- Texte visé : Projet de loi organique, adopté par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, relative à l'ouverture, la modernisation et la responsabilité du corps judiciaire, n° 1345
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par : Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République
Supprimer cet article.
Par cet amendement de suppression, nous nous opposons à la consécration dans la loi organique de ces modalités d'affectation temporaire de magistrats hors de leur juridiction de nomination, symbole de la précarité de notre justice.
Le Syndicat de la magistrature est vent debout contre ces dispositions « hissées au niveau de la loi organique, prises dans leur ensemble et conjuguées à l’augmentation du ratio de magistrats placés, elles dessinent une magistrature au statut précarisé, mobile, flexible, corvéable au gré des nécessités de service induites par les vacances de poste ou le surcroît d’activité survenant dans telle ou telle juridiction”. Il estime que les conséquences délétères d’une telle évolution sur les conditions de travail des magistrats sont évidentes, ainsi que sur la qualité de la justice rendue par des juges qui ne connaissent pas le territoire au sein duquel ils officient. Ou encore sur l’affaiblissement des garanties d’indépendance des juges dans un système dont l’économie générale permet à leur évaluateur (le chef de cour) de les déléguer où il le décide. A cet égard, le SM explique que le verrou du consentement est un leurre car combien de magistrats oseront s’opposer à leur chef de cour s’il décide de les déléguer sur un autre tribunal judiciaire ou au sein de sa cour d’appel pour des nécessités de service ?
Ces dispositions constituent en outre une brèche non acceptable au principe d’inamovibilité́, socle de l’indépendance de la justice. Nous nous opposons, comme le SM à leur inscription dans le statut de la magistrature.