- Texte visé : Texte de la commission sur le projet de loi, adopté par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (n°1514 rectifié)., n° 1674-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
Supprimer cet article.
Par cet amendement, nous demandons la suppression de cet article qui crée une infraction pénalisant l’hébergeur lorsqu’il ne retire pas le contenu pédopornographique à la suite d’une demande de retrait de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) dans les 24 heures
Cela conduit, compte tenu des difficultés d’appréciation du caractère manifestement illicite des contenus signalés dans le délai imparti et de la peine encourue à ce que les opérateurs de plateforme en ligne prennent le risque de retraits abusifs. Ce type de mesure entraîne une atteinte disproportionné à l’exercice de la liberté d’expression et de communication.
Comme l'analyse La Quadrature du Net, le nombre de retrait de contenus demandé ainsi que les sanctions en cas de non-retrait incite les plateformes à retirer des contenus qui seraient licites, faute de pouvoir être en mesure de contrôler réellement les demandes qui lui seraient adressées. Ce risque de surcensure est un danger pour la liberté d'expression. C’était exactement l'enjeu de la mobilisation contre la loi Avia, largement censurée par le Conseil constitutionnel, qui imposait des délais fixes pour retirer des contenus haineux ou à caractère terroriste.
Par ailleurs, afin d’échapper aux sanctions, les petits acteurs d’internet aux faibles moyens n’auront d’autres choix pour échapper aux sanctions encourues que d’avoir recours aux outils de détection et de censure automatisée de contenus développés par les géants du web (les gafam). Ce mécanisme renforcera une fois de plus la place dominante des grandes plateformes, seules à pouvoir mettre en place ces mesures techniques aujourd’hui.
Nous proposons donc la suppression de cet article.