- Texte visé : Projet de loi, adopté par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, n° 443
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par : Commission des affaires économiques
- Amendement parent : Amendement n°CE981
Après l’alinéa 7, insérer l’alinéa suivant :
« 3° (nouveau) Lorsque sur un territoire, le rapport entre la puissance éolienne terrestre, installée et en projet, par kilomètre carré et le potentiel éolien moyen est plus de deux fois supérieur à ce même rapport dans les autres territoires, le territoire concerné est exempté de fournir des zones pour l’implantation d’installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent. »
Afin de répartir l’effort équitablement entre toutes les régions de France, le présent amendement vise à ce que les objectifs indicatifs de puissance à installer pour chaque territoire tiennent compte d'un "indice d'effort éolien" déjà constaté par la saturation évidente des parcs éoliens dans certaines régions.
Les éoliennes sont réparties d’une manière totalement inégale sur notre territoire, ce qui crée un effet de saturation important dans certaines zones. Un quart des 2 000 installations que compte la France métropolitaine est situé dans les Hauts-de-France et un cinquième dans le Grand Est.
Le constat du développement anarchique de l’éolien a été constaté, en 2020, par le Président de la République lui-même qui a expliqué, non sans raison, que « le consensus sur l’éolien est en train de nettement s’affaiblir dans notre pays », avant d’ajouter que « de plus en plus de gens ne veulent plus voir d’éolien près de chez eux [et] considèrent que leur paysage est dégradé ».
Mme Élisabeth Borne, ex-ministre de la transition écologique et solidaire, a reconnu lors de son audition par la commission des affaires économiques du Sénat le 18 février 2020 qu’il y a eu un « développement anarchique de l’éolien terrestre » et que l’État a « laissé s’implanter certains projets de parcs éoliens qui sont en covisibilité de monuments historiques ou dispersés au sein de petits parcs, de taille et de forme variables, ce qui crée une saturation visuelle et un sentiment d’encerclement autour de certains bourgs parfois insupportable ».
Face à ce constat, il est nécessaire de tenir compte des efforts déjà fait dans certains territoires pour lesquels on ne peut pas ajouter encore plus de nuisances.