- Texte visé : Projet de loi de finances pour 2024, n° 1680
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
- Mission visée : Enseignement scolaire
Après l’alinéa 832, insérer l’alinéa suivant :
« Proportion d’élèves qui se montrent réticents à assister à un cours d’histoire-géographie, d’éducation civique ou de sciences »
Cet indicateur est calculé sur la base des signalements effectués par les professeurs d'histoire-géographie et de sciences, en y incluant les signalements effectués pour atteinte à la laïcité sur une année par l'ensemble des collèges et lycées.
L'autocensure des professeurs par peur d'être menacés, agressés, voire tués par des élèves ou parents d'élèves islamistes est une réalité. Ainsi, pour se protéger, de nombreux professeurs font l'impasse sur certains programmes de sciences et vie de la terre, d'histoire ou d'éducation civique comme l'évolution, les principes républicains (laïcité), l'étude de la Shoah, ou encore la guerre d'Algérie.
Le 16 octobre 2020, le professeur Samuel Paty a été décapité devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine par un islamiste après avoir montré à ses élèves une caricature du prophète Mahommet. Il est mort pour avoir enseigné la liberté d'expression. Le 13 octobre dernier, le professeur de français Dominique Bernard a à son tour été assassiné par un islamiste au collège d'Arras. Aujourd'hui, les professeurs ne se sentent plus en sécurité au sein de leur établissement scolaire, et sont complètement délaissés par leur hiérarchie et les pouvoirs publics.
Un sondage Ifop sur « le regard des jeunes sur la Shoah » publié en septembre 2022 témoigne d’une inquiétante dégradation de l’état de l’enseignement scolaire en France. Si 86% des jeunes ont « entendu parler » de l’Holocauste, 34% soit un tiers des sondés estiment que le génocide des Juifs est « trop abordé dans les programmes scolaires au détriment d’autres évènements tels que la guerre d’Algérie ou la traite négrière ».
Sur le degré de sensibilisation, on peut voir qu’une partie des jeunes sont peu sensibles à l’enseignement de la Shoah : si 80% des sondés estiment que le génocide des Juifs est "un crime monstrueux", un jeune sur six semble en fait relativiser l’Holocauste. Enfin, 56% des jeunes sondés avancent que « la Shoah est utilisée par l’État d’Israël pour justifier sa politique vis-à-vis des palestiniens ». Ce chiffre monte 80% chez les musulmans.
Face à ce constat, il y a urgence à agir pour protéger la liberté de l'enseignement à l'école de la République et de protéger les professeurs du fondamentalisme islamiste, principale menace mortifère à laquelle ils sont confrontés.