Fabrication de la liasse

Amendement n°II-3206

Déposé le vendredi 8 novembre 2024
En traitement
Photo de madame la députée Élisa Martin
Photo de madame la députée Nadège Abomangoli
Photo de monsieur le député Laurent Alexandre
Photo de monsieur le député Gabriel Amard
Photo de madame la députée Ségolène Amiot
Photo de madame la députée Farida Amrani
Photo de monsieur le député Rodrigo Arenas
Photo de monsieur le député Raphaël Arnault
Photo de madame la députée Anaïs Belouassa-Cherifi
Photo de monsieur le député Ugo Bernalicis
Photo de monsieur le député Christophe Bex
Photo de monsieur le député Carlos Martens Bilongo
Photo de monsieur le député Manuel Bompard
Photo de monsieur le député Idir Boumertit
Photo de monsieur le député Louis Boyard
Photo de monsieur le député Pierre-Yves Cadalen
Photo de monsieur le député Aymeric Caron
Photo de monsieur le député Sylvain Carrière
Photo de madame la députée Gabrielle Cathala
Photo de monsieur le député Bérenger Cernon
Photo de madame la députée Sophia Chikirou
Photo de monsieur le député Hadrien Clouet
Photo de monsieur le député Éric Coquerel
Photo de monsieur le député Jean-François Coulomme
Photo de monsieur le député Sébastien Delogu
Photo de monsieur le député Aly Diouara
Photo de madame la députée Alma Dufour
Photo de madame la députée Karen Erodi
Photo de madame la députée Mathilde Feld
Photo de monsieur le député Emmanuel Fernandes
Photo de madame la députée Sylvie Ferrer
Photo de monsieur le député Perceval Gaillard
Photo de madame la députée Clémence Guetté
Photo de monsieur le député David Guiraud
Photo de madame la députée Zahia Hamdane
Photo de madame la députée Mathilde Hignet
Photo de monsieur le député Andy Kerbrat
Photo de monsieur le député Bastien Lachaud
Photo de monsieur le député Abdelkader Lahmar
Photo de monsieur le député Maxime Laisney
Photo de monsieur le député Aurélien Le Coq
Photo de monsieur le député Arnaud Le Gall
Photo de madame la députée Élise Leboucher
Photo de monsieur le député Jérôme Legavre
Photo de madame la députée Sarah Legrain
Photo de madame la députée Claire Lejeune
Photo de madame la députée Murielle Lepvraud
Photo de monsieur le député Antoine Léaument
Photo de monsieur le député Damien Maudet
Photo de madame la députée Marianne Maximi
Photo de madame la députée Marie Mesmeur
Photo de madame la députée Manon Meunier
Photo de monsieur le député Jean-Philippe Nilor
Photo de madame la députée Sandrine Nosbé
Photo de madame la députée Danièle Obono
Photo de madame la députée Nathalie Oziol
Photo de madame la députée Mathilde Panot
Photo de monsieur le député René Pilato
Photo de monsieur le député François Piquemal
Photo de monsieur le député Thomas Portes
Photo de monsieur le député Loïc Prud'homme
Photo de monsieur le député Jean-Hugues Ratenon
Photo de monsieur le député Arnaud Saint-Martin
Photo de monsieur le député Aurélien Saintoul
Photo de madame la députée Ersilia Soudais
Photo de madame la députée Anne Stambach-Terrenoir
Photo de monsieur le député Aurélien Taché
Photo de madame la députée Andrée Taurinya
Photo de monsieur le député Matthias Tavel
Photo de madame la députée Aurélie Trouvé
Photo de monsieur le député Paul Vannier

Sous réserve de son traitement par les services de l'Assemblée nationale et de sa recevabilité

Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :

(en euros)
Programmes+-
Police nationale386 156 0000
Gendarmerie nationale00
Sécurité et éducation routières0386 156 000
Sécurité civile00
TOTAUX386 156 000386 156 000
SOLDE0
Exposé sommaire

Par cet amendement, nous proposons d'annuler l'incompéhensible suppression de 5081 ETPT dans la filière judiciaire.

Cette suppression de postes (qui porte le nombre total d'ETPT à 41 664,66 contre 46 745,68 en LFI 2024) s'inscrit dans le cadre de la baisse considérable de près de 400 milions d'euros que connait le budget dédié à l'action 05 "Police judiciaire" du programme 176 (-8,1% par rapport à la LFI 2024).

La police judiciaire a déjà été considérablement affaiblie par la réforme de 2022. Désormais, la formation d'officier de police judiciaire est intégrée dans la formation initiale des gardiens de la paix alors qu'il existait jusqu'ici une condition de trois années d'ancienneté pour que les policiers et gendarmes puissent se présenter à l'examen. Nous avons dénoncé cette réforme, qui affaiblira assurément l'investigation sur le long terme en diluant la formation d'OPJ dans la formation initiale. Une aggravation des vices de procédure, et donc un allongement du temps de traitement des affaires est attendu. Dans le même temps, la LOPMI a considérablement accru les pouvoirs des OPJ. Sous prétexte d'allègements administratifs, ces derniers sont par exemple désormais autorisés à demander la remise d’enregistrement de vidéosurveillance des lieux d’une infraction, la recherche de comptes bancaires d’un suspect, les données d’état civil pour certains crimes et délits...

Alors que le précédent gouvernement avait justifié cette réforme par le besoin de relancer l'attractivité de la filière investigation, qui est de plus en plus faible (constat partagé par la Cour des comptes dès 2021), l'actuel ne trouve rien de mieux à faire que supprimer plus de 5000 postes. Et ce alors même que l'augmentation structurelle du nombre d'affaires dans les services est un constat partagé par tous les acteurs du secteur et que le temps dédié à l'investigation n'a cessé de décroitre.

La Cour des comptes, qui pointe elle aussi l'engorgement des affaires, a d'ailleurs souligné que l'augmentation de leur nombre est sous-estimée puisque le potentiel d'activité lié à des infractions qui n'ont pas encore donné lieu à des plaintes est plus important que l'activité réelle actuelle. Il y a donc déjà un sous-dimensionnement des moyens de la police.

Dans ce contexte, une telle réduction d'effectifs est un complet non-sens et une folie évidente. Ce coup de rabot est affligeant de déconnexion, à l'heure où il est urgent de recentrer la police judiciaire sur du travail au long court et notamment les enquêtes. Il faut libérer du temps d'enquête aux agents, aussi bien des services généraux que des services spécialisés, et renforcer leur formation, notamment sur des questions de respect des droits et libertés, de lutte contre le racisme et les discriminations ou contre les violences sexistes et sexuelles.

Cette baisse d'effectifs ne saurait être justifiée par de simples ajustements découlant de la réforme de la police judiciaire. Contrairement à ce qu'a prétendu le ministre de l'intérieur en commission des lois, lors de l'examen pour avis des crédits alloués à cette mission, il s'agit bien d'une perte réelle. Le projet annuel de performances de cette année peut être comparé avec celui de l'an dernier, qui prenait déjà en compte le nouveau périmètre de cette action 05.

Pour assurer la recevabilité de cet amendement, nous proposons de transférer 386 156 000 en autorisations d'engagement et en crédits de paiement depuis le programme 207 « Sécurité et éducation routière » et son l’action 02 « Démarches interministérielles et communication » pour les reverser, également en AE et en CP, vers le programme 176 « Police nationale » et son action 05 « Police judiciaire ». Nous appelons le gouvernement à lever le gage.