics d'entreprises, mettre en place des banques de données et apporter des aides à la formation du repreneur et à la rénovation des locaux en milieu rural comme urbain. Le FISAC avait, au 31 août 1999, subventionné 34 dossiers pour un montant de 16,7 millions de francs. Aucune intervention n'a été effectuée depuis lors.
La loi du 14 novembre 1996 relative à la mise en _uvre du pacte de relance pour la ville a institué l'établissement public national pour l'aménagement et la restructuration d'espaces commerciaux et artisanaux (EPARECA). Une enveloppe de 130 millions de francs, versée le 30 décembre 1998, lui a été allouée par prélèvement sur l'excédent du produit de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat.
Le budget pour 1999 fut essentiellement un budget de fonctionnement de 5,2 millions de francs, dont 3,3 millions pour des charges de personnel (7 personnes). Pour 2000, le budget de fonctionnement est passé à 21,6 millions de francs, dont, 14,4 millions pour des opérations immobilières (à Tourcoing où se trouve son siège) et 7,2 millions pour des frais de structures (4,5 millions pour les dépenses de personnel - 8 personnes -, taxes et impôts, un million de frais d'études, etc.).
La section d'investissement comporte 51,8 millions de francs d'immobilisations financières résultant de l'acquisition de droit de propriété. Un déficit d'exploitation de 4 millions est prévu pour 2000.
L'établissement a pour objet de favoriser l'aménagement et la restructuration des espaces commerciaux et artisanaux dans les zones urbaines sensibles. Il assure la maîtrise d'ouvrage d'opérations tendant à créer, étendre, transformer ou reconvertir des surfaces commerciales et artisanales situées dans ces zones. Il peut emprunter (dans la limite de 130 millions de francs) et acquérir des fonds ainsi que, par voie d'expropriation, des immeubles, il peut céder ces fonds et immeubles et confier la gestion des fonds à des locataires gérants. Il peut passer des conventions avec les communes, établissements publics ou syndicats mixtes concernés.
Le premier conseil d'administration de l'EPARECA a été installé le 2 septembre 1998. Sa présidence en a été confiée à M. Laurent Cathala, député, maire de Créteil. Les critères d'intervention de l'EPARECA sont les suivants :
- le site doit se trouver en zone urbaine sensible, et donc appartenir à l'un des périmètres prioritaires de la politique de la ville ;
- le quartier concerné doit faire l'objet d'une démarche globale de revitalisation, dans laquelle la collectivité locale soit fortement engagée ;
- une concertation, engagée au préalable avec les habitants et les associations, a permis de faire émerger les besoins de la population locale en matière de services et de commerces, et le projet de réhabilitation proposé a obtenu l'adhésion des commerçants et des artisans ;
- l'intervention sur le pôle commercial apparaît comme une « urgence sociale » et elle est de nature à préserver, ou à retisser le lien social ;
- doivent exister une possibilité réelle de revitaliser le centre commercial concerné, ainsi qu'une possibilité de sortie pour l'EPARECA ;
- le compte d'exploitation doit être, au minimum, équilibré à moyen terme ;
- l'EPARECA n'intervient financièrement que dans les opérations dans lesquelles il a acquis des murs et des fonds, où il dispose avec les autres investisseurs de moyen terme (institutionnels, collectivités, moyennes surfaces,...) de la majorité qualifiée des deux tiers, et dont il assure la maîtrise d'ouvrage ;
- l'EPARECA n'intervient pas en cas de propriétaire unique, sauf si ce dernier est dans l'incapacité de réaliser la restructuration ;
- l'EPARECA n'intervient pas sous forme de subvention : ce n'est pas un « FISAC bis ».
L'établissement a été saisi de 114 demandes depuis sa création (il y en avait 82 un an auparavant) :
- un dossier est réalisé à Créteil (investissement de 22 millions, dont 5 millions fournis par l'EPARECA)
- 4 dossiers font l'objet d'un appel d'offres ou de travaux (Argenteuil : 16 millions d'investissements, dont 3,8 sur fonds propres de l'EPARECA ; Clichy-sous-Bois : 18,5 millions d'investissements, dont 34,5 millions sur fonds propres ; Floirac ; Hérouville Saint-Clair) ;
- 4 dossiers sont en phase opérationnelle (Bourges, Mulhouse, Reims, Saint-Fons) ;
- 37 dossiers sont à l'étude ;
- 34 dossiers sont en attente de prise en compte (compléments d'information, expertises,...) ;
- 21 demandes ont été retirées par les collectivités locales ;
- 10 dossiers n'étaient pas éligibles car insusceptibles de conduire à une revitalisation économique en raison de leur taille insuffisante ou de la proximité d'une zone forte concurrente.
Le point 1 du présent chapitre contient une présentation de l'action du secrétariat d'Etat en matière d'apprentissage et de formation. Le tableau ci-dessous retrace l'emploi des crédits alloués pour financer les actions de formation professionnelle.
1998 |
1999 |
2000 |
2001 | |
Moyens financiers |
LFI : 93,21 MF Disponibles : 122,83 |
LFI : 101,21 MF Disponibles : 120,37 |
LFI : 101,31 MF Disponibles : 123,59 |
PLF : 101,41 MF |
exécution |
exécution |
prévision |
estimation | |
Sensibilisation des jeunes aux métiers de l'artisanat et apprentissage |
20,13 |
21,83 |
18,53 |
16,31 |
Formation des demandeurs d'emploi, futurs salariés du commerce |
29,43 |
27,37 |
47,67 |
29,10 |
Rémunération des stagiaires |
33,81 |
32,04 |
27,00 |
28,00 |
Formation des futurs chefs d'entreprises commerciales |
6,47 |
4,04 |
8,98 |
7,60 |
Formation des assistants techniques des métiers et du commerce (ISM, CEFAC) |
21,31 |
21,40 |
21,40 |
20,40 |
Nomenclature 1997 (*) |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
PLFI 2001 |
Chapitre 44-02 (partiel) |
|||||
Article 22 - aide à la formation des commerçants |
|
|
|
|
|
Article 23 - stages de formation de longue durée et actions d'innovation pédagogique |
|
|
|
|
|
Article 24 - promotion de l'apprentissage et formation initiale en alternance |
|
|
|
|
|
Article 25 - rémunération des stagiaires |
21,471 |
24,311 |
32,042 |
26,948 |
27,000 |
44,48 |
49,32 |
54,32 |
60,79 |
60,84 |
(*) La nomenclature 1999 a transféré l'affectation de ces fonds au chapitre 44-03 (nouveau), article 10.
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation.
Les stagiaires demandeurs d'emploi inscrits dans les stages de formation conventionnés par la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DEcas) relèvent de deux régimes de rémunération :
- 30 à 40 % d'entre eux relèvent du régime d'assurance chômage et touchent l'allocation formation-reclassement versée par les ASSEDIC ;
- 60 à 70 % relèvent du régime public de rémunération : l'Etat, à travers le CNASEA, assure leur rémunération pendant le stage. La DEcas verse donc cette aide, en application de l'article L. 961-2 du code du travail et du décret n° 88-368 du 15 avril 1988.
La prise en charge de la rémunération par l'Etat concerne majoritairement des premiers demandeurs d'emploi ou des jeunes ayant peu d'expérience professionnelle. En 1999, près de 1 550 stagiaires ont été rémunérés sur les crédits de la DEcas. Les stagiaires rémunérés suivent des actions de formation de longue durée dans les secteurs de l'artisanat : boulangerie-pâtisserie, taxi, coupe tailleur, métiers d'art, ameublement, arts verriers, etc. et dans les métiers du commerce et des services.
Différentes formations sont offertes à l'ensemble des stagiaires.
· Une formation initiale : le stage doit être obligatoire
Le décret n° 95-257 du 2 mars 1995 a institué une obligation pour les chambres de commerce et d'industrie d'organiser des stages d'initiation à la gestion ouverts aux professionnels qui demandent pour la première fois l'immatriculation d'une entreprise commerciale. Ces stages comprennent une séance d'accueil et d'information d'une demi-journée au moins, un enseignement collectif d'une durée minimale de trois jours et l'exploitation individuelle d'un guide d'évaluation du projet d'entreprise du stagiaire.
On doit malheureusement regretter que l'inscription à ce stage « commerçant » n'ait pas un caractère obligatoire alors que celui du même type l'est pour les artisans. Un texte législatif, seul constitutionnellement possible pour atteindre ce but, devrait être adopté. Ce préalable éviterait de lourdes erreurs entraînant non seulement la faillite de nombreuses entreprises mais aussi la mise en difficulté de plusieurs entreprises concurrentes.
Il est, par ailleurs, important que cette formation soit accompagnée d'une information sur l'équipement commercial existant et sur le marché potentiel du futur commerce.
· Une formation continue
Elle doit être un impératif majeur car plus des deux tiers des salariés des entreprises de commerce n'ont aucun diplôme ou un diplôme d'un niveau inférieur au CAP. Par ailleurs, l'effort de formation continue au sein des entreprises commerciales est globalement trop faible (1,79 % de la masse salariale en 1994, alors qu'il s'élevait à 2,77 % pour l'ensemble des entreprises françaises).
Il est donc indispensable de mener des actions pédagogiques auprès des commerçants afin de les sensibiliser à l'importance de la formation continue dans le secteur du commerce où le chef d'entreprise doit en permanence modifier ses méthodes d'achat, de gestion et de vente. C'est un mauvais calcul que d'affirmer ne pas vouloir perdre du temps à suivre des cours et des stages.
Cette formation est financée sur une fraction des crédits inscrits au chapitre 44-03, article 10 (aide à la formation).
· Des stages de perfectionnement
Les stages de perfectionnement pour les petites entreprises commerciales bénéficient de la contribution de 0,15 % du montant annuel du plafond de la sécurité sociale acquittée par les travailleurs indépendants, les membres des professions libérales et des professions non salariées et prévue par l'article L.953-1 du code du travail (les syndicats et l'Union professionnelle artisanale sont convenus le 26 septembre 1994 de fixer cette contribution à 0,17 %).
· Des stages d'initiation à la gestion
Les stages d'initiation à la gestion d'entreprise commerciale, qui s'adressent à toute personne sollicitant pour la première fois l'inscription d'une entreprise au registre du commerce et des sociétés, sont obligatoirement mis en place par les chambres de commerce et d'industrie dans le cadre de leur mission d'appui et d'assistance au commerce. Ils sont prévus par l'article 59 de la loi du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat, les décret n° 95-257 et arrêté du 2 mars 1995 fixant le montant de l'intervention financière de l'Etat.
Le financement de ces stages d'initiation à la gestion est réalisé sur les crédits du chapitre 44-02, article 22. Ils prennent trois formes :
- une demi-journée d'information sur le contexte général du commerce (aucune subvention de l'Etat n'est fournie pour cet élément pris en charge par les chambres de commerce et d'industrie) ;
- un stage de trois jours permettant d'acquérir une « culture économique et sociale de base » (une subvention de l'Etat est fournie dans la limite de 21 heures par stagiaire ) ;
- et une formation individualisée de trois heures à partir d'un guide d'évaluation du projet de création (une subvention de l'Etat est fournie dans la limite de trois heures de séance individuelle par stagiaire).
En 1999, 52 588 stagiaires ont suivi le premier module, 8 326 (rémunérés 13 F de l'heure, soit 273 F) le second module et 9 856 (rémunérés 40 F de l'heure, soit 120 F) le module de trois heures. La dépense totale s'élève à 3,2 millions de francs auxquels s'ajoutent 800 000 F au titre de l'ingénierie et de l'évaluation.
Par ailleurs, une action nouvelle sera expérimentée en 2000, et amplifiée en 2001 si les résultats sont satisfaisants : le stage à la reprise d'entreprise par un salarié, permettant d'assurer aux jeunes et aux demandeurs d'emploi une formation complète au métier de chef d'entreprise. Ce dispositif se caractérise par une alternance de formation théorique à la gestion et à la direction d'entreprise et de formation pratique en entreprise. L'expérimentation portera sur trois régions en 2000.
· Des stages de longue durée (conversion dans le commerce et formation continue des demandeurs d'emploi)
En application de l'article L 941.1 du code du travail, la DEcas conclut chaque année des conventions de formation professionnelle avec :
- les instituts de promotion commerciale spécialisés qui forment des cadres moyens, polyvalents, capables de gérer un point de vente ou un rayon de grande surface dans des secteurs clairement identifiés ;
- l'Institut de formation commerciale permanente (IFOCOP), organisme de formation sous tutelle du secrétariat d'Etat, qui organise des formations aux métiers de la gestion, de la vente et du commerce électronique, destinées notamment aux PME du commerce et des services ;
- l'AICP, organisme spécialisé dans les métiers de la coupe et de l'habillement.
Les stages de longue durée (1 200 heures sur 8 à 9 mois) sont dispensés par les instituts de promotion commerciale (30 établissements gérés, à l'exception de celui de Rungis, par les chambres consulaires) à destination des demandeurs d'emploi souhaitant se reclasser dans le commerce (80 % des stagiaires, futurs salariés) ou des professionnels, salariés ou non, désireux d'améliorer leurs connaissances en matière de gestion commerciale. La formation, de niveau III (bac+2) est rémunérée (11 880 F pour les 1 200 heures, soit 24,75 F de l'heure), assurée à plein temps et étalée sur environ huit mois. Le réseau accueilli plus de 2000 stagiaires chaque année. Entre 75 et 80 % des stagiaires retrouvent un emploi à l'issue de la formation (80 % en 1999). Près de 2 450 stagiaires bénéficieront de ce dispositif en 2000.
Le financement par la DEcas, à hauteur de 40 %, des rémunérations des stagiaires de la formation professionnelle non prises en charge par l'UNEDIC est assuré par les crédits inscrits au chapitre 44-02, article 25. Environ 1 450 stagiaires avaient ainsi été rémunérés par l'Etat en 1998.
Les actions en faveur des services et du commerce électronique, domaines jusque là assez peu couverts en termes de stages de formation, seront développées en 2000 et 2001.
· Les centres de gestion agréés
Au delà des stages, le conseil permanent et performant existe grâce, par exemple aux centres de gestion agréés. Les centres de gestion agréés, nés de la loi de finances rectificative pour 1974 du 27 décembre 1974, sont des associations loi 1901 dont l'objet est de fournir une assistance en matière de gestion et offrir des services d'information et de formation aux industriels, commerçants, artisans et agriculteurs. Les membres de professions libérales disposent d'associations agréées (article 1649 quater F du code général des impôts). Les centres de gestion agréés peuvent être créés par un expert-comptable, un comptable agréé, une organisation professionnelle ou une chambre consulaire. L'agrément est donné, la première fois, pour trois ans puis pour six ans, par le directeur régional des impôts.
L'adhésion à un centre de gestion agréé, qui implique le versement d'une cotisation de 2 000 F en moyenne (cette dépense est prise en compte dans le calcul du résultat d'exploitation), permet à l'entreprise de bénéficier d'un abattement fiscal de 20 % sur la fraction des bénéfices déclarés sous un régime réel d'imposition n'excédant pas 711 000 F (4 bis de l'article 158 du code général des impôts). Elle autorise également à déduire du bénéfice industriel et commercial ou du bénéfice des professions non commerciales le salaire du conjoint participant effectivement à l'exercice de la profession, dans la limite annuelle de 36 fois le montant mensuel du SMIC (246 300 F pour l'exercice 1999 au lieu de 17 000 F pour les non adhérents comme dans le cas des régimes de communauté de biens). Lorsqu'ils sont habilités à cet effet, ils peuvent, par ailleurs, établir les documents comptables des entreprises sous régime simplifié d'imposition (et sous conditions pour certaines d'autres) (compétence ouverte par la loi de finances pour 1978 n° 77-1467 du 31 décembre 1977).
Les centres de gestion agréés sont l'illustration du soutien à la gestion que peut promouvoir l'Etat. les entrepreneurs peuvent y trouver des conseils personnalisés et des sources d'information. Pour les adhérents soumis au régime réel d'imposition, le dossier de gestion établi par le centre comporte l'analyse chiffrée de la situation de l'entreprise, son commentaire et une étude de l'évolution pluriannuelle des résultats avec, le cas échéant, des suggestions pour l'amélioration du bilan.
Les actions de formation des centres de gestion agréés sont trop souvent ignorées. Des cycles de formation sont proposés selon des thèmes multiples (comptabilité, fiscalité, gestion, questions sociales, statut professionnel, droit commercial, questions économiques,...).
Pour plus de renseignements sur les centres de gestion agréés, on consultera la fédération des centres de gestion agréés (2 rue Meissonier - 75017 Paris ; tel. : 01 42 67 80 62) et les sites Internet d'information du ministère de l'économie et des finances :
http://www.artifrance.fr/artiweb/UGA/Cigac/Cigac_centre.html
La formation par apprentissage est enfin devenue une filière reconnue et appréciée. Si les effectifs des apprentis augmentent certes à un rythme plus lent sur l'année 1999-2000 (+ 2,4 %), il faut faire valoir que la population des jeunes de 15-25 ans concernée est, elle, en régression démographique (- 1,1 %).
EFFECTIFS GLOBAUX DES APPRENTIS
CFA sous tutelle de l'éducation nationale |
CFA sous tutelle de l'agriculture |
Sections d'apprentissage |
TOTAL | |
1997-1998 |
335 895 |
1 163 |
337 058 | |
1998-1999 |
326 936 |
27 475 |
1 667 |
356 078 |
1999-2000 |
333 383 |
29 212 |
2 055 |
364 650 |
Source : secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, d'après les données du ministère de l'emploi et de la solidarité.
60 % des apprentis sont employés dans des entreprises artisanales et 83 % sont formés dans des entreprises de moins de 10 salariés (dont 60 % dans des entreprises artisanales).
L'apprentissage de niveau I, II et III se développe fortement, indiquant la bonne réorientation des formations. Parallèlement, la part de la formation aboutissant à la délivrance d'un CAP () diminue continûment depuis l'année scolaire 1996-1997. L'âge moyen des nouveaux apprentis augmente légèrement avec le renforcement des filières de formation de niveau supérieur : il était proche de 18 ans en 1996 contre 17 ans et demi en 1992. Le niveau scolaire des apprentis s'améliore parallèlement : en 1992, 42 % d'entre eux n'avaient pas atteint la classe de cinquième, en 1996 ils n'étaient que 24 % dans ce cas.
ÉVOLUTION DES EFFECTIFS GLOBAUX EN APPRENTISSAGE
1985 /86 |
1986 /87 |
1987 /88 |
1988 /89 |
1989 /90 |
1990 /91 |
1991 /92 |
1992 /93 |
1993 /94 |
1994 /95 |
1995 /96 |
1996 /97 |
1997 /98 |
1998 /99 |
1999 / 2000 |
|
CAP et mentions complémentaires |
213 369 |
216 495 |
220 304 |
226 268 |
217 381 |
199 104 |
181 016 |
166 235 |
167 432 |
180 133 |
187 826 |
189 117 |
188 175 |
189 110 |
184 974 |
Brevet d'études professionnelles (BEP) |
774 |
1 953 |
3 859 |
6 712 |
10 230 |
14 616 |
19 395 |
26 865 |
32 666 |
38 397 |
41 296 |
45 596 |
47 892 |
||
Brevet de maîtrise et brevet professionnel |
3 193 |
6 703 |
8 916 |
11 334 |
12 911 |
15 005 |
18 703 |
23 308 |
26 096 |
29 206 |
31 179 |
31 848 |
|||
Bac professionnel |
2 068 |
2 926 |
4 285 |
5 869 |
6 855 |
8 693 |
12 323 |
15 726 |
18 013 |
20 869 |
24 806 |
27 615 |
|||
Total diplômes de niveau IV |
262 |
802 |
5 261 |
9 629 |
13 201 |
17 023 |
19 796 |
23 698 |
31 026 |
39 034 |
44 109 |
50 075 |
55 985 |
59 643 |
|
Diplômes de niveau III (BTS et DUT) |
356 |
703 |
1 319 |
2 724 |
3 960 |
5 897 |
9 254 |
13 342 |
17 513 |
21 992 |
25 311 |
27 996 |
|||
Diplômes de niveau I ou II (ingénieur) |
26 |
312 |
828 |
1 932 |
3 286 |
4 458 |
6 692 |
9 095 |
10 934 |
13 058 |
|||||
TOTAL |
213 369 |
216 757 |
222 880 |
233 838 |
233 382 |
220 363 |
211 485 |
205 435 |
218 354 |
250 564 |
277 326 |
295 828 |
310 633 |
326 936 |
333 383 |
N.B. : Il y avait sur l'année 1987/1988 220 304 personnes en apprentissage. Les statistiques du ministère de l'emploi et de la solidarité recensaient 344 000 contrats d'apprentissage enregistrés au 31 décembre 1997 (le décalage des chiffres vient des ruptures de contrats, des redoublements et des délais constatés entre leur dépôt et leur enregistrement ; en outre le ministère de l'éducation nationale comptabilise par enquête les apprentis présents dans les CFA alors que le ministère de l'emploi comptabilise les contrats enregistrés).
Source : Secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, d'après les statistiques du ministère de l'éducation nationale.
NOMBRE DE CONTRATS DE QUALIFICATION SOUSCRITS
au 31 décembre |
1985 |
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Contrats de qualification |
5 000 |
65 000 |
92 500 |
101 700 |
103 200 |
103 226 |
95 008 |
115 581 |
143 000 |
124 000 |
99 488 |
114 876 |
116 677 |
Nota : les séries 1985-1996 et 1996-1999 n'ont pas été réalisées sur les mêmes bases.
Source : DARES (ministère de l'emploi et de la solidarité)
· Le contrat de qualification est également souvent utilisé par les entreprises dans le même esprit que le contrat d'apprentissage (en sections mixtes ou homogènes dans les centres de formation d'apprentis) : dans près de deux tiers des cas ils conduisent en fait à préparer un diplôme ou un titre homologué. En 1995, 99 861 nouveaux contrats ont été souscrits ; en 1996, 95 248 et en 1997, 99 488.
· Le droit au conseil en orientation et à l'information sur les enseignements et les professions fait partie du droit à l'éducation depuis la loi du 10 juillet 1969 ; il est mis en _uvre par l'ONISEP, les centres d'information et d'orientation, les permanences et les missions locales. La loi n° 92-675 du 17 juillet 1992 a précisé que l'apprentissage concourait aux objectifs éducatifs de la Nation.
· Un processus d'orientation de l'enseignement scolaire général vers l'entreprise a été amorcé par la loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation professionnelle du 20 décembre 1993. Il tend à :
- l'introduction d'une formation professionnelle dans le cursus scolaire de chaque élève ;
- l'ouverture, dans le cadre des plans régionaux de développement des formations professionnelles des jeunes, de classes d'initiation professionnelle en alternance.
En application de l'article 56 de cette loi, un accord-cadre de coopération a été signé le 14 avril 1994 entre le ministère du commerce et de l'artisanat et le ministère de l'éducation nationale sur l'information des jeunes sur les métiers de l'artisanat.
La loi n° 97-940 du 16 octobre 1997 relative au développement d'activités pour l'emploi des jeunes et le décret n° 98-29 du 13 janvier 1998 ont en outre modifié le contrat d'orientation afin de permettre à un plus grand nombre de jeunes non qualifiés d'acquérir une première expérience en entreprise et de favoriser leur orientation par l'élaboration d'un projet professionnel.
· Mais, il est indispensable d'améliorer l'image de l'apprentissage aussi bien dans les familles, dans l'éducation nationale, dans les entreprises et chez les maîtres d'apprentissage.
En application de la loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative au transfert des compétences de l'Etat aux régions en matière de formation professionnelle et d'apprentissage, il appartient aux conseils régionaux d'assurer les financements pour les investissements et le fonctionnement des CFA. Cependant, afin d'appuyer les actions de rénovation et de renforcement de l'apprentissage depuis le vote de la loi n° 87-572 du 23 juillet 1987, des moyens financiers importants sont engagés.
FINANCEMENT DES CENTRES DE FORMATION D'APPRENTIS
(en millions de francs)
1998 |
1999 | |
ÉTAT (subvention aux CFA) |
15,24 |
15,26 |
RÉGIONS (fonctionnement et équipement des CFA) |
4 576,00 |
4 744,40 |
COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE |
|
|
ENTREPRISES |
||
Taxe d'apprentissage |
2 640,00 |
2 677,43 |
Taxes parafiscales |
187,12 |
147,49 |
IATP |
300,00 |
306,00 |
TOTAL |
8 128,79 |
8 491,98 |
Source : document budgétaire (jaune) relatif à la formation professionnelle.
La rémunération des apprentis est assurée par les entreprises avec lesquelles un contrat d'apprentissage a été conclu. Le salaire est déterminé, en application des dispositions du code du travail (articles L. 117-10 et D. 117-1 à 117-5), en pourcentage du salaire minimum de croissance et en fonction de l'âge du bénéficiaire et de l'année d'apprentissage. Les dotations budgétaires inscrites sur le budget du ministère de l'emploi et de la solidarité (chapitre 43-70) correspondent aux crédits destinés :
- à la prise en charge par l'Etat de la compensation, auprès des régimes sociaux, de l'exonération totale de cotisations salariales et patronales assises sur les rémunérations des apprentis : 4,466 milliards de francs dépensés en 1999 ;
- au versement des primes liées à l'embauche d'un apprenti (prime de 6 000 F à l'embauche et prime annuelle de 10 000 F, avec possibilités de majorations, pour la formation de l'apprenti) : 4.782 milliards de francs dépensés en 1999.
L'ouverture de nouvelles sections de formation par apprentissage relève de la compétence réglementaire et financière des régions dans le cadre des plans régionaux de développement des formations. Le secrétariat d'Etat apporte cependant son concours financier à l'ouverture de sections dans les CFA de chambres de métiers.
Une enquête conduite en 1996 sur la comptabilité des CFA de 1995 a permis d'évaluer à 22 408 F le coût moyen pondéré tous niveaux de formation confondus d'un apprenti en CFA. Le rapport du comité de coordination des programmes régionaux d'apprentissage et de formation professionnelle publié en 2000 évalue le coût d'un apprenti à 24 428 F en 1997 et 25 144 F en 1998 (22 705 F hors coût des transports, hébergement et restauration).
Cette notion de coût est appelée à devenir capitale puisque le projet de loi de modernisation sociale introduit cette référence dans les bases de calcul des subventions aux CFA afin d'introduire une plus grande égalité de traitement entre les différents établissements.
Les entreprises employant moins de 10 salariés contribuent au financement de la formation des salariés selon les modalités suivantes :
- pour la formation professionnelle continue : 0,15 % calculés sur la masse salariale brute de l'ensemble des salariés ;
- pour la formation par alternance : les employeurs sont redevables de la taxe d'apprentissage à hauteur de 0,10 % de la masse salariale annuelle brute de l'ensemble de leurs salariés ;
- pour le congé individuel de formation des contrats à durée déterminée : 1 % calculé sur la masse salariale annuelle brute des contrats à durée déterminée de l'année en cours.
Pour les entreprises de plus de 10 salariés, les contributions sont les suivantes :
- taux de 0,40 % pour les employeurs redevables de la taxe d'apprentissage ;
- taux de 0,30 % pour les employeurs non redevables de la taxe d'apprentissage. Il s'agit d'un versement spontané ou obligatoire à un organisme agrée au titre de l'alternance.
Par ailleurs, l'ensemble des entreprises est assujetti au versement de la taxe d'apprentissage (0,50 % de la masse salariale). Une exonération est, toutefois, prévue pour les entreprises dont la masse salariale n'excède pas la valeur de six fois le SMIC et qui emploient un apprenti. Compte tenu de leur structure, les entreprises artisanales bénéficient, pour la plupart, de cette exonération.
Le contrat installation formation initiale (CIFA) a été mis en place localement dès 1982 et a été généralisé à toute la France en 1987. A l'origine, il offrait une formation complémentaire pratique au sein d'entreprises pendant six mois (800 heures) et d'une formation à la gestion pendant 200 heures, aux demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE et aux jeunes de 18 à 25 ans qui sont titulaires d'au moins un CAP ou un certificat de formation professionnelle ou ayant une expérience professionnelle et souhaitant créer ou reprendre une entreprise artisanale. Les stagiaires sont rémunérés pendant toute la durée de leur formation, qui est gratuite. En contrepartie, ils s'engagent à s'installer dans les six mois suivant la fin du stage.
La direction départementale du travail est chargée d'instruire les demandes ; un crédit de 50 000 F lui est alloué par stagiaire. L'association pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) dresse le bilan du projet soumis par le candidat et est mandatée par la direction départementale du travail pour gérer les conventions individuelles de formation et régler les dépenses. L'AFPA et la chambre des métiers élaborent le parcours individuel de formation, cette dernière étant chargée d'appuyer le candidat dans le montage de son projet, de rechercher des maîtres de stage et des entreprises d'accueil et d'assurer un suivi après l'installation.
En 1993, faute de convention nationale, des stages d'insertion et de formation à l'emploi (SIFE) ont été mis en place par les chambres de métiers et les directions départementales du travail. Mais en 1996, l'enveloppe budgétaire des SIFE a été fusionnée au sein des crédits de soutien aux chômeurs de longue durée et le dispositif CIFA-SIFE a disparu.
Des crédits devraient à nouveau être prévus (50 000 F par stagiaire) pour rétablir le CIFA. Il a fait ses preuves puisque plus de 80 % des stagiaires étaient encore en activité deux ans après leur installation et 50 % cinq ans après. Plus de 1 500 créateurs ou repreneurs ont bénéficié du CIFA de 1987 à 1993.
Lors de sa réunion du mercredi 25 octobre 2000, la commission a entendu M. François Patriat, secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, sur les crédits de son département pour 2001.
M. Pierre Ducout, président, a indiqué à M. François Patriat qu'il avait beaucoup de plaisir à l'accueillir dans sa fonction ministérielle et il lui a souhaité la meilleure réussite dans ses nouvelles responsabilités.
Les commissaires se sont joints aux félicitations.
M. François Patriat, secrétaire d'État aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, a fait part de l'émotion qu'il éprouvait à retrouver de nombreux membres de la commission de la production et des échanges avec lesquels il avait tissé des liens d'amitié, même si des débats parfois un peu vigoureux les avaient opposés.
Il a rappelé ensuite l'action considérable menée par Mme Marylise Lebranchu, qui avait su allier une grande capacité de travail et de dialogue à une présence efficace sur le terrain.
M. François Patriat a ensuite fait observer que le secteur d'activité dont il a la charge avait une importance décisive en termes de développement économique, d'emploi, d'aménagement du territoire et d'innovation, mais estimé que les dotations budgétaires de son administration étaient sans doute sans lien véritable avec l'importance économique, sociale ou territoriale des activités de commerce, d'artisanat et des PME-PMI. Le secrétaire d'Etat a ensuite indiqué qu'il avait eu déjà des contacts avec ses homologues de plusieurs pays de l'Union européenne et qu'il devait rencontrer ce jour même son homologue de Russie.
Puis, il a rappelé que de nombreuses mesures étaient prises par ailleurs au profit des commerçants, artisans et membres des professions libérales, notamment en matière de réduction des charges, de simplification administrative et que leur situation avait été déjà examinée lors de la discussion du projet de loi sur les nouvelles régulations économiques.
Le projet de budget pour 2001 du secrétariat d'État, a-t-il poursuivi, doit s'apprécier en ayant en perspective les mesures fiscales prises au cours des trois dernières années. Après la diminution de la taxe professionnelle, la baisse de la TVA sur les travaux immobiliers, la suppression ou l'allégement des droits perçus lors de la création d'une entreprise, toutes mesures intervenues les années précédentes, le projet de loi de finances pour 2001 est marqué par un allégement très important de la fiscalité des PME.
La mesure sans doute la plus importante est la baisse des taux d'imposition pour la partie des bénéfices inférieure à 250 000 francs. Quant au taux de l'impôt sur les sociétés, il sera abaissé à 25 % en 2001, à 15 % en 2002. Cette mesure doit concerner 270 000 PME, celles qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions de francs. Elle représentera une dépense fiscale de 2,3 milliards de francs en 2001, puis de 6,4 milliards de francs en 2002.
Les industriels, commerçants, artisans, membres des professions libérales qui forment le tissu même du monde rural vont bénéficier par ailleurs de la baisse des taux de l'impôt sur le revenu prévue dans le cadre du projet de loi de finances pour 2001 et de la diminution de la CSG prévue dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Il a ensuite fait valoir que trois données caractérisaient le budget du secrétariat d'État pour 2001 :
- c'est un budget aux moyens consolidés, qui prévoit la reconduction du volume des crédits en francs courants (388,69 millions de francs en dépenses ordinaires et en crédits de paiement et 388,89 millions de francs en dépenses ordinaires et autorisations de programme). Le budget ne baisse donc plus pour la troisième année consécutive ;
- c'est un budget qui assure, de façon volontaire, un premier redéploiement en faveur des contrats de plan État-régions. La part de l'État est ainsi augmentée de 5 millions de francs par rapport à l'année dernière ;
- les moyens du Fonds d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du commerce (FISAC) sont renforcés et devront répondre notamment à la montée en puissance des contrats de plan. Le FISAC est un outil décisif d'aménagement du territoire et de reconquête des bourgs centres, que les élus et les partenaires de la filière savent très bien utiliser.
Il a ensuite indiqué ses priorités budgétaires :
- l'aide à la formation : la dotation correspondante, qui s'élève à 101,31 millions de francs, vient conforter les moyens mis en _uvre depuis trois ans. L'objectif principal retenu est de permettre à des jeunes demandeurs d'emploi, souvent peu qualifiés, d'accéder à un emploi dans les secteurs qui en manquent (commerce, métiers de bouche, artisanat). Les formations vers les métiers du futur (cybercommerce) sont par ailleurs renforcées ;
- l'aide au financement des PME : avec une dotation de 123 millions de francs, la poursuite du financement des prêts accordés aux artisans est assurée. Dans le même temps, le mécanisme de garantie mis en place en 2000 est à nouveau doté de 22 millions de francs ;
- les contrats de plan État-régions : pour 2001, la première année d'exercice véritable du programme 2000-2006, sont prévues des dotations à hauteur de 48 millions de francs (24,5 millions de francs sur le titre IV et 23,5 millions de francs sur le titre VI en autorisations de programme).
S'agissant des contrats de plan État-régions, le ministre a indiqué que les montants arrêtés suite aux arbitrages du Premier ministre au printemps 2000 portent sur un rythme annuel de consommation d'environ 80 millions de francs. La dotation budgétaire prévue pour 2001 se situe en-deçà de ces montants, mais, pour une première année de mise en _uvre et, compte tenu du rythme prévisible de consommation des crédits de paiement, les 48 millions de francs inscrits dans le projet de budget doivent permettre d'engager les plus grands projets. Pour parvenir au niveau de 80 millions de francs, une évolution sensible des moyens globaux du ministère sera indispensable.
Le secrétaire d'Etat a abordé ensuite la question de l'avenir du FISAC et indiqué que les dotations de ce dernier étaient passées de 300 millions de francs en 1997 à 410 millions de francs en 2000. Il s'agit là d'une progression très significative, même s'il faut, a précisé le secrétaire d'Etat, avoir bien à l'esprit le fait que la taxe parafiscale qui finance ce fonds est passée dans le même temps de 1 à 1,2 milliard de francs. Cette taxe permet actuellement de financer certaines mesures sociales, le versement de la prime au départ des commerçants et artisans et le réaménagement des commerces en milieu rural. Le FISAC joue donc un rôle essentiel pour le développement local des territoires ; son existence peut être considérée comme un véritable succès, que l'on pense au cofinancement des mises aux normes d'hygiène des marchés, aux commerces multi-services ou encore aux opérations urbaines.
La Cour des comptes a d'ailleurs rappelé récemment que ce fonds était géré d'une manière efficace ; il faut néanmoins observer que la gestion du fonds concerne plus de 1 000 dossiers et que les délais d'instruction de ces derniers sont parfois trop longs, ce qui pose notamment des problèmes à de nombreux maires de bourgs ruraux. La question de la déconcentration de sa gestion doit donc être posée ; cette orientation ne se sépare pas de celle de la budgétisation du FISAC, puisqu'une gestion déconcentrée hors budget du FISAC par les préfets engagerait leur responsabilité au-delà de ce que permettent les textes applicables. Le ministre a estimé qu'une budgétisation pour 2002 constituait une perspective réaliste dès lors que le fonds serait doté de 450 millions de francs en 2001 puis de 550 millions de francs en 2002, année de l'intégration.
M. Jean-Paul Charié, rapporteur pour avis des crédits des PME, du commerce et de l'artisanat, a souhaité attirer l'attention du ministre et celle de la commission sur l'importance du commerce électronique et des phénomènes de mondialisation pour le devenir des PME françaises. Si l'ingéniosité de ces dernières est reconnue, leur incapacité à travailler de concert est constante. Or une cohésion est indispensable pour éviter qu'un fossé ne se creuse entre le grand et le petit commerce avec le développement des échanges électroniques et que la mondialisation ne laisse plus que les grands groupes maîtres du marché.
Il a fait observer que le commerce électronique était entré dans la réalité du monde des affaires et de la distribution. Les enseignes de grande distribution et les grands fournisseurs ont créé des portails et des sites Internet. On doit s'interroger sur le devenir des PME face à cette nouvelle concurrence et aux pratiques nouvelles engendrées par l'échange de données informatiques par Internet. Les petits commerçants sont d'autant plus déstabilisés qu'ils appartiennent à une génération qui a été éduquée et s'est formée hors de ce monde de l'électronique. On doit également s'interroger sur l'effectivité du droit de la concurrence que les Etats maîtriseront de moins en moins avec la montée du commerce électronique. Il a conclu qu'il fallait réfléchir à cette question sans tarder et agir si l'on voulait éviter de soumettre les PME au règne international des mafias.
Il a ensuite évoqué la nécessité de modifier l'assiette des cotisations sociales des travailleurs indépendants. Il a jugé scandaleux que ces derniers acquittent leurs cotisations sociales sur l'assiette de leur marge d'exploitation alors même que celle-ci est affectée en grande partie au financement des stocks et des investissements. De même, il a jugé inéquitable de réserver l'abattement de 20 % sur le revenu soumis à l'impôt sur le revenu des personnes physiques aux entrepreneurs individuels ayant adhéré à un centre de gestion agréé et très insuffisant le plafond de 17 000 F de déduction du salaire du conjoint du revenu imposable.
Par ailleurs, dans le but de développer l'artisanat et le commerce de proximité, il a défendu la baisse du taux de TVA sur les services utilisant beaucoup de main-d'oeuvre.
En matière de financement des chambres de métiers, il a fait valoir que les termes du débat devaient être reposés : d'un côté l'Etat donne au travers de son budget et du FISAC 115 millions de francs, de l'autre il prélève sur les chambres de métiers 120 millions de francs au titre de la taxe sur les salaires. Il a jugé que les chambres de métiers et leurs centres de formation d'apprentis devaient être exonérés, ce qui leur donnerait un ballon d'oxygène suffisant.
M. Didier Chouat, rapporteur spécial de la commission des finances, de l'économie générale et du plan, pour les crédits relatifs aux PME, au commerce et à l'artisanat, a souhaité se faire l'écho des débats qui se sont déroulés hier en commission des finances lors de l'examen des crédits dont il est le rapporteur spécial.
Il a tout d'abord remarqué que si le budget des PME, du commerce et de l'artisanat était d'un montant relativement modeste - 388,9 millions de francs pour 2001 - il permettait de financer des mesures en faveur de ce secteur avec un effet multiplicateur remarquable, les interventions financières de ce ministère permettant de débloquer d'autres concours financiers (collectivités locales, fonds européen, notamment).
Concernant les crédits d'animation économique, il s'est interrogé sur les concours publics attribués aux chambres de métiers. Au cours de l'année 2000 un financement transitoire a été trouvé, le Fonds social européen ne pouvant plus intervenir en la matière, c'est le FISAC qui a pris le relais. Il a donc souhaité savoir si un financement pérenne des chambres de métiers serait mis au point pour l'année 2001.
M. Didier Chouat s'est ensuite interrogé sur le niveau des crédits consacrés aux contrats de plan État-régions qui, pour l'année 2001, devraient atteindre 46,8 millions de francs, montant manifestement insuffisant puisque, pour la période 2000-2006, l'enveloppe globale de la part de l'État dans le financement des actions en faveur du commerce et de l'artisanat s'élèvera à 351 millions de francs, soit un besoin annuel minimum de 50 millions de francs. Il a donc exprimé le souhait que dès l'année prochaine les crédits soient sensiblement majorés pour que l'État puisse honorer ses engagements pour l'exécution des contrats de plan.
Concernant l'accès au crédit des artisans et commerçants, il a rappelé que, l'année dernière, le secrétariat d'État avait décidé de privilégier un mécanisme de garantie, qui facilite l'accès au crédit des entreprises en encourageant les banques à prendre plus de risques qu'elles ne le feraient spontanément. Dans cette optique, l'enveloppe des mesures nouvelles en matière de prêts bonifiés à l'artisanat avait été réduite à 1 milliard de francs pour chacune des deux années 1999 et 2000. Aucune enveloppe nouvelle ne sera ouverte pour 2001.
Il a donc souhaité que, compte tenu de cette réorientation de la politique d'accès au crédit, les moyens financiers accordés à la SOFARIS soient augmentés pour permettre un abondement significatif de ses fonds de garantie, l'objectif étant d'organiser rapidement un système de garantie des prêts en faveur des très petites entreprises. Il a cependant tenu à faire part de l'inquiétude du monde de l'artisanat face à la récente remontée des taux d'intérêt et de son attachement aux mécanismes de bonification, pour limiter les effets du renchérissement du crédit. L'abandon annoncé de la politique de bonification devra peut-être être réexaminé après une première évaluation de la nouvelle politique de garantie financière.
Il s'est ensuite félicité de la mise en place du prêt à la création d'entreprise, l'une des mesures décidées par le Premier ministre lors des états généraux de la création d'entreprises en avril dernier. Ce prêt est un crédit, sans garantie ni caution personnelle du chef d'entreprise, destiné à financer les besoins en fonds de roulement et les investissements immatériels des entreprises en phase de démarrage dont le besoin de financement des projets est inférieur à 300 000 francs. Il a interrogé le secrétaire d'État pour savoir quelles étaient les mesures envisagées en 2001 pour faciliter l'accès à ce nouveau type de prêt.
A propos du FISAC, il a fait part de son souci quant à son devenir et a insisté sur la nécessité de rester vigilant lors de son éventuelle budgétisation. Il convient en effet de veiller à ce que les actions financées continuent à l'être et que le budget puisse profiter, d'une manière ou d'une autre, de la croissance du produit de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat, dont l'excédent sert au financement du FISAC. La dotation du FISAC pour 2001 n'étant pas encore arrêtée, il a vivement souhaité une augmentation importante.
Il a ensuite développé deux idées relatives aux aides à la formation, qui sont des outils indispensables à l'artisanat, confronté à une réelle pénurie de main-d'_uvre. Le contrat d'installation et de formation par l'apprentissage (CIFA), qui permet à un artisan proche de la retraite d'embaucher un futur successeur, dont il assure la formation, devrait être encouragé.
Il a ensuite invité les membres de la commission de la production et des échanges à soutenir un amendement qui devrait être déposé par M. Henri Emmanuelli, président de la commission des finances, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2001 et dont l'objet est de permettre à tous les artisans de bénéficier de l'aide forfaitaire à l'embauche d'apprenti (d'un montant de 6 000 francs) alors que l'article 57 du projet de loi exclut de cette mesure les entreprises artisanales de plus de dix salariés.
Il a aussi informé la commission de la production et des échanges de l'adoption par la commission des finances de son amendement portant le montant maximum du droit fixe de la taxe pour frais de chambres de métiers de 623 à 630 francs, ce qui correspond à une augmentation de 1,2 % équivalente à la prévision d'inflation sur laquelle est bâti le projet de loi de finances.
Il a enfin émis le souhait que les centres de formation d'apprentis soient exonérés de taxe sur les salaires, constatant que cet impôt pénalise gravement les chambres de métiers et que le montant de l'impôt acquitté à ce titre équivaut aux aides publiques reçues pour la promotion de l'artisanat.
En réponse aux rapporteurs, M. François Patriat, secrétaire d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, a donné les précisions suivantes :
- au-delà de la révolution du commerce électronique, les PME-PMI sont confrontées à trois défis : la mondialisation et la constitution de groupes mondiaux, le manque global d'innovation dans le monde des petites entreprises, la prise en compte du coût de l'énergie et de l'environnement comme cela est fait en Allemagne ;
- en matière de soutien au commerce électronique et d'accès à Internet, le Gouvernement a prévu de doter le fonds de développement des PMI de 200 millions de francs. D'une manière générale, la France a mis en _uvre une politique publique de soutien plus forte que celles de ses voisins ;
- on assiste peut-être à un changement d'habitude de consommation des Français qui délaissent un peu les hypermarchés au profit de points de vente plus petits. Les commissions départementales et la commission nationale d'équipement commercial veilleront au respect de l'équilibre entre les différentes formes de commerce ;
- les artisans ont le sentiment de subir un traitement discriminatoire par rapport aux agriculteurs ; ce sentiment avait été dissipé avec la croissance, la crise pétrolière de l'été 2000 l'a fait renaître ;
- il convient de mettre à plat les questions de l'assiette des cotisations sociales des travailleurs indépendants, de la déduction fiscale pour le salaire du conjoint et de l'abattement supplémentaire de 20 % sur les revenus imposables en étudiant la définition d'un statut de l'entreprise individuelle. La piste de la forfaitisation des cotisations sociales et du salaire du conjoint est notamment étudiée ;
- la taxation des services utilisant de la main-d'_uvre est un débat européen. La 6ème directive européenne sur la TVA limite les marges de man_uvre. En outre, une exonération ou un taux réduit risquerait d'être réclamé par les autres secteurs que l'artisanat et il serait difficile de leur refuser l'allégement ;
- il ne faut pas se féliciter que le FISAC ait dû suppléer le fonds social européen en 1999 et 2000. En matière de financement de l'animation économique, dont les crédits atteignent 153 millions de francs, il convient de revaloriser les interventions du FISAC et le droit fixe pour frais de chambres de métiers. Par ailleurs, les chambres de métiers ont souhaité substituer à une procédure de guichet un mécanisme de soumission de projets pour l'attribution des subventions d'animation économique ; cela sera mis en _uvre. Par ailleurs, le secrétariat d'État agit dans le sens d'un relèvement de 10 millions de francs des interventions du FISAC au titre de l'animation économique. Le FISAC est crédible et sa formule actuelle répond à une attente : plus du tiers des crédits est alloué à des interventions en milieu rural et les deux tiers des demandes portent sur de telles interventions ;
- les crédits du secrétariat d'État ont un effet de levier très important : 2 pour les subventions du FISAC, 7 pour les interventions en garantie, 10 pour les prêts bonifiés ;
- le prêt à la création d'entreprise est bien accueilli par les petites entreprises. Un financement de 240 millions de francs est prévu dans le projet de loi de finances ;
- on ne peut pas comparer les subventions versées par l'État aux chambres de métiers et le prélèvement de la taxe sur les salaires car l'argent ne provient ni ne va dans la même caisse. En revanche, le secrétariat d'État est ouvert à un débat sur l'abaissement des charges, la simplification administrative et l'aide à l'animation économique.
Plusieurs commissaires sont ensuite intervenus.
M. Jean-Claude Daniel a pris acte de la modestie de ce budget mais a souligné que depuis 1997 ses crédits étaient stables alors que dans les années antérieures, ils avaient connu de très fortes réductions.
Il a aussi rappelé l'importance numérique du secteur du commerce et de l'artisanat qui est un secteur clef de l'économie dont la modernisation doit être encouragée à l'instar, par exemple, de la politique menée au Canada. Moderniser le commerce et l'artisanat ne participe pas d'une politique passéiste mais est une composante essentielle de la politique d'aménagement du territoire. Le précédent secrétaire d'État, Mme Marylise Lebranchu, avait préparé un certain nombre de réformes qu'il conviendrait de concrétiser, et sur lesquelles M. Jean-Claude Daniel a souhaité interroger le ministre pour connaître leur degré de maturation.
Il a tout d'abord souhaité savoir si les artisans et commerçants entrepreneurs individuels salariant leur conjoint, pourraient déduire de leur revenu imposable une somme équivalente aux salaires versés alors que cette déduction est aujourd'hui plafonnée à 17 000 francs, pour le calcul de l'impôt sur le revenu. Des propositions de plafonnement de la déduction à 24 ou 36 fois le SMIC mensuel ont été présentées.
Il a ensuite indiqué que la suppression de la vignette automobile pour les entreprises individuelles semblait acquise, sous réserve du vote définitif du projet de loi de finances. Il a cependant souhaité savoir si le choix du seuil de 2 tonnes pouvait être réétudié au regard de la proposition d'un seuil de 3,5 tonnes qui semble plus compatible avec le fonctionnement de certaines entreprises artisanales.
Concernant les problèmes liés à la transmission des entreprises, il a demandé s'il était envisagé, à nouveau, d'exonérer les locations gérances et si une méthode de réévaluation de la valeur des fonds de commerce était à l'étude.
Il a enfin proposé que le montant maximum du droit fixe de la taxe pour frais des chambres de métiers soit porté de 623 à 640 francs à la condition que ce relèvement soit assorti d'une condition d'application de la législation relative aux 35 heures aux personnels des chambres de métiers dès l'année 2001.
M. Serge Poignant a estimé qu'au regard du rôle essentiel des petites et moyennes entreprises dans notre économie, les moyens du secrétariat d'Etat étaient modestes et la lisibilité de son budget problématique.
S'agissant des prélèvements sociaux et fiscaux, il a souhaité que le Gouvernement présente des propositions sur l'abaissement de la TVA en matière de restauration traditionnelle, sur l'extension du bénéfice de la suppression de la vignette automobile aux SARL et aux EURL, sur la compensation de la hausse du prix des carburants et sur l'octroi d'aides à la mise en place des 35 heures dans les petites entreprises. L'abaissement du taux de l'impôt sur les sociétés à 15 % est une mesure qu'on ne peut désapprouver, mais il est regrettable qu'elle soit plafonnée à 250 000 francs.
Il a ensuite estimé que les aides à l'effort d'exportation, à la reprise d'entreprises ou à l'innovation doivent être augmentées.
Au regard de la croissance continue des exigences en matière de qualité, de sécurité ou d'hygiène, il a, par ailleurs, indiqué que de nombreux professionnels s'inquiètent de l'avenir des prêts bonifiés à 3,5 %. Il a également déploré que les aides à la formation professionnelle dans le cadre des contrats d'apprentissage et de qualification se trouvent progressivement réduites, puisque le bénéfice des exonérations sociales prévues au titre des premiers dépend de la taille de l'entreprise et que certains évoquent la suppression des aides forfaitaires pour les seconds.
Il a enfin estimé que le dynamisme de la création d'emplois dans ce secteur se trouve ainsi bridé par des prélèvements sociaux et fiscaux excessifs, la lourdeur des procédures administratives et la difficulté à trouver une main-d'_uvre qualifiée.
M. Jean-Marc Nudant a observé que les crédits du secrétariat d'Etat se trouvent simplement stabilisés par rapport à l'année précédente. Il a souhaité obtenir une série de précisions :
- sur les mesures que le Gouvernement se dispose à adopter pour aider les petites et moyennes entreprises à mettre en place les 35 heures ;
- sur le caractère inéquitable de la limitation aux entreprises réalisant moins de 50 millions de francs de chiffre d'affaires, du bénéfice de la réduction du taux de l'impôt sur les sociétés, ce qui pénalise les entreprises fortement collectrices d'impôts comme les stations-service ;
- sur la position de la France vis-à-vis de la proposition de nouveau règlement communautaire d'exemption en matière de distribution automobile ;
- sur la possibilité de laisser aux chambres de commerce et d'industrie la faculté d'adopter librement leur budget sans tutelle administrative.
Il a enfin estimé qu'une réorientation des fonds collectés au titre de la taxe d'apprentissage s'impose, de sorte qu'ils bénéficient pleinement à la formation des apprentis.
M. Patrick Rimbert a tout d'abord rappelé que le FISAC avait été créé pour contribuer à la restructuration des centres-villes et des bourgs ruraux ainsi qu'au rééquilibrage des structures commerciales. De ce point de vue, le détournement progressif de ses actions constitue un élément de préoccupation - notamment, lorsqu'on observe que le FISAC se substitue au fonds social européen en matière de soutien à l'animation économique des chambres consulaires ou qu'il intervient dans des opérations qui ne relèvent pas de ses missions traditionnelles. Le projet de loi sur la solidarité et le renouvellement urbains invite au développement de projets de renforcement de la mixité urbaine et sociale et de rénovation des centres commerciaux ; dans cette perspective, la question se pose du maintien de la possibilité de mobiliser le FISAC et il a estimé que la vigilance s'impose pour que ce dernier demeure présent dans les quartiers urbains dégradés ou les zones rurales.
Il a ensuite déploré que les commissions départementales d'équipement commercial et la commission nationale d'équipement commercial aient pu rendre au cours des années récentes des décisions contradictoires et appelé à la mise en cohérence de leurs jurisprudences.
Il a souhaité que toute l'attention qu'elles méritent soit portée aux conclusions de l'Observatoire national du commerce récemment créé, sur la formation et l'avenir de la filière commerciale.
Il s'est ensuite interrogé sur la possibilité d'établir une assiette commune aux prélèvements sociaux et fiscaux, de sorte que les entreprises assujetties bénéficient de procédures de déclaration allégées.
Il a enfin remarqué que les petites et moyennes entreprises se trouvent privées de la capacité qu'ont les entreprises de plus grande taille, de répercuter sur leurs clients les coûts externes qu'elles supportent. La mise en place d'une véritable politique de mutualisation du risque pour les PME serait donc bienvenue.
M. André Angot a attiré l'attention du ministre sur le problème de l'assiette de la taxe professionnelle. Remarquant que la masse salariale avait été retirée de celle-ci, il a estimé que les professions libérales devraient pouvoir bénéficier d'un allégement de même nature et demandé au secrétaire d'État si des propositions seraient susceptibles d'être présentées en ce sens.
M. Gérard Voisin a rappelé que Mme Marylise Lebranchu avait, dans ses précédentes responsabilités, évoqué, lors de la discussion du projet de loi sur les nouvelles régulations économiques au Sénat, le maintien du réseau classique de distribution des carburants ainsi que les disparités de concurrence entre celui-ci et la grande distribution. Il a ensuite souhaité savoir si M. François Patriat, nouveau secrétaire d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, partageait les objectifs de son prédécesseur sur ces points. M. Gérard Voisin a également évoqué la perspective de la prochaine réforme du règlement 1475/95 de la Commission du 28 juin 1995 d'exemption du commerce automobile en soulignant qu'il ne serait pas possible de maintenir le statu quo.
Il a ensuite rappelé les difficultés que connaissent les artisans retraités qui, comme les agriculteurs retraités, ne perçoivent souvent que des revenus très modestes et, en outre, selon un rythme trimestriel.
Enfin, M. Gérard Voisin a espéré que le ministre saurait faire preuve de beaucoup d'énergie et rappelé que les attentes du monde de l'entreprise à son égard étaient très fortes, en particulier parce qu'il est le membre du Gouvernement issu du secteur libéral.
M. Nicolas Forissier a rappelé que, comme l'avait indiqué M. Patrick Rimbert, le FISAC ne servait plus à ce à quoi il était originellement destiné. Les professionnels souhaitent vivement le renforcement des moyens de ce fonds mais s'inquiètent d'une certaine opacité de son fonctionnement. Il est par exemple surprenant que certaines opérations conduites dans le Loir-et-Cher qui fonctionnaient pourtant bien ne bénéficient plus de financements. Les professionnels s'étonnent également du fait que sur les 153,5 millions de francs de crédits pour 2000, seuls 130 millions de francs aient été affectés à des dépenses identifiées, l'utilisation du solde n'étant en revanche pas connue.
En ce qui concerne les prêts bonifiés, M. Nicolas Forissier a indiqué que si, comme Mme Marylise Lebranchu avait eu l'occasion de le dire, 60 % des crédits correspondants n'étaient pas utilisés, cela s'expliquait d'abord par la rigueur des critères retenus. Il convient donc d'élargir ce dispositif en particulier pour financer les reprises et les transmissions d'entreprises qui constituent un enjeu capital. En outre, l'utilisation par les réseaux bancaires des prêts bonifiés et conventionnés comme produits d'appel permettant de vendre des prêts bancaires ordinaires pose problème car, dans ces conditions, les artisans ne bénéficient pas de taux d'intérêt véritablement attractifs.
En ce qui concerne l'application des 35 heures, M. Nicolas Forissier s'est déclaré très étonné de voir que les choses ne bougeaient pas. A cet égard, le débat qui semble s'engager au sein de la majorité et même au sein du Gouvernement sur les délais et les modalités d'application de la réduction du temps de travail, est plutôt rassurant. Il est en effet évident qu'il est absolument nécessaire de retarder et de modifier ces conditions d'application compte tenu, d'une part, de l'extrême diversité des PME et, d'autre part, du fait que celles pour lesquelles cette réduction était la plus facile à mettre en _uvre l'ont déjà réalisée. Ainsi, dans le secteur du bâtiment, si 7 000 entreprises sont passées aux 35 heures, il en reste encore 150 000 qui ne l'ont pas fait. M. Nicolas Forissier a précisé qu'il avait voté contre cette loi, qu'en tant que chef d'entreprise il jugeait absurde, mais que, républicain, il était prêt à travailler pour la faire évoluer.
M. Nicolas Forissier a estimé que les réponses du Gouvernement quant à la baisse de la TVA sur les services de restauration traditionnelle étaient biaisées. La question n'est pas de savoir si cette baisse sera répercutée sur les prix. Il n'est pas souhaitable qu'elle le soit car il importe que les entreprises de la restauration, qui ont absolument besoin d'un bol d'oxygène, restaurent leurs marges, notamment afin d'investir et d'améliorer les conditions de travail de leurs salariés. Un contrat d'objectifs avec la profession pourrait prévoir des engagements en matière de qualification des emplois ou d'embauche en contrepartie de la baisse. Il a conclu que l'inégalité de traitement entre la restauration rapide et la restauration traditionnelle, dont les charges sont très lourdes, est inadmissible.
Il a ensuite jugé que le seuil retenu pour la suppression de la vignette des véhicules professionnels des artisans et commerçants était trop faible et conduisait, dans les faits, au maintien de cet impôt tout en permettant d'afficher sa suppression.
La protection du patrimoine des commerçants et des artisans est un autre enjeu très important et peut donner l'occasion de manifester la reconnaissance de la puissance publique à l'égard des commerçants et artisans, pour un coût limité. Plusieurs propositions de loi relatives à cette question ont été déposées. Celle de M. Bernard Accoyer tendant à protéger le patrimoine des artisans et commerçants rejetée le 30 mai 2000, était particulièrement intéressante puisqu'elle permettait, d'une part, de rendre insaisissable une partie des rémunérations des entrepreneurs individuels, disposition qui existe de longue date pour les salariés, et, d'autre part, leur permettre d'affecter une partie de leur patrimoine à leur activité professionnelle. Ces mesures, bien que techniques, sont très attendues et seraient très utiles.
M. Daniel Chevallier a estimé que les évolutions du commerce, et notamment du commerce électronique, impliquaient d'adapter le droit de la consommation. En ce qui concerne la sécurité alimentaire, il a rappelé que la commission d'enquête sur la transparence et la sécurité sanitaire de la filière alimentaire en France avait souligné l'existence de trois facteurs de risques principaux : les farines animales, les boues des stations d'épuration et les organismes génétiquement modifiés. Après avoir rappelé que Mme Marylise Lebranchu avait animé un débat national visant à informer les citoyens, M. Daniel Chevallier a souhaité savoir si cette action serait prolongée et si le projet de budget pour 2001 prévoyait des crédits supplémentaires à cette fin.
M. Stéphane Alaize a évoqué les difficultés liées à l'adossement de dossiers sollicitant l'aide du FISAC à des interventions de collectivités locales et a insisté sur la nécessité de clarifier la situation. Il a ensuite souhaité savoir quelle suite serait donnée au programme « C_ur de pays » dont beaucoup d'opérations arrivent à échéance. Enfin, il a souligné la nécessité d'associer le Parlement à la réforme du code des marchés publics, qui serait, pour l'heure, réalisée par décret, et a souhaité que des précisions lui soient apportées quant au calendrier selon lequel celle-ci était envisagée.
Mme Marie-Françoise Pérol-Dumont a indiqué à son tour qu'il importait de conforter les moyens du FISAC qui constitue un outil important. Elle a ensuite appelé l'attention du secrétaire d'Etat sur les conditions d'attribution de la dotation spéciale de « l'après-tempête ». Alors que les stigmates des tempêtes de 1999 demeurent importants dans le monde du commerce et de l'artisanat, elle a jugé qu'il existait une inadaptation du FISAC aux besoins des territoires et fait remarquer que les crédits n'étaient pas tous consommés.
M. Jean-Yves Le Déaut, rappelant la réflexion initiée par la commission de la production et des échanges sur les liens entre producteurs et distributeurs, qui se caractérisent en particulier par la difficulté de distribuer un produit non référencé par une centrale d'achats, a souhaité connaître la position du secrétaire d'État sur les marques de distributeurs.
Il a ensuite abordé le problème des délais de paiement en indiquant que l'état de la question avait évolué lors de l'examen du projet de loi sur les nouvelles régulations économiques par le Sénat. Mais cette question, spécifiquement française, est difficile à résoudre en raison de l'importance des sommes en jeu.
S'agissant de la distribution automobile, il a rappelé l'application imminente d'un règlement européen supprimant le système actuellement en vigueur. Il s'est demandé si l'automobile pouvait être considérée comme un bien de consommation comme les autres. Vendre en hypermarché des automobiles peut avoir des conséquences lourdes du point de vue de la sécurité, notamment à cause de problèmes d'entretien et du point de vue industriel en permettant à des constructeurs extra-européens de prendre pied sur notre marché.
Il a ensuite estimé qu'un débat national sur la sécurité alimentaire était certes nécessaire mais ne pouvait constituer une réponse suffisante aux problèmes. Selon M. Jean-Yves Le Déaut, les organismes génétiquement modifiés ne posent pas un problème de sécurité alimentaire car si tel était le cas il faudrait interdire toutes importations d'organismes génétiquement modifiés en provenance des Etats-Unis, du Canada et d'autres pays. Le problème est économique et environnemental.
M. Jean Proriol, constatant le déficit de main d'_uvre dans l'artisanat alors que les centres de formation d'apprentis affichent complet à chaque rentrée scolaire, s'est inquiété de la « fuite des diplômés » vers d'autres métiers. Ce problème est particulièrement patent dans les secteurs du bâtiment et de la restauration, ce qui ne manque pas d'être préoccupant en raison des sommes importantes consacrées à la formation. Il a demandé comment rendre plus attractif les métiers de l'artisanat dont les conditions de travail et de rémunération rebutent souvent les jeunes. A cet égard, la réduction du taux de TVA pour la restauration traditionnelle aurait pu permettre aux restaurateurs de mieux payer leurs salariés.
En réponse aux différents intervenants, M. François Patriat, secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation, a donné les éléments d'information suivants :
- l'adhésion à un centre de gestion agréé permet d'ores et déjà à un entrepreneur individuel de déduire de son revenu imposable le salaire versé à son conjoint dans la limite annuelle de 250 000 francs. Le secrétaire d'État a cependant déclaré comprendre la revendication des travailleurs indépendants. Il serait préférable de trouver une solution permettant d'appréhender tous les problèmes de statut ;
- la question d'un relèvement au-delà de 630 francs, à 640 francs, du droit fixe de la taxe pour frais de chambre de métiers sera discutée entre les ministres concernés dans le courant de la semaine. La mesure pose le problème de l'accroissement des prélèvements obligatoires ;
- l'exonération des chambres de métiers en matière de taxe sur les salaires soulève une forte opposition de la direction générale des impôts car les recettes fiscales globales de cette taxe s'élèvent à 50 milliards de francs. La mesure serait pourtant équitable à l'égard des centres de formation d'apprentis puisque ceux de l'éducation nationale n'y sont pas soumis ;
- la décision de proposer l'abaissement du taux de TVA sur les prestations de restauration traditionnelle relève d'autres ministères que le secrétariat d'État chargé du commerce. Ce dernier fera cependant valoir le bien-fondé de cette revendication. Un principe s'impose : une baisse de la fiscalité doit d'abord profiter aux consommateurs. M. François Patriat s'est donc déclaré réticent vis-à-vis de baisses sélectives bénéficiant au seuls professionnels. Par ailleurs, la baisse du taux de TVA sur les travaux immobiliers a été arrachée de haute lutte à la Commission européenne ; il est donc difficile de s'engager sur une baisse du taux de TVA en matière de restauration traditionnelle. Le dossier peut cependant évoluer ;
- la suppression de l'aide à l'embauche d'un apprenti pour les entreprises de plus de dix salariés permet de réaliser une économie de 117 millions de francs par an, mais elle n'encourage pas au partenariat et à l'insertion des jeunes. Le secrétaire d'État a déclaré qu'il en discuterait avec le ministre de l'économie et des finances ;
- si l'attribution des crédits d'animation économique pouvait paraître opaque, un accord passé avec l'Assemblée permanente des chambres de métiers et l'Union professionnelle artisanale permet de passer à un système contractuel assorti d'objectifs. Une circulaire est en préparation. Trois conventions ont déjà été signées ; elles permettront de mobiliser 131 millions de francs. Pour le reste, à la demande des chambres de métiers, un crédit de 17 millions de francs sera utilisé en 2000 pour financer des projets au cas par cas. Le solde, 3 millions de francs, a reporté sur des dossiers courants ;
- en matière de distribution automobile, la Commission européenne souhaite faire évoluer le règlement d'exemption vers un mécanisme de distribution multimarque. Les services en charge de la concurrence apprécient favorablement l'approche de la Commission européenne, les personnes en charge de l'industrie s'en inquiètent. Pour sa part, M. François Patriat a déclaré partager le jugement exprimé par M. Jean-Yves Le Déaut ; l'acceptation de la fin des concessions semble difficile pour des raisons de sécurité et de protection des consommateurs notamment. Cependant, la France n'a pas pris officiellement position même si elle serait plutôt favorable à un maintien de l'exemption ;
- concernant le régime de la taxe d'apprentissage, le futur projet de loi sur la formation professionnelle apportera un rééquilibrage en faveur des centres de formation d'apprentis des chambres de métiers ;
- la dotation initiale de 130 millions de francs attribuée à l'EPARECA sera réexaminée en raison de l'importance des interventions effectuées par l'établissement ;
- la simplification des procédures de déclaration des charges sociales exige un accord entre les différentes caisses. Celui-ci est très difficile à obtenir. M. François Patriat s'est cependant déclaré a priori favorable à une mesure d'harmonisation, dont le coût budgétaire serait cependant élevé ;
- une circulaire du secrétariat d'État chargé du commerce de juin 1999 relative au FISAC a accru la transparence du fonctionnement du fonds. Cependant il est indispensable de renforcer les moyens notamment humains des directions régionales du commerce et de l'artisanat si l'on veut mettre en place une déconcentration de la gestion des petits dossiers soumis au FISAC ;
- le Gouvernement sera en mesure de faire prochainement des propositions concernant l'affectation et l'insaisissabilité des biens personnels des entrepreneurs individuels ;
- en matière de commerce électronique, le Gouvernement est favorable à une protection du consommateur dans les mêmes conditions que le droit commun. La Commission européenne n'a cependant pas choisi cette voie ;
- la cellule administrative de suivi des organismes génétiquement modifiés doit être maintenue auprès du secrétariat d'État chargé de la consommation. Si l'on devait être amené à remplacer les farines animales par des organismes génétiquement modifiés, cela nécessiterait de sérieuses études préalables. Par ailleurs, il faut rappeler que le test de présence du prion ne donne pas une garantie absolue d'absence de la maladie et il coûte 300 francs par carcasse ;
- les interventions du FISAC au titre des opérations « C_ur de pays » pourraient être portées à un niveau supérieur ;
- sur la dotation de 200 millions de francs allouée au FISAC pour des interventions de réparation des dégâts causés par les tempêtes de décembre 1999, 130 millions de francs ont été consommés. Cependant, des préfets ont d'eux-mêmes signifié la fin des appels de fonds ;
- M. François Patriat s'est déclaré favorable aux marques de distributeurs, certaines enseignes imposant des normes de sécurité sanitaire supérieures à celles exigées par la Communauté européenne et la réglementation française ;
- lors de l'examen du projet de loi sur les nouvelles régulations économiques, le Sénat a adopté, à l'initiative du Gouvernement, un nouveau dispositif sur les délais de paiement, assurant la transposition de la directive européenne sur les retards de paiement, qui constitue une grande avancée sur le sujet.
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La commission a ensuite examiné les crédits des PME, du commerce et de l'artisanat pour 2001.
M. Jean-Paul Charié, rapporteur pour avis, a souhaité aborder une question qu'il n'avait pas évoquée dans son intervention lors de l'audition du secrétaire d'État : l'inutilisation persistante des ressources des fonds locaux d'adaptation du commerce rural. 38 millions de francs sont ainsi sans emploi, ce qui dénote un manque grave d'autorité politique des gouvernements.
Estimant que l'on ne pouvait pas juger le budget du commerce et de l'artisanat à l'aune de ses crédits et afin de conforter l'autorité du secrétaire d'État au sein du Gouvernement, il a indiqué qu'à titre personnel il s'abstiendrait sur le vote des crédits pour 2001.
M. Jean Proriol a fait part de son préjugé favorable à l'égard du secrétaire d'État et de ses intentions et indiqué qu'il s'abstenait sur le vote des crédits des PME, du commerce et de l'artisanat.
Puis, la commission a émis un avis favorable à l'adoption des crédits des PME, du commerce et de l'artisanat pour 2001.
2629-07-Avis de M. Jean-Paul Charié sur le projet de loi de finances pour 2001 : PME, commerce et artisanat
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() Les montants exprimés pour 1999 représentent les consommations effectives compte tenu des masses disponibles (LFI - annulation + reports de 1998 + rattachements de FSE).
() 161 564 en 1992/93, 162 297 en 1993/94, 174 000 en 1994/95, 181 112 en 1995/96, 181 552 en 1996/97, 180 582 en 1997/98, 181 422 en 1998/99, 178 000 en 1999/2000..