- Texte visé : Proposition de loi, adoptée par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de « zéro artificialisation nette » au cœur des territoires, n° 958
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par :
Supprimer cet article.
Par cet amendement, nous demandons la suppression de l'article 2.
Cet article précise explicitement que les dispositions relatives au ZAN contenues dans les schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) et les schémas d’aménagement régional (SAR) s'appliquent aux documents d'urbanisme (comme les schémas de cohérence territoriale ou SCoT) dans un rapport de prise en compte et non de compatibilité.
En passant d’un rapport de compatibilité à un seul rapport de prise en compte, cet article est un recul majeur. En effet, cela veut dire que les dispositions relatives au ZAN pour les régions ne seront que faiblement opposables au niveau infra-régional et local. En effet, le rapport de prise en compte impose de “ne pas s’écarter des orientations fondamentales sauf, sous le contrôle du juge, pour un motif tiré de l’intérêt [de l’opération] et dans la mesure où cet intérêt le justifie” (CE, 9 juin 2004, 28 juillet 2004 et 17 mars 2010). Ce type de rapport juridique laisse donc une grande marge de manœuvre puisqu’il s’oppose uniquement aux dispositions “s’écartant des orientations fondamentales”.
Pour le Réseau Action Climat, il s’agit d’une “régression majeure, reproduisant l’échec des précédentes politiques de lutte contre l’étalement urbain”. Il rappelle également qu’il est “essentiel que la trajectoire ZAN soit respectée à tous les niveaux pour que l'objectif régional puisse être atteint”.