- Texte visé : Projet de loi d'orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture , n° 2436
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Commission des affaires culturelles et de l'éducation
Compléter la deuxième phrase de l’alinéa 7 par les mots :
« et notamment au respect de la sensibilité animale et du vivant ainsi qu’à la nécessité d’une végétalisation de l’alimentation ».
Cet amendement vise à inclure dans le programme national de découverte des métiers pour les élèves de l’enseignement élémentaire des modules de découverte et de sensibilisation au respect de la sensibilité animale et du vivant, ainsi qu’à l’importance de la végétalisation de l’alimentation.
D’une part, il est indispensable d’apprendre aux jeunes enfants quel est l’impact de leur alimentation et de leurs choix de consommation afin qu’ils en soient pleinement acteurs. L’éducation étant la matrice des changements des comportements d’une société, il est indispensable d’informer et d’éduquer à l’importance d’une baisse de la consommation de viande et de la végétalisation de l’alimentation, bénéfique pour la santé humaine, pour la planète et pour le bien-être animal.
C’est d’ailleurs l’une des recommandations du Haut Conseil pour le climat, qui, dans son rapport pour un système alimentaire bas carbone, résilient et juste, publié en janvier dernier, recommande d’améliorer le contenu et de renforcer l’accès à l’éducation sur l’alimentation bas carbone et adaptée au climat futur et les enjeux liés au climat, en particulier au contenu de l’empreinte carbone alimentaire. Plusieurs leviers de politiques publiques peuvent ainsi être actionnés afin d’inciter à une réduction de la consommation de viande, préconisée par le scénario n° 1 de l’étude « Transition(s) 2050 » de l’ADEME, publiée en novembre 2021. Ce scénario, qui est celui qui présente les meilleurs résultats en termes de réduction d’émissions de GES (passage de 401 mtCO2eq en 2015 à -42 en 2050), préconise une réduction de 70 % de notre consommation de viande afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
D’autre part, il est indispensable que les enfants, dès leur plus jeune âge, apprennent l’importance du vivant, et notamment les animaux. Le bien-être animal prend une importance croissante dans l’opinion publique. D’après une étude réalisée par l’Observatoire de la Fondation 30 Millions d’Amis en 2022, 84 % des Français considèrent que le bien-être animal est important. Ce chiffre est en hausse de 10 points par rapport à 2019.
L’article L312‑15 du code de l’éducation intègre en effet la sensibilisation des élèves au respect des animaux de compagnie dans l’enseignement moral et civique (EMC). Mais cette disposition n’a pour l’instant jamais été suivie d’effet, deux rapports parlementaires (du 14 décembre 2022 et du 7 juin 2023) déplorent que « ces dispositions ont été négligées par les ministères » et les rapporteurs s’en alarment, estimant que « la sensibilisation des élèves [...] à la question des relations entre animaux et humains leur paraît fondamentale ». Par ailleurs ces enseignements ne concernent que les animaux de compagnie et non les populations animales dans leur ensemble, ce qui conduira les enfants à conscientiser une hiérarchie entre certains animaux, ce qui ne correspond pas à une réalité scientifique.