- Texte visé : Proposition de loi visant à instituer une présomption de légitime défense pour les membres des forces de l’ordre, n° 557
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
Supprimer cet article.
Par cet amendement, les parlementaires du groupe LFI - NUPES s'opposent avec force à cette proposition de loi d'extrême droite qui caractérise toute la dangerosité des députés du Rassemblement national. Au-delà de la surenchère pénale habituelle des lepénistes, instaurer une présomption de légitime défense pour les gendarmes et les policiers revient à inverser la charge de la preuve. Ce serait à la victime d’un usage abusif de la force de prouver que le policier n’était pas en état de légitime défense. Certes, en cas de procès, il reviendrait à la justice d’apprécier si le policier a agi en état d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée, mais si la victime est décédée ou grièvement blessée alors ce genre de dispositif aura, semble-t-il, fait son office. Il s'agit en effet d'une forme de permis de tuer.
Lorsque l'on connaît le climat délétère dans lequel se déroulent les interpellations pour refus d'obtempérer, notamment depuis la loi Cazeneuve de 2017 (qui a étendu le périmètre de ces interpellations), il apparaît totalement irresponsable, voire inconscient, de la part d'élus de la nation, d'attiser les braises sur un lien entre police et population largement distendu au fil des dispositifs sécuritaires adoptés et des doctrines d'emploi de maintien de l'ordre dévoyées.
Nous devons au contraire refonder une police républicaine, correctement formée et garantir à tous nos concitoyens le droit à la sûreté.