XVIe législature
Session ordinaire de 2023-2024

Deuxième séance du lundi 18 mars 2024

Sommaire détaillé
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Deuxième séance du lundi 18 mars 2024

Présidence de Mme Caroline Fiat
vice-présidente

Mme la présidente

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    La séance est ouverte.

    (La séance est ouverte à vingt et une heures trente.)

    1. Adaptation au droit de l’Union européenne en matière d’économie, de finances, de transition écologique, de droit pénal, de droit social et en matière agricole

    Suite de la discussion d’un projet de loi

    Mme la présidente

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    L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matière d’économie, de finances, de transition écologique, de droit pénal, de droit social et en matière agricole (nos 2041, 2334).

    Discussion des articles (suite)

    Mme la présidente

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    Cet après-midi, l’Assemblée a commencé la discussion des articles, s’arrêtant à l’amendement no 60 à l’article 6. Je rappelle qu’un scrutin public a été annoncé sur l’article 6.
    Sur l’amendement no 60, je suis saisie par le groupe La France insoumise-Nouvelle Union populaire, écologique et sociale d’une demande de scrutin public.
    Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.

    Article 6

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État chargée du numérique, pour soutenir l’amendement no 60.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État chargée du numérique

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    Il vise à habiliter le Gouvernement à légiférer par ordonnance, pour une durée de six mois, afin d’adapter le droit national au règlement européen portant sur les cryptoactifs, dit règlement Mica.
    L’article 9 de la loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne (Ddadue) du 9 mars 2023 avait habilité le Gouvernement à adopter, par voie d’ordonnance, des dispositions visant à assurer la cohérence du droit français avant l’entrée en vigueur du règlement s’agissant de la désignation des superviseurs que sont l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l’Autorité des marchés financiers (AMF). Il est apparu nécessaire au Gouvernement de prévoir un délai supplémentaire pour conduire des consultations indispensables et finaliser l’adaptation de notre droit, ce qui implique de prévoir une nouvelle habilitation de six mois, qui prendra la suite de la première, d’une durée de douze mois.
    L’adaptation du droit national permettra d’assurer l’attractivité française dans le secteur des cryptoactifs, tout en évitant de mettre en difficulté la France en matière de respect du droit européen. Le principal motif du retard réside dans l’absence de normes de niveau 2, qui sont indispensables pour préciser le contenu du règlement Mica. Ces précisions doivent être prises en considération, sous peine d’obérer la capacité de la France à adapter finement son droit national par rapport à d’autres États membres. De plus, l’ampleur et la complexité des travaux restant à conduire – qui sont déjà entamés, soyez rassurés – nécessite que nous disposions d’un délai supplémentaire, afin d’être parfaitement en règle avec les textes européens.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, à laquelle la commission des lois a délégué l’examen des articles 6 à 9, pour donner l’avis de la commission.

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

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    Cet amendement, accepté par la commission des finances, vise à renouveler pour six mois l’habilitation accordée au Gouvernement par la loi Ddadue du 9 mars 2023 afin d’adapter le droit national à l’application du règlement européen Mica. Ce cas de figure, très intéressant, nous montre qu’il peut être risqué d’accorder des durées trop courtes d’habilitation à agir par ordonnance.
    L’habilitation dont il est ici question avait une durée de douze mois. Le Gouvernement n’a pu publier l’ordonnance nécessaire en raison d’un retard dans la publication des actes délégués européens. La durée de la première habilitation étant échue, il est nécessaire de la renouveler pour six mois supplémentaires, afin de prendre en considération ces actes délégués européens.
    Nous devons donc veiller à ne pas accorder au Gouvernement des habilitations trop courtes si nous voulons prendre en considération tous les actes délégués européens. Avis favorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Charles Sitzenstuhl.

    M. Charles Sitzenstuhl

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    Nous soutiendrons cet amendement, qui a le mérite de montrer, s’agissant des cryptoactifs et plus largement de la circulation des capitaux au sein de l’Union européenne, que les choses avancent lentement – voire trop lentement.
    J’ai eu l’occasion de participer à ce débat en commission des finances, mais je souhaite interroger directement le Gouvernement, dans l’hémicycle. Nous avons créé un marché commun, devenu un marché unique, qui permet aux capitaux de circuler librement. Nous avons ensuite créé une monnaie commune,…

    M. Nicolas Sansu

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    Unique !

    M. Charles Sitzenstuhl

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    …l’euro, qui est une grande réussite. En revanche, nous avons conservé des systèmes de supervision et de contrôle fragmentés.

    M. Sylvain Maillard

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    Il a raison !

    M. Charles Sitzenstuhl

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    Depuis des années, il est question dans l’Union européenne de réaliser la fameuse union bancaire et celle des marchés de capitaux, dont la France est l’un des promoteurs ; récemment, à Davos, le Président de la République a répété à quel point il était important que l’union des marchés de capitaux aboutisse. Il serait intéressant que le Gouvernement nous indique ce soir comment il compte œuvrer, au cours des prochains mois, à l’unification de ces marchés.
    La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a également eu l’occasion de dire à quel point il importait que nous progressions vers l’unification des superviseurs nationaux en un unique superviseur européen. Tout cela va dans le même sens que le projet européen du Président de la République.

    M. Laurent Jacobelli

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    C’est-à-dire dans le mur !

    M. Charles Sitzenstuhl

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    En tout état de cause, il est important que nous en discutions ce soir et que le Gouvernement rappelle sa position.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Le Gouvernement est très engagé à ce sujet et vous avez rappelé les positions que le Président de la République a prises à Davos. Des travaux sont en cours, mais si nous sommes à l’offensive sur ces questions, nous devons aussi en parler plus avant avec nos partenaires européens. Le débat électoral européen sera peut-être l’occasion d’avancer.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 60.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        57
            Nombre de suffrages exprimés                52
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                31
                    Contre                21

    (L’amendement no 60 est adopté.)

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’article 6.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        57
            Nombre de suffrages exprimés                53
            Majorité absolue                        27
                    Pour l’adoption                33
                    Contre                20

    (L’article 6, amendé, est adopté.)

    Après l’article 6

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État, pour soutenir l’amendement no 67.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Pour lutter contre le blanchiment, cet amendement vise à transposer les obligations déclaratives relatives aux bénéficiaires effectifs des organismes philanthropiques, issues de la quatrième directive « antiblanchiment », la directive 2015/849.
    Son article 30 prévoit que les États membres s’assurent de deux choses : l’identification, par les personnes morales et les constructions juridiques établies sur leur territoire, de leurs bénéficiaires effectifs ; la consignation de ces informations dans un registre centralisé permettant aux professions assujetties et aux autorités répressives compétentes d’y avoir accès en temps voulu.
    Or, parmi les structures prévues par le droit français et énumérées à l’article L. 561-45-1 du code monétaire et financier, seules les sociétés civiles et commerciales sont explicitement visées par cette obligation de déclaration et de consignation dans un registre centralisé ; les organismes dits philanthropiques en sont donc exclus.
    Pourtant, le risque de blanchiment n’épargne pas les autres types de personnes morales, qu’il s’agisse des organismes de placement collectif et des groupements d’intérêt économique (GIE) d’une part, ou des organismes à but non lucratif d’autre part – associations, fondations ou encore fonds de dotation.
    Le présent amendement vise plusieurs objectifs. Premièrement, il donne un fondement légal à l’obligation de déclaration des informations relatives aux bénéficiaires effectifs par les organismes de placement collectif, les GIE et les organismes philanthropiques, dans les registres qui leur sont déjà dédiés.
    Deuxièmement, il prévoit la tenue de registres des organismes philanthropiques par l’autorité administrative, qui vérifiera par tout moyen l’adéquation, l’exactitude et l’actualité des informations y figurant afin de garantir le respect du principe d’exactitude de ces données au sens du règlement général sur la protection des données (RGPD).
    Troisièmement, une sanction pénale s’imposera en cas de méconnaissance de l’obligation de déclaration des informations relatives aux bénéficiaires effectifs. Les représentants du monde associatif ont été consultés en amont de la rédaction de cet amendement ; ils ont tous compris la nécessité de se conformer au droit européen.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    Cet amendement est intéressant à double titre. Tout d’abord, seules les sociétés civiles et commerciales sont tenues de déclarer leurs bénéficiaires effectifs dans un registre centralisé tenu par les greffes des tribunaux de commerce, dont le contenu est repris par le registre des entreprises tenu par l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi). Pour lutter contre le blanchiment, l’amendement vise donc à étendre l’obligation de déclaration au registre des entreprises tenu par l’Inpi à deux autres catégories d’acteurs : les organismes de placement collectif et les groupements d’intérêt collectif, renommés « groupements d’intérêt économique ». Il me semble intéressant d’élargir ainsi cette obligation de déclaration des bénéficiaires effectifs.
    Ensuite, l’amendement vise à formaliser, sous peine de sanctions, l’application de la même obligation de déclaration des bénéficiaires effectifs aux organismes philanthropiques, afin de les inscrire dans un registre dédié.
    Ces deux dispositions seront utiles pour identifier les bénéficiaires effectifs de ces différents établissements. Elles apporteront une contribution importante à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Avis favorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Nicolas Sansu.

    M. Nicolas Sansu

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    La question ne porte pas sur le fond ; après tout, on peut comprendre que le Gouvernement veuille étendre aux organismes dits philanthropiques la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Mais pourquoi ces amendements ne sont-ils examinés qu’en séance ? Nous avons étudié le texte en commission, et voilà qu’arrivent, au dernier moment, des amendements particulièrement lourds ! Une telle façon de procéder n’est guère respectueuse du Parlement.

    M. Hadrien Clouet

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    Eh oui !

    M. Nicolas Sansu

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    J’entends l’obligation de transposition des directives européennes, mais vous connaissiez déjà la semaine dernière la teneur des amendements que vous défendez ce soir. Sincèrement, avec ces amendements, vous faites preuve de légèreté. (Mme Sandra Regol applaudit.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Depuis l’examen en commission des lois, auquel je n’ai pas participé – je vous prie de m’en excuser –, nous avons eu des échanges avec la Commission européenne. C’est sans doute pourquoi ces amendements interviennent un peu tard. Sur le fond, cet amendement est vertueux et son adoption nous permettra d’agir plus efficacement dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ; c’est là l’essentiel.

    M. Nicolas Sansu

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    Dans ce cas-là, ce n’est même pas la peine de demander son avis au Parlement !

    M. Sébastien Delogu

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    Quelle honte !

    (L’amendement no 67 est adopté.)

    Article 7

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le rapporteur pour avis, pour soutenir l’amendement no 6.

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    J’avais initialement envisagé de le défendre devant la commission des finances, avant de le retirer ; il porte sur le contrôle interne des obligations d’identification des titulaires de comptes bancaires en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Wallis-et-Futuna. Les services de l’ACPR et de l’AMF ont appelé mon attention sur la fragilité du dispositif que prévoit, en l’état, le projet de loi, dont la rédaction laisse entendre que les dispositions prévues par l’article 7 relèvent de la matière fiscale. Or, pour ces institutions, de telles dispositions – relatives au contrôle interne en matière d’échange automatique d’informations à des fins fiscales – relèvent de la matière financière, donc de l’État.
    Sensible à ces arguments, j’ai déposé cet amendement. Je sais toutefois que le Gouvernement défendra une position différente et l’intérêt de ce débat réside justement dans la recherche d’un point de vue éclairé sur ce sujet.

    M. Laurent Jacobelli

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    Seriez-vous en bisbille ?

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    J’espère bien vous donner un point de vue éclairé sur le sujet. Vous avez rappelé l’objet de votre amendement, qui appelle une réponse claire : alors que le droit monétaire, bancaire et financier constitue une compétence de l’État en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Wallis-et-Futuna, le droit fiscal y relève en revanche de la compétence propre des collectivités concernées.
    Les dispositions relatives aux missions des institutions financières, précisées aux articles L. 564-1 et L. 564-2 du code monétaire et financier, prévoient l’interdiction d’établir des relations contractuelles avec les titulaires de comptes dont elles ne peuvent identifier la résidence fiscale et le numéro d’identification fiscale. Par ailleurs, les institutions financières chargées de veiller à la mise en place et à la bonne application de procédures internes permettant d’assurer le respect des obligations relatives aux informations sur les comptes financiers se sont dotées d’un dispositif de contrôle interne. Aussi pouvons-nous considérer que les dispositions que vous visez, bien qu’inscrites dans le code monétaire et financier, ont une finalité fiscale. Elles relèvent dès lors de la matière fiscale et, partant, de la compétence des collectivités. Il n’est donc pas possible de les étendre à ces trois collectivités du Pacifique, à moins de méconnaître les dispositions qui, dans les lois organiques portant statut des collectivités en question, répartissent les compétences entre l’État et elles.
    Je vous informe toutefois que la Nouvelle-Calédonie introduira dans son code des impôts des dispositions fiscales analogues à celles prises par l’État, là où elle est compétente en matière fiscale. La direction générale du Trésor pourra inviter les autorités polynésienne et wallisienne à renforcer leurs réglementations contre la fraude et l’évasion fiscale, ce que fait déjà la Nouvelle-Calédonie. Je vous propose donc de retirer votre amendement, je devrais sinon vous opposer un avis défavorable.

    Mme la présidente

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    Qu’en est-il, monsieur le rapporteur pour avis ?

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    Je retire mon amendement.

    M. Laurent Jacobelli

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    Tout ça pour ça !

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

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    Mais c’était bien essayé !

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    Madame la ministre, vous avez souligné que la Nouvelle-Calédonie préparait l’application de certaines dispositions fiscales, mais j’insiste pour que vous encouragiez les autorités polynésienne et wallisienne à publier, sur le sujet, des dispositions de droit local.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    C’est noté.

    (L’article 7 est adopté.)

    Article 7 bis

    (L’article 7 bis est adopté.)

    Après l’article 7 bis

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État, pour soutenir l’amendement no 62.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Il vise à répondre aux deux demandes de clarification de la Commission européenne au sujet de la transposition, dans la partie législative du code monétaire et financier, de la directive européenne relative au redressement et à la résolution dans le secteur bancaire (BRRD2).
    Les corrections demandées concernent l’application des exigences minimales de fonds propres pour permettre le renflouement interne en cas de défaillance. La première porte sur les conditions d’exemption aux exigences minimales de fonds propres et d’engagements exigibles (MREL) applicables de droit à certains établissements de crédit dédiés au refinancement de crédits immobiliers consentis par les banques. La seconde concerne la coordination entre autorités européennes, dans le cadre de la fixation des exigences dites MREL.
    Notre amendement intègre d’autres corrections relatives à la résolution bancaire, pour tenir compte des textes récemment entrés en vigueur et ainsi ajuster la transposition de la directive BRRD, telle que modifiée par la directive BRRD2. Il permet de surcroît de corriger une erreur de référence dans le titre IV de l’article L. 613-34 du code monétaire et financier.
     
    En ce qui concerne les exigences minimales de fonds propres et d’engagements exigibles, le droit européen et le droit français comprennent des dispositions très complexes, que nous devons d’autant plus clarifier – c’est l’objet de l’amendement – que ces exigences sont essentielles pour déterminer les capacités d’absorption des pertes que pourraient essuyer nos banques en cas de crise, mais également pour organiser leur solvabilité.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    La commission des finances a voté en faveur de cet amendement, qui concerne d’une part les exigences minimales de fonds propres et d’engagements exigibles et d’autre part la résolution bancaire. Tout en remédiant à une ancienne sous-transposition, relative aux conditions auxquelles des sociétés de financement pouvaient être dispensées des MREL, il corrige une surtransposition, relative à la possibilité d’indemniser des créanciers et actionnaires, dans le cas où une valorisation ultérieure aurait révélé que leur mise à contribution par les mesures de renflouement interne avait excédé le minimum nécessaire.
    Je suis donc favorable à cet amendement, qui tend à appliquer des corrections nécessaires. D’autres projets de loi Ddadue seront inévitablement examinés : il faudra transposer les dispositions européennes aussi fidèlement que possible pour éviter de tels ajustements. Je ne me livrerai pas à un exposé sur le « mieux-disant », au sujet duquel M. Coquerel a déjà partagé son point de vue…

    M. Sylvain Maillard

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    Non, non, vous avez déjà été très clair !

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    … mais il y aurait beaucoup à dire !

    Mme Sophie Taillé-Polian

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    S’il y a des choses à dire, il faut les dire !

    (L’amendement no 62 est adopté.)

    Mme la présidente

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    Sur les amendements 27 et 28, je suis saisie par le groupe La France insoumise-Nouvelle Union populaire, écologique et sociale de demandes de scrutin public. Sur l’article 9, je suis saisie par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.

    Article 7 ter

    (L’article 7 ter est adopté.)

    Article 8

    Mme la présidente

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    La parole est à M. François Piquemal, pour soutenir l’amendement no 27.

    M. François Piquemal

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    Il vise à limiter le nouvel élargissement du pouvoir exécutif qui nous est ici proposé, en garantissant que les mesures d’enquête prévues par l’article 8 ne dépendent pas d’un ministre ou des personnes qu’il désignerait, mais d’une institution, en l’occurrence la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), que vous connaissez bien.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    Je dois admettre mon étonnement, qui tient en premier lieu au fait que le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique est le ministre de tutelle de la DGCCRF. Par conséquent, des difficultés juridiques ne manqueraient pas de s’opposer à l’application des dispositions prévues par votre amendement.

    M. Nicolas Sansu

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    Faites un rapport d’étonnement !

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    En second lieu, mon étonnement tient au fait que vous n’envisagez de confier la responsabilité des enquêtes qu’aux fonctionnaires de la DGCCRF et limitez ainsi le champ du contrôle, puisque vous ne permettez pas sa réalisation par des contractuels. Je suis donc défavorable à votre amendement.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Il est défavorable, pour les raisons exposées par M. le rapporteur.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 27.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        67
            Nombre de suffrages exprimés                55
            Majorité absolue                        28
                    Pour l’adoption                21
                    Contre                34

    (L’amendement no 27 n’est pas adopté.)

    (L’article 8 est adopté.)

    Article 9

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Aurélien Saintoul, pour soutenir l’amendement no 28, tendant à supprimer l’article 9.

    M. Laurent Jacobelli

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    Ah ! Voilà le grand inquisiteur !

    M. Aurélien Saintoul

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    Visant à supprimer l’article 9, cet amendement ne fait que reprendre l’avis du Conseil d’État : vous n’y verrez donc la traduction d’aucune lubie ou volonté excessive.

    M. Laurent Jacobelli

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    C’est vrai que ce n’est pas votre genre !

    M. Aurélien Saintoul

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    L’article 9 permet aux États de l’Union européenne d’utiliser des données échangées au titre de l’assistance internationale au recouvrement pour des finalités autres que l’application de mesures de recouvrement ou de mesures conservatoires. Il ouvrirait donc la porte à des atteintes disproportionnées aux libertés de nos compatriotes et des citoyens d’autres pays de l’Union européenne, car vous comprenez bien que des informations échangées dans le cadre de procédures fiscales ne sauraient être utilisées par d’autres pays, dans le cadre de procédures tout autres. Le Conseil d’État considère qu’une atteinte grave aux libertés serait sinon commise et nous ne pourrions pas la tolérer.

    M. François Piquemal

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    Bravo !

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    La commission des finances n’a pas adopté votre amendement. Vous citez le Conseil d’État, mais à tort : il n’a pas proposé de supprimer l’ensemble de l’article, mais de modifier le contenu de l’un de ses points, pour éviter une surtransposition. La disposition que vous venez de citer a d’ailleurs été retirée du projet de loi, si bien que je peine à comprendre vos arguments.
    La suppression de l’article 9 ne permettrait pas le respect, par la France, de son obligation de transposition pleine et entière de la directive, d’autant que cet article répond à une demande de la Commission européenne…

    M. Manuel Bompard

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    Ce n’est pas la Commission européenne qui décide, ce sont les parlementaires !

    M. Daniel Labaronne, rapporteur pour avis

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    …que soit corrigée une sous-transposition. Les directives européennes devraient être fidèlement transposées, aussi mon avis est-il défavorable.

    M. Laurent Jacobelli

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    Oui, il faut obéir bien servilement à la Commission européenne ! Je vous ferai quand même remarquer que vous êtes un élu français !

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Il est également défavorable et je reprendrai les arguments du rapporteur pour avis à mon compte, tout en en ajoutant un, plus politique. L’article 9 porte sur l’assistance mutuelle en matière de recouvrement des créances relatives aux taxes, impôts, droits et autres mesures, c’est-à-dire sur la justice fiscale. Je m’étonne donc que vous, qui cherchez souvent par dogmatisme à alourdir toujours plus notre fiscalité, y soyez opposés.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 28.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        67
            Nombre de suffrages exprimés                54
            Majorité absolue                        28
                    Pour l’adoption                21
                    Contre                33

    (L’amendement no 28 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’article 9.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        68
            Nombre de suffrages exprimés                63
            Majorité absolue                        32
                    Pour l’adoption                36
                    Contre                27

    (L’article 9 est adopté.)

    M. Sylvain Maillard

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    On enchaîne les victoires ce soir !

    Mme la présidente

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    Je vous annonce que les articles 10 à 12 sont réservés, à la demande du Gouvernement.

    Article 13

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour soutenir l’amendement no 37.

    Mme Sophie Taillé-Polian

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    L’article 13 vise à créer un régime de sanctions applicables aux importateurs en cas de non-respect des obligations de déclaration pendant la période transitoire du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Une amende peut être prononcée si l’importateur n’a pas satisfait auxdites obligations après une mise en demeure de deux mois, après une procédure de rectification de deux mois et, enfin, après une nouvelle mise en demeure d’un mois. Le montant minimum prévu de l’amende est de 10 euros mais, au vu des trois mises en garde qui peuvent se succéder et de l’importance des délais ainsi accordés, et du fait que dans ce dispositif, l’amende fait figure de mesure de dernier recours, le montant minimum devrait être proportionné à la gravité des manquements et au moins porté au montant minimal de 40 euros. (Mme Sandra Regol applaudit.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Damien Adam, rapporteur pour avis de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, à laquelle la commission des lois a délégué l’examen des articles 10 à 17, 20 et 31, pour donner l’avis de la commission.

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

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    L’article 16 du règlement d’exécution européen no 2023/1773 autorise l’application d’une amende dont le montant est compris entre 10 et 50 euros. Le problème, c’est que si la France prévoyait une amende minimale de 40 euros, comme le propose votre amendement, elle surtransposerait par rapport aux autres pays qui vont quasiment tous s’aligner à 10 euros ; il en résulterait un effet négatif sur nos entreprises dans le cadre de la compétition européenne.

    Mme Sarah Legrain

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    Il faut arrêter la compétition !

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    Il ne faut pas du tout agir en ce sens et, au contraire, en rester aux 10 euros. Mon avis est donc défavorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Défavorable également.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian.

    Mme Sophie Taillé-Polian

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    Je précise le sens de cet amendement de ma collègue Lisa Belluco : il ne sert à rien de prévoir des sanctions si elles ne sont pas dissuasives et ne produisent aucun effet.

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    Il s’agira de 10 euros minimum par tonne.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 37.

    (Le vote à main levée n’ayant pas été concluant, il est procédé à un scrutin public.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        64
            Nombre de suffrages exprimés                64
            Majorité absolue                        33
                    Pour l’adoption                24
                    Contre                40

    (L’amendement no 37 n’est pas adopté.)

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    C’est très large !

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État, pour soutenir l’amendement no 68.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Cet amendement rédactionnel vise seulement à modifier l’intitulé du ministre compétent…

    M. Benjamin Lucas

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    Il y en a ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    …en précisant à l’alinéa 23 qu’il s’agit du ministre chargé de la politique non pas de réduction des émissions de gaz à effet de serre mais des marchés carbone.

    (L’amendement no 68, accepté par la commission, est adopté.)

    (L’article 13, amendé, est adopté.)

    M. Sylvain Maillard

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    Très bien !

    Article 14

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Chantal Jourdan.

    Mme Chantal Jourdan

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    Le groupe Socialistes et apparentés est particulièrement vigilant s’agissant de la transposition des dispositions communes et particulières applicables aux installations, suite à la révision de la directive relative au système d’échange de quotas d’émission. De manière générale, nous nous interrogeons sur la pertinence du marché carbone, qui prétend répondre à l’urgence climatique grâce aux vertus d’une régulation par le seul marché. On se souvient d’ailleurs du fiasco de ce dispositif : les prix de la tonne de CO2 étant trop faibles pour être dissuasifs, les industriels ont perçu pendant des années des droits à polluer gratuits et ont même pu en tirer profit ; les fluctuations du prix du carbone étaient telles que celui-ci tomba même à 0 euro en 2010.
    Je ne m’étendrai pas non plus sur la fraude massive à la TVA de 2007 à 2009, qui a fait perdre au moins 1,6 milliard d’euros à l’État français. On peut donc douter qu’un tel mécanisme puisse déclencher la véritable révolution industrielle que l’on espère. Sans une réglementation contraignante et sans la fixation d’un corridor de prix assurant une certaine stabilité, le marché carbone restera inefficace pour lutter contre les émissions carbone ; pire, il entraînera des effets d’aubaine pour les industries les plus polluantes.
    Nous sommes également très dubitatifs quant aux conséquences de la possibilité donnée aux exploitants d’installations, d’aéronefs ou d’une compagnie maritime de ne pas restituer d’unités pour les émissions de dioxyde de carbone qui feront l’objet d’un captage et d’un transport vers un site de stockage géologique permanent – c’est le captage et stockage géologique de CO2, dit CSC – ou d’unités qui ont été captées et réutilisées. En effet, la technique du CSC repose sur le captage, le transport et le stockage géologique et, pour être pertinents d’un point de vue économique et écologique, de tels projets doivent s’inscrire dans un schéma territorial permettant aux trois composants d’être à proximité. Dans le cas contraire, le coût du transport du carbone pourrait conduire à annuler les bénéfices environnementaux de l’opération de stockage. J’espère que Mme la secrétaire d’État apportera des précisions lors de l’examen des amendements à l’article.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État, pour soutenir l’amendement no 69.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    C’est un amendement de mise en cohérence avec le dernier décret d’attribution. Il précise que le ministre compétent est chargé de la politique « des marchés carbone », et non « de réduction des émissions de gaz à effet de serre ».

    (L’amendement no 69, accepté par la commission, est adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour soutenir l’amendement no 43.

    Mme Sophie Taillé-Polian

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    Il ne devrait plus être possible d’octroyer des quotas gratuits d’émissions dans le cadre du marché européen du carbone. Le principe du marché carbone est pourtant simple : les droits à polluer mis sur le marché pour pouvoir émettre des gaz à effet de serre supposent que leurs acquéreurs détiennent ou achètent des quotas carbone à ceux qui ne les utilisent pas. Autrement dit, moins il y en a et plus ils sont chers, et plus les utilisateurs sont incités à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre plutôt qu’à les acheter.
    Or il y a la théorie mais il y a aussi la pratique : cette politique a été minée par l’octroi de quotas carbone gratuits ! Les quotas carbone sont nombreux et donc peu chers, et de nombreux acteurs économiques peuvent polluer sans contrepartie.

    M. Benjamin Lucas

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    C’est vrai.

    Mme Sophie Taillé-Polian

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    Même dans votre logique néolibérale, fausser ainsi le marché n’a pas de sens, et est de surcroît inefficace. Par cet amendement de Lisa Belluco, nous appelons donc à mettre fin à cette mascarade.

    M. Benjamin Lucas

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    Très bien !

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    L’allocation de quotas à titre gratuit pour les installations industrielles permet de prévenir les risques de fuite de carbone, c’est-à-dire des délocalisations de notre industrie. Et cette allocation étant prévue par le droit européen, elle ne peut de toute façon être supprimée. Parallèlement, l’entrée en vigueur du MACF entraînera, au fil de sa montée en puissance, la réduction régulière des quotas gratuits. Tout cela est donc bien équilibré.
    Enfin, je précise à Mme Jourdan, pour répondre à sa demande, que l’exemption de restitution de quotas dans le cas d’un captage des émissions et du transport vers un site de stockage géologique était déjà prévue dans la directive et que seule l’extension au transport maritime est ici transposée, conformément au droit européen.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Défavorable : vous proposez la suppression pure et simple du système de quotas gratuits. Il a pourtant été mis en place pour lutter contre le risque de fuite de carbone,…

    Mme Ségolène Amiot

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    Ça ne marche pas !

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    …un enjeu majeur pour la compétitivité et l’avenir de notre industrie, mais aussi et surtout pour le climat puisque réduire les émissions en Europe pour les augmenter ailleurs n’est pas meilleur pour l’environnement. Le système a joué son rôle, bien qu’il ne soit pas la solution la plus efficace,…

    Mme Ségolène Amiot

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    C’est le moins qu’on puisse dire !

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    …et les dernières révisions de la directive « système d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre », dite SEQE-UE, en ont d’ailleurs corrigé certains points en modulant la délivrance de quotas à l’activité et en durcissant progressivement les référentiels utilisés pour délivrer ces quotas auprès des industriels. Enfin, supprimer ce système irait contre la compétitivité de nos entreprises puisque ce sont ces quotas gratuits qui nous permettent d’inciter nos entreprises à adopter une trajectoire progressive de réduction des émissions, et ainsi d’organiser la décarbonation des filières tout en préservant notre compétitivité par rapport à la concurrence internationale.
    Pour répondre à Mme Jourdan, j’indique que les actions que j’ai évoquées ont permis de faire passer le prix de la tonne de CO2 de 50 euros à 90 euros sur les douze derniers mois, preuve de l’efficacité du système pour inciter nos industriels à décarboner.

    (L’amendement no 43 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    L’amendement no 10 de M. Damien Adam, rapporteur pour avis, est rédactionnel.

    (L’amendement no 10, accepté par le Gouvernement, est adopté.)

    (L’article 14, amendé, est adopté.)

    Articles 15 et 16

    (Les articles 15 et 16 sont successivement adoptés.)

    Article 17

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Philippe Dunoyer, pour soutenir les amendements nos 31 et 30, qui peuvent faire l’objet d’une présentation groupée.

    M. Philippe Dunoyer

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    L’objectif est de lever une ambiguïté susceptible de naître à la lecture de l’article 17, qui précise les obligations applicables au titre du régime de compensation et de réduction de carbone pour les vols internationaux. Il n’est pas impossible que ce dispositif s’applique aussi, dans la rédaction actuelle, aux vols entre la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française alors que ce sont, comme vous le savez, des PTOM, des pays et territoires d’outre-mer. J’ajoute que la Nouvelle-Calédonie a déjà mis en place une taxe carbone sur l’ensemble de ses vols au départ de l’aérodrome de Nouvelle-Calédonie, mais son statut comme celui de la Polynésie est particulier au regard du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Pouvez-vous me rassurer sur ce point ?

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    En effet, ces deux amendements permettront de clarifier la situation en confirmant que la Nouvelle-Calédonie ne sera pas soumise aux règles prévues à l’article 17 au titre des vols internationaux. Avis favorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Favorable sur les deux amendements, en remerciant le député Dunoyer pour son travail qui nous permet de clarifier la situation vis-à-vis des pays et territoires d’outre-mer.

    (Les amendements nos 31 et 30 sont successivement adoptés.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour soutenir l’amendement no 39.

    Mme Sophie Taillé-Polian

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    L’objectif de ce nouvel amendement de ma collègue Lisa Belluco est de renforcer l’amende en cas de non-compensation des émissions de CO2 par les exploitants d’aéronefs. Le secteur aérien étant l’un des plus gros contributeurs au changement climatique, il faut au moins s’assurer que les acteurs du secteur compensent tout ou partie de leurs émissions et, pour y parvenir, des amendes proportionnées doivent être prévues. Or cela relève de nos prérogatives ; c’est pourquoi Mme Belluco propose de rehausser le niveau des sanctions pour qu’elles soient réellement dissuasives.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    Je tiens à vous rassurer : l’amende s’élève déjà à 500 euros par tonne, ce qui n’est tout de même pas négligeable. Et si un tel montant a été choisi, c’est parce qu’il s’aligne sur le système d’échange de quotas d’émissions existant ; on évite ainsi que les montants diffèrent selon les règles. Pas de suradministration, moins de complexité : c’est plus simple pour tout le monde, à commencer par les acteurs. Avis défavorable.

    Mme Sandra Regol

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    Mais c’est pour être mieux-disant !

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Défavorable pour les mêmes raisons.

    (L’amendement no 39 n’est pas adopté.)

    (L’article 17, amendé, est adopté.)

    Article 18

    (L’article 18 est adopté.)

    Article 19

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour soutenir l’amendement no 40.

    Mme Sophie Taillé-Polian

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    Il vise à éviter que la séquestration du carbone ne soit considérée comme une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Premièrement, c’est faux : réduire les émissions, c’est s’attaquer au problème à la source, tandis que le captage n’arrive que dans un second temps, une fois les gaz déjà émis ; il ne s’agit donc que d’une solution palliative qui n’a rien à voir avec le volume des émissions. Deuxièmement, le stockage du carbone s’inscrit parfaitement dans votre mythologie techno-solutionniste, qui consiste à ne rien changer à nos pratiques et à chercher des remèdes miracles ou de fausses solutions.
    Il faut le dire et le répéter : nous devons avant tout réduire massivement nos émissions de gaz à effet de serre et ne compenser que celles qui sont inévitables.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Stéphane Vojetta, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques, à laquelle la commission des lois, de la législation et de l’administration générale de la, République a délégué l’examen des articles 1er, 2, 3, 18, 19, 33 et 24, pour donner l’avis de la commission.

    M. Stéphane Vojetta, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques

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    L’amendement propose de supprimer la mention du captage et du stockage géologique du carbone dans la définition de l’hydrogène renouvelable et bas carbone. Avis défavorable : ces éléments sont repris directement des règlements délégués 2023/1184 et 2023/1185 du 10 février 2023, qui déclinent les exigences concernant l’hydrogène renouvelable ou bas carbone de la directive de 2018 relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables, dite RED II.

    M. Stéphane Vojetta, rapporteur pour avis

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    Sur le fond, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le captage du carbone ne me semblent pas des solutions exclusives l’une de l’autre. D’ailleurs, ce ne sont pas nécessairement les mêmes acteurs qui sont en jeu. Il faut au contraire tout faire pour inciter les chercheurs, les scientifiques et les investisseurs à trouver de nouveaux moyens de captation du carbone et à améliorer l’efficacité de ces technologies, sur lesquelles nous devons aussi parier.
    Avis défavorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Madame Taillé-Polian, je ne partage pas votre analyse, ce qui ne vous étonnera pas. Il est évident que la compatibilité carbone doit tenir compte, à chacune des étapes, des émissions de gaz à effet de serre et du captage et du stockage du carbone. C’est ce qu’en l’état, le texte permet.
    Toutefois, par respect pour la mythologie techno-solutionniste (Sourires), je m’en remettrai à la sagesse de l’Assemblée.

    (L’amendement no 40 n’est pas adopté.)

    Mme Sandra Regol

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    Vous n’êtes pas sages, chers collègues !

    Mme la présidente

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    L’hémicycle n’est pas tout le temps sage, vous le savez bien.

    M. Benjamin Lucas

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    Quand vous présidez, il l’est toujours, madame la présidente.

    Mme la présidente

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    Oui, mais c’est sous l’effet de la peur. (Sourires.)

    (L’article 19 est adopté.)

    Articles 33 et 33 bis

    (Les articles 33 et 33 bis sont successivement adoptés.)

    Article 34

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Stéphane Vojetta, rapporteur pour avis, pour soutenir l’amendement no 32 rectifié.

    M. Stéphane Vojetta, rapporteur pour avis

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    Il a pour objet de clarifier la rédaction adoptée par le Sénat, en prenant en considération les missions exercées par les établissements de l’élevage en matière d’identification et de traçabilité animale, ainsi que d’enregistrement des opérateurs.
    Dans l’attente du transfert des missions exercées par les établissements de l’élevage aux chambres d’agriculture, avec lesquelles nous avons longuement échangé durant les auditions préparatoires, l’agrément des établissements par l’autorité administrative est maintenu. Le rôle de Chambres d’agriculture France en tant que coordinateur des missions confiées aux chambres d’agriculture est renforcé à compter du transfert des missions précitées.
    L’amendement vise à corriger la suppression du dernier alinéa de l’article L. 513-1 du code rural et de la pêche maritime, qui prévoit la possibilité pour le ministre chargé de l’agriculture d’agréer Chambres d’agriculture France afin que lui soit déléguée la gestion des bases de données.
    Cet amendement est issu d’un long processus de dialogue et de concertation entre le Gouvernement, les rapporteurs et les chambres d’agriculture.

    (L’amendement no 32 rectifié, accepté par le Gouvernement, est adopté.)

    (L’article 34, amendé, est adopté.)

    Après l’article 34

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Paul Christophe, pour soutenir l’amendement no 20, portant article additionnel après l’article 34 et faisant l’objet du sous-amendement no 94.

    M. Paul Christophe

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    Faute d’une habilitation à légiférer par ordonnance, le présent amendement vise à demander au Gouvernement un rapport sur les suites qu’il entend donner à la loi visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne, promulguée en juillet dernier après son adoption à l’unanimité par les deux chambres, à l’initiative du président Marcangeli et du groupe Horizons. Or la Commission européenne, notifiée tardivement, a depuis émis sur cette loi importante des réserves que nous souhaiterions voir levées afin de lui donner sa pleine effectivité. Nous savons l’engagement du Gouvernement dans la lutte contre les effets néfastes des réseaux sociaux sur les plus jeunes ainsi que la volonté du Premier ministre de trouver les voies et moyens de mettre pleinement en œuvre cette loi, comme il l’a déclaré dans l’interview qu’il a accordée au journal Le Parisien en février.
    Je précise que nous sommes favorables au sous-amendement qui vise à allonger de trois à six mois le délai de remise du rapport.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme la secrétaire d’État, pour soutenir le sous-amendement no 94.

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Il s’agit d’obtenir un délai de six mois au lieu de trois pour la remise du rapport. Nous rencontrons en effet des difficultés dans l’examen de deux points en particulier : le contrôle de la majorité numérique sur les réseaux sociaux – comme vous le savez, le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique doit faire l’objet d’une commission mixte paritaire – et l’autorité parentale. Nous avons des ajustements à faire, d’où cette demande de report.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission sur l’amendement et sur le sous-amendement ?

    M. Stéphane Vojetta, rapporteur pour avis

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    Je me sens en totale solidarité avec cette demande de rapport, puisque la loi visant à encadrer l’influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux a rencontré des difficultés similaires.
    D’autre part, nous sommes en phase avec les objectifs de la loi Marcangeli, qui avait l’immense intérêt de clarifier les règles en ce qui concerne l’âge à partir duquel des mineurs peuvent avoir accès aux réseaux sociaux et les utiliser, avec ou sans l’autorisation de leurs parents.
    Je suis par conséquent favorable à l’amendement, sous réserve de l’adoption du sous-amendement. Et si, d’aventure, la mise en œuvre de la loi Marcangeli devait aller moins loin que prévu, j’espère que nous pourrons travailler ensemble pour trouver des moyens efficaces d’imposer la vérification de l’âge de l’utilisateur à tous les fournisseurs de contenus, notamment les fournisseurs de réseaux sociaux.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement sur l’amendement ?

    Mme Marina Ferrari, secrétaire d’État

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    Avis favorable, sous réserve de l’adoption du sous-amendement.

    (Le sous-amendement no 94 est adopté.)

    (L’amendement no 20, sous-amendé, est adopté.)

    Mme la présidente

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    Nous en venons aux articles 10 à 12 et 20 à 32, précédemment réservés.

    Article 10 (précédemment réservé)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Sophie Taillé-Polian, pour soutenir l’amendement no 42, qui fait l’objet du sous-amendement no 77.

    Mme Sophie Taillé-Polian

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    La production de batteries électriques est un impératif pour la transition écologique. Cependant, elle nécessite la mise en œuvre du devoir de diligence, processus par lequel les entreprises peuvent identifier, prévenir, atténuer les effets négatifs réels ou potentiels de la production de batteries et en rendre compte.
    L’amendement vise à doubler le montant maximal de l’astreinte journalière pouvant être appliquée à partir de la notification de la mise en demeure. Il faut que la loi soit suffisamment dissuasive pour des opérateurs économiques réalisant des chiffres d’affaires supérieurs à plusieurs dizaines de millions d’euros annuels.
    C’est pourquoi Mme Belluco et le groupe Écologiste ont déposé cet amendement, qui avait été défendu en commission par le groupe Socialistes et que Mme Jourdan va d’ailleurs proposer de modifier.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Chantal Jourdan, pour soutenir le sous-amendement no 77.

    Mme Chantal Jourdan

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    Nous avions en effet déposé un amendement similaire en commission et nous souhaitons préciser que le montant de la sanction est proportionné à la durée du non-respect des obligations liées au devoir de diligence.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission sur l’amendement et sur le sous-amendement ?

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    Le cadre des sanctions applicables au non-respect du devoir de diligence en matière de batteries s’inspire de celui établi pour la mise en œuvre du règlement prévoyant un devoir de diligence pour les opérateurs sur le marché des minerais provenant de zones de conflit. L’article 32 de la loi Ddadue du 8 octobre 2021 prévoit en effet le paiement d’une astreinte journalière d’un montant au plus égal à 1 500 euros.
    Comme je le disais tout à l’heure, il importe de veiller à la cohérence globale des dispositifs, sinon on n’y voit plus clair.
    Avis défavorable sur l’amendement et sur le sous-amendement, qui viennent contrecarrer la logique qui a prévalu pour la rédaction de l’article.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le secrétaire d’État chargé de la mer et de la biodiversité, pour donner l’avis du Gouvernement.

    M. Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la mer et de la biodiversité

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    J’abonde dans le sens du rapporteur. Je comprends l’intention des auteurs de l’amendement et du sous-amendement, mais un cadre a déjà été fixé pour d’autres produits, à savoir les minerais provenant de zones de conflit et le bois. La cohérence nous invite à prévoir des peines de même niveau, à savoir une sanction d’un montant pouvant aller jusqu’à 1 500 euros.
    En outre, des sanctions autres que financières sont également prévues, qui assureront la dissuasion que vous appelez de vos vœux.
    Avis défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Jordan Guitton.

    M. Jordan Guitton

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    Je ne comprends pas bien cet amendement. Depuis dix-huit mois, la NUPES et les Verts ne cessent d’expliquer en commission des lois qu’il ne sert à rien d’accroître les peines ; ce fut notamment le cas lors de l’examen de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur (Lopmi) et lors de l’examen du projet de loi d’orientation et de programmation de la justice. Mais quand il s’agit de pratiquer l’écologie punitive, là, ils proposent de doubler les peines ! Bizarre, non ?

    M. Benjamin Lucas

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    Vous, vous avez doublé Le Pen ! (Sourires.)

    M. Jordan Guitton

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    Quand il s’agit de protéger les Français, il n’y a personne, en revanche, quand il s’agit de les taxer encore plus, il y a du monde ! Doubler les peines, soit c’est utile, soit ça ne l’est pas. En l’occurrence, cela nous paraît inutile. Nous voterons contre l’amendement et le sous-amendement. (Applaudissements sur les bancs du groupe RN. – Exclamations sur les bancs du groupe Écolo-NUPES.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Jérémie Iordanoff.

    M. Jérémie Iordanoff

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    Effectivement, en commission des lois, il est souvent question d’aggraver les peines. Dans votre esprit, c’est dissuasif et cela revient à faire de la prévention – ce qui n’est évidemment pas le cas.
    Or, si l’aggravation de la peine n’est pas dissuasive pour les individus, elle l’est pour les entreprises qui, en la matière, ont un comportement rationnel : si la sanction n’est pas élevée, elles enfreindront les règles. La logique n’est absolument pas la même – et vous le savez très bien. Votre argumentation ne tient pas. (Applaudissements sur les bancs des groupes Écolo-NUPES et LFI-NUPES.)

    (Le sous-amendement no 77 n’est pas adopté.)

    (L’amendement no 42 n’est pas adopté.)

    (L’article 10 est adopté.)

    Articles 11 et 12 (précédemment réservés)

    (Les articles 11 et 12 sont successivement adoptés.)

    Article 20 (précédemment réservé)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Chantal Jourdan.

    Mme Chantal Jourdan

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    Nous avions déposé en commission un amendement visant à ce que l’Autorité de régulation des transports (ART) soit consultée sur les dispositions réglementaires concernant les aéroports. L’amendement a été rejeté aux motifs que l’ART ne pourrait supporter ce qui serait une mission supplémentaire et qu’elle n’avait pas demandé à l’assumer. Or nous avons des échos différents, selon lesquels l’ART revendique la faculté de donner des avis sur les dispositions réglementaires. Comment le Gouvernement compte-t-il répondre à cette demande ?

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Damien Adam, rapporteur pour avis.

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    En commission, je vous avais en effet indiqué être défavorable à votre amendement parce que la direction générale de l’aviation civile (DGAC) m’avait indiqué pendant les auditions préalables que l’ART ne demandait nullement l’adoption d’une disposition de ce type. Néanmoins, entre-temps, j’ai eu des échanges avec l’ART, notamment avec M. Guimbaud, qui m’a confirmé qu’il n’était pas défavorable à l’amendement. Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de rétablir cette vérité.

    (L’article 20 est adopté.)

    Article 21 (précédemment réservé)

    (L’article 21 est adopté.)

    Article 22 (précédemment réservé)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, pour soutenir l’amendement no 21.

    M. Ludovic Mendes, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République

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    Il est rédactionnel.

    (L’amendement no 21, accepté par le Gouvernement, est adopté.)

    (L’article 22, amendé, est adopté.)

    Article 23 (précédemment réservé)

    Mme la présidente

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    L’amendement no 22 de M. le rapporteur est également rédactionnel.

    (L’amendement no 22, accepté par le Gouvernement, est adopté.)

    (L’article 23, amendé, est adopté.)

    Article 24 (précédemment réservé)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. le secrétaire d’État, pour soutenir l’amendement no 76.

    M. Hervé Berville, secrétaire d’État

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    Il a pour objet de corriger des erreurs de référence.

    (L’amendement no 76, accepté par la commission, est adopté.)

    Mme la présidente

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    Les amendements nos 23, 25 et 24 de M. le rapporteur sont rédactionnels.

    (Les amendements nos 23, 25 et 24, acceptés par le Gouvernement, sont successivement adoptés.)

    (L’article 24, amendé, est adopté.)

    Articles 25 à 27 (précédemment réservés)

    (Les articles 25, 26 et 27 sont successivement adoptés.)

    Article 28 (précédemment réservé)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Jordan Guitton.

    M. Jordan Guitton

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    Nous arrivons à un article très important car il concerne le droit pénal. Il contient des modifications au code de procédure pénale permettant à une personne gardée à vue d’informer un proche de son choix. Nous disons depuis l’examen en commission que cela pourrait entraver les enquêtes. De même, l’obligation, pour interroger un gardé à vue, d’attendre que son avocat soit présent, même en cas de retard prolongé de ce dernier, pourrait nuire à l’efficacité de l’enquête et au travail des forces de l’ordre. Selon nous, pour vous conformer au droit européen, vous prenez des risques et ajoutez de nouvelles règles qui vont compliquer le travail des forces de l’ordre. Pour protéger ce travail et le régime français de garde à vue, qui nous paraît efficace, nous défendrons trois amendements.

    Mme la présidente

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    Vous gardez la parole, monsieur Guitton, pour soutenir l’amendement no 16.

    M. Jordan Guitton

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    Il prévoit la suppression des alinéas modifiant les règles de la garde à vue. Comme nous l’avons dit en commission, si l’article est adopté sans modification, une personne placée en garde à vue pourra appeler une personne de son choix, potentiellement un complice ou l’auteur d’un acte criminel. Cela poserait de toute évidence de gros problèmes aux forces de l’ordre et compromettrait l’enquête.

    Mme la présidente

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    Sur les amendements 16 et 18, je suis saisie par le groupe Rassemblement national de demandes de scrutin public.
    Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Ludovic Mendes, rapporteur

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    Monsieur Guitton, ainsi que nous vous l’avons indiqué en commission, ce que vous dites ne correspond pas à la réalité. Ce que vous demandez ne l’est ni par les officiers de police, ni par la gendarmerie, ni par la douane judiciaire. En revanche, la Commission demande expressément que ce point soit modifié pour que notre droit soit conforme à la directive européenne. La personne gardée à vue a peu d’intérêt à prévenir un complice puisque, à la demande de l’officier de police judiciaire, le procureur de la République peut décider que le tiers sera prévenu plus tard, voire qu’il ne le sera pas du tout « si cette décision est, au regard des circonstances, indispensable afin de permettre le recueil ou la conservation des preuves ou de prévenir une atteinte grave à la vie, à la liberté ou à l’intégrité physique d’une personne ». Je viens de citer l’article 63-2 du code de procédure pénale. Avis défavorable, donc.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    M. Hervé Berville, secrétaire d’État

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    C’est justement parce que la Commission européenne nous a fait grief sur ce point-là que nous sommes en train de discuter de ce texte qui élargira le spectre des personnes qu’un gardé à vue peut prévenir. Toutefois, ainsi que l’a indiqué le rapporteur, la formulation a été travaillée pour obtenir l’aval des officiers de police judiciaire et du monde de la justice. Le rapporteur a également rappelé que l’article 63-2 du code de procédure pénale autorise le procureur de la République, dans certaines circonstances, à différer, voire à interdire cet appel à un tiers. Étendre la possibilité des gardés à vue de contacter un tiers ne restreint donc en rien la capacité d’enquête. Pour toutes ces raisons, mon avis est défavorable.

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Jordan Guitton.

    M. Jordan Guitton

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    Puisque vous n’êtes pas d’accord avec moi sur le fond,…

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    Ce n’est pas d’aujourd’hui…

    M. Jordan Guitton

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    …je vais faire part d’un argument de forme. Nous étudions à la demande de la Commission des adaptations au droit de l’Union européenne qui vont modifier notre régime de garde à vue, donc une partie de notre droit pénal, sans que le ministre de l’intérieur participe au débat. On adapte ça un peu en catimini,…

    M. Ludovic Mendes, rapporteur

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    N’importe quoi !

    M. Jordan Guitton

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    …au milieu d’articles qui concernent l’agriculture, l’énergie, les entreprises, le carbone, etc., dans une sorte de gloubi-boulga législatif. Quelles que soient les considérations de fond, permettez-moi d’être inquiet sur la forme ! Si on adopte votre article, nous aurons modifié le régime français de la garde à vue sans débat avec le ministre de l’intérieur. C’est tout de même inquiétant !

    M. Ludovic Mendes, rapporteur

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    Ce n’est pas vrai !

    M. Jordan Guitton

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    Ne me dites pas que ce n’est pas vrai : si on ne touche pas au régime pénal, pourquoi aurait-on besoin d’adopter cet article ? Depuis tout à l’heure, nous avons l’impression que la Commission européenne vous envoie des articles à adopter,…

    M. Laurent Jacobelli

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    Vous êtes des petits télégraphistes !

    M. Jordan Guitton

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    …voire des amendements que vous ajoutez en catimini sans que nous ayons pu, pour certains, les étudier en commission. Vous êtes impréparés.

    M. Damien Adam, rapporteur pour avis

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    C’est vous qui êtes impréparés !

    M. Jordan Guitton

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    Un tel mépris du Parlement et de la procédure législative m’inquiète.

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Andrée Taurinya.

    Mme Andrée Taurinya

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    Pour ma part, je me souviens bien que la commission des lois a examiné ces amendements. Et je reconnais bien dans l’amendement en débat la nature primaire du Rassemblement national, qui veut systématiquement restreindre les droits fondamentaux car il ne les aime pas. (M. Benjamin Lucas applaudit.)
    La garde à vue est une privation de liberté. Comme je l’expliquerai dans quelques minutes en défendant deux amendements, nous considérons que la liberté est un droit fondamental qui doit être préservé. À chaque fois que le Rassemblement national a l’occasion de restreindre les droits fondamentaux de l’individu, il le fait bille en tête.

    M. Laurent Jacobelli

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    Pour défendre les voyous, vous, vous êtes toujours présents !

    Mme Andrée Taurinya

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    À chaque fois, nous défendrons les droits fondamentaux.

    Mme la présidente

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    Je mets aux voix l’amendement no 16.

    (Il est procédé au scrutin.)

    Mme la présidente

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    Voici le résultat du scrutin :
            Nombre de votants                        86
            Nombre de suffrages exprimés                86
            Majorité absolue                        44
                    Pour l’adoption                12
                    Contre                74

    (L’amendement no 16 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à Mme Marietta Karamanli, pour soutenir l’amendement no 17.

    Mme Marietta Karamanli

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    Du fait de notre attachement aux droits fondamentaux, nous proposons que l’assistance d’un avocat puisse être demandée avant même le début de la garde à vue, dès le moment de l’interpellation. Cette mesure permettrait une présence effective de l’avocat dès le début de la garde à vue. Nous avions présenté cet amendement en commission, où il n’a pas été retenu.

    M. Laurent Jacobelli

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    C’est normal, il est ridicule !

    Mme Marietta Karamanli

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    Nous pensons qu’il faut non seulement préserver les droits fondamentaux mais aussi les renforcer.

    M. Laurent Jacobelli

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    Le droit des voyous, jamais celui des victimes !

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Ludovic Mendes, rapporteur

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    Nous avons eu le même débat en commission. Vous demandez que l’avocat soit présent dès l’interpellation : vous comprendrez que c’est un peu compliqué. En revanche, le texte garantit bien que la personne interpellée, si elle choisit de se faire assister, ne peut être entendue sur les faits hors de la présence d’un avocat. Votre demande est donc satisfaite. J’en suggère le retrait ; sinon, avis défavorable.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis du Gouvernement ?

    M. Hervé Berville, secrétaire d’État

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    L’amendement prévoit que la personne suspectée puisse demander l’assistance d’un avocat dès son interpellation, et dissocie le moment de l’interpellation du début de la garde à vue. Or la garde à vue commence dès l’interpellation. La demande est donc satisfaite, d’où un avis défavorable.

    (L’amendement no 17 n’est pas adopté.)

    Mme la présidente

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    La parole est à M. Emeric Salmon, pour soutenir l’amendement no 18.

    M. Emeric Salmon

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    Il a pour but de décaler la fin de la garde à vue en cas de retard de l’avocat. Il existe un délai de deux heures – voire plus si le bâtonnier doit désigner un avocat commis d’office – pendant lequel les policiers ne peuvent procéder aux auditions afin de laisser à l’avocat le temps d’arriver. L’article 28 ne permettra plus de commencer l’audition à l’expiration de ce délai. Si nous comprenons bien qu’il faille attendre l’avocat pour démarrer, un retard de ce dernier réduit d’autant le délai de vingt-quatre heures dont dispose le policier pour mener à bien son enquête. De notre point de vue, même si nous avons déjà eu le débat en commission, il demeure nécessaire de décaler la fin de la garde à vue pour que le temps d’enquête soit effectivement de vingt-quatre heures et qu’il ne soit pas rogné par un éventuel retard de l’avocat.

    Mme la présidente

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    Quel est l’avis de la commission ?

    M. Ludovic Mendes, rapporteur

  • part