- Texte visé : Texte de la commission sur la proposition de loi, adoptée par le Sénat, après engagement de la procédure accélérée, relative à la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur (n°1009)., n° 1357-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
I. – À l’alinéa 2, substituer aux mots :
« l’antisémitisme, le racisme »
les mots :
« le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie ».
II. – En conséquence, à l’alinéa 3, substituer aux mots :
« l’antisémitisme, le racisme »
les mots :
« le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie ».
III. – En conséquence, à l’alinéa 4, substituer aux mots :
« l’antisémitisme, le racisme »
les mots :
« le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie ».
IV. – En conséquence, à l’alinéa 6, substituer aux mots :
« l’antisémitisme, le racisme »
les mots :
« le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie ».
V. – En conséquence, à l’alinéa 7, substituer aux mots :
« l’antisémitisme, le racisme »
les mots :
« le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie ».
Cet amendement vise à rappeler l’objectif principal de ce texte : la lutte contre toutes les formes de racisme dans l’enseignement supérieur.
Nous ne cherchons pas ici à invisibiliser ni à diluer le combat contre l’antisémitisme, mais bien à décloisonner les luttes contre les discriminations.
D’un point de vue pédagogique, le décloisonnement des luttes permet de montrer que l’antisémitisme procède des mêmes mécanismes que d’autres discriminations ou haines de minorités comme par exemple l’islamophobie. Ce décloisonnement en créant des ponts entre les différentes violences subies, renforce la solidarité entre les étudiants victimes de tels agissements.
D’un point de vue pragmatique, la fragmentation des luttes aboutit à un saupoudrage des actions conduites, diluant les actions des référents et des chargés de mission sans parvenir à capter l’attention des populations étudiantes, dès lors que les actions de sensibilisation sont multipliées. Le morcellement des actions n’est pas compatible avec les moyens humains mais surtout financiers dont dispose les établissements.
Enfin, la dissociation des deux combats est contre-productive, et peut se révéler dangereuse, dans la mesure où elle peut nourrir chez d’autres minorités le sentiment de double standard, et de hiérarchisation des discriminations, donnant lieu à du ressenti et in fine pouvant créer des conditions d’une concurrence victimaire délétère, que nous voulons absolument éviter.
Le droit français retient une définition globale et universelle du racisme, la CNCDH estime qu’une singularisation de la lutte contre l’antisémitisme risque à terme de fragiliser l’approche républicaine universelle et indivisible du combat antiraciste.