- Texte visé : Proposition de loi visant à mieux manger en soutenant les Français face à l'inflation et en favorisant l'accès à une alimentation saine, n° 889
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Commission des affaires économiques
Après l’alinéa 2, insérer l’alinéa suivant :
« II.(nouveau) – Les gestionnaires, publics ou privés, des services de restauration collective, ne peuvent proposer au sein des cantines scolaires, des produits carnés issus de l’abattage rituel sans étourdissement. »
L'abattage rituel sans étourdissement présente deux anomalies régies par un système de dérogation : une souffrance animale avérée liée au non-étourdissement et au mode d'abattage ainsi qu'un risque sanitaire élevé du fait de la section de l’œsophage et de la trachée, interdits dans la méthode traditionnelle.
En effet, l’abattage rituel sans étourdissement pratique une saignée par égorgement large, sectionnant toutes les structures anatomiques jusqu’aux vertèbres, artères carotides et jugulaires, mais aussi œsophage et trachée, avec régurgitations stomacales et inhalation de ces souillures, l’animal, encore conscient, respire.
Notre méthode moderne consiste à saigner l’animal après étourdissement et suspension par deux incisions précises de chaque côté de l’encolure épargnant l’œsophage et la trachée comme prévu par la législation. La saignée se fait proprement, du fait de la position verticale et le sang s’écoule dans une canalisation adaptée. Toutes opérations rendues possible par l’étourdissement.
L'abattage rituel représente donc une entorse grave aux principes de sécurité sanitaire, comme l'indique le Règlement (CE) No 853/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 fixant des règles spécifiques d’hygiène applicables aux denrées alimentaires d’origine animale : « la trachée et l'oesophage doivent rester intact lors de la saignée".
On constate d'ailleurs depuis 2005 (et la généralisation progressive de l’abattage rituel), une augmentation régulière des cas de SHU (syndrome hémolytique et urémique) provoqué par la bactérie Escherichia Coli, maladie très grave et souvent mortelle chez les enfants et personnes immunodéprimées. Or ce sont ces groupes qui consomment le plus de steaks hachés, vecteur principal des cas de toxi-infection.
Il parait donc inconscient de proposer des viandes issues de l'abattage rituel sans étourdissement aux élèves de tout âge.
Cet amendement propose donc d'interdire définitivement aux gestionnaires, publics ou privés, des services de restauration scolaires des produits carnés issus de l'abattage rituel sans étourdissement.