Fabrication de la liasse

Amendement n°CE1807

Déposé le vendredi 26 avril 2024
Discuté
Photo de monsieur le député Charles Fournier
Photo de madame la députée Marie Pochon
Photo de madame la députée Christine Arrighi
Photo de madame la députée Lisa Belluco
Photo de monsieur le député Karim Ben Cheikh
Photo de madame la députée Cyrielle Chatelain
Photo de madame la députée Marie-Charlotte Garin
Photo de monsieur le député Jérémie Iordanoff
Photo de madame la députée Julie Laernoes
Photo de monsieur le député Benjamin Lucas-Lundy
Photo de madame la députée Francesca Pasquini
Photo de monsieur le député Sébastien Peytavie
Photo de monsieur le député Jean-Claude Raux
Photo de madame la députée Sandra Regol
Photo de madame la députée Sandrine Rousseau
Photo de madame la députée Eva Sas
Photo de madame la députée Sabrina Sebaihi
Photo de monsieur le député Aurélien Taché
Photo de madame la députée Sophie Taillé-Polian
Photo de monsieur le député Nicolas Thierry

A l’alinéa 2, après le mot : 

« objectif »,

insérer les mots : 

« d’installer 30 000 exploitants agricoles par an à partir de 2026 afin »

Exposé sommaire

Cette loi d’orientation agricole doit permettre de fixer les grands objectifs de la politique d’installation agricole à horizon de 10 ans, mais cette vision est absente du texte dans sa version actuelle, qui se contente d’expliciter un « renouvellement des générations », mais si l’ambition de souveraineté alimentaire affichée dans cette loi est réelle, l’on ne peut se contenter de renouveler les 20 000 agriculteurs qui partent chaque année en retraite. Il nous faut viser, à terme, une augmentation du nombre d’exploitants en atteignant 30 000 nouveaux installées par an en 2030, soit 1 agriculteur et demi qui arrive pour 1 qui part à la retraite. Cet amendement propose de fixer cet objectif dans la loi.

30 000 installés, c’est a minima ce qu’il nous faudra faire si nous souhaitons tenir nos objectifs écologiques en général, et climatiques en particulier. Les scénarios de prospective sur le sujet varient dans leurs estimations, mais qu’ils s’agissent de ceux du ShiftProject, de France Stratégie conjointement avec la Dares, ou du scénario AfTerres2050 de Solagro, tous s’accordent sur un point : les modes de production respectueux de l’environnement son plus intenses en emploi. Le Plan Stratégique National de la France pour la PAC élaboré par le ministère de l’agriculture indique par exemple qu’en moyenne, l’unité de travail annuelle (UTA), c’est-à-dire l’unité qui mesure la quantité de travail humain par exploitation, est de 2,4 en agriculture biologique, contre 1,5 en agriculture conventionnelle.


La réintensificaton de l’emploi dans le secteur agricole, nécessaire, doit selon nous s’appuyer sur un modèle qui favorise l’installation d’agriculteurs autonomes, pourquoi pas associés, plutôt qu’un modèle de grandes firmes financiarisées qui s’accaparent le foncier pour ensuite le faire exploiter par des salariés agricoles. Cette orientation en faveur de l’installation plutôt que la salarisation au profit de grands groupes est indispensable si nous voulons augmenter la part de l’emploi agricole tout en luttant contre le phénomène de concentration des terres. Graver cette ambition clairement dans un texte est a minima ce qu’on pourrait attendre d’une loi d’orientation prétendant agir pour le « renouvellement des générations en agriculture ». 


Cet objectif aurait d’autant plus sa place à l’article 8 qui, précisément, vise à présenter les grands objectifs de la politique d’installation-transmission de la France.