Fabrication de la liasse

Sous-amendement n°CF201

Déposé le lundi 25 septembre 2023
Discuté
Photo de madame la députée Marianne Maximi
Photo de madame la députée Farida Amrani
Photo de madame la députée Nadège Abomangoli
Photo de monsieur le député Laurent Alexandre
Photo de monsieur le député Gabriel Amard
Photo de madame la députée Ségolène Amiot
Photo de monsieur le député Rodrigo Arenas
Photo de madame la députée Clémentine Autain
Photo de monsieur le député Ugo Bernalicis
Photo de monsieur le député Christophe Bex
Photo de monsieur le député Carlos Martens Bilongo
Photo de monsieur le député Manuel Bompard
Photo de monsieur le député Idir Boumertit
Photo de monsieur le député Louis Boyard
Photo de monsieur le député Aymeric Caron
Photo de monsieur le député Sylvain Carrière
Photo de monsieur le député Florian Chauche
Photo de madame la députée Sophia Chikirou
Photo de monsieur le député Hadrien Clouet
Photo de monsieur le député Éric Coquerel
Photo de monsieur le député Alexis Corbière
Photo de monsieur le député Jean-François Coulomme
Photo de madame la députée Catherine Couturier
Photo de monsieur le député Hendrik Davi
Photo de monsieur le député Sébastien Delogu
Photo de madame la députée Alma Dufour
Photo de madame la députée Karen Erodi
Photo de madame la députée Martine Etienne
Photo de monsieur le député Emmanuel Fernandes
Photo de madame la députée Sylvie Ferrer
Photo de madame la députée Caroline Fiat
Photo de monsieur le député Perceval Gaillard
Photo de madame la députée Raquel Garrido
Photo de madame la députée Clémence Guetté
Photo de monsieur le député David Guiraud
Photo de madame la députée Mathilde Hignet
Photo de madame la députée Rachel Keke
Photo de monsieur le député Andy Kerbrat
Photo de monsieur le député Bastien Lachaud
Photo de monsieur le député Maxime Laisney
Photo de monsieur le député Arnaud Le Gall
Photo de madame la députée Élise Leboucher
Photo de madame la députée Charlotte Leduc
Photo de monsieur le député Jérôme Legavre
Photo de madame la députée Sarah Legrain
Photo de madame la députée Murielle Lepvraud
Photo de monsieur le député Antoine Léaument
Photo de madame la députée Pascale Martin
Photo de madame la députée Élisa Martin
Photo de monsieur le député William Martinet
Photo de monsieur le député Frédéric Mathieu
Photo de monsieur le député Damien Maudet
Photo de madame la députée Manon Meunier
Photo de monsieur le député Jean-Philippe Nilor
Photo de madame la députée Danièle Obono
Photo de madame la députée Nathalie Oziol
Photo de madame la députée Mathilde Panot
Photo de monsieur le député René Pilato
Photo de monsieur le député François Piquemal
Photo de monsieur le député Thomas Portes
Photo de monsieur le député Loïc Prud'homme
Photo de monsieur le député Adrien Quatennens
Photo de monsieur le député Jean-Hugues Ratenon
Photo de monsieur le député Sébastien Rome
Photo de monsieur le député François Ruffin
Photo de monsieur le député Aurélien Saintoul
Photo de monsieur le député Michel Sala
Photo de madame la députée Danielle Simonnet
Photo de madame la députée Ersilia Soudais
Photo de madame la députée Anne Stambach-Terrenoir
Photo de madame la députée Andrée Taurinya
Photo de monsieur le député Matthias Tavel
Photo de madame la députée Aurélie Trouvé
Photo de monsieur le député Paul Vannier
Photo de monsieur le député Léo Walter

Compléter l’alinéa 39 par les mots suivants :

« , ainsi que de la réduction des niches fiscales et sociales inefficientes afin d’éviter de mettre en place une politique d’austérité pour réduire la dette publique en choisissant plutôt de supprimer des dépenses coûteuses mais inefficaces sur le plan économique. »

Exposé sommaire

Par cet amendement, les députés LFI-NUPES souhaitent que le Gouvernement assume le fait que ce sont ses choix fiscaux sans efficacité sur le plan économique qui contribuent à creuser les déficits et donc à alourdir la dette publique.
Déjà en 2014, une étude du Collectif pour un audit citoyen de la dette publique démontrait que 59 % de la dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêt excessifs. La situation n’a fait que s’aggraver depuis. Le rapport sur les aides publiques aux entreprises paru en mai 2022 par l’Institut de recherches économiques et sociales et le Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques démontre que le montant des aides publiques aux entreprises dépasse 200 milliards d’euros par an.

La seule corrélation que nous pouvons observer avec cette politique de classe amplifiée depuis 2017 n’est pas une amélioration du tissu économique mais une augmentation des profits, une aggravation des inégalités et un creusement des déficits chaque année.

La loi de règlement de 2018 précise que par rapport à 2017, le solde budgétaire ressort en dégradation de 8,3 milliards d’euros, « principalement en raison des baisses d’impôts mises en œuvre en 2018 (- 8,3 milliards d’euros sur l’impôt sur les sociétés et - 3 milliards d’euros sur la taxe d’habitation) ». Quelles conclusions en ont été tirées par Monsieur Macron ? Il a décidé de pérenniser le CICE en 2019, au moment même où France Stratégie pointait le fait que « l’effet total reste estimé à 100 000 emplois environ, ce qui est faible, rapporté au coût du CICE » : 20 milliards d’euros par an.

Comme le souligne la loi de règlement de 2019, cette nouvelle dépense pour la sécurité sociale a conduit à conduit à aggraver le déficit : « alors qu’il s’élevait à - 76,0 milliards d’euros en 2018, le solde budgétaire s’accroît à -92,7 milliards d’euros en 2019 du fait principalement de la transformation du CICE en allègement général de cotisations sociales, induisant en compensation un transfert supplémentaire de recettes de l’État vers les administrations de sécurité sociale, mais également du fait du financement par l’État de la deuxième tranche de suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages et de la poursuite de la baisse du taux d’impôt sur les sociétés ».

Le rapport de la Cour des comptes publié en avril 2023 sur les dépenses fiscales de l’année 2022 pointait le fait que le montant de ces dépenses pour cette année atteint 94,2 milliards d’euros, en hausse de 4,6 milliards d’euros par rapport à 2021. Pire encore, depuis 2018 : le coût des dépenses fiscales, et hors CICE qui plus est, était de 79,6 milliards d’euros en 2018, soit un montant qui était inférieur de 14,6 milliards d’euros. Leur nombre a évolué pour passer de 457 en 2018 à 465 en 2022.

S’agissant des niches sociales, la Cour des Comptes dénonçait dans son rapport de 2019 leur montant, au total près de 90 milliards d’euros, et le transfert massif de TVA qui s’opère en conséquence. Le montant de TVA transféré à la sécurité sociale était de 9,1 milliards d’euros en 2018 et passe à 46,1 milliards d’euros en 2019, pour compenser la transformation du CICE en allégement pérenne de cotisations sociales. Toujours en hausse, il atteint 57,4 milliards d’euros en 2022. Autant d’argent public devant servir le financement des politiques de redistribution et des services publics pour tous alors utilisé pour financer l’enrichissement privé de quelques-uns.

Pour toutes ces raisons, cet amendement a vocation à rappeler que l’austérité décidée par le Gouvernement n’est en rien une fatalité : c’est un choix politique.