- Texte visé : Proposition de loi portant interdiction de l’écriture dite « inclusive » dans les éditions, productions et publications scolaires et universitaires ainsi que dans les actes civils, administratifs et commerciaux, n° 777
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Commission des affaires culturelles et de l'éducation
- Code concerné : Code des douanes
Supprimer cet article.
Par cet amendement, les député·e·s du groupe LFI-NUPES s’opposent à cette proposition de loi d’extrême droite et souhaitent supprimer cet article.
Cette délirante proposition de loi propose d’interdire l’usage de l’écriture inclusive dans les cadres scolaires et universitaires, ainsi que dans les cadres civils et administratifs de toute nature. Elle précise les différentes formes d’écriture inclusives visées : « sous la forme de la double flexion, du point médian et du terme épicène ».
Or, la « double flexion » est une forme syntaxique devenue courante (« Mesdames et messieurs », « toutes et tous », …), employée jusque dans l’exposé des motifs de la présente proposition de loi. Bannir la double flexion revient à imposer d’utiliser le masculin « universel » dans toutes les situations, excluant ainsi totalement les femmes du langage. Les termes « épicènes » sont quant à eux omniprésents dans la langue française, et pour la plupart issus de racines grecques et latines. Interdire de les employer, c’est interdire d’employer la plupart des noms de métiers (psychologue, antiquaire, kinésithérapeute, géographe, agronome, cadre, diplomate…), de peuples (russe, suisse, britannique...) et de communautés, ainsi qu’un grand nombre de mots de la vie courante (adulte, élève, collègue, camarade). Le Rassemblement National, qui se pose en défenseur de la langue française, voudrait en réalité la vider de sa substance.
L’extrême droite renoue ici avec son habitude d’interdire les formes d’expression qui lui déplaisent, en particulier lorsqu’elles permettent d’assurer la visibilité des femmes. L’exposé des motifs traduit d’ailleurs l’obsession de ses rédacteurs contre le féminisme, qualifié « d’affirmation agressive d’identité communautaire », et « d’entreprise de déconstruction de la nation ».