- Texte visé : Projet de loi, adopté par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration, n° 1855
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par :
Supprimer cet article.
Par cet amendement, le groupe LFI-NUPES souhaite supprimer la réduction du nombre de voies de recours relatif au contentieux des étrangers. Douze procédures visées par ce projet de loi sont fondues dans quatre formes de recours aux délais beaucoup trop brefs pour permettre aux magistrats de trancher des litiges dans des conditions permettant aux requérants d’exercer pleinement leur droit à un procès équitable.
Cette refonte des recours est justifiée par une volonté de gestion des flux, c’est-à-dire une réduction d’un contentieux de masse au prix d’une dégradation des droits du justiciable. Il n’est donc pas étonnant de voir que ce projet de loi associe cette proposition à des procédés déshumanisants comme le recours à la télé audience pour le contentieux de la rétention, ou la généralisation du juge unique dans le traitement des demandes d’asile par la CNDA. Réduire les délais de traitement des dossiers n’aura pourtant aucune conséquence sur le nombre de recours déposés si ce n’est d’accompagner l’épuisement grandissant des magistrats et des auxiliaires de justice concernés.
Le gouvernement ne s’attaque pas aux causes de massification de ce contentieux, liées notamment à une politique migratoire incompréhensible mise en œuvre par des préfectures qui multiplient les mesures d’éloignement par simple effet d’annonce. À ce titre, le Conseil d’État regrette dans son avis que cette réforme n’ait pas repris sa recommandation d’examiner dès la première demande de titre de séjour la situation d’un étranger “au regard de l’ensemble des cas d’attribution d’un tel titre, plutôt que le seul fondement invoqué par l’étranger”.